Le blog de Martine valla
le 07 mars 2010 Par Coline Crance - categories : Agenda, Ciné - 140 Lecture(s)
Louise Michel est un film de Solveig Anspach , réalisatrice de Haut les coeurs ! , Made in the USA , Stormy Weather. Elle choisit cette fois-ci avec justesse de s’intéresser à cet étrange personnage de l’histoire française, Louise Michel incarnée par Sylvie Testud. le film sort en salle le 7 avril 2010.
Louise Michel ?
Quand on parle de cette femme , on l’associe bien souvent et de façon trop restrictive à juste cette communarde qui se révolte contre les Versaillais en 1871. Pourtant la Commune, tâche de sang dans l’Histoire française , a eu avec ses idées sociales et profondément modernes, une grande influence par la suite dans le paysage politique français. Cette République sociale dont l’échec a pourtant été sanctionné par le sang , n’a jamais réellement disparu et s’est faite précurseur de nombreux courants politiques ou mouvements sociaux dès la fin du 19e siècle. En dressant le portrait de cette femme, Louise Michel, hors norme , idéaliste et jusqu’au-boutiste, Solveig Anspach met en lumière l’univers et les idées extrêmement visionnaires et contemporaines de cette femme. Solveig Anspach a l’intelligence de s’intéresser non pas à la Louise Michel de la Commune mais à celle qui doit survivre et préserver ses idéaux lors de son bagne en Nouvelle Calédonie. Filmer ses communards au bagne a le mérite de mettre d’autant plus en avant la pensée très contemporaine de leur combat. Louise Michel est une battante .Elle l’est dans son combat politique mais aussi dans sa vie , en tant que femme. Libre de cœur et d’esprit elle ne perdra jamais ses convictions, ni son féminisme latent.
Incarnée très justement par Sylvie
Testud, la force de ce personnage est affirmée dans ce
film sensible, tourné dans les magnifiques paysages de Nouvelle Calédonie. Certes, l’idéalisme de ce personnage étouffe quelque peu le jeu de Sylvie
Testud, mais elle ne livre pas moins une prestation
honnête et touchante qui permet au spectateur de réfléchir sur des débats toujours d’actualité tel que le racisme, les discrimination, le féminisme, l’écologie ; inclus certes dans les idées des
communards mais qui sont avant tout incarnés par cette femme , modèle pour tous ces bagnards. Plus que sur la théorie politique, la réflexion de ce film porte sur l’engagement de chacun vis à vis
de ses propres convictions politiques ou choix de vie et sur leurs mise en pratique. Certes le film n’offre qu’ un bref aperçu de l’histoire de ces communards, mais il permet tout
de même de remettre au goût du jour cette période souvent oubliée de l’Histoire française et de rendre hommage à cet extraordinaire personnage, cette « vierge rouge », comme
les communards l’appelaient, qu’était Louise Michel.
Ancienne actrice, journaliste, elle fonde en 1897 le premier quotidien féministe.
Après un passage au Conservatoire et une carrière au théâtre, Marguerite Durand devient journaliste à « La Presse » et au « Figaro ». Sa participation au Congrès Féministe International de 1896 lui fait prendre conscience de la justesse des revendications des participantes et elle fonde, l’année suivante, le journal « La Fronde », premier quotidien féministe. D’autres suivront, « L’Action », en 1905 ou « Les Nouvelles », en 1909.
« Non, pour nous, le féminisme ce n’est pas la lutte contre l’homme, ce n’est pas la bataille des sexes... mais nous ne voulons pas que la femme, représentant une valeur sociale égale à celle de son compagnon en tant qu’ouvrière, ménagère, génératrice, soit sa subordonnée et soit traitée en accessoire par les lois et par les mœurs »
Elle milite pour les droits des femmes, notamment le droit de vote et la présence des femmes aux élections. Elle participe à la création de syndicats féminins particulièrement pour les employés et les ouvrières.
Son souci de collecter et de conserver les documents relatifs à l’histoire des femmes et à leur rôle dans la société lui permet, en 1931, avec la Ville de
Paris, de créer la première bibliothèque féministe
française qu’elle dirigera jusqu’à sa mort, en 1936, à l’âge de 72 ans.
L'histoire de la Journée internationale de la femme | |||
La journée internationale de la femme, officialisée en 1977 par les Nations Unies, est là pour nous rappeler ces victoires mais aussi pour nous inviter à réfléchir sur la condition de la femme dans le monde entier.
En un siècle, les femmes ont conquis l'égalité juridique et législative dans la
plupart des pays du monde. Reste à conquérir l'égalité dans les faits. La journée internationale de la femme, officialisée en 1977 par les Nations Unies, est là pour nous rappeler ces victoires
mais aussi pour nous inviter à réfléchir sur la condition de la femme dans le monde entier.
C'est l'occasion idéale de dresser le bilan des progrès accomplis en vue de promouvoir l'égalité des femmes. C'est aussi l'occasion d'identifier les difficultés que les femmes doivent surmonter
dans la société et de se pencher sur les moyens à prendre pour améliorer la condition féminine.
Origines
Comme toutes les dates symboliques, la journée internationale de la femme n'a pas ses origines dans un seul
fait historique. Elle symbolise, d'une part, les fruits d'un large processus de luttes, de revendications et de débats et, d'autre part, les parcours silencieux des millions des femmes dans le
monde entier.
La référence historique principale de la journée internationale de la femme remonte aux grèves ouvrières déclenchées en 1857 et 1911 à New York alors que les travailleuses du textile protestaient
contre leurs piètres conditions de travail. Un événement, en particulier, aurait marqué fortement les manifestations : le 25 mars 1911, un groupe de travailleuses qui manifestait dans une usine
de textile à New York, trouve la mort lors d'un incendie. Elles n'ont pas pus échapper à temps. Les portes étaient fermées pour que les travailleurs ne sortent pas avant la fin de la journée de
travail.
Une autre référence historique importante c'est la IIe Conférence Internationale des femmes socialistes, en 1910, à Copenhague, au Danemark. La leader socialiste allemande, Clara Zetkin, a
proposé la création d'une journée internationale de la femme, afin de reconnaître les luttes menées par les femmes partout dans le monde.
Une autre référence intrigante concerne la liaison entre la date du 8 mars et la participation des femmes ouvrières à la Révolution Russe. Le 23 février 1917, date du calendrier russe, ou le 8
mars dans le calendrier grégorien, des femmes travailleuses sont sorties dans les rues pour déclencher une grève générale que, plus tard, s'aurai insérer dans des actions révolutionnaires qui ont
inauguré la Révolution Russe.
En 1977, soit deux ans après l'Année internationale de la femme, les Nations Unies ont adopté une résolution invitant les pays à consacrer une journée à la célébration des droits des femmes et de
la paix internationale. Le 8 mars est ainsi devenu cette journée de reconnaissance dans de nombreux pays.
En France, de nombreuses familles tsiganes (quelque six mille hommes, femmes,
vieillards, enfants) furent internées dans des camps gérés par l'administration française.
Cela s'est passé entre 1940 et 1946.
Nos livres d'histoire sont silencieux.
Nous connaissons la résistance des français face à l'occupant allemand de même que le versant sombre de la
collaboration. Mais de ces visites, faites le dimanche en famille, au camp des " nomades ", l'Histoire n'a rien retenu.
De chaque côté des barbelés, que l'on soit " nomades " ou villageois, le silence nous vole un pan de notre histoire commune.
Chassés, privés de liberté, maltraités, gardés sous la responsabilité et le contrôle des autorités françaises, ces enfants, ces femmes, ces hommes, attendent aujourd'hui encore, la reconnaissance de l'Histoire et de la France, leur Histoire, leur France. Simplement parce qu'ils sont, Tsiganes, Voyageurs ou dits " nomades ", Bohémiens… ce droit de mémoire leur a été dénié.
L'événement que nous programmons pour 2010 témoigne de cette histoire oubliée, de cette histoire qui nous
appartient à tous, pour que la mémoire ne s'échappe pas et que l'histoire ne se répète pas.
Exigence de vérité, devoir de mémoire, reconnaissance et hommage aux survivants de ces épreuves. Il y a urgence, ils s'effacent dans l'oubli.
"L'article 2 du décret dispose que le Préfet fixera, par arrêté, la localité où les nomades devront se rendre. J'estime, cependant, que la réunion des nomades en une sorte de camp de concentration présenterait ce double inconvénient … "
" Comme suite à notre entretien de ce jour, j'ai l'honneur de vous confirmer que la Feldkommandantur de Nantes a décidé le rassemblement de tous les Bohémiens se trouvant en Loire-Inférieure. Ces derniers devront être concentrés par les soins de la Préfecture dans un camp où ils seront surveillés par la police française. D'ores et déjà, vous voudrez bien déterminer, par les soins de vos brigades, les communes où se trouvent actuellement ces nomades, en invitant ceux-ci à demeurer sur place sous peine des sanctions prévues à l'article 3 du décret du 6 avril 1940 concernant la police des nomades (emprisonnement d'un à cinq ans). Ces nomades resteront sur place jusqu'au moment où je vous aurai indiqué le camp où ils devront être dirigés. "
" Le camp de concentration de Nomades installé à la Forge en Moisdon-la-Rivière, a été créé par un arrêté préfectoral en date du 7 novembre 1940 sur injonction des Autorité occupantes … " |
Le projet est parrainé par le cinéaste Tony Gatlif
Interview.
Mohamed Bensaïd Aït Idder : “Le roi doit accepter la critique”
(TNIOUNI / NICHANE)
|
Égal à lui-même, le doyen de
l’opposition, aujourd’hui à la retraite, nous commente l’actualité nationale. De l’affaire Belliraj à la “bougeotte” de Fouad Ali El Himma, en passant par le style Mohammed VI, rien
n’échappe à l’œil critique d’un homme qui a côtoyé trois rois, et trois Maroc. |
|
également loin des projecteurs. Actuellement, je suis engagé dans trois dossiers qui me tiennent
vraiment à cœur. Dans la province de Chtouka Aït Baha, nous sommes en train de regrouper une cinquantaine d’associations en une fédération qui pourrait, à terme, faire beaucoup de bien à
cette région. Je collabore aussi avec des centres de recherche sur des questions cruciales de notre histoire, comme la lutte pour l’indépendance ou la Guerre du Rif. Enfin, je consacre
beaucoup de temps à l’écriture d’un livre sur l’Armée de libération nationale. Pour autant, je reste à la disposition du parti. Chaque fois qu’on a besoin de moi ou de mes conseils, je
réponds présent. |
|
Le 12 novembre 2009, la première Dame des États Unis, Michelle Obama est représentée en guenon avec son tailleur rose. Cette image humiliante et
avilissante a été diffusée sur Internet, c'était une des premières images du résultat Michelle Obama dans Google image search.
Comme toujours, la femme Noire est rabaissée au rang d'animal en Occident. Déjà au XIX ème siècle, la parenté entre l'homme Noir et l'animal était admise comme une vérité scientifique indiscutable. Aujourd'hui en 2009, la comparaison systématique de l'homme Noir avec un primate est toujours autant d'actualité.
« Ma Négritude point n'est sommeil de la race mais soleil de
l'âme, ma négritude vue et vie
|
|
Né en 1906, Léopold Sédar Senghor nous a quitté le 20 décembre 2001. Premier président de la République, en 1961, (au début de l'indépendance du Sénégal), ami de Georges Pompidou, son condisciple de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé de grammaire, et académicien, il est avec Aimé Césaire
, l'un des principaux initiateurs du mouvement de la Négritude.
"La Négritude est la simple reconnaissance du fait d'etre Noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de
notre culture". écrit-il en 1934 dans la revue "L'Etudiant noir". Il concilia toute sa vie les plus hautes activités poétiques et
politiques. En 1978, il fut le président d'honneur du Premier Festival International de Poésie de Paris organisé par Jean-Pierre Rosnay, qui reçut à cette occasion des poètes de 37 pays
différents dans la capitale française. |
ô lumière amicale
ô fraîche source de la lumière
ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole
ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité
ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel
mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre
gibbosité d'autant plus bienfaisante que la terre déserte
davantage la terre
silo où se préserve et mûrit ce que la terre a de plus terre
ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale
Tiède petit matin de vertus ancestrales
Le 22 février 1943, trois étudiants allemands d'une vingtaine d'années sont guillotinés dans la prison de Stadelheim, près de Munich. Leur crime est d'avoir dénoncé le nazisme dans le cadre d'un mouvement clandestin, «La Rose blanche» (Die Weiße Rose en allemand).
Comment, de juin 1942 à février 1943 une poignée de jeunes étudiants chrétiens ont-ils pu défendre les valeurs démocratiques au prix de leur vie ? Comment ont-ils pu diffuser sous le manteau six tracts incendiaires tout en écrivant le soir des slogans pacifistes et antinazis sur les murs de Munich ?
Résidant à Ulm et âgé de 14 ans en 1933, le lycéen Hans Scholl n'est pas au début insensible aux discours de Hitler. Il s'engage avec sa soeur Sophie dans les Jeunesses Hitlériennes mais prend assez vite ses distances.
Aidé par ses parents, soutenu par l'éditeur Carl Muth du mensuel catholique Hochland, il rompt avec le national-socialisme et se consacre à ses études de médecine. Il lit les penseurs chrétiens
(Saint Augustin, Pascal) et l'écriture sainte. Mais il est arrêté et emprisonné en 1938 pour sa participation à un groupe de militants catholiques.
Quatre ans plus tard, sa décision est prise. Ayant reçu des tracts reproduisant des critiques de l'évêque von Galen de Münster à l'encontre du gouvernement en place, il décide d'entrer en résistance par l'écrit.
Un noyau dur se constitue autour de Hans et Sophie Scholl (protestants) et de trois étudiants en médecine que lie une solide amitié : Alexander Schmorell (25 ans, orthodoxe et fils d'un médecin
de Munich) ; Christoph Probst, (23 ans marié et père de trois jeunes enfants), et Willi Graf (24 ans, catholique).
En juin 1942, aidé par Traute Lafrenz, une amie de Hans, le petit groupe décide d'appeler les étudiants de Munich à la résistance contre le régime nazi, véritable «dictature du mal». Sophie se garde d'informer de ses actions son fiancé, un soldat engagé sur le front de l'Est.
En moins de quinze jours, les jeunes gens rédigent et diffusent 4 tracts, signés «La Rose blanche» (Die Weiße Rose). Imprimés dans l'atelier de Munich mis à leur disposition par
l'écrivain catholique Théodore Haecker, ils sont diffusés de la main à la main, déposés chez des restaurateurs de la ville ou adressés par la poste à des intellectuels non-engagés, des écrivains,
des professeurs d'université, des directeurs d'établissements scolaires, des libraires ou des médecins soigneusement choisis.
Les tracts font référence à d'éminents penseurs (Schiller, Goethe, Novalis, Lao Tseu, Aristote) et citent parfois la Bible. Leurs lecteurs sont invités à
participer à une «chaîne de résistance de la pensée» en les reproduisant et en les envoyant à leur tour au plus grand nombre possible de gens.
Willi Graf est enrôlé dans l'armée en juillet 1942 et découvre à cette occasion nombre d'atrocités. Quant à Hans Scholl et Alexander Schmorell, incorporés comme maréchal des logis dans la
Wehrmacht en tant qu'étudiants en médecine, ils passent trois mois sur le front russe et constatent avec effroi l'horreur des traitements infligés aux juifs, aux populations locales et aux
prisonniers soviétiques.
A partir de novembre 1942, les résistants de La Rose Blanche bénéficient du soutien de leur professeur Kurt Huber (49 ans, catholique convaincu) de l'université de Munich, qui devient
leur mentor. Ils impriment et diffusent leurs tracts à des milliers d'exemplaires dans les universités allemandes et autrichiennes d'Augsbourg, Francfort, Graf, Hambourg, Linz, Salzburg,
Sarrebruck, Stuttgart, Vienne et même de Berlin !
Le petit groupe collecte en même temps du pain pour les détenus de camps de concentration et s'occupe de leurs familles. Il est toutefois déçu par le peu d'écho de ses initiatives au sein de la
population étudiante.
Un cinquième tract intitulé «Tract du mouvement de résistance en Allemagne» est distribué à plusieurs milliers d'exemplaires dans les rues, sur les voitures en stationnement et les bancs
de la gare centrale de Munich ! Plus fort encore, en février 1943, Hans Scholl et Alexander Schmorell écrivent la nuit des slogans sur les murs du quartier universitaire : «Liberté ! Hitler
massacreur des masses ! A bas Hitler !...»
Imprimé à plus de 2.000 exemplaires, distribué et envoyé par la poste, le sixième et dernier tract commente la défaite de Stalingrad, condamne les méthodes nazies et invite la jeunesse du pays à se mobiliser. Comme quelques centaines de ces tracts n'ont pu être expédiés, Hans Scholl décide de les diffuser dans l'Université de médecine.
Malheureusement, le matin du 18 février 1943, Hans et sa soeur Sophie sont aperçus par le concierge de l'université en train de jeter un paquet de tracts
du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Ils sont aussitôt arrêtés avec leurs amis, livrés à la Gestapo (la police politique) et emprisonnés à Stadelheim.
Le 22 février 1943, après une rapide instruction, le Tribunal du peuple chargé des «crimes politiques» se réunit pour un procès expéditif de trois heures. Il est présidé par Roland
Freisler, venu exprès de Berlin. Cet ancien communiste est l'un des chefs nazis les plus brutaux qui soient. Sophie Scholl, qui a eu une jambe brisée au cours de son «interrogatoire »
par la Gestapo et comparaît sur des béquilles, lui fait face avec un courage inébranlable.
Freisler prononce lui-même la condamnation à mort pour trahison de Hans Scholl, de sa soeur et de leur ami Christoph Probst - baptisé quelques heures avant son exécution par un prêtre de la prison.
Sophie et Hans sont exécutés par les fonctionnaires de la prison de Stadelheim après avoir revu une dernière fois leurs parents, Robert et Magdalene Scholl. Hans Scholl s'écrie «Vive la Liberté!» avant de mourir sur la guillotine (cet instrument a été importé de France au XIXe siècle). Depuis, les trois jeunes martyrs reposent les uns à côté des autres dans le cimetière voisin de la forêt de Perlach.
Quelques mois plus tard, un second procès frappe quatorze accusés pris dans la même vague d'arrestations : le professeur Kurt Huber, Alexander Schmorell
et son camarade Willi Graf sont condamnés à mort. A l'automne 1943, le réseau de Hambourg est lui aussi démantelé par la Gestapo.
Dix autres membres de la Rose Blanche - amis des Scholl, jeunes étudiants des universités d'Ulm et de Sarrebruck, ou sympathisants actifs comme Eugen Grimminger qui les avait aidés financièrement - sont envoyés en camp de concentration où ils paieront aussi de leur vie leur participation aux activités du mouvement.
Malgré son caractère confidentiel, la Rose Blanche bénéficie
d'une notoriété nationale et même mondiale. Le 27 juin 1943, parlant de «la naissance d'une foi nouvelle, celle de l'honneur et de la liberté», l'écrivain allemand en exil
Thomas Mann lui rend hommage sur les ondes de la BBC tandis que durant l'été 1943, l'aviation anglaise jette sur le pays un million d'exemplaires du dernier tract rédigé par le professeur
Huber.
La Rose Blanche a vécu à peine un an mais la mémoire d'une lutte héroïque - contre la résignation et pour la défense de la liberté d'opinion lorsqu'elle est menacée -, elle, ne s'éteindra jamais.
Le cinéaste allemand Marc Rothemund a réalisé en 2005 un film émouvant et rigoureux, Sophie Scholl, les derniers jours (en allemand Sophie Scholl, die letzten Tage). Il relate l'arrestation du groupe de jeunes gens, l'instruction de leur procès et leur exécution.
Son film suit fidèlement la réalité historique telle que relatée dans le livre de souvenirs publié en 1953 par la soeur de Hans et Sophie Scholl : Die weisse Rose (mal traduit, l'ouvrage a répandu dans le public français quelques erreurs factuelles, notamment en traduisant le mot allemand Fallbei par hache au lieu de guillotine).
Pierre Le Blavec, attaché parlementaire non-inscrit au Sénat, est l'auteur du Karaoké de la Francophonie (Chansons sans frontières Vol.1, Chansons engagées Vol.2) et de L'Encyclopédie du Film politique.