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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 09:04
AFP - 26/04/2010 à 07h52
La Maison d'Anne Frank, une cache devenue musée il y a 50 ans

La cachette secrète où Anne Frank a passé deux ans enfermée avec sa famille à Amsterdam entre 1942 et 1944 est depuis cinquante ans un musée qui accueille désormais un million de visiteurs par an.

 AFP/Archives :: Dernières pages le 1er août 1944 du journal d'Anne Frank
AFP/Archives

 

La reine Beatrix des Pays-Bas assistera mercredi à une cérémonie officielle organisée pour le cinquantenaire de la Maison d'Anne Frank, dans une église protestante à

proximité de l'immeuble où a vécu l'adolescente juive.

 

"L'une de ces nombreuses victimes était Anne Frank", dit la voix off alors que des cadavres squelettiques apparaissent sur l'écran vidéo à l'entrée du musée. Dans la pièce voisine, la jeune fille espiègle, au regard lumineux, rayonne sur quatre grands portraits.

Anne Frank est morte à 15 ans, en mars 1945, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen après avoir tenu, deux ans durant, le journal de sa vie clandestine. Publié en 1947, le livre traduit en 70 langues a été vendu à 35 millions d'exemplaires.

"Les gens ont besoin d'histoires concrètes pour réaliser la gravité de ce qui s'est passé" pendant la Seconde Guerre mondiale, explique à l'AFP Hans Westra, le directeur de la Maison d'Anne Frank.

"L'histoire d'Anne Frank est une histoire qui touche. On peut l'imaginer, la ressentir", souligne-t-il. "Ceux qui ont lu son journal ont très envie de venir visiter l'endroit où il a été rédigé".

Anne Frank, sa soeur Margot, leur mère Edith et leur père Otto ont passé deux ans enfermés dans l'Annexe, cache aménagée dans des locaux désaffectés de la société familiale de vente d'épices.

 

L'imposant immeuble de briques rouges, situé le long d'un des plus beaux canaux d'Amsterdam, a été réaménagé. L'Annexe, quatre pièces et un grenier à l'arrière du bâtiment, accessibles par une porte dissimulée par une bibliothèque pivotante, est restée dans son état d'origine.

 

Des cartes postales et des photos de stars de cinéma sur les murs de la chambre d'Anne, une carte de Normandie parsemée de punaises symbolisant la progression des alliés, des traits au crayon sur la tapisserie pour marquer la croissance d'Anne et de sa soeur Margot. Ni meubles, ni objets.

 

"Otto a voulu que la maison reste vide", raconte Hans Westra : "il disait : j'ai été enlevé, ma famille a été enlevée, les meubles ont été enlevés : ce vide symbolise ce qui nous est arrivé et ce qui s'est passé ici".

 

Mercredi, la reine Beatrix inaugurera une nouvelle salle d'exposition qui présente l'ensemble des écrits originaux d'Anne Frank, son journal, son "livre des belles phrases" (un recueil de citations) et son "livre de contes". Une visite virtuelle de l'Annexe, en 3 D, sera mise en ligne sur le site du musée.

 

"Nous voulons que cette histoire fasse le tour du monde, pour faire prendre conscience aux gens de la fragilité de la démocratie et des droits de l'homme", déclare Hans Westra.

 

Otto Frank, le seul occupant de l'Annexe à avoir survécu à l'Holocauste, est mort en 1980. Son ancienne employée Miep Gies, qui avait sauvé de la disparition les écrits d'Anne Frank, est décédée le 12 janvier, à l'âge de cent ans.

Avec trois collègues, elle avait permis à la famille Frank et à quatre autres Juifs de survivre pendant deux ans, jusqu'à ce qu'ils soient dénoncés et déportés par les Allemands qui occupaient les Pays-Bas.

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 07:35
Beaumarchais
L'Ancien Régime mis à nu
 

Ce fils d'un honorable horloger parisien connaît une ascension sociale foudroyante. Son habileté d'horloger lui vaut d'entrer à la cour ; ses bonnes manières lui gagnent l'estime de marquise de Pompadour, maîtresse du roi Louis XV.

Bientôt marié à une riche veuve et anobli sous le nom de Beaumarchais, il va incarner mieux que quiconque l'Ancien Régime finissant, avec ses vices, son amoralisme, sa vanité, sa sociabilité et sa joie de vivre.

Génial touche-à-tout, il acquiert une immense fortune et la perd dans d'interminables procès. Pour le compte de son protecteur, le banquier Joseph Pâris, il se rend en 1764 en Espagne à la cour de Charles III. Il va y trouver l'inspiration de ses deux écrits majeurs : Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro.

Il mène des missions secrètes au service du roi Louis XV puis, en 1775, se prend de passion pour l'insurrection des Treize Colonies anglaises contre Londres. Pour le compte du gouvernement français, il va fournir des armes aux Insurgents américains, contribuant de façon décisive à leur victoire. Pour amorcer l'opération, le ministre Vergennes lui verse le 10 juin 1776 un million de francs (ou livres).

 

Le 3 juillet 1777, il réunit chez lui vingt-trois auteurs dramatiques mécontents de leur sort et fonde la Société des Auteurs dramatiques. Sous la Révolution enfin, il échappe de peu à la guillotine, tout cela sans jamais se départir de sa gaieté.

À son corps défendant, en disqualifiant le socle moral de la monarchie par ses écrits et ses actes, Beaumarchais a dégagé le chemin de la Révolution plus sûrement que ses aînés Voltaire et Rousseau.


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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 07:27
20 février 1944
La bataille de l'eau lourde
 

Le dimanche 20 février 1944, sur le lac Tinn, dans le comté norvégien de Telemark, le ferry SF Hydro explose et sombre avec ses passagers et son chargement.

Ce fait divers passe inaperçu dans un monde rempli des derniers rugissements de la Seconde Guerre mondiale. Ce n'en est pas moins le dernier épisode d'un long conflit entre services secrets alliés et militaires allemands, la «bataille de l'eau lourde».

Au début des années 1990, le chargement du ferry allait être remonté à la surface et analysé, confirmant la présence de bidons d'eau lourde, en fait de l'oxyde de deutérium, indispensable à réalisation d'une bombe atomique. Faute d'avoir pu en disposer à temps, les nazis avaient perdu la capacité de disposer de cette arme.

Richard Fremder
Fission nucléaire et eau lourde

Dès avant la guerre, dans les années 1930, les scientifiques mettent au point le principe de la fission nucléaire, à l'origine de la bombe atomique : un premier noyau d'uranium, bombardé par un neutron, se casse ; il libère de l'énergie et deux neutrons qui, à leur tour, vont bombarder d'autres noyaux d'uranium... La réaction en chaîne génère une énergie considérable.

Pour être efficace, la fission doit toutefois être ralentie par un «retardateur», du graphite ou de l'«eau lourde», ainsi appelée parce qu'il s'agit de molécules d'eau dans lesquelles les atomes d'hydrogène sont remplacés par un isotope, le deutérium, à la densité plus élevée.

Parties de chasse

Les Allemands travaillent comme les Américains sur la fission nucléaire ; ils ont fait le choix de l'eau lourde comme «ralentisseur». Or, celle-ci est produite depuis 1935 dans une usine Norsk Hydro, à Vemork, en Norvège, à 120 kilomètres d'Oslo. C'est le seul lieu de production d'eau lourde en Europe. Dès lors, les Alliés ne vont avoir de cesse d'empêcher que les Allemands ne s'emparent de l'usine et de son précieux produit.

Leurs services secrets, en collaboration avec les Norvégiens, vont lancer pas moins de cinq opérations différentes avant d'atteindre enfin leur but.

Richard Fremder raconte... la bataille de l'eau lourde

Richard Fremder raconte cette extraordinaire épopée à multiples rebondissements, qui mobilisa tous les services secrets des Alliés pendant les quatre années de la Seconde Guerre mondiale...

 

- 1e opération : les Français à l'œuvre

En février 1940, c'est encore la «drôle de guerre» : Anglais et Français se tiennent l'arme au pied pendant que les Allemands règlent leur compte aux malheureux Polonais. Le conflit se déporte vers la Scandinavie.

Pour sécuriser ses approvisionnements en minerai de fer suédois, Hitler se dispose à envahir la Norvège et le Danemark. Raoul Dautry, ministre français de l'armement, voit le danger et charge le 2e bureau (les services de renseignements français) de récupérer sans attendre, à Vemork, le seul stock mondial d'eau lourde encore disponible, soit 185 kilogrammes.

Début mars, soit un mois avant l'invasion allemande, qui aura lieu le 9 avril, un agent français est envoyé sur place pour négocier son achat. Le directeur de l'usine, hostile aux Allemands, accepte alors de céder son stock sous forme de prêt (il ne sera remboursé qu'après la guerre). Reste à le rapatrier en France. Trois agents en sont chargés.

Mais les Allemands, déjà très actifs en Norvège, sont mis au courant du transfert et tentent de l'intercepter. Le 9 mars 1940, les bidons d'eau lourde sont amenés à la légation française d'Oslo et dissimulés dans des valises et des sacs postaux pour voyager discrètement.

Grâce à la complicité de la résistance norvégienne, les agents voyagent avec des noms d'emprunt sur des vols commerciaux. Et réservent des places sur d'autres vols avec leurs vrais noms pour brouiller les pistes !

Deux équipes vont se charger du transport suivant deux itinéraires différents :
- Oslo-Édimbourg, le 12 mars,
- Oslo-Stavanger-Perth (en écosse), le 13 mars,

Les avions n'étant pas chauffés pendant le vol, l'eau lourde risque de n'être plus utilisable si elle gèle ; pour éviter cet inconvénient, les agents s'assoient sur les bidons et les réchauffent en les entourant de leurs mains. Enfin les voilà en Écosse. De là, les équipes rejoignent Londres puis Paris. Leur mission est accomplie.

Mais l'usine continue de produire et elle est désormais sous l'entière maîtrise des Allemands...

Le 7 décembre 1941, le bombardement de Pearl Harbor entraîne les États-Unis dans la guerre. Le président américain lance le «projet Manhattan» en vue de réaliser une bombe A (comme Atomique). En février 1942, les Alliés apprennent par la résistance norvégienne que les Allemands tentent également de mettre au point la bombe.

- 2e opération : les Britanniques à l'œuvre

I

il importe désormais de détruire l'usine de Vemork ! Les services secrets britanniques du SOE (Special Operation Executive) vont s'en charger. Ils prévoient d'envoyer quatre agents norvégiens en éclaireurs ; ils prépareront le largage en planeur d'ingénieurs britanniques qui feront sauter l'usine.

La première phase, baptisée «Grouse» (Tétras en anglais), débute le 19 octobre 1942 avec le parachutage des quatre Norvégiens à quinze jours de ski de l'usine. Le commando doit rejoindre l'usine dans d'extrêmes difficultés. Au barrage de Mosvatn, sur un lac à proximité de l'usine, ils rencontrent un contact qui les met en relation avec Londres. Incrédules, les correspondants londoniens posent la question de confiance :
- «Qu'avez-vous vu à l'aube ?» L'équipe donne la bonne réponse : «Trois éléphants roses !» La deuxième phase peut commencer.

Baptisée «opération Freshman», elle débute par le choix d'un lieu d'atterrissage pour les planeurs à 5 kilomètres au sud du barrage de Mosvatn. Reste à définir la stratégie d'attaque de l'usine.

Celle-ci est très difficile d'accès, dans une vallée aux flancs abrupts, couverts d'une épaisse forêt et surplombés par un sommet de 1600 mètres. Elle-même est construite sur un promontoire rocheux à 300 mètres au-dessus de la rivière Tinn et accessible par un seul pont tendu au-dessus du vide et protégé par deux hommes armés d'une mitraillette. Des câbles sont tendus au travers de la vallée pour éviter les attaques aériennes et les abords de l'usine sont minés !

Les Britanniques prévoient d'envoyer sur place une vingtaine d'ingénieurs de la Royal Air Force. Ils doivent être largués dans des planeurs au-dessus de la zone, guidés par radio depuis le sol, puis escortés jusqu'à l'usine pour y poser les charges et la faire sauter. Ensuite, ils doivent rejoindre la Suède par paires en circulant sous l'apparence de voyageurs norvégiens. On leur fournit pour cela de l'argent, des cartes et des vêtements adéquats.

En dépit du soin apporté à la préparation, l'opération va aboutir à un désastre à cause d'une accumulation de malchance et d'erreurs ! Le 19 novembre 1942, les avions tractant les planeurs décollent de Skitten, en Écosse.

Le premier avion, victime d'une défaillance du système radio, doit naviguer uniquement avec les cartes. De la glace se forme sur les ailes et sur le câble qui relie l'avion au planeur de sorte que le câble lâche à 60 kilomètres de la cible ! À court de carburant, l'avion doit faire demi-tour cependant que le planeur s'écrase avec ses 17 hommes. On dénombre 8 morts, 4 blessés graves et 5 indemnes. Les survivants sont secourus par des fermiers du coin, mais les Allemands arrivent sur place dès le lendemain et les capturent.

Le deuxième convoi n'aura pas plus de chance. Un premier planeur est lâché trop tôt et s'écrase en montagne. Tous les occupants meurent sur le coup. Le deuxième planeur s'écrase également dans la montagne, faisant 7 morts et des blessés qui sont faits prisonniers par les Allemands. Les deux avions qui tractaient les planeurs s'écrasent à leur tour !

Tous les prisonniers seront rapidement exécutés par les Allemands. Mais pire que tout, une carte de l'usine est découverte dans la carcasse d'un planeur et, très rapidement, les Allemands identifient la cible et renforcent la sécurité de l'usine. Les Anglais n'apprendront l'échec de l'opération qu'en interceptant un communiqué allemand.

Malgré ce désastre, les Britanniques, apprenant que les quatre agents norvégiens ont survécu, décident de lancer une nouvelle opération !

- 3e opération : les Norvégiens à l'œuvre

Le mardi 16 février 1943, six Norvégiens sont parachutés dans la région de Telemark et retrouvent l'équipe des 4 premiers agents (nouveau nom de code : «Swallow», Hirondelle en anglais). Ensemble, ils préparent un assaut pour la nuit du samedi 27 février

Seulement, la sécurité du pont qui mène à l'usine a entre-temps été renforcée. Les Norvégiens décident donc d'accéder à l'usine par le flanc de la montagne, en suivant une voie de chemin de fer non gardée. Ils entrent à l'intérieur grâce à un complice et ne rencontrent aucune résistance.

Ils posent les chargent sur les chambres à électrolyse utilisées pour la fabrication de l'eau lourde, les chargent et se sauvent, après avoir laissé une mitraillette anglaise sur place pour signer l'attentat, innocenter ainsi les résistants norvégiens et leur éviter des représailles.

Quelques minutes plus tard, les charges explosent et détruisent les chambres à électrolyse ainsi qu'un stock de 500 kilogrammes d'eau lourde.
L'équipe parvient à s'échapper sans être arrêtée :
- 5 skient sur 400 kilomètres jusqu'en Suède
- 2 se rendent à Oslo et rejoignent la résistance norvégienne «Milorg».
- 4 restent dans la région pour aider la résistance locale.

L'opération se solde cette fois par un succès complet !

- 4e opération : les Américains à l'œuvre

La production d'eau lourde est arrêtée... mais seulement pour quelques mois car elle reprend dès avril 1943. Une nouvelle attaque est donc programmée, cette fois par les Américains. Ceux-ci programment un raid aérien de l'US Air Force. L'attaque a lieu en novembre 1943. Elle mobilise 143 bombardiers B17. Ces forteresses volantes vont larguer plusieurs centaines de bombes sur l'usine mais, comme trop souvent hélas, elle manquent leur cible et font 21 victimes civiles !

A ce niveau du récit, on peut s'étonner de l'apathie assez relative des Allemands devant l'acharnement allié. C'est qu'en dépit de l'avance technologique de son armée, qui lui vaut de disposer déjà d'avions à réaction, Hitler ne croit pas à l'intérêt de la bombe atomique et n'engage que très mollement ses savants dans cette voie de recherche...

- 5e opération : les Norvégiens de retour

En prévision de nouvelles attaques, les Allemands décident d'abandonner l'usine de Nemork et de déplacer les stocks d'eau lourde en Allemagne. Dans une première étape, le chargement doit être transporté par ferry sur le lac Tinn.

Les Alliés décident d'entreprendre une ultime opération de sabotage à cette occasion. Le 19 février 1944, à la veille du départ du ferry, trois saboteurs norvégiens s'introduisent à bord, placent 8 kilogrammes d'explosif dans la cale, puis quittent le bateau.

Le lendemain matin, le ferry commence à s'ébrouer lentement, comme d'habitude. Il quitte le ponton et entame la traversée du lac, pour une croisière paisible dans la brume matinale qui dissimule les sommets... Après quelques minutes, les charges explosent et le ferry sombre par 430 mètres de fond, faisant de nombreuses victimes.

Épilogue

Cette bataille de l'eau lourde demeure un motif de fierté pour la résistance norvégienne. Elle aura enlevé aux nazis tout espoir de produire la bombe atomique.

L'Allemagne nazie ne mettra jamais au point la bombe atomique Près d'un an et demi plus tard, ce sont les États-Unis qui feront la démonstration de leur force en larguant le 6 août 1945 la première bombe atomique sur Hiroshima.

La bataille de l'eau lourde a inspiré plusieurs films dont le plus connu est celui de Jean Dréville (1947), qui met en scène le savant Frédéric Joliot-Curie et Raoul-Dautry.

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 07:19

Le petit-bourgeois, funambule du maniérisme et de la simulation…

 

Le mesquin est un horrible mélange de misérable et de méchant qui hait pour haïr afin d’assouvir ses propres manques, ses lacunes caractérielles, sa béance existentielle. C’est une minable proie des complexes de haine fagotés par la société extrêmement clivée qu’impose l’idéologie ultracapitaliste d’extrême performance et de compétition agressive. Et, dans un monde de mesquineries et d’excès de zèle au pouvoir, où le fonctionnaire zélateur, le dirigeant, le décideur institutionnel pataugeant dans leur misère ontologique, cherchent à assouvir leurs plus bas instincts petits-bourgeois avec les plus délétères complexes aux dépens d’autrui, au détriment du peuple, il est impérieux dans la société abjecte qui nous opprime, d’être intransigeants et implacables par le Refus d’être déformés et assimilés sous prétexte d’intégration.

 

Dans la société d’aujourd’hui, il est un code inavoué et tacite de hiérarchisation des individus où le petit-bourgeois figure prolifératrice des métropoles, est tour à tour bourreau ou flatteur selon le degré de fortune ou d’infortune de son interlocuteur. Protagonistes de la figuration dans l’ordre socioéconomique où ils sont gesticulateurs au nom de leurs maîtres bourgeois, les petits-bourgeois, barbares maquillés de civilisation, complexés et faussement raffinés, n’ont de rapports à soi et à autrui que par les aberrations conformistes de la « démocratie » se résumant au droit de propriété et de consommation. En fait, il s’agit d’un complexe où tous les affects, représentations, pulsions et sentiments sont tributaires du consumérisme compulsif où les objets, titres et services consommés confèrent sens et essence aux ombres anthropomorphes, gesticulatoires qui se mêlent de mimer la nature humaine, se laissant croire des Hommes. Complexe de consommation et de faux prestige, parmi eux, tout, même la nourriture et l’éducation est affaire de marque déposée, d’icône structurelle. Tel l’animal blessé, porteur d’une plaie occipitale qu’il ne saurait lécher, celle d’être subalterne, le petit-bourgeois « branché » expose quiconque le fréquentant à une sorte d’essuyage de sa blessure de figurant et de simulateur, larbin qu’il est d’un mode social qu’il incarne par l’esbroufe et l’arrivisme empreint de mégalomanie dans la consommation et les références (fréquentations) sociales. Et à force d’être sous leur férule maladive, la civilisation d’aujourd’hui risque de dénaturer de manière irréversible l’essentiel de notre humanité. Car être un Humain, avant d’être l’individu programmé d’une classe, d’une caste, d’une ethnie, d’une société ou d’une quelconque configuration contingente imposée en englobant social soi disant identitaire, voilà le premier pas vers une justice authentique et le jugement objectif et juste envers autrui et les étrangers. Seuls de vrais hommes sont capables de bons traitements et de respect à l’altérité hors des œillères de nationalité, d’ethnie et de société. Et même si la novlangue idéologique des jugements préfabriqués, l’homme ne peut vraiment juger que par soi. La petite-bourgeoisie n’est pas une classe mais une « race » par l’essentialisme social de leur catégorie que prônent ses membres. En passant, sachant que la notion de race est antiscientifique, nous disons qu’il n’est de race qu’imaginaire, que d’essentialisme collectivement convenu d’un groupe humain, ou dirais-je ici, d’une collectivité d’anthropomorphes. La race, fors pour les imbéciles, c’est-à-dire malheureusement une vaste légion de nos populations, est une convention par essentialisation identitaire. C’est un peu l’idéologie de l’extrême droite, celui des aigris frustrés et des idiots du nationalisme que j’appelle ethno-sociocentriste. Idiots de ce nationalisme inavoué qui constitue son paradigme et sa mensuration de tout ce qui est humain, les petits-bourgeois, se reconnaissent par leur extraversion maladive, leur superficialité dans l’approche des problèmes malgré une application apparente des données scientifiques ou technologiques à la mode, car ils ne savent pas penser par eux-mêmes. Être politiquement correct, être dans le vent et miroir des mœurs de son temps, quitte à prôner la zoophilie ou au contraire, l’interdiction d’un baiser en public, il défend ce qui est socialement bien vu et le fait percevoir comme émancipé. Reflet des valeurs bourgeoises, il est conservateur ou libertaire selon les conjonctures et ses conjectures justificatrices sont toutes empreintes de superficialité. Le petit-bourgeois est opportuniste et fasciste dans l’âme, plein de préjugés et de discriminations, même s’il évoque urbi et orbi les droits de l’homme.

Pour une société vraiment humaine.

Nul système socio-politico-économique ne saurait se révolutionner lui-même en gardant les mêmes structures et le même mode de gestion de l’homme et des ressources. Le changement d’individus et donc de visages que se prête un système, équivaut alors à une stratégie de séduction, au mensonge du masqué qui change de masques pour ne pas changer de visage. Par ailleurs, il faut comprendre que le capitalisme, tout capitalisme vise au ploutocratisme c’est-à-dire à la loi de l’argent et du profit exponentiel dès qu’il en aura les pouvoirs et que le paysage idéologique le lui permettra. C’est sa vocation. Le capitalisme d’investissement qui a semblé plus réservé et plus moral que le capitalisme néolibéral actuel fondé sur la finance et le crédit, ne l’était que parce qu’il n’avait pas tous les pouvoirs et que le bloc de l’est, quoique si peu et si perversement socialiste, avait été quand même trop attractif pour les masses et donc le contraignait à des concessions.

 

Si j’ai commencé l’exergue de ce texte, en évoquant le mesquin, c’est parce que la mesquinerie est la bannière du petit-bourgeois, triplement mesquin et vulgaire. Premièrement par sa fausseté intellectuelle où il use d’une logique tronquée dès qu’il aborde les causes du malaise social, restant stupidement superficiel, éludant la seule vraie thèse de l’injustice sociale infligée à tous par l’économisme de ses maîtres. Deuxièmement par sa tendance à paraître maître du système dont il est le larbin loueur. Troisièmement par sa prostitution d’âme vis-à-vis des riches et sa constante agression contre les exclus de la société au nom de sa morale serve de deux poids deux mesures où il honore les grands criminels tout en incriminant leurs victimes. Au lieu de travailler à transformer la société, il préfère se plaindre d’insécurité et de violence en accusant les catégories marginalisées du capitalisme injuste dont il est le jouet zélé. S’il est citoyen occidental, il dénonce, en moraliste, l’exploitation en terre non démocratique, condamne le mode de production chinois mais conjure, en économiste de service, l’ « État démocratique » dont il est ressortissant, d’en profiter afin de mieux défendre les intérêts commerciaux des cossus industriels et commerçants dont il est porte-parole. S’il est du nord économique, il est à l’avant-garde des infériorisations verbales des pays périphériques toujours plus ou moins rustauds. S’il est du sud, il singe ses pairs du nord et appuie le consumérisme du nord tout en proposant le mode de production capitaliste qui a détruit son propre pays comme mélioratif voire salvateur.

Du nord comme du sud, les petits-bourgeois sont systémiquement essentialistes et croient au système de prédation capitaliste comme le seul horizon de l’humanité. La dialectique petite-bourgeoise essentialise cette impropriété insulteuse de tout pays non nanti, la soit disant dialectique pays développés versus sous-développé, et, pour enrayer le sous-développement, ces génies préconisent plus de capitalisme et de libéralisme économique. Incapable de relations humaines et d’estime d’autrui sans un intérêt platement social, il est toujours potentiellement ou effectivement un raciste, un ostraciste et ne connaît que les rapports intéressés sans sincérité ni authenticité, des sortes de contacts pathologiques sans souci d’amitié ni de franche camaraderie, des rapprochements faux reflétant la vacuité et la fausseté de sa personnalité, son infrahumanité. Il est aussi légaliste et « bon citoyen », si bon qu’il se fait volontiers indic de la police pour un oui ou un non, vu qu’il a l’habitude de la dénonciation vraie et fausse contre ses pairs en bob rapporteur et molosse de ses employeurs au travail où il flatte ses supérieurs pour asseoir sa carrière et sa promotion dans la structure.

 

Faussement prétentieux et arrogant, prêt à baisser son froc malsain sur les déshérités, les ostracisés, il sait s’offrir en essuie-pied à ses patrons ou à tout puissant qu’il subodore comme homme de pouvoir pouvant servir sa propre promotion sociale. Il te flatte aujourd’hui et te conspue demain si le vent tourne. Il ne te juge qu’à travers ton appartenance à une institution, et s’il joue à l’intello, comme c’est souvent le cas, c’est pour reprendre des lieux communs en citant les grands noms de la culture universelle, sans pouvoir prendre du recul ni faire l’effort de penser par lui-même. Hypocrite, médisant, diffamateur, il est pernicieusement méchant, dénigreur, et croit tout savoir de toi après t’avoir parlé cinq minutes de sa vie. Il est toujours en phase avec tout courant dominant, car opportuniste hyperadapté, il lui doit avoir sa place quoiqu’il arrive. Il pense même pouvoir domestiquer Dieu et la spiritualité pour des quêtes de promotion sociale ou matérielle. Rêvant d’être bourgeois, il est entendu que jamais, il ne s’en prendra aux bases structurelles de l’injustice. C’est donc à ses complexes de haine et du bouc émissaire qu’il se réfère pour préconiser la purification de la société, la fin de la tolérance des « bons à rien » qui ne font pas fonctionner le système bourgeois. Ses frustrations trouvent toujours un exutoire : les exclus et les inadaptés de l’ordre. Dès lors, l’on comprend que le plus zélateur et entreprenant défenseur du ploutocratisme, est le petit-bourgeois. Bon acrobate et bon singe pour tout mimer et obtenir sa fouaille de son maître, son propriétaire qu’est le bourgeois. Journaliste, il est le baveur crapuleux de qui insulte les pauvres et les marginaux accusés de paresse et de violence par lui pour plaire à la horde des prédateurs de l’économie qui accaparent les richesses communes et créent la paupérisation et la précarité en pleine société censée être d’abondance. C’est comme ce vieux journaleux de « télématin » qui radote et déblatère en crachant qu’ « internet, c’est un peu tout et surtout n’importe quoi » comme si la télé n’était pas souvent le n’importe qui, n’importe quoi produit en icône et code, érigé en mythe pour la désinformation, la manipulation. Obnubilé de privilèges, le petit-bourgeois est fortement irrité de savoir que ses « monopoles » de communication disparaissent. On le retrouve donc toujours à partir en guerre contre la presse alternative en vociférant à la télé où tout en voulant être sérieux et journaliste, il n’est souvent qu’un domestique des patrons de presse, des commerçants et des gouvernements. Une sorte de marchandise périssable qui voudrait être un seigneur. Pétri d’académisme pour cacher sa pauvreté intellectuelle et son vide ontologique, il feint, tout en se cachant derrière les institutions, de minimiser ceux qui osent penser et sont autonomes dans leur pensée, au-delà des moulages institutionnels dont relève exclusivement le petit-bourgeois, cette simple fonction organique dans la machine sociale.

Bref, pour revenir à notre petit-bourgeois, fonctionnaire, il est sans pitié dans l’application des mesures coercitives contre le peuple, politicien, il impose taxes et impôts à la nation, inféode l’État à ses dieux bourgeois, enrichit les banquiers auxquels il veut ressembler, tout en se faisant maître jongleur de contrevérités pour masquer la fausseté qu’il sert. Lui qui flagorne les élus étrangers proches de la bourgeoisie mondiale qui lui indiquent comment piller son pays au profit des banques et des compagnies multinationales. En vérité, la plus sale, la plus dangereuse des espèces, je veux dire des « essences » que la société du mensonge et de l’argent fictif ait créée, c’est les petits-bourgeois comme emblèmes, j’allais dire humains, ô ! que non ! mais colifichets ambulants, choses anthropomorphes et organiques des abjections systémiques !

 

Et face à toute cette horreur de société qu’on veut nous faire croire humaine, je dis que l’inadaptation volontaire est une résistance humaine, un gage humain, un conatus au cœur de la déshumanisation systémique de l’individu.

Hélas ! Nous sommes rendus au point que seuls les intraitables contre l’accommodement dénaturant, la compromission réifiante avec les idoles sociales, ont la chance de demeurer Humains contre le monde immonde de réification qui broie l’Humanité ! Car nous sommes dans la nouvelle tyrannie souriante, le despotisme inavoué, l’infect, le malsain règne du petit-bourgeois roi de toutes les abominables simulations qui interdisent d’être vrai et intégré dans cet amas d’individus appelé société !

L’univers est le grand Réel, l’Être qui englobe tout mais n’est pas la réalité. La réalité est chose humaine car elle vient de nos perceptions et conceptions selon le sens que nous donnons au monde et à la société. Alors, nous saisissons que la réalité humaine est pleine du réel et des rêves et des utopies, il reste à l’homme de changer sa condition sociale en transformant sa mentalité, se mettant d’accord avec son essence spirituelle pour féconder par la réalité par tous les rêves et utopies transcendants qui l’humanisent.

Entre l’enracinement dans le réel et la transcendance par l’esprit, l’être humain peut prouver, s’il s’y adonne en délaissant ses laideurs et servitudes civilisationnelles, ses basses mesquineries sociales, ses orgueils sots et amenuisants d’autrui, où il cherche par la structure, l’asservissement économique et global de son semblable pour oublier sa propre bassesse et misère, qu’il est vraiment l’image de Dieu.

 

Et pour proposer un correctif au bourgeoisisme et aux ignobles singeries petite-bourgeoises qui en relèvent, je propose encore une fois cette richesse infinie à notre portée : la Désobéissance Civile. Car l’ordre bourgeois qui sous-tend le reflet mimétique, le type dit petit-bourgeois – ce virus du corps social, ce primate involué, ce débris de l’arrivisme, ce moins que néant si toxique de son ubiquité sociale, ce promoteur frileux de la décence et de la bénignité du langage qui commet toutes sortes d’infamies mais s’offusque par « morale » de les entendre nommer, ce rejet de la prostitution d’esprit et de corps, ce comploteur intriguant, ce métazoaire agressant et avilissant de l’espèce humaine - n’attend que notre attaque soi disant violente pour nous pulvériser par sa violence criminelle toujours latente. Ses armes, ses militaires, ses policiers, ses paramilitaires, ses tueurs à gages, ses sbires, ses cerbères sont toutes contre nous. Voilà pourquoi, non seulement par notre culture non violente mais aussi par stratégie, l’affrontement armé où ils nous attendent, serait une erreur. C’est à nous de faire imploser l’ordre infâme pour instaurer le juste Désordre, la Justice.

La juste et pacifique violence du Refus de l’ordre établi par le rejet de l’abomination systémique grâce la Désobéissance Civile, en vérité, si elle est bien menée, est sûre de vaincre et de gagner.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

oulala.net

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 20:35

 

Retour sur un discours prononcé aux États-Unis le 26 février 1987, dans le cadre de la Conférence hémisphérique des peuples noirs de la diaspora.

La Négritude, une révolte nécessaire contre le sentiment européen de supériorité

 

La Négritude résulte d’une attitude active et offensive de l’esprit.
Elle est sursaut, et sursaut de dignité.
Elle est refus, je veux dire refus de l’oppression.
Elle est combat, c’est-à-dire combat contre l’inégalité.
Elle est aussi révolte. Mais alors, me direz-vous, révolte contre quoi ? Je n’oublie pas que je suis ici dans un congrès culturel, que c’est ici, à Miami, que je choisis de le dire. Je crois que l’on peut dire, d’une manière générale, qu’historiquement la Négritude a été une forme de révolte d’abord contre le système mondial de la culture tel qu’il s’était constitué pendant les derniers siècles et qui se caractérise par un certain nombre de préjugés, de pré-supposés qui aboutissent à une très stricte hiérarchie. Autrement dit, la Négritude a été une révolte contre ce que j’appellerai le réductionnisme européen.

Je veux parler de ce système de pensée ou plutôt de l’instinctive tendance d’une civilisation éminente et prestigieuse à abuser de son prestige même pour faire le vide autour d’elle en ramenant abusivement la notion d’universel, chère à Léopold Sédar Senghor, à ses propres dimensions, autrement dit à penser l’universel à partir de ses seuls postulats et à travers ses catégories propres. On voit et on n’a que trop vu les conséquences que cela entraîne : couper l’homme de lui-même, couper l’homme de ses racines, couper l’homme de l’univers, couper l’homme de l’humain, et l’isoler, en définitive, dans un orgueil suicidaire, sinon dans une forme rationnelle et scientifique de la barbarie.

Mais, me direz-vous, une révolte qui n’est que révolte ne constitue pas autre chose qu’une impasse historique. Si la Négritude n’a pas été une impasse, c’est qu’elle menait autre part. Où nous menait-elle ? Elle nous menait à nous-mêmes. Et, de fait, c’était, après une longue frustration, c’était la saisie par nousmêmes de notre passé et, à travers la poésie, à travers l’imaginaire, à travers le roman, à travers les oeuvres d’art, la fulguration intermittente de notre possible devenir.

 

Tremblement des concepts, séisme culturel, toutes les métaphores de l’isolement sont ici possibles. Mais l’essentiel est qu’avec elle était commencée une entreprise de réhabilitation de nos valeurs par nous-mêmes, d’approfondissement de notre passé par nous-mêmes, du ré-enracinement de nous-mêmes dans une histoire, dans une géographie et dans une culture, le tout se traduisant non pas par un passéisme archaïsant, mais par une réactivation du passé en vue de son propre dépassement.

Littérature, dira-t-on ?
Spéculation intellectuelle ?
Sans aucun doute. Mais ni la littérature ni la spéculation intellectuelle ne sont innocentes ou inoffensives. Et, de fait, quand je pense aux indépendances africaines des années 1960, quand je pense à cet élan de foi et d’espérance qui a soulevé, à l’époque, tout un continent, c ’ e s t v r a i , j e p e n s e à l a Négritude, car je pense que la Négritude a joué son rôle, et un rôle peut-être capital, puisque cela a été un rôle de ferment ou de catalyseur.

Que c e t t e reconquête de l’Afrique elle-même n’ait pas été facile, que l’exercice de cette indépendancenouvelleait comporté bien des avatars et, parfois, des désillusions, il faudrait une ignorance coupable de l’histoire de l’humanité, de l’histoire de l’émergence des nations en Europe même, en plein XIXe siècle, en Europe et ailleurs, pour ne pas comprendre que l’Afrique, elle aussi, devait inévitablement payer son tribut au moment de la grande mutation.

Mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel est que l’Afrique a tourné la page du colonialisme et qu’en la tournant elle a contribué à inaugurer une ère nouvelle pour l’humanité tout entière.

Extrait du discours sur la Négritude dans « Discours sur le colonialisme ». Éditions Présence africaine.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 14:03

 

Paul Ahyi, le créateur du drapeau national togolais

 

par Francis Agbetoho , le 8 janvier 2010, publié sur ufctogo.com

 

Au-delà de ses potentialités d’artiste à dimension internationale, il était aussi le concepteur du drapeau national du Togo. A la fois, peintre, sculpteur, enseignant d’art plastique, architecte d’intérieur, écrivain, Paul Ahyi s’est éteint à son domicile dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 janvier 2010 à Lomé. Récemment promu « Artiste de l’Unesco pour la paix » il allait souffler ses quatre vingt bougies.

Beaucoup ne le savent pas ! Pourquoi ne pas profiter de l’aubaine pour lui rendre et en même temps à des compatriotes qui, dans l’ombre sans tambours ni trompettes, ont œuvré de toutes leurs forces, à la gestation du Togo, le corridor en partage par une multitude d’ethnies. Le drapeau togolais tel qu’il est connu ayant été conçu par le peintre Paul Ahyi.

 

Un peu d’histoire pour dire que la Commission consultative pour l’étude des projets d’emblèmes et hymne nationaux du Togo présidée à l’époque par feu Dr Rudolph Comlan Trénou avait décerné le prix de l’emblème national à Paul Ahyi et au nommé Johnson Jean. Et c’est par décision N° 31 /MF/ FE du 13 février 1960 du Ministre des Finances ( Hospice Omoru Dominique Coco ), une prime de 25 000 francs CFA avait été accordée aux deux auteurs sus-cités. Pour leur part, Alex Casimir Dosseh- Anryon et F. Gonyuie, auteurs de « Terre de nos aïeux » et de « Marche républicaine » reçurent respectivement 50 000 francs CFA. A préciser que les textes et la prosodie sont réalisés avec la collaboration poétique de Mgr Robert Casimir Dosseh- Anyron, ancien Archevêque de Lomé.

 

Redécouvrons le symbolisme de notre emblème national 

Le drapeau national du Togo est composé de cinq bandes horizontales égales : trois vertes en haut, au centre et en bas. Les deux jaunes intercalés et d’une étoile blanche dans un canton jaune. Conçu et dessiné par Paul Ahyi, il est sans nul doute inspiré du drapeau libérien.

 

Les trois couleurs ; jaune, rouge et vert sont celles du panafricanisme. Les bandes jaune représentent à la fois les ressources du sous-sol et marquent aussi notre maturité à faire face à un destin commun. Les vertes constituent la forêt et l’agriculture qui est l’élément propulseur de notre économie, mais aussi l’espérance. Le rouge évoque le sang versé par les martyrs de l’indépendance et tous les compatriotes morts pour la démocratie et l’Etat de droit alors que l’étoile blanche est comme un peu partout sur le continent africain le symbole de la paix, la lumière et l’intelligence. Ces sentiments ; ces idéaux se trouvent exaltés dans l’hymne national « Terre de nos aïeux » et résumés dans la devise « Travail-Liberté- Patrie »

 

Le parcours de l’architecte et peintre Paul Ahyi mérite d’être connu et diffusé au profit des générations présentes et futures. Artiste polyvalent, diplômé de l’Ecole nationale des Beaux- Arts de Paris et enseignant d’arts plastiques, ses œuvres picturales et sculpturales sont connues à travers le continent africain et un peu partout dans le monde. Le père du drapeau togolais a exposé notamment en Afrique de l’Ouest, au siège de l’Onu à New-York, en Corée, au Japon, au Vatican… Toute une œuvre qui véhicule un message de paix et de mutuelle compréhension entre les peuples. Le peuple togolais le pleurera aussi longtemps comme Alex Casimir Etsri Dosseh-Anyron, l’auteur de l’hymne national « Terre de nos aïeux » décédé le 12 mars 2007 à Lomé à l’âge de 87 ans. Il n’y a pas que les politiques qui œuvrent à la construction d’un Etat. L’anonyme balayeur de rue ou le vendeur à la criée y contribuent également. Quant à Paul Ahyi, Alex Casimir Etsri Dosseh-Anyron, le peuple togolais leur sera à tout jamais reconnaissant.

Francis Agbetoho

 

© Copyright Francis Agbetoho

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 09:27

 

Pourquoi j´ai adhéré aux FLAM?

Par Docteur BABAH OULD MOUHAMED ALI OULD ES SALEH- ANHUI - CHINE

 

 

Pourquoi les FLAM? Parce qu´elles symbolisent la résistance contre l´injustice et le racisme d´Etat en Mauritanie. Pourquoi les FLAM ? C´est parce que la Mauritanie est un pays multiculturel et multiethnique contrairement à la pensée inique  des adeptes de Taya ou pro-Saddam qui veulent faire de la Mauritanie un pays  exclusivement arabe. Les mauritaniens ont toujours vécu  ensemble en bonne entente durant des décennies voire des siécles, mais le problème est apparu  avec l´arrivée des idéologies extrémistes et chavines importées ailleurs telles que le baathisme et le nasserisme et  ont semé la haine, la marginalisation des autres ethnies et l´instauration d´un régime d´apartheid qui ne dit pas son nom. Ces nationalistes arabes étaient plus attachés à leurs maitres à penser qu´à la Mauritanie. Comment pouvaient-ils défendre l´intérêt d´un pays auquel ils ne croyaient même pas?  Ils recevaient leurs mots d´ordre des capitales des pays arabes et s´en fichaient de l´avenir du peuple mauritanien. Leurs politiques et orientations ont eu comme effet des déportations massives et une épuration ethnique sans précédent dans l´histoire de la Mauritanie et dont les seules victimes sont nos  compatriotes Négro-Africains. Cette injustice ne pouvait laisser les hommes dignes impuissants et les FLAM ont pris leurs responsabilités et organisé la résistance.

Pourquoi les FLAM? Parce qu´elles symbolisent la résistance contre l´injustice et le racisme d´Etat en Mauritanie. Pourquoi les FLAM ? C´est parce que la Mauritanie est un pays multiculturel et multiethnique contrairement à la pensée inique  des adeptes de Taya ou pro-Saddam qui veulent faire de la Mauritanie un pays  exclusivement arabe. Les mauritaniens ont toujours vécu  ensemble en bonne entente durant des décennies voire des siécles, mais le problème est apparu  avec l´arrivée des idéologies extrémistes et chavines importées ailleurs telles que le baathisme et le nasserisme et  ont semé la haine, la marginalisation des autres ethnies et l´instauration d´un régime d´apartheid qui ne dit pas son nom. Ces nationalistes arabes étaient plus attachés à leurs maitres à penser qu´à la Mauritanie. Comment pouvaient-ils défendre l´intérêt d´un pays auquel ils ne croyaient même pas?  Ils recevaient leurs mots d´ordre des capitales des pays arabes et s´en fichaient de l´avenir du peuple mauritanien. Leurs politiques et orientations ont eu comme effet des déportations massives et une épuration ethnique sans précédent dans l´histoire de la Mauritanie et dont les seules victimes sont nos  compatriotes Négro-Africains. Cette injustice ne pouvait laisser les hommes dignes impuissants et les FLAM ont pris leurs responsabilités et organisé la résistance.

 

La Mauritanie leur sera reconnaissante pour toujours. Face à cette situation terrible, horrible et insupportable, rester les bras croisés est une forme de lâcheté, c´est pourquoi j´ai décidé d´intégrer les forces de libération africaines de Mauritanie.

Je n´ai pas cédé à la campagne mensongére menée contre ce mouvement auprès de ma communauté d´origine. De l´intoxication, de la diabolisation des FLAM et de tous les négro-mauritaniens considérés par les tenants du système comme une menace contre la communauté maure. Une vraie absurdité!

 

Concernant ma décision certains me diront : "C´est trop tard de t´engager maintenant dans la lutte car les FLAM ont vu le jour depuis plus de vingt ans, pourquoi attendre maintenant ? Pourquoi pas avant ou pendant les années de braise? La réponse tout simplement est que, je n´avais jamais eu des contacts avec le mouvement qui était interdit en Mauritanie  et condamné à l´exil et au silence;  c´est plutard grâce à mon ami et camarade Kaaw Touré que j´ai connu à travers la toile et avec qui j´ai eu des longs et profonds débats et échanges, qui ont duré plus d´une année, que j ai commencé à comprendre la réalité de mon pays et à connaitre et découvrir le vrai visage patriotique des FLAM et de ses militants. L´image du flamiste raciste anti-beydane n´était en fait que la pure imagination et invention des racistes au pouvoir. J´ai visité le site Flamnet, participé au forum et je n´ai jamais décélé des appels à la haine raciale ou à la destruction du pays ou le massacre des maures. Les mot qui revenaient toujours c´est la justice, l´égalité et la liberté. Ce sont des valeurs nobles auquelles je crois et partage avec les FLAM qui ont fait la différence, c´est pourquoi ma destination ne pouvait-être que ce mouvement de libération nationale. En 1989 pendant la tragédie du peuple négro-mauritanien je n´avais qu' entre 6 et 7 ans, ce qui ne permettait pas d´agir et de réagir face à cette injustice. Je ne pouvais à l´époque cerner le problème, bien comprendre ou sentir au moins qu´une partie de mon peuple faisait l´ objet d´une holocauste dirigée et exécutée par le dictateur Ould Taya. Aujourd´hui je ne peux trouver aucune excuse pour fuir mes responsabbilités.
J´ai recu des critiques acerbes et violentes de certains de mes amis maures selon lesquelles "Je navigue à contre courant de l´histoire, je suis devenu kaffir, et que la Mauritanie vient de s´engager sur la voie de la paix et du règlement du passif humanitaire pourquoi donc adhérer aux FLAM "? Personnellement, je salue les pas courageux posés par le président Sidi Ould Cheikh Abdallah dans le sens de la réconciliation, mais je pense que ces actes courageux soient-ils sont très insuffisants pour ramener la paix dans les coeurs et esprits.  L injustice et l´impunité ne doivent pas triompher, c´est pourquoi donc j´ai choisi d´ adhérer au camp de la justice, le camp des FLAM. On ne peut arrêter cette noble lutte sans une solution juste et durable qui passe par les points suivants :

 

- Retour organisé de tous les déportés (du Sénégal, Mali, Europe, Amerique, Asie, Afrique) suivi de leur réintégration dans tous leurs droits.
- Réhabilitation des fonctionnaires civils et militaires victimes des purges politiques et leurs indemnisation.
- Reconnaitre les crimes et bavures et la demande du pardon.
- Indemnisation de veuves et orphelins, des évènement de 1987 et 1990 et des martyrs de Oualata.
- Mise en place d´une commission Vérité /Réconciliation sur ces évènements.
- Amnistie générale et réelle en faveur des anciens prisonniers et exilés politiques.
- Organisation d´un débat national sur le problème de la cohabitation et du partage du pouvoir.
- Engagement à former un gouvernement d´unité et de réconciliation nationale pour accompagner les résolutions du débat national.

 

La lutte doit continuer parce que cette volonté reste coincée dans nos faiblesses humaines. Pourquoi chercher à tout prix des solutions précaires qui ne peuvent pas satisfaire les victimes des purges politiques et ethniques? Pourquoi ne jamais avoir le courage de discuter sérieusement au moins avec ceux qui aiment notre pays, ceux qui ont combattu pour la liberte et la démocratie pendant toutes ces années de braise? Ceux qui ont sacrifié tout pour ce pays? Pourquoi vouloir recycler les applaudisseurs de tous les régimes, les tortionnaires et criminels et ignorer les vrais patriotes et démocrates ? A quand espèrerons nous rétablir la confiance entre les fils et filles de ce pays?

 

C´est pourquoi il est nécessaire mes chers compatriotes et camarades de rejoindre cette noble et digne lutte des FLAM . Ensemble, arabo-berbères et négro-mauritaniens nous arriverons à mettre fin à tous les maux dont souffre notre nation. Il nous faut être armés seulement du courage et de la patience parce que notre lutte exige des grands sacrifices.

 

Pour terminer je demande pardon aux victimes de la barbarie au nom de la Mauritanie consciente et démocratique. J´ai été très touché quand j´ai lu cette page sombre de notre pays, j´avais honte et j´avais les larmes aux yeux quand j´ai écouté certains témoignages  je n´aurais jamais imaginé que des mauritaniens et de surcroit qui se disent des musulmans pouvaient commettre de telles atrocités contre leurs semblables et compatriotes, mais l´espoir est permis avec les FLAM parce que cette flamme ne va jamais s ´éteindre. Vive les FLAM. La lutte continue.

 

Le 03 février 2008

BABAH OULD MOUHAMED ALI OULD ES SALEH
LA PROVINCE D´ANHUI EN CHINE

www.flamnet.info

 

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 08:37

Le 5 février 789, naissance d'une nation

 

un prince arabe chassé de Bagdad par des querelles de palais se fait reconnaître comme roi par les Berbères d'Afrique du Nord. C'est la naissance du Maroc, deuxième État musulman après l'Andalousie à s'émanciper du califat de Bagdad.

Depuis cette date, le Maroc n'a jamais totalement perdu son indépendance. Il a préservé jusqu'à nos jours son identité nationale.

André Larané.
 
Naissance d'une nation

Les disciples du prophète Mahomet s'étaient emparés de l'Afrique du Nord en quelques années. Mais les tribus berbères des montagnes n'avaient eu de cesse de se révolter contre les envahisseurs arabes.

Fuyant les combats entre factions musulmanes, un prince arabe (on dit aussi chérif) se réfugie dans le Moyen Atlas. Il s'appelle Idriss et n'est autre qu'un petit-fils d'Ali et de Fatima, la fille de Mahomet.

Idriss est accueilli par la tribu berbère des Aouraba, qui vit autour de Volubilis (Oualila en berbère), une ville créée par les Romains au coeur de la Maurétanie Tingitane. Reconnu comme roi, le nouveau venu rejette l'autorité du calife de Bagdad et prend le nom d'Idriss 1er.

Après trois ans de règne, il est assassiné par un agent du calife Haroun al-Rachid. Mais il laisse une femme enceinte. Celle-ci donne le jour à un fils qui règnera plus tard sous le nom d'Idriss II.

Le nouveau roi unifie le nord du Maroc autour de sa dynastie, les Idrissides. Il quitte Oualila et transfère sa capitale à Fès, dans une magnifique vallée du Moyen Atlas. La ville devient ainsi le premier foyer de la culture marocaine.

Le royaume va vivre dans une farouche indépendance, non sans développer des relations étroites et parfois violentes avec l'émirat arabe de Cordoue, en Espagne, et, plus tard, avec les monarchies catholiques de la péninsule comme avec la Turquie ottomane.

 
789 à 1956
Le Maroc : douze siècles de luttes
 
 
 

De tous les États musulmans actuels, le Maroc est l'un des très rares à avoir préservé son indépendance pendant plus d'un millénaire.

Il n'y a guère qu'au XXe siècle que le pays a dû se soumettre à une puissance étrangère, la France. Encore ce protectorat n'a-t-il duré qu'un demi-siècle à peine, de 1912 à 1956 (moins longtemps par exemple que l'occupation de la Pologne par les Soviétiques et les Allemands de 1939 à 1989 !).

Une Histoire agitée

Les Romains, qui ont soumis à leur loi tous les rivages de la Méditerranée, n'ont pas épargné le Maroc, que l'on appelait à l'époque Maurétanie tingitane (autrement dit le pays des Maures de la région de Tanger). Ils ont bâti au pied du massif du Zehroun la cité de Volubilis dont il nous reste de belles ruines.

Dans les montagnes qui couvrent la plus grande partie du pays, les tribus berbères ont résisté aux Romains comme elles résisteront à tous les envahisseurs qui leur ont succédé. D'ailleurs, dès le règne de l'empereur Dioclétien, à la fin du IVe siècle, les Romains ne maintiennent plus qu'une maigre présence sur la côte, autour de Tanger. C'est l'époque où le christianisme pénètre et se diffuse dans la région. Un à deux siècles après viennent les Vandales, des Barbares d'origine germanique, puis les Byzantins ou Romains d'Orient. Les uns et les autres ne font que passer...

Il en va différemment des Arabes qui déferlent au VIIe siècle, peu après la mort de Mahomet, amenant avec eux leur langue et surtout la religion musulmane. Leur chef, Oqba ben Nafi, atteint l'océan Atlantique en 684. Selon la légende, il y fait baigner son cheval en s'excusant devant Dieu de ne pouvoir aller plus loin.

La soumission des tribus berbères est le fait de son successeur Moussa ibn Noceir. L'un des chefs berbères ralliés à l'islam, Tariq ibn Ziad, traverse en 711 le détroit qui porte aujourd'hui son nom (Gibraltar) et va soumettre l'Espagne.

Dès le VIIIe siècle, par esprit de contradiction, les Berbères se rallient en masse à une hérésie musulmane, le kharidjisme... mais cela ne durera pas et ils reviendront assez rapidement au sunnisme majoritaire.

– Les Idrissides (789 - Xe siècle)

Tandis que se reconstituent de petits royaumes berbères au sud du pays, notamment dans le Tafilalet, un prince arabe de la famille des Ommeyyades se réfugie dans le Moyen Atlas et les Berbères locaux le portent à leur tête en 789 sous le nom d'Idriss 1er.

Il est assassiné par un agent du calife mais son fils posthume, Idriss II, arrive à fonder la première dynastie royale du Maroc, avec Fès pour capitale.

Peu avant l'An Mil, les Idrissides disparaissent, victimes des Fatimides, envahisseurs arabes venus d'Égypte, et des Ommeyyades de l'émirat de Cordoue, en Espagne. Une nouvelle dynastie, proprement berbère, se lève dans les dunes du Sahara, au sein de la tribu des Sanhadja, proches parents des Touaregs.

– Les Almoravides (1069 - 1147)

Les Sanhadja sont organisés sous la forme d'une confrérie religieuse et combattante. On les appelle Almoravides, de l'arabe el-morabitum qui veut dire : ceux du ribât, le ribât désignant une sorte de monastère musulman. Ils détruisent le royaume africain du Ghana, sur les bords du Niger, en 1058, avant de remonter vers le nord sous la conduite de Youssef ben Tachfin (ou Youssouf ibn Tachfin).

Dans une oasis au pied du Haut Atlas, le chef des Almoravides fonde Marrakech, deuxième ville impériale du Maroc, qui donnera son nom au pays. Puis il conquiert la moitié de l'Afrique du Nord. Il traverse enfin le détroit de Gibraltar pour secourir les émirs omeyyades, en butte à l'offensive du roi chrétien de Castille Alphonse VI (assisté d'un fameux chevalier, le Cid). Les Almoravides écrasent les Castillans à Zallaca (aujourd'hui Sagrajas) en 1086.

Marrakech devient la capitale d'un empire immense, du Niger au Tage, mais celui-ci est fragilisé par le dogmatisme et l'intolérance religieuse des Almoravides.

– Les Almohades (1147 - 1248)

Dans le Haut Atlas, un lettré du nom d'Ibn Toumert prêche le retour à une foi en l'unicité de Dieu. Lui-même se présente comme un «Mahdi» (envoyé de Dieu). Après sa mort, ses disciples, les Almohades (d'un mot arabe qui désignent ceux qui proclament l'unicité de Dieu) partent en guerre contre les Almoravides sous la conduite d'Abd el-Moumin.

Celui-ci défait les Almoravides en 1147 et, s'arrogeant le titre religieux de calife, s'occupe de consolider l'administration de son État et de fonder des universités. On lui doit la célèbre Koutoubia de Marrakech. Ses descendants vont régner avec brio sur l'empire marocain pendant un demi-siècle, jusqu'à ce qu'ils soient eux-mêmes défaits par les chrétiens en 1212 à Las Navas de Tolosa.

– Les Mérinides (1248 - 1548)

Au Maroc proprement dit, le chef berbère Abou Yahia chasse les derniers Almohades et fonde la dynastie des Mérinides. Après quelques belles réalisations dans les domaines artistiques et culturels, les Mérinides manifestent leur faiblesse face à l'expansion des Portugais qui occupent le port de Ceuta, près du détroit de Gibraltar, en 1415, et commencent de grignoter le littoral.

– Les Saâdiens (1548 - 1660)

Au début du XVIe siècle, les Saâdiens, des Berbères venus de la vallée du Draâ, exaspérés par les offensives chrétiennes, se révoltent contre les Mérinides et chassent ceux-ci du pouvoir.

Fondant leur propre dynastie, ils entament une guerre sainte contre les Portugais. C'est ainsi qu'Agadir est reprise en 1541... Dans le même temps, les Saâdiens s'allient aux Espagnols pour faire face à la menace turque !

Le bouquet final a lieu le 4 août 1578, près de Ksar el-Kébir (ou Alcazar Quivir), au nord du pays, quand Sébastien (24 ans), roi du Portugal, se porte avec 20.000 hommes à la rencontre du sultan saâdien Abd el-Malik, lui-même à la tête de 50.000 hommes. Sébastien a un allié en la personne d'un ancien souverain du Maroc, El Motaouakil. La bataille tourne au désastre pour le Portugais et son allié. Leurs armées sont battues et eux-mêmes se noient dans l'oued el Makhazen. Leur adversaire n'a pas lui-même l'occasion de savourer sa victoire car il est tué au combat. Cette bataille, appelée «bataille des Trois Rois», allait entraîner deux ans plus tard l'annexion du Portugal par l'Espagne !

Ahmed IV el-Mansour, successeur d'Abd el-Malik, va porter la dynastie saâdienne à son apogée. Une expédition victorieuse contre l'empire africain du Songhaï, en 1591, va lui permettre d'enrichir sa capitale avec l'or du Soudan.

– Les Alaouites (1660 -)

Les Saâdiens ne tardent pas à être victimes de nouveaux-venus, les Alaouites du Tafilalet, qui tirent leur nom d'une lointaine parenté avec Ali, le gendre du Prophète ! C'est l'héritier de cette dynastie, en la personne de Mohamed VI, qui dirige aujourd'hui le Maroc.

Le fils du fondateur, Moulay Ismaïl, contemporain de Louis XIV, déplace sa capitale à Meknès, à 60 kilomètres de Fès et non loin de l'antique Volubilis. Il repousse différentes offensives européennes et lutte avec un certain succès contre les tribus berbères insoumises des montagnes.

– Parenthèse du protectorat français (1912 - 1956)

Ses héritiers, moins vigoureux, doivent faire face à la pression croissante des Européens. En 1830, les Français s'emparent d'Alger. En 1860, les Espagnols ripostent à des attaques contre leurs villes de Ceuta et Melilla en battant à plate couture l'armée marocaine. L'indépendance du Maroc est désormais en suspens. À la veille de la Première Guerre mondiale, en 1912, au terme d'un bras de fer entre Berlin et Paris, le pays devient un protectorat français cependant que la région de Tétouan, au nord, et celle d'Ifni, au sud, sont tenues par l'Espagne.

Résident général auprès du sultan, le général Hubert Lyautey modernise hardiment les infrastructures tout en respectant les institutions du sultanat.

Mais Lyautey est désavoué par son gouvernement lorsque survient le soulèvement d'Abd el-Krim. Après son rappel en France, Paris tente par le dahir berbère du 16 mai 1930 de soustraire les tribus berbères à l'autorité du sultan.

C'est le début d'une agitation nationaliste qui ne cessera qu'un quart de siècle plus tard avec le retour du pays à l'indépendance.

André Larané
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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 20:47
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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 20:20

 

Avec tous les remous médiatiques et politiques auxquels la terrible situation d’Haïti donne lieu et vu la circulation sur le web d’une intéressante et pertinente pétition pour la restitution de la dette de l’indépendance par la France à Haïti, je présente à mes lecteurs d’ici la réponse à l’ignoble document officiel dit "Rapport Debray" écrit par Régis Debray en 2003 pour l’État français sous instigation de Chirac, que j’ai rédigée et qui a été publiée dans les journaux haïtiens en 2004, année du 200ème de l’Indépendance d’Haïti.

 

En feuilletant le fameux rapport de Régis Debray sur Haïti au gouvernement français, une seul constat m’a frappé l’esprit au sujet de certains pays dits du nord ou du centre : le maintien systémique et systématique de leur grossière arrogance de coupables inassumés de la dénaturation des pays de la périphérie ! Ah ! Monde sublime et humanité « accomplie » des sociétés du centre quand le criminel d’hier est juge qui choisit les lois qui le régissent et les termes des dédommagements dus aux victimes de ce passé-présent qu’est le faix des paupérisations et déviances colonialo-esclavagistes ! Dans ce dit rapport, par un inattendu élan de munificence Debray trouve une insoupçonnée source jaillissante d’amitié et de communauté de destin dans le passé le plus abject jamais façonné par la France soi disant civilisée : le colonialisme esclavagiste. Debray a fignolé tout au long de son rapport une discursivité attrayante qui n’est toutefois pas sans arrogance ni mépris du paupérisé quand on y voit que le colon d’hier demeure le seul juge suprême, décideur de ce qui doit être fait pour « réparer » ce qui est irréparable, car l’intrusion du colon et de la métropole vénale dans la construction mentale de l’esclavagisé n’est guère réversible. D’où le terme de restitution qui doit être le maître mot maintenu dans toute demande de comptes d’une ancienne colonie d’esclaves aux esclavagistes.

La France a altéré la généalogie originaire de l’africain déporté devenu l’afro-caraïbéen qu’est l’haïtien. Aujourd’hui, elle voudrait nous écrire une fatale eschatologie qui est celle de la dépendance permanente ! Néanmoins un peu de dignité française devrait - pour faire oublier la barbarie inqualifiable de l’ignominieuse oeuvre de destruction et d’exploitation négrophobe multiple de l’esclave de Saint-Domingue - accepter une restitution financière substantielle pour les préjudices subis par l’haïtien de sa part après l’indépendance sans évoquer par manière de couverture le bouclier juridico-légal des mornes dispositions du droit international et la pseudojustice qui en découle. Car quand je lis Debray parlant de non rétroactivité juridique « un pays ne peut être jugé par des lois qui n’existaient pas au moment où il posait des actes qu’on lui reproche », pour affirmer non sans une pointe cynique de satisfaction que la France n’a rien à craindre si l’État haïtien s’avisait de la citer en justice devant des tribunaux internationaux tels la Haye, le tribunal pénal international ou autres, je me sens révolté jusques en le médullaire de mon intelligence. « La révolution de Saint Domingue, (celle même qui a fondé l’identité nationale haïtienne) fait partie de la France », dit a peu près Debray à qui veut le lire ! Oui, mais c’est de l’histoire du prédateur et de la proie qu’il s’agit, prédateur qui n’a jamais cessé son anthropophagie goulue contre Haïti et son ethnie.

Maintenant que les dénaturateurs de l’histoire, ces minotaures de la déshumanisation évoquent le droit international pour proposer leur justice de pacotille à leurs victimes, je comprend que le nouvel acquis que doivent faire les nations de la périphérie est celle diplomatique de la décence des chartes au nom desquelles les institutions téléguidées, soudoyées par l’occident mènent juridiquement le monde. Quand les voleurs criminels d’hier se font des lois qui garantissent leur droit sur les fruits de leur pillage, il y a de quoi mobiliser la conscience des pays des différents suds face aux « états voyous » arrogants d’un certain nord qui gardent chez eux les biens des affamés. Les bobards parahistoriques, francocentristes de Debray sont un véritable débrayage du sens, une déviance de la signifiance. Cela est pourtant si facile à comprendre quand on sait que la monstruosité coloniale de la France barbare, vampire et anthropophage a réalisé le miracle de bloquer durablement le développement matériel et surtout humain des peuples empoignés, piégés dans le moule mortifère de la colonisation française. Hormis le Québec qui est d’ailleurs une province canadienne et non un pays, aucune ancienne proie de la rétrograde France n’est sortie de l’abysse du mental viscéralement inhumain et effaceur de la métropole. Le venin du serpent français n’a point encore trouvé d’antidote ! Ce mépris de l’homme non blanc a d’ailleurs marqué l’histoire assez récente de la France. Il suffit de se rappeler toutes les idéologies racistes qui ont eu cours pendant le vingtième siècle et cela de manière patente jusqu’à la fin du nazisme lequel, ayant vu les nazis traiter les blancs comme ceux-ci ont toujours traité les autres ethnies, a déterminé la prohibition officielle des thèses racistes et racialistes. Mais cela dans l’officialité seulement, le dernier succès de Le Pen au premier tour des présidentielles françaises de 2003 nous laissent comprendre que le racisme est loin d’être un vestige chez un assez fort pourcentage du peuple français. D’ailleurs, nous avons vu combien ce genre de tératome politique peut servir de panacée à une présidence qui baignait dans le scandale et qui se retrouve blanchie par la thaumaturgie messianiste du salut de la France vis-à-vis de l’extrême droite. Nous pouvons citer quelques-unes de ces idéologies appelées racialismes vu leur prétention scientifique par P.A.Taguieff et qui sont bien plus récentes que le pessimisme historiciste de Gobineau au 19ème siècle : La psychologie de Gustave le Bon sans oublier Vacher de Lapouge, Montandon et une nuée d’autres usant de philosophie de l’histoire, d’eugénisme ou de darwinisme social avec des variantes rencontrées parmi des millions de disciples ! Personne ne nous dira qu’elles ne sont plus de mise. Elle font désormais partie de l’imbécillité cachée des idéologues politiques de tous ressorts dès que survient le rapport au sud, ces autres à qui cette sorte de nord des vieilles métropoles a attribué le sort de traînards de l’histoire, eux qui n’ont fait l’histoire qu’en la subissant. Oui, cette weltanschauung coloriste, péjorative et condescendante de la périphérie bien vivante au niveau liminal ou subliminal de l’imaginaire du centre blanc dans le rapport aux anciennes colonies de jadis sévit encore diaboliquement quoique fermée dans une latence, une inhibition imposée par l’interdiction légale et le rejet de la scientificité des racialismes acceptée assez récemment par nombre d’authentiques savants d’Europe.

Démagogie et arrogance éhontée de Debray

Dans son cynique rapport qui reflète les sempiternelles manières françaises de maître qui fait la leçon, Debray a le toupet de dire que notre révolution a rendu la leur vraiment « universelle ». Pardon ! ô ! prodige d’impudence ridicule ! La France est donc dispensatrice exclusive de l’idée de liberté ! Le cacique caraïbe caonabo, le taïno Henry, tous ces nègres marons de notre terre combative, maquisards bien avant 1789 ont dû lire dans l’âme de Robespierre alors que celui-ci était dans les limbes de sa préincarnation ! Merci de votre magistrale et aveuglante lumière monsieur Debray ! Debray ajoute en évoquant les rapports nord-sud (je prends mes distances par rapport à ses mots mais c’est ici l’idée qu’il a émise) que « le pays d’accueil d’aujourd’hui est vite décrié demain par le réfugié qui a lui-même sollicité la demande de refuge », vu le contexte, notre rapporteur évoque les réfugiés venant du sud bien qu’il y en ait venant de la Russie et d’autres pays de l’est, mais là, c’est passé sous silence l’invivabilité de nombre de pays du sud à cause de la pauvreté engendrée par le nord tant dans le passé de phagocytation directe parce que coloniale mais aussi dans le présent d’ingérence confinant plusieurs états au stade de figuration existentielle sans réellement de pouvoir sur leur destin propre. Encore une fois, je n’absous pas les monstres de nos propres faunes politiques, mais il est indélicat, indécent et historiquement insensé et occultant de ne pas tenir compte des contextes socio-historiques préfabriqués par les anciennes métropoles et les actuels impérialistes. D’ailleurs, jusqu’à très récemment les pires despotes obscurantistes étaient directement portés au pouvoir et soutenus par les néocolonialistes et impérialistes contre les mouvements populaires soupçonnés de communisme.

Le même camouflet de l’impuissance des suds sévit devant le puissant quarteron d’États voyous responsables de la pauvreté et de la faim dans le monde. Quand Debray me dit que mon histoire fait partie de la sienne dans sa lorgnette discursive phagocytante, a-t-il conscience que la mienne, l’histoire haïtienne, est la mauvaise conscience de la sienne. Mon histoire de peuple est le cri de refus d’une « civilisation française » haineuse opérant par sociodicée c’est-à-dire propulsant la société française comme modèle suprême et mélioratif qui quand bien même elle admet ses indéniables et indéfendables culpabilités, finit par se poser voire s’imposer en bien parfait se permettant de blâmer les formes justes de revendications, s’octroyant le privilège de désigner de quelle manière infantilisante elle doit intervenir pour aider le retardé qu’est l’ancien colonisé. « La mauvaise gestion des nombreuses aides reçues » motive les recommandations debrayennes sur la manière ultérieure d’aider ce « peuple frère » qu’est l’haïtien ! Mais en quoi cela autorise-t-il un débiteur comme la France où la corruption est courante et dont la plus actuelle est l’affaire Juppé de s’ériger en parangon de vertu ? L’haïtien doit et peut, si les corrupteurs du nord n’interviennent, arriver à organiser des structures de vérification des dépenses publiques et tout usage des fonds publics par l’exécutif. Ce serait à la structuration de telles institutions que la France tellement amie devrait nous aider tout en nous restituant ce qu’elle nous doit pécuniairement. Debray nous envoie l’image burlesque et ubuesque du français galéjeur par impudence colonialiste et qui jette ses turlupins souriants avec la même prétention d’une supériorité sociocentriste et ethnocentriste qui doit être exorcisé en tant qu’il porte le masque de l’ouverture pour dissimuler le sempiternel démon colonial.

Le droit international que vous évoquez, Debray, est l’alibi éhonté de quelques maffieux pour garder sans partage substantiel les fruits du travail des esclaves et colonisés de jadis. Ces mêmes États impeccables dans le bien faire le mal, États protéiformes, un peu comme le proposait l’idéologie fasciste de Mussolini, qui ont profité de l’anomie d’un monde sans lois où ils étaient décideurs pour bâtir avec le sang des nations et des ethnies non blanches leur himalaya de fortune et de structures ! États abominablement cupides qui, dans un monde d’injustices économiques violentes, mortelles et inavouables, se parent des apparats, s’accoutrent de leur conquête de modernité : économie forte, idées généreuses rarement appliquées, science, technologie ; pour mystifier la vérité principielle de l’effacement ou tout au moins des graves difficultés et bouleversement des pays du sud.

Le sens est en crise car les pièces causales du triste puzzle politico-économique du monde sont éludées ou niées à la guise des dénaturateurs ! Toutefois, la léthargie connaît de nombreux soubresauts qui rappellent que l’homme réduit en son contraire c’est-à-dire abêti ou réifié, n’est jamais totalement bête ou chose. L’espoir des suds passera par un nouvel ordre « sudiste » international avec des hommes désaliénés exigeant le partage en influençant positivement pour eux l’équité dans la rédaction des chartes et codes qui agencent le droit international dans la mondialisation post moderne. La nouvelle guerre mondiale doit être à ce compte juridique et menée par les suds contre l’indécence d’un certain nord. Cette utopie, du reste, est eutopique en fait, car possible à l’échelle des nations exclues et simples figurantes dans l’ordre du monde. Le dernier terrorisme des États-voyous voleurs qui maintiennent les capitaux des paupérisés et leur font la nique de leur inculquer leur alterhumanité (humanités distinctes) qui est surtout leur infériorité d’états inaptes et enfants qu’on doit assister et qui doivent se soumettre aux humanités aptes qui ont bâti les états ayant réussi. En rejoignant cette piste tautologique, stéréotypée du nord colonialiste car d’autres nords ont une prestance bien plus digne, je cite par exemple les pays nordiques, le rapport Debray est l’irruption d’un spectre d’insignifiance quasi fatale du cheptel blanc, français en l’occurrence qui a méconnu l’humanité des ethnies non blanches et transformé les autres humanités en bétail voire en chose. Cela prouve la pathologie infectieuse du colon français (bien actuel) dans son rapport à soi et qui a projeté sa laideur par la contagion qu’elle a infligée aux peuples victimes. Rapport Debray, débrayage démagogique du sens et honte de la France ! Comme dirait un ami à moi dans notre créole tant imagé : « Blan franse = blan ranse » dès qu’il s’agit de restituer l’argent volé aux anciennes colonies. Debray et la France préfèrent se référer aux laideurs du pouvoir haïtien pour éluder ce qui est pure justice ! Vraiment, ce rapport est un amas de canulars manipulateurs et désinformants sans dignité pour la France, sans respect pour Haïti.

Je termine cet article avec un arrière-goût amer car le rapport vertical des immoraux avec leur victime répugne à mon entendement d’homme du sud et d’homme tout court. L’aliénation, (je préfère parler d’entraliénation) c’est-à-dire ce pacte obscur, miroir aux alouettes de la victime consentante avec le victimaire froid qui l’efface, empoigne encore tant de consciences parmi les suds ! Pourtant pour l’homme et pour l’équité, les rapports nord-sud actuels doivent faire place à une horizontalisation juridique des relations internationales, mais entretemps, il faut que la posture des négociateurs revendicateurs soit verticale (donc digne et libre) contre la verticalité négative et d’autorité (rapport de maître à esclave) des relations actuelles. Des cris impudents masquant la honte par l’arrogance s’élèveront peut-être ! Mais qu’importe les chacals hurleurs et les vautours au vol lourd, sinistre qui croassent de cannibalisme ! Humanité glorieuse et supérieure du nord colonialiste, impérialiste, votre excellence et votre règne sentent la putréfaction de vos origines de vampires !

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE (Oulala.net)

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