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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 21:53

HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE
LOUANCHI


 

En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les
quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.

35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.


Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi
)Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 16:26



Dans quelques jours, le Parlement du Nigéria pourrait condamner Shell, le Géant du pétrole, à une amende de 5 milliards de dollars pour pollution et adopter une loi destinée à responsabiliser pour la première fois l'industrie du pétrole. Le président Goodluck Jonathan soutient cette mesure, mais le lobby pétrolier fait tout pour convaincre les parlementaires de s’opposer à la réforme. Nous aussi, nous pouvons nous faire entendre et faire triompher la justice pour les Nigérians. Rejoignez notre appel maintenant!

Dans quelques jours, le Parlement nigérian pourrait condamner Shell, le géant de l’industrie pétrolière, à une amende de 5 milliards de dollars pour une fuite pétrolière qui avait touché des millions de Nigérians et adopter une loi qui responsabiliserait les Géants du pétrole en matière de pollution et de dommages environnementaux. Cette loi serait un tournant historique, mais sans notre mobilisation, les firmes du pétrole la bloqueront.

Enfin, un Géant du pétrole va devoir payer pour les sinistres et la violence qu’ils ont créés. Le président Goodluck Jonathan est partisan d’une amende dissuasive pour Shell et les sénateurs progressistes veulent renforcer la législation, mais les Géants du pétrole sont habiles et influents. Si le monde se tait, les parlementaires pourraient céder sous la pression des lobbies.

Les responsables politiques sont sur le point de prendre une décision finale. Signez maintenant notre pétition et demandez au Parlement nigérian de condamner Shell et d’adopter la loi. Parlez-en à tous vos proches. Quand nous aurons rassemblé plus d’un million de signatures, nous remettrons votre appel aux parlementaires nigérians:

http://www.avaaz.org/fr/faire_payer_shell/?btSsgab&v=19053

Les experts estiment que chaque année, les géants du pétrole déversent dans le delta du Niger l’équivalent de cinq pétroliers Erika. Mais comme cela se passe en Afrique, les médias n’en parlent pas. Après une fuite sur un oléoduc du champ de Bonga, en décembre dernier, des dizaines de milliers de barils de brut se sont répandus dans l’océan et ont créé sur la côte très densément peuplée une marée noire parmi les plus graves de l’histoire du continent. L’amende et la loi qui sont débattues au Parlement représentent l’occasion inédite de s’opposer aux pratiques des grandes compagnies pétrolières.

Depuis 50 ans, les Géants du pétrole ont réalisé 600 milliards de dollars de profits au Nigéria, mais les habitants n’en tirent quasimment aucun bénéfice. Au contraire leurs terres, leur eau potable et leurs zones de pêche sont dévastées. Shell dépense chaque année des millions de dollars en forces de sécurité pour faire taire ceux qui s’opposent à ses pratiques dangereuses.

Les hydrocarbures sont indispensables à l’économie, mais les compagnies pétrolières n’ont jamais été tenues responsables des dégâts majeurs causés par les forages. Aujourd’hui, le président nigérian et quelques parlementaires courageux osent élever la voix. Ils pourraient enfin punir les géants du pétrole d’amendes sévères et donner aux victimes une juste réparation. Si nous leur montrons que le monde soutient leurs mesures cruciales, nous pouvons changer la vie de millions de personnes. Signez maintenant notre pétition:

http://www.avaaz.org/fr/faire_payer_shell/?btSsgab&v=19053

De Chevron en Équateur à la marée noire dans le golfe du Mexique en passant par le combat contre les subventions aux énergies fossiles lors du Sommet de Rio, les membres d’Avaaz s’opposent régulièrement aux firmes pétrolières dans le monde entier. Aujourd’hui, mobilisons-nous pour le Nigéria, pour les Nigérians! Avec notre soutien, les responsables politiques enverront aux géants du pétrole ce message décisif: le temps de l'impunité est terminé.

Avec espoir et détermination,

Pascal, Patricia, Alex, Ricken, David, Rewan et toute l’équipe d’Avaaz

Shell responsable de la pire marée noire du Nigéria en 13 ans (Actualités News Environnement):
http://www.actualites-news-environnement.com/27691-Nigeria-Shell-maree-noire.html

Pétrole au Nigeria: Shell suspend la production d'un champ majeur après une fuite (AFP):
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hWG-QaQxz70rwONBjZkT0vmfJ4Cw?docId=CNG.680ddaeadd3a2e2ec6c17e131569970c.21

Shell conteste l’amende que lui a infligée le Nigéria (Le Monde):
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/07/19/shell-conteste-l-amende-que-lui-a-infligee-le-nigeria_1735928_3212.html

Tragédie pétrolière et impunité au Nigéria (Amnesty International): http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Lutter-contre-la-pauvrete/Acteurs-economiques/Actualites/Tragedie-petroliere-et-impunite-au-Nigeria-3837

Nigéria. La vraie « tragédie ». Retards et incapacités à stopper les fuites de pétrole dans le delta du Niger (Amnesty International):
http://www.amnesty.org/fr/library/asset/AFR44/018/2011/fr/cbd40beb-39b5-4ed7-8be4-2278b7a5a7bd/afr440182011fr.html

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 16:05


Le MRAP appelle le Président de la République à respecter ses engagements sur la question palestinienne


  Dans sa conférence de presse du 31 octobre 2012 , François, Hollande a notamment déclaré « la France souhaite la reprise sans conditions des négociations entre Israéliens et Palestiniens ». Il s'aligne ainsi sur les positions israéliennes en écartant « la tentation pour l'Autorité palestinienne d'aller chercher, à l'Assemblée générale des Nations Unies, ce qu'elle n'obtient pas par les négociations ». Comment  appeler à «négocier sans conditions  préalables» alors que les violations continuelles et répétitives du droit international par les gouvernements israéliens successifs  - en particulier la poursuite de la colonisation - vouent toute négociation à l'échec, comme c'est le cas depuis dix ans. Cette position est en recul même par rapport à celle de Nicolas Sarkozy qui avait été de proposer pour la Palestine un « statut d'Etat associé"

 Le MRAP s'indigne de cette complaisance en contradiction totale avec les promesses du candidat François Hollande lors de la campagne électorale présidentielle.
Le Président de la République aurait-il oublié :
- son 59ème engagement dans lequel il affirmait « je soutiendrai  la reconnaissance internationale de l'Etat palestinien » ;.
- le projet de résolution socialiste déposé  le 27 septembre 2011, dont François Hollande, alors député, était  co-auteur, et qui invitait « le gouvernement français à  prendre au cours de la prochaine session de l' Assemblée Générale de l'ONU les décisions permettant la reconnaissance et l'admission d'un Etat palestinien ».

Sur la question de la Palestine, le MRAP réaffirme avec force qu'il ne peut y avoir de paix sans le  respect du droit, ce qui implique l'arrêt de la colonisation, la fin du  blocus de gaza, la libération des prisonniers palestiniens , la création  d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem est comme capitale.

 L'admission de la Palestine à l'ONU serait un geste fort de la communauté internationale en faveur du droit et de la paix. Lors du Conseil européen du 13 décembre 2010, l’UE s’était déclarée prête à reconnaître l’État de Palestine « le moment venu ». Ce moment est venu ! Refuser cette justice n’honorerait pas la France. Le MRAP appelle le Président de la République à respecter ses engagements .

Autre thème majeur de la conférence de presse du 31 octobre dernier : l’Iran. Si le Président français ne reprend pas la notion de  « ligne rouge » pour l'avancement du programme nucléaire iranien -- comme énoncée  par Netanyahou - il fait sienne l'analyse israélienne du danger nucléaire iranien et se déclare "prêt à faire voter d'autres  sanctions, autant que nécessaire", contre Téhéran et ce, sans jamais mettre en cause, ni même évoquer, le nucléaire israélien.

Le MRAP réaffirme que la solution à cette crise grave et persistante n'est pas une agression contre l'Iran mais une dénucléarisation de la région, première étape vers une dénucléarisation globale.

Paris, 5 novembre 2012


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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 19:11

Monde - le 26 Septembre 2012

Poussés à bout, les Grecs renouent avec la grève générale

Alors que leurs conditions de vie ne cessent de se dégrader, les citoyens hellènes subissent de nouvelles attaques 
du gouvernement et de la troïka. La grève générale d’aujourd’hui s’annonce très suivie.


À peine plus de trois mois après son arrivée au pouvoir, le gouvernement grec est confronté à sa première grève générale, à l’appel des deux centrales syndicales du pays (Adedy, confédération du public ; GSEE, secteur privé). La coalition qui dirige le pays, rassemblant Nouvelle Démocratie (droite, arrivée en tête lors des législatives du 17 juin) et les sociaux-démocrates du Pasok, en 3e position, soutenue par la Gauche démocratique (centre gauche), est de plus en plus contestée. Le premier ministre Antonis Samaras, leader de ND, a tourné le dos à ses promesses de campagne. Ainsi, il avait prétendu qu’il renégocierait le mémorandum : il n’en a rien fait. Au contraire, il poursuit la politique menée par ses prédécesseurs : l’austérité à tous crins. Et les indicateurs statistiques sont dans le rouge.


Le PIB, qui mesure l’activité économique du pays, est de – 6,3 % au deuxième trimestre 2012, montrant que la Grèce reste engluée dans une forte récession. Le gouvernement se targue d’avoir un budget « en nette amélioration » – le déficit entre janvier et août 2012 a été de 12,482 milliards d’euros, par rapport à un objectif initial de 15,214 milliards. Si les recettes du budget de l’État ont totalisé 33,103 milliards d’euros, elles sont, elles, en retard de 2,055 milliards d’euros sur l’objectif fixé. Ce sont donc bien les fonctionnaires, employés du secteur public, qui continuent de payer le prix fort de la politique menée, ainsi que les salariés dans leur ensemble puisque les rentrées d’impôts n’augmentent pas. Dans le même temps, le chômage, lui, augmente ; en juin 2012, il frappait 24,4 % de la population active, contre 17,2 % un an plus tôt.


Dans ce contexte, les débats ont déjà eu lieu pour savoir si Athènes devra faire appel à nouveau à ses bailleurs de fonds (UE et FMI) en vue d’une aide supplémentaire. Le représentant grec au Fonds monétaire international, Thanos Catsambas, dans un entretien publié le 21 septembre par le quotidien Kathimerini, a déclaré que le soutien supplémentaire pourrait prendre la forme, s’il est accordé, d’« un allongement du programme » d’ajustement. L’UE doit se prononcer sur cette requête lors de son sommet des 18 et 19 octobre.

Mais le FMI ne voit, lui, qu’une explication : « Étant donné l’immense retard du processus de privatisation (...) et la collecte limitée des recettes fiscales, il y a un problème de financement du pays », a déclaré Christine Lagarde, la patronne de l’institution internationale, en soulignant que celui de la dette « devra être réglé ». Bref, elle appelle à poursuivre dans la même voie, celle-là même qui révèle sans cesse ses échecs.

Bien que la société soit à genoux, le gouvernement suit ; il a ainsi élaboré un énième plan d’économies de 13,5 milliards d’euros. Il combine coupes dans les salaires, les pensions et les aides sociales à des réformes structurelles, sous prétexte de moderniser l’État, d’introduire la concurrence et de lutter contre la corruption. Le vote de ce paquet au Parlement est la condition du déblocage d’une tranche de 31,5 milliards d’euros de prêts UE-FMI, destinés notamment à recapitaliser les banques quand les citoyens, eux, voient fondre leurs revenus. Ainsi, en deux ans, les fonctionnaires ont vu leurs salaires réduits en moyenne d’un tiers.


Enfin, les deux partis qui se partageaient le pouvoir depuis la chute des colonels, en 1974, sont en proie à des scandales. Le président du Parlement grec a annoncé, lundi, qu’il suspendait temporairement ses fonctions en attendant les résultats d’une enquête sur des accusations de blanchiment le concernant, ainsi que de nombreux autres hommes politiques : ils auraient fait des acquisitions immobilières, dans le but de blanchir plusieurs milliards d’euros, de 2005 à 2008...


C’est donc dans ce contexte particulier et pour protester contre ce nouveau train d’économies difficilement négocié entre la troïka (UE, BCE, FMI) et le gouvernement de coalition que les Grecs entament, aujourd’hui, une grève générale de vingt-quatre heures, avec des manifestations prévues dans plusieurs villes. Cette journée d’action fait suite à une série de grèves sectorielles depuis le début du mois. Médecins hospitaliers, juges, professeurs, journalistes et même policiers, militaires et pompiers ont régulièrement débrayé pour exprimer leur ras-le-bol.

 

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 21:32
17/09/2012 | 17h41
Salman Rushdie en avril 2012 (Lucas Jackson/Reuters)
Salman Rushdie en avril 2012 (Lucas Jackson/Reuters)

La Fondation religieuse iranienne du 15 Khordad a porté la mise à prix de Salman Rushdie à 3,3 millions de dollars.

La Fondation du 15 de Khodad, qui a mis à prix la tête de Salman Rushdie en 1989 suite à la fatwa lancée contre lui par l’imam Khomeigny, a augmenté la prime de 500 000 dollars, la portant à 3,3 millions de dollars, soit 2,6 millions d’euros, suite aux troubles déclenchés dans le monde musulman par le film de série Z islamophobe Innocence of Muslims (L’innocence des musulmans). L’ayatollah Hassan Sanei, chef de la fondation, a justifié cette décision en déclarant dans un communiqué relayé par les agences de presse locales Fars, Mehr et Isna :

“Tant que l’ordre historique de Khomeiny de tuer l’apostat Salman Rushdie (…) n’aura pas été exécuté, les attaques [contre l'islam] comme celle de ce film offensant le prophète se poursuivront. L’ordre de tuer Rushdie avait été donné pour éradiquer les racines de la conspiration anti-islamique, et il serait très approprié de l’exécuter en ce moment. C’est pourquoi j’ajoute 500 000 dollars à la récompense pour tuer Rushdie.”

Treize années d’anonymat

Tout commence le 26 septembre 1988 lorsque Salman Rushdie, lui-même musulman, publie Les Versets sataniques, son quatrième roman, qui déclenche immédiatement une vague de contestation dans le monde musulman. Le livre, jugé blasphématoire, est rapidement interdit dans plusieurs pays, dont l’Inde, d’où il est originaire et où cette interdiction a toujours cours. Le 14 janvier 1989, des manifestants organisent un autodafé à Bradford, en Angleterre. Le 12 février de la même année, des manifestations contre Rushdie font cinq morts et des centaines de blessés au Pakistan. Le 14, l’imam Khomeigny, guide de la révolution islamique iranienne, lance une “fatwa” (décret religieux) contre l’écrivain, appelant les musulmans à le tuer.

L’écrivain est dès lors condamné à vivre sous le nom d’emprunt Joseph Anton (en référence aux écrivains Joseph Conrad et Anton Tchekhov), encadré par quatre policiers armés. Ce sont ces années passées dans l’anonymat qu’il relate dans son autobiographie Joseph Anton, à paraître le 20 septembre.

Dans une interview au Guardian, mise en ligne sur le site du journal britannique aujourd’hui, l’écrivain révèle être toujours un ardent défenseur de la liberté d’expression, quel qu’en soit le prix. A la question de savoir s’il aurait écrit un livre encore plus virulent s’il avait su qu’il déclencherait une telle contestation (ce qu’il avait déclaré en 1989 à CBS), l’écrivain répond : “sans aucun doute“.

Rushdie y réagit également à la mort de l’ambassadeur américain en Libye dans un assaut contre le consulat des États-Unis à Benghazi, le 14 septembre, en réaction au film Innocence of Muslims :

“Le film est clairement un déchet. Une réponse civilisée serait de dire au réalisateur ‘va te faire foutre. On continue notre journée’. Ce qui n’est pas civilisé, c’est de tenir les Etats-Unis responsables de tout ce qui arrive sur leur territoire. C’est une connerie. Même si c’était vrai, y répondre par des attaques physiques et croire que c’est OK d’attaquer des gens parce que vous êtes énervés, c’est une réaction incorrecte.”

Plus loin, il revient sur l’annulation de la diffusion, par la chaîne Channel 4 la semaine dernière, de son documentaire Islam : The Untold Story (la face cachée de l’islam) suite à des plaintes et des menaces reçues par le présentateur de l’émission Tom Holland. Dans une interview donnée à la BBC ce matin, il explique :

“Nous traversons une période difficile car nous sommes entourés par la peur et la nervosité. Le fait qu’un documentaire sur l’Islam voie sa diffusion annulée parce qu’on se soucie des conséquences qu’il peut avoir en est une bonne indication.”

Pour l’écrivain, il ne fait aucun doute que ses Versets sataniques ne seraient pas publiés aujourd’hui. “Un livre critique envers l’islam serait difficile à publier à l’heure actuelle” a-t-il affirmé à la BBC, avant de déclarer :

“La seule façon de vivre dans une société libre c’est de se sentir libre de dire et de faire des choses.”

Avis aux anglophones : le New Yorker a publié des extraits de Joseph Anton sur son site.

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 20:37

nde - le 16 Septembre 2012

 

Ce dimanche après-midi à la Fête de l'Humanité, la cause des prisonniers palestiniens était à l'affiche des débats de l'Agora. Fadwa Barghouti,  femme du député palestinien Marwan Barghouti, emprisonné depuis dix ans et Salah Hamouri, le franco-palestinien revenu de sept années de détention, deux interlocuteurs pour des témoignages poignants.


Fadwa Barghouti. «C'est un grand honneur pour moi de revenir ici à la fête de l'Humanité alors que Salah Hamouri a été libéré. C'est aussi grâce à votre mobilisation et au peuple français connu pour ses valeurs humanistes et je vous en remercie. Ce combat pour la libération des prisonniers palestiniens est une cause nationale pour nous.

Je vous rappel qu'il y a eu près de 750 000 personnes détenues en près de 40 ans. Toutes les familles palestiniennes ont été un jour touchées par ce problème. Mon époux, Marwann, est le drame de tout un peuple pas seulement d'un individu. Je veux que l'on continue à se mobiliser, je veux revenir ici un jour à la fête de l'Humanité avec mon mari libéré" .


Salah Hamouri. " Le 13 mars 2005 j'ai été arrêté à un check-point israélien. C'était un enfer. Près de 20 heure par jour sous tension avec des interrogatoires à répétition. Les gardiens israéliens font tout pour nous casser le moral. Certains sont torturés avec l'accord de tribunaux israéliens totalement illégaux. Lorsque les prisonniers décèdent, il faut savoir que les israéliens gardent les corps jusqu'à la fin de la peine. Nous n'avions pas de médecins et les associations ne peuvaient pas intervenir. J'ai du attendre une quarantaine de jours pour avoir la première visite de la Croix-Rouge.

Mais j'ai survécu grâce à vous, grâce au comité de soutien en France. Cette solidarité m'a fait chaud au cœur. Quand le corps reste en prison, le cerveau s'évade par les lettres reçus. Les soldats israéliens étaient totalement perturbés par le nombre de courriers que je recevais en prison. Pour le reste, nous essayions de garder le moral. Les journées sont longues mais nous organisons la vie des prisonniers, il y a des cours de politique, des réunions pour continuer la mobilisation pour parler de ce qui se dit à notre sujet partout ailleurs. Nous mobilisons aussi les jeunes prisonniers pour qu'ils se battent" .

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 21:44

Dix ans après les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone

11-Septembre, qu’est-ce qui a changé ?

Les attaques contre les tours de New York et le Pentagone ont-elles marqué la naissance d’une ère nouvelle ? Le monde a-t-il changé de bases parce qu’une poignée de terroristes a commis un des raids les plus audacieux de l’histoire contemporaine ? A voir le nombre de publications consacrées à l’événement, on serait tenté de le croire. Et pourtant…

par Alain Gresh, vendredi 9 septembre 2011

Ces attentats ont d’abord ébranlé l’Amérique, et certains ont pu affirmer que, après la chute du mur de Berlin, on allait assister à un retour d’autant plus remarqué des Etats-Unis que leur puissance militaire est alors à nulle autre pareille : à eux seuls, ils représentent un peu moins de la moitié des dépenses d’armement dans le monde. Les rapides succès en Afghanistan et en Irak ont corroboré ces analyses. Dix ans après, « la guerre contre le terrorisme », qui visait à éradiquer toute menace, y compris celle des Etats dénoncés comme « voyous », est un échec, et la rhétorique belliciste de Washington s’est atténuée. Les Etats-Unis devraient se retirer d’Irak d’ici à la fin de l’année, laissant derrière eux un pays détruit, avec un gouvernement divisé et corrompu, qui sera plus proche de Téhéran que de Washington. En Afghanistan, malgré les déclarations lénifiantes, la montée en puissance des talibans apparaît irrésistible, tandis que le Pakistan s’enfonce dans la crise. Quant à Al-Qaida, si son chef Oussama Ben Laden et nombre de ses hauts dirigeants ont été tués, elle a essaimé au Maghreb, au Yémen, au Nigeria, etc.


Le prix de ces guerres, avant tout payé par les peuples qui en ont été les victimes, pèse aussi sur les Etats-Unis et plus largement sur l’Occident, de deux manières. Elles ont permis une remise en cause des libertés au nom de la lutte contre le terrorisme, légalisé la torture, les enlèvements, les écoutes illégales, les assassinats ciblés, etc., pratiques qui se sont étendues malgré l’élection du président Barack Obama, comme le montre le maintien du bagne de Guantanamo ou l’utilisation sans restriction de drones.


Le terrorisme est devenu un concept attrape-tout permettant aux Etats de justifier leur politique de répression. Que Paris soit le siège, dans quelques jours, d’une conférence dite « des victimes du terrorisme » reflète cette intense campagne (lire « Au nom des victimes », par Sébastien Fontenelle, dans notre numéro de septembre, en kiosques, et « Un “congrès imposture” sur le terrorisme »).


Malgré les révoltes arabes et la marginalisation des groupes islamistes radicaux et violents, malgré l’affaiblissement d’Al-Qaida, les discours sur « la menace islamiste » ont profondément infiltré les sociétés et les mentalités en Occident et déstabilisé les minorités d’origine musulmane, entraînant un repli communautaire et la montée d’un climat islamophobe qui fait le lit d’une nouvelle droite radicale.


D’autre part, ces guerres déclenchées par Washington ont coûté des sommes folles, entre 3 000 et 5 000 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis, selon le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Elles ont accéléré l’éclatement de la crise financière (favorisée aussi par les cadeaux aux banques) et réduit les marges de manœuvre de l’Etat. Malgré une situation sans précédent, les Américains semblent disposer de peu de moyens financiers pour relancer leur économie et lutter contre le chômage.


Dix ans après les attaques contre le World Trade Center, c’est le relatif déclin des Etats-Unis, désormais confrontés à la montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de l’Afrique du Sud, etc., qui caractérise la situation mondiale. Le 11-Septembre n’aura été, finalement, qu’une étape dans ce basculement du monde.

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 20:44

Unilatéralisme palestinien, unilatéralisme israélien

mercredi 1er août 2012, par Alain Gresh

Le temps des vacances est aussi celui de la lecture, le temps des livres et des revues, de l’information « lente », plus approfondie. Le temps de rappeler ce qui fonde les positions défendues dans ce blog, parfois exprimées dans le feu du temps médiatique et donc, forcément, trop sommaires.

La lecture de la livraison du printemps 2012 de Journal of Palestine Studies, une revue universitaire de haut niveau, permet de revenir sur nombre de sujets. Jean-Pierre Filiu analyse l’histoire des Frères musulmans à Gaza, depuis leur création, et leurs hésitations à entrer, après l’occupation de juin 1967, dans l’opposition ouverte aux forces israéliennes. Noam Chomsky, dans un long entretien, s’interroge sur ses engagements, sur son rapport au sionisme, à la question palestinienne et à l’empire américain.

Mais deux autres textes retiendront ici notre attention par leurs implications sur l’avenir du conflit. Le premier s’intitule « Western Interests, Israeli Unilateralism, and the Two-State Solution ». Il est signé de Neve Gordon et Yinon Cohen ; le premier enseigne à l’université Ben Gourion dans le Negev, le second à l’université de Colombia. Les deux auteurs rappellent que les puissances occidentales se sont opposées à la demande des Palestiniens d’une adhésion de leur Etat comme membre à part entière de l’ONU, dénonçant l’initiative comme « unilatérale ». En revanche, ces mêmes puissances font preuve d’une étonnante placidité face à l’unilatéralisme israélien qui se manifeste par la colonisation et qui, jour après jour, change la réalité sur le terrain. Les chiffres donnés par les deux auteurs sont terrifiants.

Le 30 octobre 1991, quand s’ouvre la conférence israélo-arabe de Madrid, au lendemain de la guerre contre l’Irak, on comptait 132 000 colons dans la partie occupée de Jérusalem, 89 800 en Cisjordanie. Vingt ans plus tard, le nombre total de colons a dépassé 500 000. Le gouvernement israélien invoque souvent l’argument de la croissance « naturelle » ; c’est un argument fallacieux. Pour la Cisjordanie, si l’augmentation avait été seulement due à cette croissance naturelle de la populatin, on compterait entre 113 000 et 166 000 colons ; or ils sont aujourd’hui 313 000.

Une autre donnée soulignée dans l’article concerne les juifs ultra-orthodoxes. En 1991, on comptait cinq colonies de juifs orthodoxes, avec 4230 habitants (soit 5 % des colons et 1 % des juifs orthodoxes en Israël). Aujourd’hui, ce nombre a grimpé à 100 000 (soit un tiers des colons et 15 % du total des juifs orthodoxes). Pourquoi ? Les gouvernements israéliens ont utilisé le statut de cette population particulièrement pauvre pour l’inciter à se loger au-delà de la ligne verte — logements à bas prix, aide sociale spéciale, ouverture d’écoles orthodoxes, etc. La grande majorité des juifs orthodoxes qui se sont installés en Cisjordanie occupée ne l’ont pas fait pour des raisons idéologiques et, pourtant, ce transfert a eu des conséquences politiques importantes : les deux partis les représentant, le Shas et Judaïsme unifié de la Torah (seize députés en tout), rejettent désormais avec beaucoup plus de force l’idée de négociations, de retrait sur les lignes de 1967 et la création d’un Etat palestinien.

Enfin, le texte montre que le nombre de colons qui s’installent chaque année dans les territoires occupés (rappelons que cette installation est, selon les statuts de la Cour pénale internationale, un « crime de guerre ») n’a pas varié en fonction de la couleur des gouvernements — de droite, travailliste ou de coalition. Si le nombre a diminué à partir de 2000, c’est avant tout dû à la seconde Intifada dont ce fut l’une des réussites.

Comme le soulignent les auteurs en conclusion, la décision du président Obama et des puissances occidentales de refuser l’entrée de l’Etat palestinien à l’ONU crée les conditions pour un changement de paradigme dans la solution du conflit, le passage de la solution des deux Etats à celle d’un seul Etat.

C’est à ce point que commence l’article « Reconceptualizing the Israeli-Palestinian Conflict : Key Paradigm Shifts ». Il est écrit par Sara Roy, de l’université de Harvard et l’une des meilleures spécialistes de la question palestinienne et notamment de la bande de Gaza. Pour elle, tout le processus de paix a été pensé en termes politiques et non termes de droit international et c’est pour cela qu’il a échoué.

Et l’on assiste à un changement fondamental dans la manière dont la communauté internationale, ou en tous les cas les pays occidentaux, voient le conflit : elle accepte de fait la fragmentation territoriale et démographique de la Palestine. Cette fragmentation est l’objectif principal d’Israël. Roy cite ainsi une déclaration d’avril 2007 du général Yair Golan, à l’époque commandant des troupes israéliennes en Cisjordanie : « La séparation, et non la sécurité, est la raison principale de la construction du mur. On aurait pu atteindre la sécurité de manière plus efficace et moins coûteuse par d’autres moyens. ». Cette séparation ne vise pas du tout la création d’un Etat, mais la fragmentation sans précédent du territoire palestinien.

L’idée même que l’occupation était réversible — à l’origine de toutes les négociations — a maintenant été abandonnée dans les faits, avec l’acceptation de la politique de fait accompli sur le terrain. D’autant plus que, pour la majorité des Israéliens désormais, la paix et l’occupation ne sont pas incompatibles. L’auteure cite l’analyste Jeff Halper : « Pour les Israéliens, le conflit israélo-arabe a été gagné et oublié depuis plusieurs années, autour de l’année 2004, quand Bush informa Sharon que les Etats-Unis ne demandaient pas le retrait israélien sur les frontières de 1967, mettant ainsi un point final à “la solution à deux Etats”, et quand Arafat mourut “mystérieusement”. »

Désormais la communauté internationale, accepte la vision israélienne des relations entre Israël d’un côté, Gaza et la Cisjordanie de l’autre : ce n’est plus une relation entre un occupant et un occupé, mais une relation entre parties en conflit, régie par les lois de la guerre. Ce point est capital et rend improbable un changement majeur dans l’attitude des gouvernements américain et européens, incapables d’échapper à cette vision.

Et il ne faut se faire aucune illusion (j’exprime ici mon point de vue) sur un éventuel changement de la politique américaine, en cas de réélection du président Obama.

Cette politique israélienne, rappelle Sarah Roy, s’accompagne à la fois de l’expulsion de populations entières — le nombre de Palestiniens vivant dans la vallée du Jourdain est passé, entre 1967 et aujourd’hui de 250 000 à 50 000 —, de l’extension du travail des compagnies minières israéliennes en Cisjordanie, etc.

Sous nos yeux, la Palestine se réduit petit à petit à une simple question humanitaire. Il s’agit d’alléger les souffrance des Palestiniens, provoquées par l’occupation. Tout en acceptant, comme à Gaza, de punir ces mêmes populations quand elles votent mal.

Et, malgré ses déclarations lénifiantes, l’Union européenne poursuit, sans aucune honte, sa politique de coopération avec Israël. Ce qui faisait dire à Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne : « Sur le terrain, Israël défie la communauté internationale et détruit ce que l’Europe nous aide à construire. Comment expliquer alors qu’Israël demeure, et de loin, le premier partenaire de l’Europe dans la région ? Comment expliquer la signature de plusieurs accords sans contrepartie politique et alors même qu’Israël prive un autre partenaire, la Palestine, de mettre en œuvre ses propres accords avec l’Union européenne ? Comment exiger des autres partenaires de respecter leurs obligations pour obtenir des bénéfices déjà accordés à Israël, qui est pourtant responsable de violations graves et répétées du droit international ? Il revient à l’Union européenne de tirer les conséquences de ces questionnements afin de préserver son rôle, sa crédibilité, et son image, non seulement en Palestine, mais dans la région, et au-delà. »

En conclusion, Sarah Roy voit quelque espoir dans une montée de nouvelles forces en Palestine, parallèlement au printemps arabe, mobilisées dans des formes de luttes non-violentes ; dans un renforcement de la solidarité entre les Palestiniens d’Israël et ceux des territoires occupés ; dans la défense de la revendication du droit au retour des réfugiés.

Ce qui est sûr, c’est que l’occupation se poursuivra tant qu’Israël ne paiera aucun prix réel, lourd, concret, au niveau local, régional (changements dans le monde arabe) et international (politique de sanctions).

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 19:33
Syrie - 
Article publié le : samedi 28 juillet 2012 - Dernière modification le : samedi 28 juillet 2012
 

par Achim Lippold


Un rebelle de l'Armée syrienne libre tient une position à Alep, le 25 juillet 2012.
Un rebelle de l'Armée syrienne libre tient une position à Alep, le 25 juillet 2012.
AFP PHOTO / BULENT KILIC

Par RFI

L'armée syrienne aurait lancé ce samedi son assaut sur Alep, deuxième ville de Syrie. Selon l'Armée syrienne libre, le quartier de Salaheddine, au sud-ouest de la ville, dans lequel beaucoup de rebelles se sont retranchés, est sous le feu des bombardements de l'armée régulière, après qu'une offensive a été repoussée la nuit dernière. La communauté internationale dit redouter un bain de sang et la Russie craint une « tragédie ».

Massés depuis plusieurs jours aux alentours de la ville, les forces du pouvoir syrien seraient entrées en action ce samedi. Les renforts se dirigent vers le quartier de Salaheddine, qui compte selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, le plus grand nombre de rebelles.

Les quartiers sous contrôle rebelle seraient bombardés sans interruption depuis ce matin. Des sources proches de l'Armée syrienne libre confirment avoir observé des mouvement de chars aux abords des quartiers sud-ouest de la ville - une centaine au total - mais il est impossible de dire si un assaut à Alep est en cours, en ce moment même. 

Ce qui est sûr, c'est que l'ASL a réussi a repousser la nuit dernière une tentative d'incursion d'une trentaine de chars de l'armée loyaliste. Selon des sources indépendantes à Alep, ces combats très violents ont fait 100 morts dans les rangs de l'armée régulière et 17 parmi les rebelles. Six chars auraient également été détruits. 

L'opposition confirme que les forces loyalistes ont bloqué l'approvisionnement en essence et en nourriture de tous les quartiers sous contrôle des rebelles. Par ailleurs un important mouvement d'exode de civils est constaté dans les quartiers périphériques du sud et du nord de la ville.

Mohammed Said

Militant de la révolution syrienne

Les troupes de l’armée régulière ont tenté ce matin d’entrer dans Alep, dans le quartier Salah Eddine. Mais l’Armée syrienne libre a défendu le quartier, empêchant ainsi les troupes loyalistes d’y entrer. Il y a eu aussi de violents combats entre l’armée officielle et l’Armée syrienne libre dans le quartier Hamdaniya, situé dans le sud-ouest de la ville. L’armée du gouvernement est en train de bombarder cette partie de la ville, notamment les quartiers Salah Eddine et Sikari. Et d’autres troupes royalistes devaient venir en renfort à Alep. Mais pour l’instant, elles sont bloquées dans des combats avec l’Armée syrienne libre à Idleb.

 

28/07/2012 par Achim Lippold

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 19:10

syrie / Kurdes - 

Article publié le : samedi 28 juillet 2012 - Dernière modification le : samedi 28 juillet 2012


 

Rassemblement de Kurdes pour les obsèques de trois de leurs miliciens tués à Alep lors d'accrochages avec l'armée régulière, le 27 juillet 2012.
Rassemblement de Kurdes pour les obsèques de trois de leurs miliciens tués à Alep lors d'accrochages avec l'armée régulière, le 27 juillet 2012.
RFI/Jérôme Bastion

Par RFI

Pendant que la rébellion armée combat les troupes loyales au régime de Bachar el-Assad, que deviennent les Kurdes de Syrie ? Si les régions où ils sont implantés sont proches de celles où se bat l’Armée syrienne libre (ASL), eux n’ont pas pris les armes contre le régime baasiste et n'ont pas été attaqués par l'armée régulière, qui a laissé les Kurdes prendre en douceur le contrôle des régions où ils sont implantés.

Avec notre envoyé spécial à Afrin, dans le nord de la Syrie, Jérôme Bastion

Obsèques en grandes pompes dans cette région que l’on appelle la Montagne aux Kurdes, près du village d’Afrin non loin de la frontière turque. Dans ces collines recouvertes d’oliviers, des centaines de personnes viennent enterrer trois de leurs miliciens tués l’avant-veille à Alep.

C'est l'occasion de célébrer la récente unification de l’ensemble des formations kurdes syrienne, une quinzaine en tout, sous le toit du Conseil national kurde. Une première dans l’histoire de cette minorité, longtemps divisée mais qui veut de toute évidence profiter de l’accélération de l’histoire. Nul doute que la mouvance kurde veut le départ de Bachar el-Assad et la fin du parti Baas et son idéologie nationaliste arabe.

Les Kurdes revendiquent un Etat fédéral

Les Kurdes aussi descendent dans la rue depuis mars 2011, mais pas question pour eux de se lancer dans la lutte armée. Et pas question non plus d’adhérer à la plate-forme de l’opposition en exil qu’est le Conseil national syrien, explique Abidine Souleymane, membre du secrétariat du Conseil National Kurde : « Les points de différence entre nous portent sur la laïcité de l'Etat et sur le système politique : nous pensons que la meilleure solution pour un pays de plusieurs nations et de plusieurs régions, c'est un système fédératif et eux, ils pensent à un système centraliste ».

Les Kurdes rêvent en effet d’une autonomie régionale et administrative qui est sans doute plus proche que jamais, quel que soit le sort du reste de la Syrie d’après Bachar el Assad.

syrie-kurdes-diapo
Barrage de contrôle à l'entrée de la région kurde d'Afrin.
RFI/Jérôme Bastion
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