Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 18:33

- le 6 Décembre 2012

Rendu par Pascal Faure fin juillet, ce rapport consacré à "la filière acier en France et l'avenir du site de Florange" a servi de base à Arnaud Montebourg pour proposer la nationalisation temporaire de Florange. Ses conclusions sont encore plus d'actualité, après le retrait d'ArcelorMittal du projet Ulcos ce jeudi.

Dans cette étude commandée par le ministre du Redressement productif, Pascal Faure, vice-président du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies, aborde deux scénarios possibles.

  • Dialogue stratégique avec Mittal

Le premier scénario, qui préconise un "dialogue stratégique entre l'Etat et ArcelorMittal pour établir, si possible, les bases d'une convergence d'intérêts", semble désormais dépassé, tant les doutes sont grands sur la faculté de Mittal de tenir les promesses de l'accord signé avec le gouvernement. 

François Hollande a beau assuré ce jeudi soir "ma responsabilité est de faire qu'il y ait un avenir pour Florange et tous les engagements qui ont été pris seront tenus. Ce qui a été engagé aussi pour faire que ce projet Ulcos voit le jour auprès de l'Europe sera mené à bien, j'en fais ici la promesse", on est loin aujourd'hui du plan stratégique décrit par le rapport, qui "devra déboucher sur des engagements en matière d’investissements, en particulier sur le site de Florange, et sur des engagements en matière de R&D et organiser des relations plus étroites et régulières entre l’Etat, les territoires, le groupe et ses salariés."

  • Ou évolution de l'actionnariat

L'étude rendue par Pascal Faure propose dès lors de passer à un second scénario: "Une évolution de l'actionnariat". Soit l'arrivée d'un nouvel investisseur capable de prendre la suite de Mittal, qui s'appuierait "sur un projet industriel de long terme prenant en compte les priorités d’intérêt général", et "non dans une optique spéculative de court terme". Dès fin juillet, le rapporteur note que "des acteurs économiques se sont manifestés auprès des pouvoirs publics pour signaler leur disponibilité à étudier une telle hypothèse".

Les Echos puis le Républicain Lorrain ce mercredi ont révélé que deux "poids lourds" de sidérurgie mondiale, le belge CMI et le russe Severstal, étaient prêts à reprendre le site ArcelorMittal de Florange. Le quotidien lorrain pense que la partie n'est pas finie: "Severstal pourrait prendre sa revanche. En 2006, l’aciériste russe avait échoué à contrecarrer l’OPA hostile de Mittal sur Arcelor. Les cartes pourraient être rebattues si Ulcos n’était pas attribué à Florange le 20 décembre ou si Mittal donnait un coup de canif dans le contrat passé avec Matignon", conclut-il. Ce qui s'est passé ce jeudi.

  • La reprise de Florange

Pour le rapport Faure, une reprise seule de Florange est possible mais est soumise au maintien des liens industriels avec les autres sites d'ArcelorMittal en France. L'étude préconise une reprise de l'ensemble des activités d'ArcelorMittal en France. "Elle impliquerait de construire l’avenir sidérurgique du pays en s’appuyant sur les complémentarités des différents sites de production, notamment Florange, Fos et Dunkerque. Cette solution permettrait ainsi de constituer un groupe autonome à une échelle suffisamment importante: le groupe disposerait en effet d’une capacité de production d’acier brut de 14,3 million de tonnes, ce qui en ferait le deuxième sidérurgiste européen juste derrière ThyssenKrupp (avec 17,5 Million de tonnes)".

"Une telle solution serait soumise en partie aux mêmes aléas qu’une solution impliquant Florange seule (difficultés de commercialisation, achats, etc...), tout en offrant une surface qui facilite leur résolution", souligne le document.

  • Les Etats européens reprennent la main

Le document pointe une troisième solution, jugée plus cohérente. La reprise des activités sidérurgiques d'ArcelorMittal "en Europe ou, au minimum sur un nombre significatif d'Etats européens". "Dans une telle hypothèse, l'option la plus naturelle serait un retour à la situation où les différents Etats étaient présents au capital du groupe. Une telle option laisserait le temps aux Etats concernés de chercher ou de susciter un opérateur industriel commun", note le rapport, qui évoquait déjà, à sa publication cet été, des "travaux d’ores et déjà engagé par le ministre du Redressement productif auprès des gouvernements wallons et luxembourgeois".

Pascal Faure préconise "un dialogue intergouvernemental sur la filière sidérurgique", "préalable indispensable à tout plan d’action à cette échelle. "Si la France, la Belgique et le Luxembourg ont été dernièrement les plus immédiatement affectés, l’ensemble des pays de l’Union Européenne où s’est implanté le groupe pourrait à terme être fructueusement impliqué dans ces discussions (notamment l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne, la République Tchèque et la Roumanie)."

Partager cet article
Repost0

commentaires