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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 18:41

Srebrenica : devoir de mémoire

Le 11 juillet 1995, des troupes nationalistes serbes commandées par Ratko Mladic prenaient l’enclave de Srebrenica pourtant protégée par les Nations Unies. L’exécution de près de 8.000 hommes et adolescents qui a suivi a été reconnue comme un génocide.

Chaque année depuis 2003, plusieurs centaines de victimes identifiées au cours de l’année sont inhumées près du mémorial de Potocari, non loin des lieux de leur exécution. Elles ont été 613 ce 11 juillet 2011, parmi elles deux enfants de 11et 15 ans et un homme de 81 ans.

Cette année, quelque chose a changé. Ratko Mladic, l’un des principaux responsables, a été arrêté après 16 ans pendant lesquels il a pu vivre auprès des siens sans avoir à rendre compte de ses crimes. Il sera enfin jugé dans un proche avenir par le tribunal Pénal International pour l ex-Yougoslavie qui siège a La Haye. En Serbie comme en
Bosnie-Bosnie-Herzégovine, toutes les personnes soucieuses d’une réconciliation fondée sur la vérité et la justice ont manifesté leur satisfaction à la suite de cette arrestation, même si la page n’est pas encore complètement tournée pour les familles des victimes de Srebrenica : en 2010, ce sont encore 242 nouveaux dossiers d’identification qui ont
été ouverts et de nombreux corps ne sont pas encore exhumés, des personnes sont toujours “déplacées” et aucune réparation matérielle n’est prévue pour les victimes. Les résultats de la conquête guerrière et de la "purification ethnique" ont été entérinés par les accords de Dayton, qui ont découpé en deux entités le pays dont la vie politique et
économique se trouve paralysée.

Nous ne devons pas oublier ce qui s’est passé en 1995 à Srebrenica, pour les victimes, et pour préserver l’avenir de toutes les manipulations identitaires qui ont permis à un courant nationaliste extrême d’assassiner en quelques jours plus de 8 000 personnes. Ce courant est toujours actif et ceux qui ont déploré l’arrestation de R. Mladic ont été trop nombreux, y compris et surtout parmi les jeunes qui n’étaient que des enfants en 1995.

Pour le MRAP, l’action en justice, indispensable, doit être accompagnée d’une action forte et persistante d’éducation de l’opinion publique à travers l’enseignement scolaire, les circuits d’éducation populaire et par l’action responsable des médias.

Paris, le 18 juillet 2011.


--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr
Aider le MRAP : http://secure.mrap.fr

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 00:08
Symposium sur les Réparations, organisé par le CIPN, l’association Racines et le MIR : Médiathèque du Lamentin 15-16-17 Juillet 2011
 

 

Cliquez sur la photo pour la visualiser dans sa taille originale.

Ce Symposium sur les Réparations liées à la Traite des noirs et à l’esclavage ("une exigence non négociable", comme l’a rappelé Luc REINETTE du CIPN) avec pour thème : "Quelles stratégies de développement pour le monde noir basées sur les réparations ?"

Autour du CIPN, de l’assocation RACINES et du MIR (mouvement pour les réparations fondé par le maire de Sainte-Anne en Martinique, Garcin MALSA), se réuniront un certain nombre d’intervenants (économistes, chercheurs, militants...) pour traiter la meilleure utilisation des Réparations devant promouvoir le développement des différentes parties du monde noir.

Symposium sur les Réparations

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 21:03
Guadeloupe : La souveraineté alimentaire ? Oui, mais comment ?
  
 

Tout d’abord, il est bon de noter qu’afin d’arriver à garantir une certaine autonomie alimentaire nous avons besoin de structures pour impulser cette idée. Sans leurs actions, ce concept restera une lettre morte.

1. La présence de structures engagées pour défendre un autre modèle agricole

Or, en Guadeloupe nous disposons justement de nombreuses entités qui prennent position pour la promotion d’un autre modèle agricole visant à nourrir la population. On peut noter tout d’abord l’action du syndicat de l’Union des Producteurs Guadeloupéens.Ce syndicat depuis sa création n’a eu de cesse de militer pour une agriculture paysanne, respectueuse de l’environnement et dont l’objectif est de nourrir la population. Son rôle dans le paysage guadeloupéen n’est pas à négliger car depuis les dernières élections il représente ¼ des voies à la chambre d’agriculture.Son action est appuyée par l’association KAP Gwadloup dont le but est de « relayer le projet d’agriculture paysanne défendu par l’UPG et de défendre la production du terroir guadeloupéen ». Cette association, crée en 2008 a d’ailleurs lancé plusieurs programmes dont l’un des plus populaires est « Manjé an-nou an lékol annou ». La volonté affichée par cette association est de sensibiliser les plus jeunes à la consommation de produits du terroir. Afin de réaliser cet objectif, les membres de cette association tentent de les introduire dans les restaurants scolaires.

 

Une autre association L’APECA, Association pour une Agriculture Paysanne et Écologique dans la Caraïbe œuvre depuis 2006 pour promouvoir « une agriculture paysanne durable, économiquement viable, écologiquement équilibrée et socialement juste ».Elle organise de nombreuses conférences publiques pour sensibiliser la population à sa cause. On voit donc bien la présence et la prolifération de nombreuses structures engagées pour la promotion d’une autre forme d’agriculture. Ce sont là des atouts solides.

 

2. Des individus engagés pour promouvoir nos produits locaux

Nous avons aussi beaucoup de chance en Guadeloupe d’avoir des hommes et des femmes engagés comme le Docteur Henry Joseph, Madame Marie Gustave, Nathalie Minatchy, Alex Bandou qui ont réussi à s’appuyer et à améliorer le travail des plus anciens comme le professeur Jacques Portecop, Paul Bourgeois, Benito Espinal, René Philogène, Lucien Degras, Alain Gayadine, et bien d’autres.Tous ces acteurs par leurs travaux scientifiques ou leurs actions sur le terrain ont beaucoup œuvré pour la promotion et la préservation de nos espèces locales.Un important travail de sensibilisation a été mené par ces différents protagonistes pour faire connaître à la population les bienfaits de sa faune et sa flore. À cet égard, on ne peut manquer de saluer les travaux du Docteur Henry Joseph et toutes les multiples conférences qu’il a données afin de sensibiliser la population à manger ses produits locaux.Son idée de lier la santé et la nutrition a eu beaucoup d’impact auprès de notre population.En démontrant scientifiquement que la consommation de nos produits locaux pouvait réduire considérablement le cholestérol, le diabète ainsi que les maladies cardiovasculaires, le docteur Henry Joseph s’est révélé être un formidable allié pour la promotion de la production locale.

 

3. Des médias, des courroies de transmission actives

Il est bon de soulever aussi le rôle important de nos médias locaux qui ont relayé toutes ces voies alternatives. En effet, ce travail d’information et de sensibilisation a été abondamment repris et porté par nos différents médias. Ces derniers n’ont pas manqué de publiciser abondamment les différentes conférences sur cette problématique ainsi que la tenue des marchés locaux. Ils ont aussi réalisé plusieurs reportages sur les questions alimentaires, les questions de santé et les questions agricoles. Cet important travail permet de toucher une plus vaste frange de la population, notamment celle qui ne peut pas se déplacer. Certaines émissions (comme celle élaborée par Robert Dieupart) ont consacré plusieurs séries aux questions d’alimentations et d’agriculture. En bref, on peut noter que dans le monde des médias chacun y a mis du sien et on ne peut que féliciter et encourager ce travail.

Et ce que l’on remarque c’est que tout ce travail de sensibilisation et d’action commence à produire un vent de changement sur notre île.

 

4. Les changements auprès des consommateurs

Les consommateurs Guadeloupéens commencent à faire de plus en plus attention à la nourriture. Ils se rendent compte du lien important entre ce qu’ils mangent et leurs états de santé. Beaucoup sont touchés par des maladies cardiovasculaires, le diabète ou le cholestérol provoqué par l’apparition de la malbouffe. Ils ont compris qu’une bonne alimentation pouvait être leurs alliées pour prévenir l’apparition de ces problèmes de santé. Les travaux et les conférences du Docteur Henry Joseph et bien d’autres comme Marie Gustave ou Tatiana Osmar leur ont fait comprendre que nos produits locaux pouvaient être des remèdes beaucoup plus efficaces que les médicaments. L’engouement pour les plantes médicinales, les produits locaux ne faiblit pas. C’est ainsi que de nombreuses foires culinaires, « des marchés pays » rencontrent de plus en plus de succès. D’ailleurs, un agriculteur, Philippe Rotin m’expliquait qu’après une conférence de Henry Joseph qui avait vanté les vertus du giraumon, il s’est mis à vendre 100kg par semaine alors qu’avant ce chiffre n’était que de 100kg par mois. D’autres agriculteurs qui se sont orientés vers des cultures comme la groseille ont vu leurs ventes exploser après les conférences du docteur Henry Joseph. Le tabou de ne pas manger local a été en parti levé. Toutefois, le travail doit continuer car la mémoire humaine peut se révéler courte.

 

Par ailleurs, depuis le scandale de la pollution de nos eaux et de nos sols par le chlordécone, les consommateurs Guadeloupéens sont devenus méfiants face à l’utilisation d’insecticides, de pesticides et tout autre produit chimique. On remarque ainsi qu’ils sont de plus en plus exigeants sur la qualité des denrées alimentaires. La demande pour des produits sains, non traités chimiquement commence à être importante.

 

5. Les changements auprès des institutions

Toutes ces transformations dans notre société impliquent également des changements d’orientation auprès des institutions qui œuvrent dans le domaine agricole. Celles-ci suivent alors les différentes évolutions ou impulsent à leur tour une nouvelle dynamique.

C’est le cas du travail mené par le Parc National de la Guadeloupe. Ce dernier est en train de construire un projet de territoire qui devrait donner lieu à une Charte en 2012. Parmi, les thématiques abordées on retrouve une place importante pour l’agriculture. Le Parc a donc organisé une série de rencontres avec les acteurs du milieu agricole pour définir les principaux axes que pourrait contenir le projet de territoire. C’est ainsi que deux grandes orientations ont été proposées pour être incluses dans la Charte du parc national de la Guadeloupe. On retrouve tout d’abord la volonté de concilier la préservation de la nature et l’agriculture sur le même territoire. Ce faisant, c’est l’approche d’une agriculture basée sur l’agro-écologique qui a été choisie pour atteindre cet objectif. De plus, le Parc National de la Guadeloupe en concertation avec les acteurs locaux souhaite favoriser une agriculture paysanne professionnelle, diversifiée et de haute qualité qui réduira ses impacts environnementaux. Le Parc semble donc vouloir accompagner les exploitants agricoles vers une agriculture durable qui est en équilibre avec l’environnement, la société et l’économie.

On sent poindre aussi à l’horizon des changements auprès de L’Office de Développement de l’Economie Agricole ultramarine (ODEADOM). Cet organisme a pour mission de soutenir financièrement les filières agricoles des régions ultramarines. Depuis quelque temps, cette structure a effectué quelques changements dans son organisation. Désormais, ce sont des professionnels qui siègent dans cette organisation alors qu’avant c’était le Ministère de l’Agriculture qui présidait ou qui nommait le président de l’Odéadom. Cette évolution d’orientation, selon Monsieur Gayadine, membre du conseil d’administration de l’Odéadom et ancien secrétaire général de l’UPG, laisse la porte ouverte à la création de comités techniques composés des quatre grandes filières : la canne, la banane, les productions de diversification végétale et celles de diversification animale. Monsieur Gayadine espère que cette transformation débouchera à terme sur un véritable projet agricole pour la Guadeloupe (Pag). Ce projet permettrait de faire travailler tous les acteurs du milieu ensemble. Cela s’avère encourageant.

 

On peut également remarquer comment des centres de recherche comme le centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) établissent des nouvelles collaborations avec des associations pour bâtir des modèles agricoles alternatifs. C’est le cas avec le partenariat entre le CIRAD et l’assoFWI qui travaillent ensemble pour développer une filière de production fruitière afin qu’elle soit respectueuse de l’environnement. Les initiatives ne manquent donc pas pour promouvoir une autre forme d’agriculture.

Mais encore faut-il que l’offre soit à la hauteur si la demande de produits locaux augmente. Avons-nous les structures pour fournir de tels produits ?

 

6. Une présence encore timide d’agriculteurs biologiques

Et bien, pas tout à fait, comme on l’a constaté précédemment l’agriculture conventionnelle consommatrice d’engrais, d’insecticides chimiques reste dominante. Il est bon de rappeler ces chiffres : la Guadeloupe importe 15000 tonnes d’engrais par an. Face aux problèmes générés par ce mode de production, l’agriculture biologique apparaît ainsi comme une alternative nécessaire. Toutefois le nombre d’agriculteurs en Guadeloupe qui s’oriente dans cette filière reste très faible. Il n’existe ainsi que 27 agriculteurs biologiques en Guadeloupe dont la plupart sont regroupés au sein du GDA Éco-Bio (Groupement pour le développement de l’agriculture écologique et biologique de la Guadeloupe). Ils tiennent d’ailleurs un marché tous les mercredis après midi près de l’ancienne Chambre d’agriculture. Je vous conseille d’y aller leurs produits sont un vrai régal !

 

7. Des exploitations tournées résolument vers l’agro-écologie

Il existe également des exploitations agricoles qui sont tournées vers une autre forme d’agriculture. J’ai d’ailleurs eu la chance d’en visiter quelques-unes. Il importe ici de mentionner brièvement le travail de ces agriculteurs engagés qui ont décidé de concrétiser l’idée de souveraineté alimentaire et d’agro-écologie dans leurs fermes. Cela a été le cas par exemple de la ferme de Fabrice Eutrope-Sylvere et celle de Philippe Rotin.

 

Commençons par Fabrice. Fabrice est un jeune agriculteur de 31 ans qui exerce son activité dans la commune des Abymes. Après avoir, fait ses études dans le commerce et travailler en tant que conseiller commercial, il a décidé de tout quitter pour se lancer dans l’agriculture. Fabrice adore ce métier dur et exigeant. L’agriculture est d’ailleurs bien plus qu’un métier pour lui c’est une véritable passion et il n’hésiterait pas à le conseiller aux jeunes. Cependant, il admet que le métier de cultivateur (et non agriculteur comme il aime à le souligner) n’est pas de tout repos. Actuellement, il commence à peine à survivre de son activité et tente d’entrer dans une phase de pérennisation. Il a commencé sans aides pour l’instant. Mais, cela lui permet de voir s’il pouvait se débrouiller seul et vivre de son métier. C’est ainsi, qu’il a démarré son office en 2010 sur des terres agricoles héritées de ses grands parents cultivateurs qui lui ont transmis la passion pour ce métier.

Sur ses terres, Fabrice a opté avec détermination pour l’agriculture biologique car il la juge plus respectueuse de la Vie. De plus, il considère que la Terre est un être vivant et qu’il faut en prendre soin. Voilà pourquoi, il préfère le terme cultivateur qui reflète un état d’esprit différent. Il ne cultive pas juste des fruits et des légumes mais aussi des valeurs comme la patience, la rigueur, la détermination, le respect. La Terre lui apprend beaucoup. Il semble ainsi prôné une agriculture basée sur des nouveaux rapports où l’homme et la nature ne font qu’un. Dans sa ferme, il a opté essentiellement pour une diversification végétale, animale et de cultures associées. Ainsi, il n’utilise pas de pesticides, d’insecticides et d’engrais chimiques. Il n’emploie que la Nature pour mener à bien sa production.

 

Fabrice croit fermement au potentiel de l’agro-écologie et de la biodynamie en Guadeloupe. Ce type d’agriculture devrait être mieux valorisé et mise en valeur. C’est pour lui une voie d’avenir. En plus, la Guadeloupe dispose de tous les atouts pour se lancer dans cette voie. Notre île offre aux agriculteurs un climat chaud et humide qui leur donne la possibilité de planter presque toute l’année. La richesse de notre biodiversité peut aussi nous permettre de réaliser de multiples symbioses. Par exemple, il m’explique que le fait de planter des pois ou des légumineuses amène de l’azote dans le sol ce qui permet d’avoir un sol plus riche et plus sain. Il me fait remarquer qu’en Guadeloupe, grâce à l’exceptionnelle richesse de notre biodiversité, il existe tout une série d’organismes vivants et de micro-organismes qui peuvent aider l’agriculteur à améliorer sa production de façon naturelle. Il suffit juste de mieux connaître son milieu. D’ailleurs, il me parle de Cuba où 85% de la production est issue d’une agriculture biologique.

 

C’est pourquoi, d’après lui, l’agriculture conventionnelle doit être dépassée car elle présente de nombreux inconvénients. En effet, elle s’avère pour lui peu efficace car elle est fortement consommatrice d’intrants, d’engrais, de pesticides. Il faut donc débourser beaucoup avant de faire du chiffre. Elle est beaucoup moins rentable que l’agriculture biologique qui évite toutes ses dépenses en amont. De même, afin de s’assurer un revenu décent, Fabrice préfère s’orienter vers la vente de paniers de produits agricoles adressée aux particuliers. Ce choix permet de contourner les grandes surfaces qui achètent peu cher la production agricole mais la revend à un coût plus élevé. Par ailleurs, cette option permet de tisser des nouveaux liens avec le consommateur.

On ne peut que l’encourager dans cette voie qui si elle est empruntée par plus de producteurs nous permettrait d’atteindre une certaine forme de souveraineté alimentaire.

 

C’est cette voie que suit depuis un moment un autre fermier, Philippe Rotin. Ce dernier est un homme très engagé. Il est d’ailleurs membre de l’UPG et donne de nombreuses conférences. Il pilote une magnifique exploitation à Baie-Mahault qu’il a baptisé HANE (Harmonie Agriculture Nature Environnement). D’ailleurs, lorsque l’on visite ce bel endroit on se sent en harmonie avec tous les éléments. Monsieur Rotin m’explique que l’agriculture est une forme d’agression sur le milieu. Par conséquent, cette activité doit se faire avec le plus d’harmonie possible.

 

C’est ce principe qui guide sa ferme. Et effectivement on remarque une véritable synergie dans son exploitation. Mais attention rien n’est laissé au hasard. L’harmonie a besoin d’être travaillée, guidée et encadrée. Ainsi, Monsieur Rotin dispose d’un tableau de bord qui lui permet de suivre chaque parcelle de sa ferme. Tout y est consigné ce qui lui permet d’avoir une meilleure lisibilité de son exploitation et aussi une plus grande traçabilité des produits. Il peut ainsi mieux contrôler le travail réalisé par ses employés. Il est en mesure avec toutes ces informations de se former une vision sur le long terme et de responsabiliser ses employés. Il m’explique que ce type d’exploitation nécessite une très grande attention car comme il me le dit « L’œil du maître engraisse la vache ».

 

Le résultat est épatant ! Dans sa ferme, il cultive essentiellement de la canne fourragère et de la banane. Chaque plantation est séparée par des haies d’arbres fruitiers où l’on retrouve des oranges, chadeks, papayes qu’il peut revendre par la suite. Il plante aussi différentes espèces de pois dans ces champs de banane pour éviter une trop grande propagation « des mauvaises herbes » (qui en fait ne sont pas si mauvaises que cela). Ce choix comporte plusieurs avantages. Il n’a pas besoin de mettre du désherbant. En plus, les pois grâce à leurs rôles de fixateur d’azote permettent aux bananes de mieux pousser. La devise chez HANE semble être alors rien ne se perd, tout se transforme. C’est ainsi que la canne est donnée aux bœufs et aux cochons. Ces derniers la mangent. Leurs rejets qui sont transformés en fumier sont ensuite utilisés comme un engrais naturel pour la canne, la banane et les autres espèces cultivées. De plus, il pratique la rotation des sols ce qui lui permet d’éviter les parasites et de reposer son sol.

 

Ces techniques agricoles lui ont permis de réaliser des gains substantiels. C’est le cas par exemple pour les engrais chimiques qui lui revenaient à 3000euros/hectare/an. Désormais avec le fumier naturel, il a réalisé une économie de 1200euros/hectare/an. Ce résultat avantageux est valable dans tous les domaines comme le désherbant, les pesticides, nul besoin d’en racheter. En plus, cette démarche lui a permis de mieux conserver ses sols. Et oui, l’usage des insecticides et des pesticides provoquait la mort des sols au bout de deux ans. Grâce à tous ces procédés naturels, les sols sont mieux régénérés et la durée de vie de ses parcelles est de 12 ans au lieu de 2 ans pour les sols traités avec les produits chimiques. Par ailleurs, ses rendements sont plus importants, ses fruits sont meilleurs et surtout il a pu créer trois emplois. Il produit aussi ses propres semences. Sa dépendance au marché est donc presque nulle.

 

Toute cette œuvre est le fruit d’un long travail de réflexion mais aussi de combat qu’il a mené au sein de l’UPG. L’idée d’avoir une exploitation autonome est née en 2004 avec la grève sur le port autonome. Les gens manifestaient pour la nourriture mais les éleveurs défilaient également pour réclamer de la nourriture pour leurs animaux. Cette idée l’a amené à se demander avec l’UPG, mais qu’est-ce qui est local en Guadeloupe ? L’eau et l’oxygène ? Voilà pourquoi, afin de garantir une autonomie locale il fallait utiliser la biodiversité locale. C’est comme cela qu’il a cherché une autonomie d’exploitation avec la polyculture associée au poly-élevage. Son système d’exploitation cherche ainsi à imiter la Nature qui se développe sans aide extérieure. Philippe Rotin pense que notre biodiversité est trop riche pour ne pas atteindre la souveraineté alimentaire. Notre île est bénie me dit-il. Il pense également comme deux agriculteurs présents à la rencontre Monsieur Vautou et Nolord que les producteurs guadeloupéens peuvent conquérir le marché intérieur et atteindre la souveraineté alimentaire. Nous avons me disent-ils la connaissance et les gens en Guadeloupe pour arriver à cet objectif. Il faut alors selon eux continuer le travail d’éducation à nos produits agricoles auprès de notre population. Ils admettent ensemble que les agriculteurs doivent aussi mettre la main à la pâte. Par exemple, il est capital pour eux de présenter leurs produits, d’expliquer leurs valeurs nutritives. Aujourd’hui me disent-ils, l’agriculteur se doit d’être un pédagogue et un communicateur.

 

CONCLUSION

La Guadeloupe dispose donc de nombreux atouts pour arriver à atteindre une souveraineté alimentaire. Toutefois, selon de nombreux acteurs, ce projet ne pourra se faire sans une forte impulsion politique.

À ce propos, peut être que les Guadeloupéens pourraient s’inspirer d’une initiative canadienne qui s’intitule pour « une politique populaire alimentaire ». Ce projet a été créé par des individus et des organisations œuvrant au sein du mouvement alimentaire. Ces derniers sont partis du principe que tout le monde mange mais qu’en fait presque personne ne sait ce que contiennent les aliments ingurgités, leurs provenances, l’origine des prix… Le constat fût sans équivoque, la population canadienne ne dispose d’aucun contrôle sur le système alimentaire qui les approvisionne. De cette lacune, découle un certain nombre d’incohérences comme le fait que deux millions et demi de Canadiens souffrent d’insécurité alimentaire modérée ou grave, que le recours à des banques alimentaires a augmenté de 28% au cours des deux dernières années, qu’un grand nombre d’agriculteurs et de pêcheurs soient insolvables, que l’environnement soient fortement endommagés et que l’obésité touchent plus du quart des Canadiens. Par ailleurs, ces différents acteurs ont pointé du doigt le fait que l’agriculture canadienne s’est orientée vers une exportation massive qui ne bénéficie ni aux consommateurs, ni aux producteurs d’aliments. Cette approche a contribué à faire disparaître en 6 ans plus de 17550 entreprises agricoles et à accroître de façon considérable les importations.

C’est ainsi que fort de cet amer constat plus de 3500 personnes ont élaboré au cours de multiples événements (tables rondes, discussions, conférences) des pistes de réflexion et des solutions. L’objectif étant de créer une politique alimentaire populaire. Celle-ci a été élaborée par une multitude d’acteurs comme des agriculteurs, des pêcheurs, des associations de consommateurs et d’écologistes, des simples citoyens, des peuples autochtones… Ces derniers ont défini les grands axes d’études et les moyens pour y parvenir. Par cette action, cette « multitude » a démontré que la tâche d’élaborer et de proposer des politiques publiques n’est pas réservée qu’aux seuls politiciens. L’objectif étant de faire du concept de souveraineté alimentaire une réalité. C’est un travail de longue haleine mais qui a commencé à porter ses fruits notamment lors des dernières élections. Deux partis politiques ont souscrit à cette politique dont le principal parti d’opposition officielle.

En Guadeloupe, nous avons aussi des femmes et des hommes engagés, des structures et des institutions dynamiques. Nous disposons d’une île avec un climat propice à l’agriculture. De même, il me semble que le projet de souveraineté alimentaire soit tout à fait envisageable. En effet, notre production locale qui n’occupe que 10000 hectares arrive à couvrir 20% des besoins. Or, nous disposons de 40000 hectares de Surface agricole utile selon certains chiffres auquel il faudrait rajouter 20000 hectares de terres en friche. Ce qui nous ramène à un potentiel de 60000 hectares de terres pouvant être utilisées par l’agriculture. Par conséquent, si on se tient à ces chiffres nos terres nous permettent de couvrir les besoins de 120% de notre population. Et encore ce chiffre peut même être augmenté si on adopte les principes d’agro-écologie qui permettent de meilleurs rendements. Notre capacité est donc bien plus grande que ce que l’on veut croire. Mais encore faut-il là aussi préserver nos terres agricoles !

En bref, nous avons tous les ingrédients disponibles pour agir. Alors la souveraineté alimentaire, est ce toujours une utopie ? Il semble que non. En plus, il apparaît difficile avec tous ces éléments encourageants de ne pas atteindre cet objectif en Guadeloupe. Peut-être attendons-nous un maître d’orchestre pour que la partition soit audible ? Mais le temps presse et s’il ne vient pas ? Ne pouvons-nous pas réaliser notre propre politique publique ? Afin de nous inspirer je termine cet article avec les paroles de la chanson « DOM » du chanteur martiniquais Kolo Barts. Ces paroles pourraient nous inspirer à penser et élaborer notre propre projet de souveraineté alimentaire.

Les voici :
« Pitit Kon gran,
Zanfan é fanmi
An nou sanblé la wonn,
Pou nou pé chanjé,
An nou asiz palé,
Pou nou pé rakonté, pou nou pé sav di nou,
Sa ki bon sa ki mové
Ouvé kè yonn bat lot,
Pou di la vérité,
An nou cheché ansanm
Tou sa ki pou chanjé,
Nou kondamné,
è gadé, o la nou ka alé,
PANI ON LO CHIMEN,
SÉ DOUBOUT OU BYEN MÔ
 »

Paméla OBERTAN

Source : http://www.caraibcreolenews.com | 07.07.2011

Post-Scriptum

Les autres articles de P. OBERTAN consacrés à la question de la souveraineté alimentaire :

- Crise alimentaire : Les grandes pistes pour éviter un " tsunami " alimentaire en Guadeloupe ou ailleurs... Par Paméla Obertan, 15 juin 2011

- Guadeloupe : Sommes-nous prêts pour la souveraineté alimentaire ?, 21 juin 2011

Publié par la Rédaction le mardi 12 juillet 2011
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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 21:50
Catalogue des outils d'éducation contre le racisme

 

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 21:32
 juin 2011

Violence politique et traumatismes

   

 Engagements :

   


Ve colloque de l'Association Primo Levi

Un grand merci !

Les 17 et 18 juin dernier, s'est tenu le Ve colloque de l'association sur le thème Langage et violence : les effets des discours sur la subjectivité d'une époque. Nous tenions à remercier l'ensemble des participants et des intervenants qui, pour certains, sont venus de loin. Nous vous tiendrons informés de la date de parution des actes de ce colloque.
Retrouvez photos et interviews vidéo des intervenants ICI !

Premier séminaire de l'Instrument européen pour les démocratie et les droits de l'homme / Bruxelles
Fin du soutien de l'IEDDH aux centres de soins européens

L'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme (IEDDH), instrument de coopération extérieure de l'Union européenne, qui aporte un appui financier à des organisations de la société civile partout dans le monde, a organisé son premier séminaire technique, les 14 et 15 juin, à Bruxelles. Depuis 2007, l'IEDDH a engagé plus de 580 millions d'euros pour soutenir les processus démocratiques et défendre les droits humains des personnes, particulièrement dans les pays où ils sont les plus menacés. Il finance aussi les projets visant à prévenir l'usage de la torture, à défendre les défenseurs des droits de l'homme, à lutter pour l'abolition de la peine de mort, etc. L'IEDDH considère que 100.000 personnes ayant survécu à la torture ont besoin d'aide. Eléonore Morel, directrice générale de l'Association Primo Levi, qui bénéficie du soutien de l'IEDDH depuis 2007, s'est donc rendue à ce séminaire, qui fut l'occasion de rencontrer de nouveaux acteurs travaillant sur la torture dans le monde entier. Les intervenants ont pu rappeler à l'Union européenne que l'approche sur les questions de torture devait se faire de façon holistique et non en traitant séparément les problématiques liées au soin, à la prévention, à la réparation et à la sensibilisation. Par ailleurs, l'IEDDH a rappelé que les centres de soins européens, qui reçoivent des personnes victimes de torture de leur pays ou de pays hors UE, ne pourraient plus bénéficier de son soutien car l'aide de l'IEDDH est destinée en priorité aux pays hors Union européenne.

Conférence avec l'Ambassadeur des droits de l'homme en France
François Zimeray a reçu les représentants des associations travaillant sur la prévention de l'usage de la torture et l'accueil des personnes exilées ayant subi torture ou violence politique
Après sa visite du centre de soins de l'Association Primo Levi, M. François Zimeray, ambassadeur des droits de l'homme en France, a décidé d'organiser, à l'occasion de la Journée internationale des Nations unies pour le soutien aux victimes de torture, une conférence qui s'est tenue vendredi 24 juin et qui a rassemblé des représentants des associations impliquées dans le plaidoyer contre la pratique de la torture et/ou la prise en charge des personnes exilées en France ayant subi la torture. Si M. Zimeray a fait part de ses difficultés à se positionner sur des sujets aussi sensibles, il s'est par ailleurs engagé à organiser une réunion de travail avec les ONG et des représentants des ministères, notamment du ministère des Affaires étrangères dès septembre.

L'Association Primo Levi dans la presse
L'Humanité et Politis évoquent le travail du Centre Primo Levi
Deux journalistes sont venues rencontrer des membres de l'équipe du centre de soins. Nous vous invitons à lire les articles de Marie Barbier dans L'Humanité daté du lundi 27 juin (lire l'article ICI) et d'Ingrid Merckx dans Politis, à paraître jeudi 30 juin.

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Accueil des réfugiés des révoltes arabes : l'Europe aux abonnés absents ?

Plus de 1.800 depuis le début de l'année : c'est le chiffre approximatif du nombre de personnes ayant fui la Libye et ayant péri, le plus souvent noyées. Et ce, dans une indifférence quasi généralisée. Du moins, dans le silence des intellectuels et politiques français, les mêmes qui, il y a quelques décennies, prenaient fait et cause pour les réfugiés d'Amérique latine ou de l'ancien bloc communiste. Ce silence, de la part du gouvernement français, dont la seule réaction est d'encourager des programmes de régionalisation pour accueillir les réfugiés, n'est pas étonnant ; il s'inscrit dans la droite ligne des propos récurrents tenus depuis quelques mois par le ministre de l'Intérieur, dont l'objectif principal est de limiter le nombre de demandeurs d'asile. Mais que dire de l'absence de réaction des politiques de gauche ou des intellectuels, dont certains ont pourtant été prompts à encourager la France à intervenir en Libye ? Quant à l'Europe, compte tenu de la divergence des prises de position des États membres sur ce sujet, sa politique se limite actuellement à la sécurité des frontières et aux versements d'aides aux pays débordés par l'afflux de réfugiés. Rien sur l'accueil des migrants, rien sur la prise en charge des victimes de la violence politique infligée par les régimes mis à bas par les peuples du pourtour méditerranéen. Il semble opportun donc d'évoquer le rapport statistique de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), publié le 26 juin, à l'occasion de la Journée internationale pour le soutien aux personnes victimes de torture. En effet, dans un climat d'hostilité croissante envers les réfugiés dans les pays industrialisés, il révèle que ce sont les pays en développement qui accueillent 4/5 des personnes déracinées dans le monde.

                                 
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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 08:21

L'Amazonie est en grand danger, la Chambre basse du Congrès brésilien ayant autorisé l'assouplissement du code forestier au Brésil. Si nous n'agissons pas maintenant, de vastes étendues du poumon vert de notre planète pourraient subir une déforestation massive et dévastatrice.

La manœuvre a provoqué la colère générale et des mouvements de protestation dans tout le pays, et ces dernières semaines plusieurs éminents défenseurs de l'environnement ont été sauvagement assassinés. Des voyous armés embauchés par des exploitants forestiers illégaux sont suspectés d'être à l'origine de ces crimes. Le moment est critique -- ils essaient de faire taire tout détracteur au moment où la loi est débattue au Sénat. Mais la Présidente Dilma peut opposer son veto, si nous parvenons à la persuader de ne pas céder à la pression et d'agir en leader sur la scène internationale.

79% des Brésiliens soutiennent le veto que Dilma pourrait opposer aux modifications du code forestier, mais leurs voix sont remises en question par les puissants lobbys forestiers. C'est à présent à chacun d'entre nous de relever l'enjeu et faire de la protection de l'Amazonie une question mondiale. Ensemble, faisons résonner un gigantesque appel pour stopper les meurtres et la déforestation illégale afin de sauver l'Amazonie. Signez la pétition ci-dessous, nous la remettrons à Dilma lorsque nous serons 500 000 signataires:

http://www.avaaz.org/fr/save_the_amazon_fr/?vl

Les gens aiment le Brésil ! Le soleil, la musique, la danse, le football, la nature -- c'est un pays qui inspire des millions de gens autour du monde. C'est pourquoi le Brésil accueillera la prochaine Coupe du Monde et Rio organisera les Jeux olympiques de 2016 et le Sommet de la Terre l'année prochaine, une réunion visant à stopper la mort lente de notre planète.

Notre amour pour ce pays n'est pas déplacé -- l'Amazonie brésilienne est indispensable à la vie sur terre. 20% de notre oxygène et 60% de notre eau douce proviennent de cette magnifique forêt. Voilà pourquoi il est capital que nous la protégions.

Mais le Brésil, c'est aussi un pays qui se développe rapidement, qui se bat pour sortir des dizaines de millions de personnes de la pauvreté, et la pression mise sur ses dirigeants politiques est intense pour que soient autorisées les pratiques lucratives de déforestation et d'exploitation minière. C'est pourquoi ils sont à deux doigts de céder sur les protections environnementales. Parce que les militants locaux se font assassiner, intimider ou réduire au silence, c'est à présent aux membres d'Avaaz autour du monde de s'exprimer avec les Brésiliens et d'appeler les dirigeants politiques brésiliens à se montrer fermes.

Beaucoup d'entre nous ont vu dans nos propres pays comment la croissance se fait souvent au détriment de notre patrimoine naturel, et ont constaté la pollution de l'eau et de l'air, la destruction de nos forêts.

Pour le Brésil, il existe une alternative. Le prédécesseur de Dilma a réduit massivement la déforestation et a bâti la réputation internationale du pays comme leader environnemental, tout en profitant d'une croissance économique colossale. Unissons-nous dès maintenant, et exhortons Dilma à continuer dans cette voie -- signez la pétition pour sauver l'Amazonie, puis faites suivre ce message à tous:

http://www.avaaz.org/fr/save_the_amazon_fr/?vl

 

s'adresse à Dilma: sauvez l'Amazonie

A l'attention de la Présidente Dilma Rousseff:
Nous vous appelons à prendre des mesures immédiates pour sauver les précieuses forêts du Brésil en opposant votre veto aux amendements au code forestier. Nous vous demandons également d'empêcher d’autres meurtres de militants écologistes et de travailleurs en durcissant les poursuites à l'encontre des exploitants forestiers illégaux et en renforçant la protection des personnes menacées d’agression ou de mort. Le monde a besoin du Brésil comme leader international sur l’environnement, une action forte de votre part aujourd'hui sauvegardera la planète pour les générations futures.
 
Indiquez votre adresse e-mail:
Publié le 23 Juin 2011
L'Amazonie est en grand danger, la Chambre basse du Congrès brésilien ayant autorisé l'assouplissement du code forestier au Brésil. Si nous n'agissons pas maintenant, de vastes étendues du poumon vert de notre planète pourraient subir une déforestation massive et dévastatrice.


La manœuvre a provoqué la colère générale et des mouvements de protestation dans tout le pays, et ces dernières semaines plusieurs éminents défenseurs de l'environnement ont été sauvagement assassinés. Des voyous armés embauchés par des exploitants forestiers illégaux sont suspectés d'être à l'origine de ces crimes. Le moment est critique -- ils essaient de faire taire tout détracteur au moment où la loi est débattue au Sénat. Mais la Présidente Dilma peut opposer son veto, si nous parvenons à la persuader de ne pas céder à la pression et d'agir en leader sur la scène internationale.

79% des Brésiliens soutiennent le veto que Dilma pourrait opposer aux modifications du code forestier, mais leurs voix sont remises en question par les puissants lobbys forestiers. C'est à présent à chacun d'entre nous de relever l'enjeu et faire de la protection de l'Amazonie une question mondiale. Ensemble, faisons résonner un gigantesque appel pour stopper les meurtres et la déforestation illégale afin de sauver l'Amazonie. Signez la pétition ci-dessous, nous la remettrons à Dilma lorsque nous serons 500 000 signataires.



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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 22:15
La crise, la Grèce, l'Europe et nous
par Claude Emmanuel Triomphe - 23 Juin 2011

 

Cet - couleur

 

Nous n'en avons pas fini avec la crise. Si certains avaient cru mieux résister que d'autres, si l'Allemagne continue à faire des envieux par son dynamisme économique ou son taux d'emploi, si d'autres se prétendent mêmes sortis du marasme, il est évident qu'il n'en est rien. La menace grecque, - ce pays qui nous a tant donné y compris le vocable "krisis" - est désormais surveillée comme le lait sur le feu. Mais, au delà des révoltes sociales et d'un plan d'austérité sans équivalent au monde, il faut nous interroger sur certains des mécanismes politiques et juridiques du plan d'aide à la Grèce, tant ceux-ci soulèvent de questions quant à leur légalité, leur légitimé et notre avenir commun d'Européens. Si tant est que nous nous en souhaitions toujours un.

 

 

 

 En matière de droit grec, de droit européen voire de droit international - celui de l'OIT par exemple - ce plan d'aide est-il légal ? Rappelons qu'il émane d'une troïka composée de trois acteurs internationaux : l'Union Européenne - ici prise à la fois dans sa composante des 27 Etats membres réunis, mais aussi dans celle de la Commission -, la BCE, composante à part du fait de sa fameuse indépendance, et le FMI. Mais quelle est la nature des accords et mémorandums que cette troïka a conclu avec le gouvernement grec ?


S'agit-il comme prétendent plusieurs juristes grecs d'une sorte de traité international qui, portant sur des domaines définis par la Constitution grecque et comportant des charges pour chaque individu, ne peut être approuvé que par un vote aux 3/5 du Parlement ? La troïka et le gouvernement grec actuel prétendent que non. Plusieurs experts sont d'un avis contraires et la question est désormais pendante devant le Conseil d'État hellénique qui devra trancher, sachant que le gouvernement actuel ne dispose que d'une faible majorité parlementaire. Il n'est pas interdit de penser qu'une question de même nature pourrait être posée demain au Portugal, à l'Irlande voire à l'Espagne... et à d'autres.


Mais allons plus loin. Les mémorandums liés au plan d'aide à la Grèce comportent de multiples éléments concernant les salaires, la sécurité sociale, l'organisation de la fonction publique ou encore la négociation collective. Toutes matières hors de la compétence de l'Union Européenne dont les traités ne comportent que des dispositions sociales relativement réduites. Or les fameux accords et mémorandums imposés par la troïka, vont très au-delà desdits traités tout en faisant fi de certaines de leurs dispositions. C'est là sans doute que la leçon grecque devra être méditée. Car si tout cela est possible en temps de crise, si ce fédéralisme à la fois non dit et de rigueur se déploie - ce qui n'est pas forcément critiquable - quid de ses potentialités quand le tempête faiblira et que l'heure de la reprise, ou plutôt, de la reconstruction aura sonné ?


La plupart des gouvernements européens se sont ligués pour vider de son sens ce qu'aurait pu signifier un progrès social partagé. L'exercice de l'agenda social s'est amenuisé au fil du temps et le seul qui subsiste est celui de réformes visant à détricoter ce que d'aucuns continuent d'appeler l'Etat-providence. Celui-ci n'est pas exempt de défauts, parfois graves. Mais cette déconstruction n'a rien d'une vision basée sur des principes de justice ou de progrès. Et la crise - ici entendue comme systémique - a sans doute fait tomber l'un des derniers faux-semblants, la fameuse flexicurité qui, regroupant des choses très diverses, avait néanmoins un point central : celui d'un échange entre plus de souplesses d'un côté et plus de sécurités de l'autre. Ce paradigme a vraisemblablement vécu.


Revenons alors à la crise grecque. Si tant est que celle-ci soit endiguée, il nous faudra repenser notre futur commun d'Européens. Et pour cela faire bon usage de mécanismes qu'aucun traité n'avait prévu mais que la crise - notamment celle de l'euro - aura mis en place. Aujourd'hui pour le pire. Et, espérons-le, demain pour le meilleur. Que Metis, déesse de la prudence et de la ruse, nous entende et nous aide !

 

 

PS : Quand, face à Berlusconi,  Ricardo Muti fait reprendre à une salle d'opéra entière le choeur des esclaves de Nabucco, ça fait du bien aux oreilles, au coeur et à l'âme ! Voyez notre vidéo !

« Metis - correspondances européennes du travail »

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 18:39

Actes et publications des séminaires

La pensée alternative en économie

 

Les chercheurs et militants qui s’expriment dans ces actes du séminaire « La pensée alternative dans la science économique contemporaine » n’avaient prévu ni le moment ni les modalités de la crise débutée en septembre 2008.

Mais dès la fin 2006, lors de sa séance inaugurale, ils avaient mis en évidence les contradictions inhérentes aux exigences de rentabilité des capitaux et de la financiarisation à outrance de tous les secteurs de la vie économique et sociale.

Ainsi, d’emblée, le décor était planté quant à leur caractère potentiellement catastrophique, spectaculairement avéré moins de deux ans plus tard.

Au-delà de ce moment, les différentes séances de travail ont été immergées dans les turbulences de la crise. Loin d’en affaiblir la portée, les textes qui en ont résulté illustrent la robustesse d’un certain nombre des analyses proposées.

Cela se vérifie ici, dans ces actes, au-delà de la diversité des approches développées et des discussions engagées tout au long du séminaire.

Sommaire :
  • Préface, Alain Obadia

I - Penser l’alternative en économie

  • Déconstruire le discours dominant. Construire de nouvelles représentations économiques, Dominique Plihon
  • Comment penser autrement l’économie ? Jacques Généreux
  • De la crise systémique de l’entre-deux-guerres à la radicalité de la crise systémique en cours, Paul Boccara

II - Une crise prévisible et systémique

  • Les transformations du capitalisme contemporain. Portée historique pour le capitalisme, Gilles Rasselet
  • Fondements macroéconomiques des transformations du capitalisme contemporain, Liêm Hoang-Ngoc
  • La machine à dettes, Sandra Moatti
  • Crise financière. Réguler le capitalisme mondialisé, Michel Aglietta
  • Les paradis fiscaux dans la mondialisation financière, Christian Chavagneux

III - Des transformations fondamentales indispensables

  • Maturation de la crise systémique et avancées possibles d’alternatives radicales, Paul Boccara
  • Penser au-delà du marché : des apories de la pensée économique dominante à l’émergence d’une théorie « réaliste » de l’économie, Jacques Sapir
  • L’argent de la mondialisation : en quoi pose-t-il des problèmes éthiques ? Bruno Théret
  • Peut-on gouverner la mondialisation ? Henri Sterdyniak
  • Une crise de système qui appelle des réponses systémiques, Denis Durand

IV - Des services collectifs à repenser

  • La société de service : quelles classes sociales ? Quynh Delaunay
  • La production non matérielle, une proposition conceptuelle, Jean-Claude Delaunay
  • Les services publics : un défi pour l’Europe ? Sarah Valin
  • La libéralisation des services publics : inéluctable ? Irréversible ? Pierre Bauby
  • Transformations et crise du système de protection sociale. Quelle alternative ? Catherine Mills
  • Biens publics mondiaux, François Lille

V - Repenser le développement

  • Enjeux et limites du développement soutenable, Jean-Marie Harribey
  • Le développement humain durable et ses indicateurs, Jean Gadrey
  • Croissance potentielle et développement, Pierre Duharcourt
  • Quel nouveau mode de développement ? Alain Obadia
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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 17:59

En bref

 

 

L’accès aux moyens de communication s’améliore partout dans le monde
 
le 14 juin 2011
 

L’accès aux nouvelles communications (Internet, téléphones portables, etc.) a progressé dans toutes les régions du monde, y compris celles en développement, selon une étude (lire en ligne, en anglais) de l’International Telecommunication Union (ITU, Union internationale sur les télécommunications). Le taux de souscription à un abonnement à la téléphonie mobile au sein des pays en développement était en 2010 de 73 %, contre 53 % en 2005. Dans ces mêmes pays, 21,1 % de la population a accès à Internet, contre 7,8 % en 2005.

 

L’accès aux moyens de communication a progressé partout dans le monde, certes. Mais les écarts entre les régions demeurent énormes. En 2010, 9,6 % des habitants d’Afrique noire étaient utilisateurs d’Internet, contre 21,9 % en Asie et Pacifique, deuxième région du monde où on comptabilise le moins d’utilisateurs. A titre de comparaison, 65 Européens sur 100 utilisent Internet. Toujours en 2010, on comptabilisait 76 abonnements de téléphonie mobile pour 100 habitants dans le monde. Là encore, les écarts sont importants entre les régions : 120 souscriptions pour 100 habitants en Europe contre 41,4 en Afrique noire.

CR



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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 17:53
Léwoz a UGTG : Vandrèdi 1é juiyé, 9èd swa ! Annou fèmé lawond !
 

 

Cliquez sur la photo pour la visualiser dans sa taille originale.
 

Sé vwè, Pèp Gwadloup chouké avè kilti, mès é labitid ki tay, ki konstwi lanné asi lanné, jénérasyon asi jénérasyon avè tipilo kilti, mès é labitid a Pèp Caraibe, Pèp Afrique, Pèp Inde é Pèp Europe ;
     

Sé vwè, lesklavaj, kolonizasyon, lasimilasyon é mondyalizasyon prévwa voyé douvan kilti, mès é labilitid a loksidan é éséyé détwi kontribisyon a pitit à Pèp Caraibe, a Pèp Inde, a Pèp Afrique, padavwa pou kolonyalis Éwopéyen, pou enpéryalis, nou pa moun menm jan ki yo, kilti an nou ka fwenné komès a yo ;

Sé vwè loksidan détwi sosyété, dékatyé Fanm é Nonm, pou tousa ki lavi fonksyoné jan i désidé ;

Sé vwè, on Pèp san kilti, san mémwa, an Pèp ki pa kapab voyé douvan sa i ka kwè ki bon pouy, sé on pèp ki toupwé lanmô ; Sé pousa Nou Gwadloupéyen douwé pran lontan plis konsyans a fondé a kilti an nou.

Padavwa kilti sé lavi...

Padavwa kilti sé lyannaj a pèp, padavwa kilti a chak pèp sé richès a limanité...

Padavwa, kréyol annou, tanbou annou, jan nou ka dansé’y, jan nou ka chanté’y… sé nou !

UGTG ka mandé Travayè, Jenn, Jouwa-Makè-Chantè, Fanmi... sanblé an lwond la pou kontinyé nouri kilti annou pou baré van a démounaj, a lasimilasyon, a mondyalizasyon ki kapitalis é kolonyalis fwansé owganizé an Péyi annou !

Wi kilti a Pèp Gwadloup vivan

Nou sé Nou…Nou sé Moun

Nou sé Gwadloupéyen

 

 

Vandrèdi 1é juiyé 2011 a 9èd swa douvan Palè Mityalité Lapwent :

Avè lé Mèt a KA
Nou ké sanblé
Lantou son a tanbou-la
Pou travayè pran fos
Pou konbat pwofitasyon

Annou fèmé lawond… Annou fèmé lawond… Annou fèmé lawond…

Annou fèmé lawond… Annou fèmé lawond… Annou fèmé lawond…

 
 
date de l evenement : 1er juillet 2011

 
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