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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 11:19


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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 10:12
Louise Michel, la rebelle

le 07 mars 2010 Par Coline Crance - categories : Agenda, Ciné - 140 Lecture(s)

 

  Louise  Michel est un film de Solveig Anspach , réalisatrice de Haut les coeurs ! , Made in the USA , Stormy Weather. Elle choisit cette fois-ci  avec justesse de s’intéresser  à cet étrange personnage de l’histoire française, Louise Michel incarnée par Sylvie Testud. le film sort en salle le 7 avril 2010.

Louise Michel ?

Quand on parle de cette femme , on l’associe bien souvent et  de façon trop restrictive à juste cette communarde qui se révolte contre les Versaillais en 1871. Pourtant la Commune, tâche de sang dans l’Histoire française , a eu avec ses idées sociales et profondément modernes, une grande influence par la suite dans le paysage politique français. Cette République sociale dont l’échec a pourtant été sanctionné par le sang , n’a jamais réellement disparu et s’est faite précurseur de nombreux courants politiques ou mouvements sociaux dès la fin du 19e siècle. En dressant le portrait de cette femme, Louise Michel, hors norme , idéaliste et jusqu’au-boutiste, Solveig Anspach met en lumière l’univers et les idées extrêmement visionnaires et contemporaines de cette femme. Solveig Anspach a l’intelligence de s’intéresser non pas à la Louise Michel de la Commune mais à celle qui doit survivre et préserver ses idéaux lors de son bagne en Nouvelle Calédonie. Filmer ses communards au bagne a le mérite de mettre d’autant plus en avant la pensée très contemporaine de leur combat. Louise Michel est une battante .Elle l’est dans son combat politique mais aussi dans sa vie , en tant que femme. Libre de cœur et d’esprit elle ne perdra jamais ses convictions, ni son féminisme latent.

Louise Michel, la rebelle

Incarnée très justement par Sylvie Testud, la force de ce personnage est affirmée dans ce film sensible, tourné dans les magnifiques paysages de Nouvelle Calédonie. Certes, l’idéalisme de ce personnage étouffe quelque peu le jeu de Sylvie Testud, mais elle ne livre pas moins une prestation honnête et touchante qui permet au spectateur de réfléchir sur des débats toujours d’actualité tel que le racisme, les discrimination, le féminisme, l’écologie ; inclus certes dans les idées des communards mais qui sont avant tout incarnés par cette femme , modèle pour tous ces bagnards. Plus que sur la théorie politique, la réflexion de ce film porte sur l’engagement de chacun vis à vis de ses propres convictions politiques ou choix de vie et sur leurs mise en pratique. Certes le film n’offre qu’ un bref aperçu de l’histoire de ces communards, mais il permet tout de même de remettre au goût du jour cette période souvent oubliée de l’Histoire  française et de rendre hommage à cet extraordinaire personnage, cette « vierge rouge », comme les communards l’appelaient, qu’était Louise Michel.


Marguerite Durand
Comédienne, journaliste, femme politique (1864-1936)

Ancienne actrice, journaliste, elle fonde en 1897 le premier quotidien féministe.

Après un passage au Conservatoire et une carrière au théâtre, Marguerite Durand devient journaliste à « La Presse » et au « Figaro ». Sa participation au Congrès Féministe International de 1896 lui fait prendre conscience de la justesse des revendications des participantes et elle fonde, l’année suivante, le journal « La Fronde », premier quotidien féministe. D’autres suivront, « L’Action », en 1905 ou « Les Nouvelles », en 1909.

« Non, pour nous, le féminisme ce n’est pas la lutte contre l’homme, ce n’est pas la bataille des sexes... mais nous ne voulons pas que la femme, représentant une valeur sociale égale à celle de son compagnon en tant qu’ouvrière, ménagère, génératrice, soit sa subordonnée et soit traitée en accessoire par les lois et par les mœurs »

Elle milite pour les droits des femmes, notamment le droit de vote et la présence des femmes aux élections. Elle participe à la création de syndicats féminins particulièrement pour les employés et les ouvrières.


Son souci de collecter et de conserver les documents relatifs à l’histoire des femmes et à leur rôle dans la société lui permet, en 1931, avec la Ville de Paris, de créer la
première bibliothèque féministe française qu’elle dirigera jusqu’à sa mort, en 1936, à l’âge de 72 ans.

Page réalisée avec la contribution de Mix-Cité.

Une interview de Ghyslaine Richard, responsable du collectif CGT Femmes-Mixité

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 21:00
 
L'histoire de la Journée internationale de la femme
 
 

La journée internationale de la femme, officialisée en 1977 par les Nations Unies, est là pour nous rappeler ces victoires mais aussi pour nous inviter à réfléchir sur la condition de la femme dans le monde entier.

L'histoire de la Journée internationale de la femmeEn un siècle, les femmes ont conquis l'égalité juridique et législative dans la plupart des pays du monde. Reste à conquérir l'égalité dans les faits. La journée internationale de la femme, officialisée en 1977 par les Nations Unies, est là pour nous rappeler ces victoires mais aussi pour nous inviter à réfléchir sur la condition de la femme dans le monde entier.

C'est l'occasion idéale de dresser le bilan des progrès accomplis en vue de promouvoir l'égalité des femmes. C'est aussi l'occasion d'identifier les difficultés que les femmes doivent surmonter dans la société et de se pencher sur les moyens à prendre pour améliorer la condition féminine.

Origines

Comme toutes les dates symboliques, la journée internationale de la femme n'a pas ses origines dans un seul fait historique. Elle symbolise, d'une part, les fruits d'un large processus de luttes, de revendications et de débats et, d'autre part, les parcours silencieux des millions des femmes dans le monde entier.

La référence historique principale de la journée internationale de la femme remonte aux grèves ouvrières déclenchées en 1857 et 1911 à New York alors que les travailleuses du textile protestaient contre leurs piètres conditions de travail. Un événement, en particulier, aurait marqué fortement les manifestations : le 25 mars 1911, un groupe de travailleuses qui manifestait dans une usine de textile à New York, trouve la mort lors d'un incendie. Elles n'ont pas pus échapper à temps. Les portes étaient fermées pour que les travailleurs ne sortent pas avant la fin de la journée de travail.

Une autre référence historique importante c'est la IIe Conférence Internationale des femmes socialistes, en 1910, à Copenhague, au Danemark. La leader socialiste allemande, Clara Zetkin, a proposé la création d'une journée internationale de la femme, afin de reconnaître les luttes menées par les femmes partout dans le monde.

Une autre référence intrigante concerne la liaison entre la date du 8 mars et la participation des femmes ouvrières à la Révolution Russe. Le 23 février 1917, date du calendrier russe, ou le 8 mars dans le calendrier grégorien, des femmes travailleuses sont sorties dans les rues pour déclencher une grève générale que, plus tard, s'aurai insérer dans des actions révolutionnaires qui ont inauguré la Révolution Russe.

En 1977, soit deux ans après l'Année internationale de la femme, les Nations Unies ont adopté une résolution invitant les pays à consacrer une journée à la célébration des droits des femmes et de la paix internationale. Le 8 mars est ainsi devenu cette journée de reconnaissance dans de nombreux pays.

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 19:31
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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 23:36

Une mémoire française : Les Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale, 1939-1946

En France, de nombreuses familles tsiganes (quelque six mille hommes, femmes, vieillards, enfants) furent internées dans des camps gérés par l'administration française.
Cela s'est passé entre 1940 et 1946.

Nos livres d'histoire sont silencieux.

Nous connaissons la résistance des français face à l'occupant allemand de même que le versant sombre de la collaboration. Mais de ces visites, faites le dimanche en famille, au camp des " nomades ", l'Histoire n'a rien retenu.

De chaque côté des barbelés, que l'on soit " nomades " ou villageois, le silence nous vole un pan de notre histoire commune.

Chassés, privés de liberté, maltraités, gardés sous la responsabilité et le contrôle des autorités françaises, ces enfants, ces femmes, ces hommes, attendent aujourd'hui encore, la reconnaissance de l'Histoire et de la France, leur Histoire, leur France. Simplement parce qu'ils sont, Tsiganes, Voyageurs ou dits " nomades ", Bohémiens… ce droit de mémoire leur a été dénié.

  enfant


L'événement que nous programmons pour 2010 témoigne de cette histoire oubliée, de cette histoire qui nous appartient à tous, pour que la mémoire ne s'échappe pas et que l'histoire ne se répète pas.
Exigence de vérité, devoir de mémoire, reconnaissance et hommage aux survivants de ces épreuves. Il y a urgence, ils s'effacent dans l'oubli.

 

 

 


Circulaire du ministre de l'Intérieur du 29 avril 1940 (extrait)

:
"L'article 2 du décret dispose que le Préfet fixera, par arrêté, la localité où les nomades devront se rendre. J'estime, cependant, que la réunion des nomades en une sorte de camp de concentration présenterait ce double inconvénient … "


Préfecture de la Loire inférieure, le 24 octobre 1940 (extrait)

:
" Comme suite à notre entretien de ce jour, j'ai l'honneur de vous confirmer que la Feldkommandantur de Nantes a décidé le rassemblement de tous les Bohémiens se trouvant en Loire-Inférieure. Ces derniers devront être concentrés par les soins de la Préfecture dans un camp où ils seront surveillés par la police française. D'ores et déjà, vous voudrez bien déterminer, par les soins de vos brigades, les communes où se trouvent actuellement ces nomades, en invitant ceux-ci à demeurer sur place sous peine des sanctions prévues à l'article 3 du décret du 6 avril 1940 concernant la police des nomades (emprisonnement d'un à cinq ans). Ces nomades resteront sur place jusqu'au moment où je vous aurai indiqué le camp où ils devront être dirigés. "


Instructions pour le chef de camp des nomades de la " Forge "

en Moisdon- la-Rivière du 23 janvier 1941 :
" Le camp de concentration de Nomades installé à la Forge en Moisdon-la-Rivière, a été créé par un arrêté préfectoral en date du 7 novembre 1940 sur injonction des Autorité occupantes … "

 

 

Le projet est parrainé par le cinéaste Tony Gatlif

Il est encadré par un comité scientifique composé d’historiens : Henriette Asséo, Emmanuel Filhol, Marie Christine Hubert, Alain Reyniers, Jacques Sigot

Il est porté par un comité d’organisation composé des associations suivantes : ANGVC (Association Nationale des Gens du Voyage Catholiques) / ASNIT (Association Sociale Nationale Internationale Tzigane) /FNASAT-Gens du voyage (Fédération Nationale des Associations Solidaires d'Action avec les Tsiganes et les Gens du voyage) / LDH (Ligue des Droits de l'Homme) /
MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) / Romani Art / UFAT (Union Française des Associations Tsiganes)
Différences.La revue
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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 19:55
Propos recueillis par
Mehdi Sekkouri Alaoui

Interview.
Mohamed Bensaïd Aït Idder : “Le roi doit accepter la critique”


 
(TNIOUNI / NICHANE)

Égal à lui-même, le doyen de l’opposition, aujourd’hui à la retraite, nous commente l’actualité nationale. De l’affaire Belliraj à la “bougeotte” de Fouad Ali El Himma, en passant par le style Mohammed VI, rien n’échappe à l’œil critique d’un homme qui a côtoyé trois rois, et trois Maroc.


Depuis votre démission de la présidence du PSU (Parti socialiste unifié) en 2005, on n’entend presque plus parler de vous. Que devenez-vous ?
Je suis peut-être moins visible sur la scène publique, mais je peux vous assurer que je suis toujours très actif. Le militantisme, ça s’exerce

également loin des projecteurs. Actuellement, je suis engagé dans trois dossiers qui me tiennent vraiment à cœur. Dans la province de Chtouka Aït Baha, nous sommes en train de regrouper une cinquantaine d’associations en une fédération qui pourrait, à terme, faire beaucoup de bien à cette région. Je collabore aussi avec des centres de recherche sur des questions cruciales de notre histoire, comme la lutte pour l’indépendance ou la Guerre du Rif. Enfin, je consacre beaucoup de temps à l’écriture d’un livre sur l’Armée de libération nationale. Pour autant, je reste à la disposition du parti. Chaque fois qu’on a besoin de moi ou de mes conseils, je réponds présent.

Pourquoi vous êtes-vous alors retiré du parti ?

Je voulais disposer de plus de temps pour me consacrer pleinement aux activités que je viens de citer. En outre, il était tout à fait normal que je me retire pour céder la place aux jeunes, moi qui ai toujours appelé au renouvellement de la classe dirigeante du pays.

Justement, pensez-vous qu’il y a une relève capable de poursuivre votre combat ?
Je l’espère bien. Il n’y a pas que Bensaïd Aït Idder dans ce pays. À ma connaissance, nous sommes plus d'une trentaine de millions de Marocains à y vivre (Rires). Plus sérieusement, je pense que la génération actuelle a les compétences qu’il faut pour réussir : il me suffit de regarder mes enfants pour m’en convaincre. Malheureusement, elle doit également affronter énormément de difficultés pour y arriver. La conjoncture actuelle n’arrange pas vraiment les choses.

Comment expliquez-vous le faible score enregistré par le PSU aux dernières élections législatives ?
Vu le faible taux de participation lors de cette échéance, c’est l’ensemble de la classe politique, et pas seulement le PSU, qui a été sanctionné. Et c’est à mon avis quelque chose de normal : les électeurs n’ont plus confiance. Ils ont pris conscience que les élections sont devenues un véritable business, où l’on se porte candidat pour servir ses propres intérêts et ceux de ses proches, plutôt que ceux de la population. Pire encore : ce qui se passe au sein même du Parlement ne donne pas envie non plus de se rendre aux urnes. Les députés sont tout le temps absents et changent de parti comme de chemise. C’est un triste constat !

Les islamistes, eux, ne semblent pas très affectés par cette situation. Pourquoi, selon vous ?
En effet, contrairement aux autres formations politiques, ils continuent de gonfler leurs rangs, parce qu’ils sont les plus assidus et les plus présents sur le terrain. Il n’y a pas de secret, ils sont très actifs et proches de l’électorat, notamment à travers le tissu associatif. Ce qui est une stratégie judicieuse à mon sens. Il faudrait que les autres partis s’en inspirent et suivent cet exemple, parce qu'il n’y a pas dix mille manières de reconquérir l’électorat. Mais bon, il ne faut pas oublier qu’ils n’ont jamais été au pouvoir. Et cette virginité joue aussi en leur faveur.

Quel bilan faites-vous des huit ans de règne de Mohammed VI ?
Je reconnais qu'il y a une liberté relativement grande par rapport au passé. Dans le temps, il suffisait de parler du roi pour se retrouver derrière les barreaux. Mais malheureusement, malgré le discours progressiste de Mohammed VI, il n’y a pas eu d’avancées notables. Nous ne vivons toujours pas dans une démocratie, au vrai sens du terme. Les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont encore exclusivement entre les mains de la monarchie. Et puis, il y a cette sacralisation autour de sa personne qui date d’un autre âge. Le roi est un être humain comme les autres, qu’on doit certes respecter pour son rang de chef d’Etat, mais qui doit aussi accepter d’être critiqué, voire caricaturé… Sur le plan économique, le constat n'est pas plus réjouissant. Ces neuf dernières années, on a lancé une multitude de projets dont on ne voit toujours pas l'impact sur le quotidien des Marocains. La vie est de plus en plus chère, les salaires stagnent, les prix des logements ont atteint des sommets inimaginables. Tout cela n’augure rien de bon.

Êtes-vous confiant en l’avenir de ce pays ?
J’espère sincèrement me tromper, mais je pense que le Maroc est en danger.

Que pensez-vous du Mouvement pour tous les démocrates, récemment créé par Fouad Ali El Himma ?
Hassan II avait tenté une reconfiguration de la carte politique du pays à travers la création du FDIC (Front de défense des institutions constitutionnelles), via son homme de main, Réda Guedira. Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’histoire se répète. Malheureusement, cette initiative n’apportera rien de bon à ce pays, bien au contraire. Elle ne fera que jeter davantage de discrédit sur le paysage politique. J’ajouterai que c’est même un sérieux danger pour l’option démocratique.

Pourtant, de nombreuses personnalités, notamment de gauche, ont décidé de le rejoindre…
Il y a quelques années, le Pouvoir a utilisé des hommes et des femmes de gauche pour instaurer un gouvernement d’alternance, puis pour tourner la page des années de plomb avec l’IER… Ce qui me fait dire que ce qui se passe aujourd’hui avec Fouad Ali El Himma n’a rien de nouveau. J’espère seulement que les recrues de M. El Himma garderont intactes leur indépendance. Ce n’est pas parce qu’on intègre ce genre d’institutions qu’on doit tourner le dos aux valeurs qu’on a toujours défendues.

Le PSU était proche du parti d’Al Badil Al Hadari. Quelle est votre réaction par rapport à l’arrestation de ses dirigeants ?
C’est totalement insensé. Surtout que les personnes en question sont très impliquées dans la vie politique marocaine et sont connues pour leur discours contre la violence et le terrorisme. On ne vient pas les arrêter comme ça, à cause d'une prétendue rencontre qui s'est tenue il y a plus d’une vingtaine d’années. Dans un pays démocratique, on ne se comporte pas ainsi. Il y a une justice qui doit faire son travail avant qu’on ne mette des personnes aux arrêts. En tout cas, tout cela prouve une chose : chez nous, les services de sécurité sont au-dessus des lois et notre justice ne fait qu’obéir aux ordres.

Avez-vous l’impression d’assister à un retour en arrière ?
En effet, il y a beaucoup de signes qui le laissent penser. La presse indépendante est malmenée par une justice pitoyable. Les citoyens qui tiennent à s’exprimer librement sont arrêtés et condamnés arbitrairement. Les enlèvements et la torture sont toujours pratiqués. Comme tout le monde peut le voir, la réalité que vivent les citoyens marocains est à mille lieues du discours progressiste et démocratique que prône Mohammed VI.

Avec le recul, que pensez-vous de son père ?
Hassan II était un grand homme d’Etat, avec des compétences et des aptitudes qui lui ont permis de passer à travers les grandes étapes qu’a connues le Maroc. Ce n’était pas du tout facile, mais il y est arrivé. Il a même réussi quelques coups de maître, comme la construction des barrages, ou, sur le plan international, son intervention dans le conflit israélo-arabe. Cependant, il a mené ce pays sur une voie peu judicieuse tant dans le domaine politique, qu'économique et social. Aujourd’hui encore, les Marocains continuent à payer le prix de ses erreurs.

Et si vous deviez comparer Hassan II et Mohammed VI ?
C’est un exercice difficile, surtout que le contexte n’est pas du tout le même. Mais je dirais qu’il y a un écart d’expérience considérable entre les deux. Je rappelle que Hassan II a commencé très jeune à s’impliquer dans la vie politique marocaine. D’ailleurs, il détenait le vrai pouvoir avant qu’il n'accède au trône. Et il a dû batailler et user très souvent de la force pour le sauvegarder. De son temps, les élections étaient totalement truquées, les opposants jetés en prison ou poussés vers l’exil. Mohammed VI, quant à lui, n’a même pas neuf ans de pouvoir au compteur. Il faut donc lui laisser le temps d'acquérir l’expérience de son père.

Vous ne regrettez pas d’avoir consacré toute votre vie au militantisme, alors que de nombreux compagnons d’armes se sont enrichis et vivent confortablement aujourd’hui ?
Pas le moins du monde. Encore tout jeune, je me suis battu pour l’indépendance de mon pays, et j’ai milité plus tard pour son développement et sa démocratisation, sans jamais rien demander en retour. J’habite peut-être aujourd’hui un modeste appartement et je suis loin d'être fortuné, mais jamais je ne me suis plaint de ma situation. Bien au contraire : j’en suis heureux. Parce que tout au long de mon engagement, j’ai pu garder intactes ma fierté et mon intégrité. Et ça, c’est plus important que tout.

 

 

 

 

Parcours. L’opposant des trois rois

Quand il vous accueille chez lui, avec une formidable humilité (“Voulez-vous que je vous prépare à manger, mon jeune ami ?”), on ne se doute pas que cet homme a livré, et sans doute largement gagné, tant de combats… Son premier combat, donc, Mohamed Bensaïd Aït Idder l’a mené contre le célèbre Pacha Glaoui, longtemps “seigneur” du Sud marocain. En réaction, il est assigné à résidence par le protectorat. L’enfant de Chtouka Aït Baha, né en 1925, études primaires et secondaires à l’école Moulay Youssef de Marrakech (il a fait ses classes avec un certain Abdellah Ibrahim) est passé par l’école de l’Istiqlal avant de devenir ensuite un des dirigeants de l’Armée de libération du sud qui “goûte”, en 1958, à la sanglante opération Ecouvillon menée par l’Espagne et la France, avec l’aide de la monarchie. Il est de la partie lors de la création de l’UNFP en 1959. Quatre ans plus tard, il est condamné à mort pour “complot contre la monarchie” et doit quitter le pays. Installé d’abord en Algérie, puis en France où il représente le mouvement marxiste-léniniste du 23 mars, il ne rentre au pays qu’en 1981 suite à une grâce royale. En 1983, il fonde l’OADP (Organisation de l’action démocratique et populaire) et arrive, un an plus tard, à se faire élire député de la région Chtouka Aït Baha. Un siège qu’il gardera jusqu’en 2007. Au sein de l’hémicycle, il fait plus d’une fois montre d’un courage exemplaire. En 1989, il est le seul à faire référence au bagne de Tazmamart. Il est également un des fondateurs de la Koutla qui va négocier au milieu des années 90 l’alternance avec un Hassan II, dont il a toujours refusé d’embrasser la main. Il est le seul, là encore, à avoir appelé à voter non au référendum de 1996 sur la Constitution. Mohamed Bensaïd Aït Idder a dirigé l’OADP puis la GSU (Fusion entre l’OADP et d’autres mouvements de gauche) jusqu’en 2005, date à laquelle il a dit vouloir “laisser la place aux jeunes”. Il garde aujourd’hui des fonctions strictement honoraires au sein du PSU, nouvelle appellation de la GSU.

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 20:49

Zoos Humains, Quand l'homme Noir finit en cage!
envoyé par deshumanisation. - L'info internationale vidéo.

Au XIX ème siècle, la grande majorité des Occidentaux ont leurs premiers contacts avec des peuples non-européens dans des "zoos humains". Sur les cages, une pancarte rappelle aux visiteurs de "Ne pas nourrir les indigènes ils sont nourris ".

Deshumanisation.com a pour vocation de dénoncer l'image humiliante, raciste et avilissante de l'homme Noir en occident. Il permet de comprendre et d'appréhender les origines de l'image de l'homme Noir dans le monde occidental.


Le 12 novembre 2009, la première Dame des États Unis, Michelle Obama est représentée en guenon avec son tailleur rose. Cette image humiliante et avilissante a été diffusée sur Internet, c'était une des premières images du résultat Michelle Obama dans Google image search.

Comme toujours, la femme Noire est rabaissée au rang d'animal en Occident. Déjà au XIX ème siècle, la parenté entre l'homme Noir et l'animal était admise comme une vérité scientifique indiscutable. Aujourd'hui en 2009, la comparaison systématique de l'homme Noir avec un primate est toujours autant d'actualité.

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 20:17
 

En avril 1964, l'équipe de l'émission Point, conduite par le journaliste Jean Dumur, rencontre Ernesto "Che" Guevara à l'Hôtel Intercontinental, à Genève. Il occupe alors le poste de ministre de l'...  
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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 19:51

« Ma Négritude point n'est sommeil de la race mais soleil de l'âme, ma négritude vue et vie
Ma Négritude est truelle à la main, est lance au poing
Réécade. Il n'est question de boire, de manger l'instant qui passe
Tant pis si je m'attendris sur les roses du Cap-Vert !
Ma tâche est d 'éveiller mon peuple aux futurs flamboyants
Ma joie de créer des images pour le nourrir, ô lumières rythmées de la Parole ! »

 

Né en 1906, Léopold Sédar Senghor nous a quitté le 20 décembre 2001. Premier président de la République, en 1961, (au début de l'indépendance du Sénégal), ami de Georges Pompidou, son condisciple de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé de grammaire, et académicien, il est avec Aimé Césaire

 

 

, l'un des principaux initiateurs du mouvement de la Négritude. "La Négritude est la simple reconnaissance du fait d'etre Noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture". écrit-il en 1934 dans la revue "L'Etudiant noir". Il concilia toute sa vie les plus hautes activités poétiques et politiques. En 1978, il fut le président d'honneur du Premier Festival International de Poésie de Paris organisé par Jean-Pierre Rosnay, qui reçut à cette occasion des poètes de 37 pays différents dans la capitale française.

 





ô lumière amicale
ô fraîche source de la lumière
ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole
ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité
ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel
mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre
gibbosité d'autant plus bienfaisante que la terre déserte
davantage la terre
silo où se préserve et mûrit ce que la terre a de plus terre
ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale

elle plonge dans la chair rouge du sol
elle plonge dans la chair ardente du ciel
elle troue l'accablement opaque de sa droite patience.
 
Eia pour le Kaïlcédrat royal !
Eia pour ceux qui n'ont jamais rien inventé
pour ceux qui n'ont jamais rien exploré
pour ceux qui n'ont jamais rien dompté
 
mais ils s'abandonnent, saisis, à l'essence de toute chose
ignorants des surfaces mais saisis par le mouvement de toute chose
insoucieux de dompter, mais jouant le jeu du monde
véritablement les fils aînés du monde
poreux à tous les souffles du monde
aire fraternelle de tous les souffles du monde
lit sans drain de toutes les eaux du monde
étincelle du feu sacré du monde
chair de la chair du monde palpitant du mouvement même du monde !

Tiède petit matin de vertus ancestrales

Sang ! Sang ! tout notre sang ému par le cœur mâle du soleil
ceux qui savent la féminité de la lune au corps d'huile
l'exaltation réconciliée de l'antilope et de l'étoile
ceux dont la survie chemine en la germination de l'herbe !
Eia parfait cercle du monde et close concordance
 
Écoutez le monde blanc
horriblement las de son effort immense
ses articulations rebelles craquer sous les étoiles dures
ses raideurs d'acier bleu transperçant la chair mystique
écoute ses victoires proditoires trompeter ses défaites
écoute aux alibis grandioses son piètre trébuchement
Pitié pour nos vainqueurs omniscients et naïfs !




 

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 19:53
22 février 1943
Décapitation de la «Rose blanche»
 

Le 22 février 1943, trois étudiants allemands d'une vingtaine d'années sont guillotinés dans la prison de Stadelheim, près de Munich. Leur crime est d'avoir dénoncé le nazisme dans le cadre d'un mouvement clandestin, «La Rose blanche» (Die Weiße Rose en allemand).

Comment, de juin 1942 à février 1943 une poignée de jeunes étudiants chrétiens ont-ils pu défendre les valeurs démocratiques au prix de leur vie ? Comment ont-ils pu diffuser sous le manteau six tracts incendiaires tout en écrivant le soir des slogans pacifistes et antinazis sur les murs de Munich ?


Pierre Le Blavec.
Les prémices de la résistance

Résidant à Ulm et âgé de 14 ans en 1933, le lycéen Hans Scholl n'est pas au début insensible aux discours de Hitler. Il s'engage avec sa soeur Sophie dans les Jeunesses Hitlériennes mais prend assez vite ses distances.


Aidé par ses parents, soutenu par l'éditeur Carl Muth du mensuel catholique Hochland, il rompt avec le national-socialisme et se consacre à ses études de médecine. Il lit les penseurs chrétiens (Saint Augustin, Pascal) et l'écriture sainte. Mais il est arrêté et emprisonné en 1938 pour sa participation à un groupe de militants catholiques.

Quatre ans plus tard, sa décision est prise. Ayant reçu des tracts reproduisant des critiques de l'évêque von Galen de Münster à l'encontre du gouvernement en place, il décide d'entrer en résistance par l'écrit.


Un noyau dur se constitue autour de Hans et Sophie Scholl (protestants) et de trois étudiants en médecine que lie une solide amitié : Alexander Schmorell (25 ans, orthodoxe et fils d'un médecin de Munich) ; Christoph Probst, (23 ans marié et père de trois jeunes enfants), et Willi Graf (24 ans, catholique).

Hans et Sophie Scholl et leur ami Christoph Probst

En juin 1942, aidé par Traute Lafrenz, une amie de Hans, le petit groupe décide d'appeler les étudiants de Munich à la résistance contre le régime nazi, véritable «dictature du mal». Sophie se garde d'informer de ses actions son fiancé, un soldat engagé sur le front de l'Est.

La rose s'épanouit


En moins de quinze jours, les jeunes gens rédigent et diffusent 4 tracts, signés «La Rose blanche» (Die Weiße Rose). Imprimés dans l'atelier de Munich mis à leur disposition par l'écrivain catholique Théodore Haecker, ils sont diffusés de la main à la main, déposés chez des restaurateurs de la ville ou adressés par la poste à des intellectuels non-engagés, des écrivains, des professeurs d'université, des directeurs d'établissements scolaires, des libraires ou des médecins soigneusement choisis.


Les tracts font référence à d'éminents penseurs (Schiller, Goethe, Novalis, Lao Tseu, Aristote) et citent parfois la Bible. Leurs lecteurs sont invités à participer à une «chaîne de résistance de la pensée» en les reproduisant et en les envoyant à leur tour au plus grand nombre possible de gens.


Willi Graf est enrôlé dans l'armée en juillet 1942 et découvre à cette occasion nombre d'atrocités. Quant à Hans Scholl et Alexander Schmorell, incorporés comme maréchal des logis dans la Wehrmacht en tant qu'étudiants en médecine, ils passent trois mois sur le front russe et constatent avec effroi l'horreur des traitements infligés aux juifs, aux populations locales et aux prisonniers soviétiques.


A partir de novembre 1942, les résistants de La Rose Blanche bénéficient du soutien de leur professeur Kurt Huber (49 ans, catholique convaincu) de l'université de Munich, qui devient leur mentor. Ils impriment et diffusent leurs tracts à des milliers d'exemplaires dans les universités allemandes et autrichiennes d'Augsbourg, Francfort, Graf, Hambourg, Linz, Salzburg, Sarrebruck, Stuttgart, Vienne et même de Berlin !


Le petit groupe collecte en même temps du pain pour les détenus de camps de concentration et s'occupe de leurs familles. Il est toutefois déçu par le peu d'écho de ses initiatives au sein de la population étudiante.


Un cinquième tract intitulé «Tract du mouvement de résistance en Allemagne» est distribué à plusieurs milliers d'exemplaires dans les rues, sur les voitures en stationnement et les bancs de la gare centrale de Munich ! Plus fort encore, en février 1943, Hans Scholl et Alexander Schmorell écrivent la nuit des slogans sur les murs du quartier universitaire : «Liberté ! Hitler massacreur des masses ! A bas Hitler !...»

Imprimé à plus de 2.000 exemplaires, distribué et envoyé par la poste, le sixième et dernier tract commente la défaite de Stalingrad, condamne les méthodes nazies et invite la jeunesse du pays à se mobiliser. Comme quelques centaines de ces tracts n'ont pu être expédiés, Hans Scholl décide de les diffuser dans l'Université de médecine.


Malheureusement, le matin du 18 février 1943, Hans et sa soeur Sophie sont aperçus par le concierge de l'université en train de jeter un paquet de tracts du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Ils sont aussitôt arrêtés avec leurs amis, livrés à la Gestapo (la police politique) et emprisonnés à Stadelheim.

Un procès expéditif


Le 22 février 1943, après une rapide instruction, le Tribunal du peuple chargé des «crimes politiques» se réunit pour un procès expéditif de trois heures. Il est présidé par Roland Freisler, venu exprès de Berlin. Cet ancien communiste est l'un des chefs nazis les plus brutaux qui soient. Sophie Scholl, qui a eu une jambe brisée au cours de son «interrogatoire » par la Gestapo et comparaît sur des béquilles, lui fait face avec un courage inébranlable.

Freisler prononce lui-même la condamnation à mort pour trahison de Hans Scholl, de sa soeur et de leur ami Christoph Probst - baptisé quelques heures avant son exécution par un prêtre de la prison.

Sophie et Hans sont exécutés par les fonctionnaires de la prison de Stadelheim après avoir revu une dernière fois leurs parents, Robert et Magdalene Scholl. Hans Scholl s'écrie «Vive la Liberté!» avant de mourir sur la guillotine (cet instrument a été importé de France au XIXe siècle). Depuis, les trois jeunes martyrs reposent les uns à côté des autres dans le cimetière voisin de la forêt de Perlach.


Quelques mois plus tard, un second procès frappe quatorze accusés pris dans la même vague d'arrestations : le professeur Kurt Huber, Alexander Schmorell et son camarade Willi Graf sont condamnés à mort. A l'automne 1943, le réseau de Hambourg est lui aussi démantelé par la Gestapo.

Dix autres membres de la Rose Blanche - amis des Scholl, jeunes étudiants des universités d'Ulm et de Sarrebruck, ou sympathisants actifs comme Eugen Grimminger qui les avait aidés financièrement - sont envoyés en camp de concentration où ils paieront aussi de leur vie leur participation aux activités du mouvement.

Malgré son caractère confidentiel, la Rose Blanche bénéficie d'une notoriété nationale et même mondiale. Le 27 juin 1943, parlant de «la naissance d'une foi nouvelle, celle de l'honneur et de la liberté», l'écrivain allemand en exil

Thomas Mann lui rend hommage sur les ondes de la BBC tandis que durant l'été 1943, l'aviation anglaise jette sur le pays un million d'exemplaires du dernier tract rédigé par le professeur Huber.

La Rose Blanche a vécu à peine un an mais la mémoire d'une lutte héroïque - contre la résignation et pour la défense de la liberté d'opinion lorsqu'elle est menacée -, elle, ne s'éteindra jamais.

Un film émouvant

Sophie Scholl, le dernier jourLe cinéaste allemand Marc Rothemund a réalisé en 2005 un film émouvant et rigoureux, Sophie Scholl, les derniers jours (en allemand Sophie Scholl, die letzten Tage). Il relate l'arrestation du groupe de jeunes gens, l'instruction de leur procès et leur exécution.

Son film suit fidèlement la réalité historique telle que relatée dans le livre de souvenirs publié en 1953 par la soeur de Hans et Sophie Scholl : Die weisse Rose (mal traduit, l'ouvrage a répandu dans le public français quelques erreurs factuelles, notamment en traduisant le mot allemand Fallbei par hache au lieu de guillotine).

L'auteur : Pierre Le Blavec

Pierre Le Blavec, attaché parlementaire non-inscrit au Sénat, est l'auteur du Karaoké de la Francophonie (Chansons sans frontières Vol.1, Chansons engagées Vol.2) et de L'Encyclopédie du Film politique.


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