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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:39

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Soins et soutien
aux personnes
victimes
de la torture
et de la violence
politique


La France condamnée ! 

Faits rarissimes, la France vient de se faire condamner coup sur coup par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour « traitement inhumains et dégradants ». 

Dans le premier arrêt du 19 janvier, ce sont les conditions de placement en rétention de mineurs qui sont condamnées par la CEDH. En 2007, la France enfermait un couple de Kazakh avec ses deux enfants, alors âgés de 3 ans et 5 mois, suite à leur demande d’asile déboutée. La cour réprouve deux aspects de la rétention : la durée d’enfermement a été jugée « excessive » et les conditions matérielles, pas adaptées à l’accueil de familles. En effet, sous prétexte de ne pas vouloir séparer des enfants de leurs parents, la France enferme en toute impunité des mineurs ! Selon Le Monde, ils sont 356 à être passés par un centre de rétention en 2010. Il reste inadmissible, en 2012 que la seule solution trouvée soit celle de l’enfermement.

La seconde condamnation, datant du 2 février, porte sur la procédure d’asile française qui permet de renvoyer une personne dans un pays à risques, alors qu’elle est en recours suspensif devant la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA). Dans le cas présenté, la CEDH dénonce de nombreux disfonctionnements, comme celui de ne pas donner les moyens à un individu de préparer une demande d’Asile correctement, de ne pas attendre la décision de la CNDA pour obliger une personne à quitter le territoire ou encore de le renvoyer dans un pays à risques. C’est une violation de l’article 13 (droit à un recours effectif) et 3 (interdiction des traitements inhumains ou dégradants) de la Convention européenne des droits de l’homme.

Il est bon de rappeler qu’au XXIème siècle, notre pays est jugé pour de mauvais traitements. Cela n’arrive pas qu’ailleurs, chez nous aussi. D’autant plus que notre droit offre la possibilité de protéger les mineurs ou de demander l’asile. Il est nécessaire que chaque personne sur le territoire français puisse y avoir recours de manière égale.


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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:26
Le Sinaï, épine dans le pied de l’Egypte

Depuis la révolution égyptienne, attaques de postes de police, explosions de gazoduc et attentats ébranlent le Sinaï. Si Gaza et les islamistes sont montrés du doigt par Israël, les causes, anciennes et multiples, de la déstabilisation de cette zone stratégique du Proche-Orient sont le fruit d’un contexte national et régional complexe.

par Marie Kostrz, février 2012
 

Au volant de son 4×4, Moustapha (1) a la conduite brusque et le regard mauvais. L’adolescent est toujours sur ses gardes lorsqu’il évoque son activité principale : trafiquant d’armes. Il attend que l’obscurité enveloppe les dunes des environs d’Al-Arish, ville principale du Nord-Sinaï, pour acheminer sa cargaison dans la bande de Gaza, située soixante kilomètres à l’est. Moustapha, qui a déserté l’école à 12 ans, fait régulièrement passer des kalachnikovs dans les tunnels creusés entre l’enclave palestinienne et l’Egypte. Cette économie parallèle, apparue en 2000 avec la seconde Intifada, a connu un essor important depuis le retrait d’Israël de la bande de Gaza en 2005, puis l’arrivée du Hamas au pouvoir en 2007.

 

Avec le printemps arabe, elle a pris un tour nouveau : des armes lourdes d’origine libyenne sont assemblées à Al-Arish, puis envoyées de l’autre côté de la frontière. Depuis la révolution égyptienne, survenue en janvier 2011, le trafic bat son plein. Les forces de l’ordre, violemment chassées par les manifestants, sont quasi invisibles dans cette région du pays. Le Sinaï, terre historique de trafic qui relie l’Afrique à l’Asie, est devenu le royaume de tous les possibles. Les vendeurs de cigarettes ambulants proposent toutes sortes de drogues. Les corps sans vie de migrants africains, qui faisaient route vers Israël à l’aide de passeurs bédouins, sont de plus en plus nombreux à être retrouvés dans le désert, vidés de leurs organes.

 

Cette anarchie ne fait pas le bonheur de tous. La population se sent menacée par les bandits, qui multiplient les exactions. A 23 ans, Jamal est l’un d’entre eux. Ce bédouin à l’allure impassible a profité du chaos pour tendre une embuscade aux marchands qui venaient de vendre leur cargaison aux propriétaires des tunnels. Il a tué un homme. Le fugitif est désormais en cavale dans le milieu du Sinaï, difficile d’accès. Pour se défendre, la population s’arme ; les règlements de compte augmentent.

 

Le 29 juillet 2011, une cinquantaine d’individus masqués et munis de drapeaux « Emirat islamique du Sinaï » ont ouvert le feu sur un poste de police d’Al-Arish. Trois civils et un officier ont trouvé la mort. « Ils veulent éliminer la police pour prendre le pouvoir dans le Sinaï », confie un habitant de Cheikh Zouwayed, village des environs d’Al-Arish. L’homme a vu certains de ses voisins, membres du mouvement islamiste Al-Takfir wal-Hijra, se regrouper, se cacher le visage et partir en direction de la ville le jour de l’attaque. Minoritaire mais très violent, ce groupe, créé au début des années 1970, est implanté dans cette localité. « Avant la révolution, il se cachait car il était interdit. Mais depuis, il n’hésite plus à revendiquer son appartenance », poursuit le voisin. Les autorités égyptiennes, qui l’accusent d’avoir fomenté l’assaut, ne le tiennent pas pour seul responsable. Mi-août, M. Saleh Al-Masri, responsable de la sécurité dans le Sinaï, a indiqué que l’armée avait aussi arrêté des Palestiniens recherchés pour leur implication présumée. Deux jours après l’attaque, l’Egypte avait temporairement fermé le poste-frontière de Rafah (2).

 

Les heurts qui ébranlent le Sinaï ont rappelé son importance stratégique. La frontière que la péninsule partage aussi bien avec l’enclave palestinienne qu’avec l’Etat hébreu la rend particulièrement sensible aux répercussions du conflit israélo-palestinien.

Israël suit avec inquiétude les troubles qui agitent la zone : en un an se sont succédé une demi-douzaine d’attaques contre le gazoduc égyptien qui l’alimente. Conscient des difficultés de l’Egypte à contrôler le Sinaï, Tel-Aviv a autorisé le 14 août 2011 l’opération Aigle : 2 500 soldats et 250 chars égyptiens ont été autorisés à pénétrer dans la péninsule, faiblement militarisée depuis la conclusion des accords de Camp David (3).

 

Cette démilitarisation, qui devait garantir Israël contre une attaque surprise, montre ses limites : « Il est impossible pour l’Egypte de contrôler un territoire désertique qui représente 6 % du pays », souligne M. Gamal Eid, directeur du Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme (ANHRI). Car si les accords de Camp David permettent la présence de l’armée égyptienne à l’ouest de la péninsule, le contrôle de l’Est (4) revient à la police et à une Force multinationale de défense (5) (MFO). Les conditions dans lesquelles l’Egypte exerce sa souveraineté sur le Sinaï avaient déjà été critiquées après les attentats de Taba, en 2004, et de Charm El-Cheikh, en 2005. Une première entorse (6) à cette démilitarisation avait été autorisée la même année, durant laquelle Israël s’était retiré de la bande de Gaza.

 

Le retour de l’armée n’a pas empêché un commando d’ouvrir le feu sur des véhicules militaires et civils au nord de la frontière, le 18 août 2011. La réaction d’Israël ne s’est pas fait attendre : la sécurité intérieure a accusé des combattants originaires de Gaza d’avoir commandité l’attaque, menée à partir du sol égyptien (7). Après s’être rendus en Egypte via les tunnels, ils auraient traversé la péninsule grâce à l’aide de Bédouins. Une version démentie par le gouverneur du Nord-Sinaï, M. Abdel Wahab Mabrouk.

 

Les habitants de Gaza, qui ont subi un raid de représailles israélien au lendemain de l’attaque, ne peuvent être les seuls à être montrés du doigt. Les soldats chargés de surveiller la frontière ferment souvent les yeux sur le trafic en échange d’une commission. Début septembre, l’armée égyptienne a annoncé qu’elle détruirait les tunnels, mais la mesure n’a pas inquiété les trafiquants. « Elle ne pourra jamais tous les atteindre, il y en a trop, minimise Mohammed, qui livre du ciment et des armes à Gaza. Et il suffit d’en creuser de nouveaux ! »

 

Mahmoud, lui, s’amuse de la situation. Cet espiègle Bédouin de 23 ans a l’habitude d’effectuer des aller-retours à Gaza par les tunnels. « L’armée ne pourra pas nous empêcher d’aller voir les membres de notre famille qui y habitent ! », s’exclame-t-il. La composition de la population du Sinaï explique aussi la perméabilité de la frontière. Il est majoritairement peuplé de Bédouins, originaires de la péninsule arabique. Cette filiation, hautement revendiquée, explique en partie la tension qui les oppose au pouvoir central. Les tribus auxquelles ils appartiennent ont des ramifications en Jordanie, en Israël ou en Palestine et se jouent des frontières artificiellement tracées. « Nous étions là avant que l’Etat hébreu n’existe, nous ne respectons pas ces frontières », martèle Mahmoud. Dans le nord du Sinaï, une minorité d’habitants est aussi d’origine palestinienne. La proximité avec les Gazaouis est donc naturelle pour les habitants du Sinaï, dont le sentiment d’appartenance au Proche-Orient est plus prononcé que celui qui les lie à l’Egypte. La solidarité envers leur voisin palestinien a d’ailleurs été renforcée par leur hostilité envers Israël, d’autant plus forte depuis l’occupation de la péninsule en 1967, et compte tenu du traitement actuel des Bédouins du Néguev (8).

 

Réaliste, Mahmoud a conscience de la manne financière que représente le trafic. « Tant que vous payez, vous pouvez tout faire passer dans les tunnels et dans le Sinaï : de la nourriture, des médicaments et aussi des hommes ! », s’esclaffe-t-il. L’aide apportée aux combattants venus de Gaza n’est pas forcément idéologique.

 

M. Eid attire l’attention sur le retard économique dont pâtit le Sinaï. Tant qu’il ne sera pas rattrapé, la région ne sera pas un lieu sécurisé. « A chaque attaque, l’Egypte cherche à punir les responsables mais ne traite pas les racines du problème. » Les trafics en tous genres sont perçus comme une chance pour les habitants d’une région délaissée par l’Etat. 

 

A 14 ans, Youssef achemine de la nourriture dans les tunnels. Depuis l’allégement du blocus de Gaza par Israël, son profit est en chute libre. L’adolescent n’est pourtant pas inquiet. « Si ça continue, je changerai pour le trafic de filles russes vers Israël », lâche-t-il très naturellement.

 

Rédacteur en chef du journal Al-Badia, Abdelkader Moubarak peste contre l’absence de réaction du pouvoir. « Il y a deux ans, l’Etat a commencé à construire un canal (9) pour apporter de l’eau du Nil et faciliter l’agriculture. Il n’a jamais été achevé ! », dénonce-t-il. La situation du centre de la péninsule l’inquiète particulièrement. « L’Egypte n’y construit ni hôpital, ni école, alors que c’est la zone la plus pauvre du pays ! »

 

M. Ashraf Ayoub, militant de gauche, souligne que ce délaissement est commun à toutes les régions périphériques de l’Egypte. « Nous sommes soumis à des règles spéciales. On ne dispose toujours pas de papiers officiels prouvant que nous sommes propriétaires de nos terres, l’Etat refuse de nous considérer comme tels », explique-t-il. Mais la situation géographique sensible du Sinaï en fait un cas à part. « Les projets de développement sont rares et l’armée en est toujours responsable, précise-t-il. L’un des seuls réalisés est une fabrique de ciment, dont une partie est ensuite vendue à Israël ! » Les accords économiques passés avec Israël irritent au plus haut point les habitants. L’échec de l’armée à stopper les attaques de gazoduc, dont la dernière a eu lieu le 19 décembre 2011, trouve ainsi son explication. « Beaucoup s’indignent que l’Egypte envoie ses ressources à Israël alors qu’ici les gens sont très pauvres », commente M. Ayoub. Les habitants reprochent aussi au gouvernement de ne pas corriger le déséquilibre entre le Nord, très pauvre, et le Sud touristique, beaucoup plus riche (10). 

Sous son hijab coloré, Mme Dahlia Gelbana a une conviction : la violence résulte de la discrimination exercée par le pouvoir. « Parce que nous avons vécu sous l’occupation israélienne pendant quinze ans, il nous a toujours considérés comme des ennemis intérieurs, soupire cette militante nassérienne. Avant la révolution, on nous surnommait “les juifs du Sinaï”. »

 

Pour intégrer la région au pays, le pouvoir a entrepris depuis 1982 son « égyptianisation ». Il a encouragé la population de la région du Delta à venir s’y établir, persuadé que la repopulation du lieu désertique garantirait sa stabilité. Une arrivée mal vécue car les « Egyptiens » ont été prioritaires pour occuper les postes proposés par l’Etat.

 

La rancœur de la population envers le pouvoir central égyptien a connu son paroxysme après les attentats de Taba, en 2004. La violence policière, quotidienne, a atteint des sommets. « Environ trois mille personnes ont été arrêtées et accusées d’avoir formé un groupe islamiste », expose Me Ahmed Seif, avocat au centre juridique Hicham Moubarak du Caire, qui défend les personnes détenues dans le cadre de l’affaire. La police a clairement visé les hommes bédouins, deux d’origine palestinienne et les islamistes. « Les arrestations ont été arbitraires, les tortures multiples », poursuit-il. 

A Al-Arish, les résidences touristiques qui jouxtent la Méditerranée sont l’unique vestige d’une cité balnéaire désertée par les touristes étrangers. Deux femmes en niqab s’avancent dans l’eau. L’influence des islamistes, nourrie par la répression du pouvoir, grandit dans le Nord-Sinaï. Ils sont arrivés en tête lors du premier tour des élections législatives, qui a eu lieu les 3 et 4 janvier 2012 dans cette partie de l’Egypte. Le Parti de la liberté et de la justice créé par les Frères musulmans a recueilli 35 % des voix, celui des salafistes, Al-Nour, a convaincu 23 % des électeurs. M. Eid nuance cependant les accusations qui visent ces derniers, concernant les déstabilisations que la péninsule a connues dernièrement : « Les salafistes sont très actifs depuis la révolution, mais c’est trop facile de les rendre responsables de tous les maux du Sinaï. »

 

Heureuse d’être libérée du joug de la police depuis la révolution, la population attend davantage. La création récente d’une Autorité générale pour le développement du Sinaï a été bien perçue, mais les habitants attendent de voir des résultats. Le 12 décembre, des centaines de manifestants sont descendus dans les rues d’Al-Arish pour protester contre le manque d’efficacité de la police : plusieurs habitants ont été enlevés, et les auteurs n’ont pas été retrouvés. Ecrivain bédouin et ancien détenu, M. Massad Abou Fajr le promet : « Si de réelles solutions ne sont pas proposées, nous ne nous laisserons pas faire et la région s’enfoncera toujours plus dans le chaos. »

Marie Kostrz

Journaliste.

(1)  Tous les prénoms ont été modifiés à la demande de nos interlocuteurs.

(2)  Depuis le changement en Egypte, ce poste-frontière, seul «  débouché  » pour Gaza, a été partiellement rouvert.

(3)  Officialisés en 1979, ils ont abouti à la rétrocession à l’Egypte du Sinaï, occupé par Israël en 1967.

(4)  De l’ouest de la bande de Gaza au nord, jusqu’à Taba et Charm el-Cheikh au Sud.

(5)  Elle regroupe 1 656 soldats de onze pays différents.

(6)  Depuis le 29 août 2005, 750 gardes-frontières sont déployés le long des 14 kilomètres entre l’Egypte de la Bande de Gaza.

(7)  Pointés du doigt, les Comités de résistance populaire (CRP) de Gaza ont démenti être responsables de la triple attaque.

(8) Lire Dominique Vidal et Philippe Rekacewicz, «  Aux portes du Neguev avec les Bédouins exilés  », Lettres de…, 13 décembre 2006.

(9)  Le canal Al-Salam est un projet du plan de développement pour le Sinaï pour la période 1997-2017.

(10)  Cette frustration a été avancée pour expliquer les attentats du milieu des années 2000. En 2006, à Dahab, la première bombe a explosé au restaurant Al Capone, dont le propriétaire était un fervent partisan du président Hosni Moubarak (Cf. Egypt’s Sinai question, International Crisis Group, janvier 2007).

Les ressources offertes par ce site ne peuvent exister sans le soutien financier de nos lecteurs, qui s’abonnent au journal ou qui l’achètent en kiosques.
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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:22

Résistance obstinée des Sahraouis

Depuis la signature d’un cessez-le-feu entre le Front Polisario et le gouvernement marocain, toutes les tentatives de solution diplomatique au Sahara occidental ont échoué. Sur le terrain, la situation dégénère.

par Olivier Quarante, février 2012
Aperçu

 

Wakkala est l’un de ces quartiers qui, surgis de terre ces deux ou trois dernières années, donnent à Dakhla, à l’extrême sud du Sahara occidental et aux confins de la Mauritanie, un air de ville en pleine expansion. Ici, comme sur l’ensemble de ce vaste territoire annexé par le Maroc en 1975 mais revendiqué par le Front Polisario (lire « Un territoire disputé »), il est difficile de se déplacer sans éveiller les soupçons. Policiers de la sûreté nationale et éléments des Forces armées royales sont omniprésents. « Toutes ces forces de sécurité, c’est la peste ! Pour un policier en uniforme, il y en a dix en civil », s’indigne un résident étranger qui, comme beaucoup de nos interlocuteurs, souhaite garder l’anonymat.

 

Un tour rapide en voiture dans Wakkala permet de constater que les traces des dernières violences, qui ont éclaté à la fin du mois de septembre 2011, ont déjà disparu. « La wilaya [division administrative] s’est dépêchée de tout nettoyer, de tout déblayer », raconte Sidi. un Sahraoui d’une quarantaine d’années. Les autorités locales, qui se conforment à leur stratégie de « normalisation », évoquent dans chacun de leurs communiqués une ville « paisible et sereine ». Mais ces heurts, assure Sidi, sont encore dans tous les esprits et dans toutes les discussions.

 

Ce dimanche 25 septembre, à la fin d’un match de football, « des altercations éclatent entre supporteurs des deux équipes, raconte l’hebdomadaire marocain TelQuel. Un jeune Sahraoui aurait été agressé par des habitants originaires du nord du pays. (…) De jeunes Sahraouis courent chercher des renforts dans le centre-ville. Ils montent par dizaines à bord de véhicules tout-terrain et foncent vers le quartier de Wakkala  ». Mohamed, rencontré sur place au début de décembre, confirme cette version et décrit une véritable bataille. « Les Marocains étaient très nombreux, probablement plusieurs centaines, confie-t-il, à l’abri des oreilles et des regards indiscrets. Ils se sont approchés de nous. Les policiers les laissaient (...)

Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique de février 2012, actuellement en kiosques, et dans l’édition électronique.
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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:17
Après Tobin
par Serge Halimi, février 2012

En 1997, notre journal a popularisé l’idée d’une taxe sur les transactions financières (1). Celles-ci représentaient alors quinze fois la production annuelle mondiale. Aujourd’hui, c’est près de soixante-dix fois. Il y a quinze ans, on ne parlait guère de crédits subprime et nul n’imaginait une crise de la dette souveraine en Europe. La plupart des socialistes européens, envoûtés par le premier ministre britannique Anthony Blair, ne juraient que par l’« innovation financière ». Aux Etats-Unis, le président William Clinton se préparait à encourager les banques de dépôt à spéculer avec l’argent de leurs clients. Quant à M. Nicolas Sarkozy, il se pâmait devant le modèle américain et rêvait de crédits subprime à la française…

 

Autant dire qu’en 1997 la taxe Tobin n’eut pas bonne presse : tout allait si bien ! Le ministre de l’économie et des finances français, M. Dominique Strauss-Kahn, la jugea d’emblée impraticable. Et M. Sarkozy trancha : « L’affaire de la taxe Tobin est une absurdité (...). Chaque fois que nous pénalisons la création de richesses sur notre territoire, nous favorisons la création de richesses chez les autres (2). » Sitôt devenu président de la République, il chargea d’ailleurs sa ministre de l’économie et des finances, Mme Christine Lagarde, de supprimer un impôt de Bourse. L’actuelle directrice générale du Fonds monétaire international le justifia ainsi : « C’est une mesure qui concourra à renforcer l’attractivité de Paris comme place financière. » Faute de quoi, prévenait-elle, « l’exécution d’un certain nombre d’ordres [se ferait] à partir de places étrangères ayant aboli depuis longtemps des impôts équivalents  (3 ».

 

Depuis, les événements ont établi l’incurie des responsables politiques qui espéraient profiter de l’« innovation financière » en pratiquant le dumping fiscal. Les Etats ont sauvé les banques sans leur imposer d’autre contrepartie que des profits plus grassouillets encore. Mais aucune décision n’ayant été prise contre la finance, c’est à qui moulinera la proclamation la plus ronflante contre l’« argent roi ». Aux Etats-Unis, même des candidats républicains ultraconservateurs fustigent en ce moment les « vautours » de Wall Street qui « dérobent tout l’argent de votre entreprise, entraînent votre faillite et partent avec les millions (4) ».

 

On ne sera donc pas trop surpris que, quatre mois avant le terme de son mandat, M. Sarkozy prétende « faire participer la finance à la réparation des dégâts qu’elle a provoqués ». Oubliée, l’« absurdité » d’une taxe sur les transactions financières ; envolé, le danger de voir éclore à l’étranger les œufs d’or de la spéculation.

 

Nous pourrions nous aussi continuer à nous satisfaire de « jeter du sable dans les rouages de la finance », comme le réclamait l’économiste James Tobin. Mais, puisqu’il est dorénavant acquis que celle-ci représente un bien public vital dont les actionnaires aiment user pour prendre la collectivité en otage, il faut avancer à notre tour. Et exiger que les banques cessent d’appartenir à des intérêts privés.

Serge Halimi

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 13:08

 

Ces troubles

qu’on appelle bipolaires

et la psychanalyse

 

 

La nouvelle nosographie psychiatrique impose la catégorie du trouble « bi-polaire » dont le succès croissant interroge nos pratiques. Peut-on alors considérer que l’écart croissant entre clinique psychiatrique et clinique psychanalytique est une chance pour cette dernière, contrainte alors à assumer une rupture avec le discours de la psychiatrie ?

Est-il à redouter que cette nouvelle dénomination se soutenant de prescriptions

chimiothérapeutiques et de remédiations ne complique le repérage des lignes de force

de la subjectivité, d’autant que l’incontestable succès médiatique du trouble « bi-polaire »fonctionne aujourd’hui comme une identité ? Un affleurement pulsionnel nouvellement

entendu se masque-t-il sous l'étiquette « bi-polaire » et comment le prendre en compte

dans le vif du transfert ?

C’est bien aussi le rapport de la subjectivité à la mélancolie qui refait question aujourd’hui, au-delà du plan psychopathologique, pour venir interroger les destins de la mélancolie

dans l’actuel du lien social et de la sublimation.

  Espace analytique

et de Recherches Freudiennes

Faculté de Médecine - Amphi Binet

45 rue des Saints-Pères

Association de Formation Psychanalytique

 

Journées d’études

10 mars - 11 mars 2012

 

75006 Paris

 

Ces troubles

qu’on appelle bipolaires

et la psychanalyse

 

Comité d’organisation :

Marielle DAVID, Olivier DOUVILLE,

Christian HOFFMANN,

Jean-Jacques MOSCOVITZ, Bernard TOBOUL,

Catherine VANIER, Alain VANIER

 

Renseignements :

Espace analytique

Centre Octave et Maud Mannoni

12 rue de Bourgogne, 75007 Paris

Tél. : 01 47 05 23 09

espace.analytique@wanadoo.fr

 

 

www.espace-analytique.org

 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 12:58

Aucune excuse, aucune sanction, soutien total à M. Letchimy

 


 

Signer la pétition   -   Voir les signataires

 


 

Le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer a indiqué qu’il réunirai le bureau de l’Assemblée suite à la demande de sanctions de l'UMP contre Serge Lechtimy, député de Martinique, qui a refusé le petit arrangement des excuses, après sa question au gouvernement du 7 février dernier.
Les sanctions du bureau peuvent être importantes : censure (condamnation publique des propos), suspension plus ou moins longue des indemnités parlementaires et, au maximum, exclusion temporaire de l’Assemblée...
J'adhère au discours de Serge Letchimy et trouve sa réaction parfaitement appropriée suite aux déclarations du ministre Guéant. Serge Latchimy n'a pas à s'excuser. Je demande que toute sanction soit abandonnée et que sa liberté de parole soit respectée.

 

Serge Letchimy, interroge le premier ministre, sur les propos de C. Guéant (séance des questions au gouvernement, Assemblée Nationale, 7 février 2012)...


M. le Premier ministre,

Nous savions que pour M. Guéant, la distance entre « immigration » et « invasion » est totalement inexistante, et qu’il peut savamment entretenir la confusion entre civilisation et régime politique.
Ce n’est pas un dérapage !
C’est une constante parfaitement volontaire !
En clair : c’est un état d’esprit et c’est presque une croisade!
 

M. Guéant, vous déclarez, du fond de votre abîme, sans remords ni regrets, que «toutes les civilisations ne se valent pas». Que certaines seraient plus « avancées » ou « supérieures » à d’autres.

Non, M. Guéant, ce n est pas "du bon sens" !
C’est simplement une injure faite à l’homme !
C’est une négation de la richesse des aventures humaines !
Et c’est un attentat contre le concert des peuples, des cultures et des civilisations !

Aucune civilisation ne détient l’apanage des ténèbres ou de l’auguste éclat !
Aucun peuple n’a le monopole de la beauté, de la science, du progrès, et de l’intelligence !

Montaigne disait que « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition ».
J’y souscris.
Mais vous M. Guéant, vous privilégiez l’ombre !
Vous nous ramenez, jour après jour, à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration, au bout du long chapelet esclavagiste et colonial.
M. Guéant le régime nazi, si soucieux de purification, si hostile à toutes les différences, était-ce une civilisation ? La barbarie de l’esclavage et de la colonisation, était-ce une mission civilisatrice ?
Il existe, M. le Premier Ministre, une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque que vous tentez de récupérer sur les terrains du front national.

C’est un jeu dangereux et une démagogie inacceptable.
Mais, il en existe une autre vision : celle de Montaigne, de Montesquieu, de Condorcet, de Voltaire, de Schœlcher, de Hugo, de Césaire, de Fanon, et de bien d’autres encore !
Une France qui nous invite à la reconnaissance que chaque homme,...

 

M. Letchimy est alors censuré par le président de l’Assemblée.

Voici la fin de son intervention...

 

 

Une France qui nous invite à la reconnaissance que chaque homme,dans son identité et dans sa différence, porte l’humaine condition, et que c’est dans la différence que nous devons chercher le grand moteur de nos alliances !

Alors M. le premier ministre : Quand, mais quand donc votre ministre de l’intérieur cessera t-il de porter outrageusement atteinte à l’image de votre gouvernement et à l’honneur de la France ?

 

********************************

Liste de premier(e) signataires: en cours de finalisation

Secrétariat signatures: contact@soutenirsergeletchimy.fr

 


Signer la pétition - Voir les signataires


pétition réalisée avec le logiciel libre phpPetitions

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 23:15
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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 22:57
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Fondation Gabriel Péri

 

Ouvrage de Frédérick Genevée, édité par Les éditions de l’Atelier avec le soutien de la Fondation Gabriel Péri.


Événement

La Fondation Gabriel Péri et les éditions de l’atelier ont le plaisir de vous inviter à la présentation de l’ouvrage de Frédérick Genevée, « La fin du secret, Histoire des archives du Parti communiste français »

Avec :

  • Frédérick Genevée,
  • Claude Pennetier, chercheur au CNRS, directeur du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier

Présentation animée par Michel Maso, directeur de la fondation Gabriel Péri

Le mercredi 15 février à 18 h 30
Archives Nationales
Salon de l’Hôtel de Soubise
60 rue des Francs Bourgeois, Paris 3e
Métro : Rambuteau, Hôtel de ville ou Châtelet

Prière de vous munir de l’invitation téléchargeable ici.


Que contiennent les archives du Parti communiste français ? Ce parti, qui longtemps cultiva le goût du secret et du document jusqu’à demander à chacun de ses responsables de rédiger une autobiographie, fut aussi celui qui subit la surveillance policière la plus étroite. Cet ouvrage décrit avec précision la façon dont se constitua cette immense banque de données de l’activité communiste en France et comment elle devint au bout d’une longue histoire accessible à tous.

Les archives sont également un enjeu éminemment politique. Jusqu’aux années 1970, ces documents sont tenus secrets ; le PCF désirant écrire sa propre histoire hors du regard extérieur. Dans les années 1980, la question de l’ouverture des archives fait l’objet de débats intenses. La volonté de transparence du Parti communiste français affichée après la chute de l’Union soviétique eut raison des dernières résistances internes. Premier et seul parti de France à accomplir cette démarche, le PCF ouvrit totalement ses archives en 1993 et les déposa en 2005 dans une institution publique. Il livrait ainsi les entrailles de son activité aux historiens et au public.

Cette histoire raconte la tension existante entre le goût du secret qu’alimente la volonté de protéger le Parti contre l’extérieur et le désir d’ancrer l’activité communiste dans l’histoire sociale, politique et culturelle de la France.

Frédérick Genevée est agrégé et docteur en histoire. Il est responsable des archives du Parti communiste français.

176 pages, 23 €, ISBN : 978-2-7082-4190-9

En savoir plus : http://www.editionsatelier.com/inde...

 

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 22:43
"Unissons-nous et ne nous laissons pas tromper par de tels discours"

http://www.temoignages.re

9 février 2012 Manuel MARCHAL

Ne stigmatisons pas nos frères et sœurs, quelle que soit leur origine et ne nous laissons pas perturber par des discours qui prônent la division, tel est le point de vue de la présidente du Collectif Non au racisme Respekt a nou après les propos du ministre de l’Intérieur et la visite de Le Pen à La Réunion.


 

<p>Sylvie Mouniata : « Quand on connaît la fragilité de notre tissu social et économique, le chômage et les tensions que cela entraîne, nous ne pouvons pas accepter des discours de division ». (photo C.T.)</p>

Sylvie Mouniata : « Quand on connaît la fragilité de notre tissu social et économique, le chômage et les tensions que cela entraîne, nous ne pouvons pas accepter des discours de division ». (photo C.T.)

 

Que vous inspire la déclaration de Claude Guéant sur la prétendue inégalité des civilisations ?


- Ces propos suscitent l’indignation. On sent bien qu’il y a une stratégie pour faire peur, et pour tenter de ramener à son parti toutes les personnes vulnérables à ce genre de message.
Ce discours est encore plus dangereux en période de crise. Nous ne devons pas nous laisser influencer par de tels arguments.
Quand on pense combien à La Réunion le combat est difficile pour conscientiser, pour faire face à l’ignorance… de tels propos ne vont pas dans le sens des intérêts de la population.

Que pensez-vous de la visite de Marine Le Pen à La Réunion ?


- Marine Le Pen est arrivée mardi à La Réunion. Elle est venue en tant que candidate à la présidentielle. Il est clair que les citoyens ont le droit de faire connaître notre position vis-à-vis déclarations extrémistes et xénophobes de l’extrême droite.
Marine Le Pen a été fidèle à la réputation du Front national en insultant les Réunionnais. Elle dit que ceux qui ont manifesté contre elle « en étaient à plus de trois bouteilles de rhum et 800 pétards ». C’est cela le racisme, car cela commence par ne plus respecter son prochain parce qu’il est différent.
La présidente du Front national est venue semer le trouble à La Réunion avec de tels discours, stigmatisant les plus vulnérables d’entre nous.
Quand on connaît la fragilité de notre tissu social et économique, le chômage et les tensions que cela entraine, nous ne pouvons pas accepter des discours de division.
Pour cette raison, notre collectif soutient tous les mouvements de protestation contre le Front national. Nous ne pouvons pas tolérer la mise à mal de notre vivre ensemble par quelqu’un qui attaque notre métissage.
La Réunion porte bien son nom, c’est La Réunion, et il nous faut combattre ce genre de comportement de division.
Un autre point, c’est l’objectif de sa visite. Elle vient chercher des voix, sans qu’elle soit intéressée par un projet pour le développement de La Réunion. Il faut arrêter de considérer notre île comme un réservoir de voix.

Comment expliquer que des Réunionnais s’affichent aux côtés de Marine Le Pen ?

- À La Réunion, le racisme est un vrai problème. Rappelez-vous des propos scandaleux tenus par un enseignant pour justifier des faits délictueux : « je suis blanc et de toute façon, ici c’est des nègres et toutes des p…. et c’est comme cela qu’il faut faire ». Si de tels propos peuvent être tenus, c’est bien parce qu’il existe malheureusement un contexte qui le permet. Vous avez aussi le racisme contre ceux qui arrivent dans notre pays parce qu’ils espèrent y avoir droit à de meilleures conditions de vie que sur la terre qu’ils ont dû quitter.
Ce racisme est là pour nous diviser, et les idées propagées par Marine Le Pen sèment la division.
Quand j’entends des gens à la radio dire qu’ils vont voter pour elle, je dis : ne nous trompons pas de politique. Il reste encore beaucoup de chose à faire pour notre pays, alors ne nous laissons pas tromper par de tels discours.
Car l’essentiel, c’est que les Réunionnaises et les Réunionnais s’emparent du problème pour lutter contre la crise qui traverse notre pays. Nous devons chercher à nous unir pour combattre le chômage qui touche tout le monde et en particulier les jeunes. Nous avons une jeunesse pleine de qualité qui n’a pas de travail, ce n’est pas le racisme et le discours de l’exclusion qui vont régler la crise. C’est l’union de tous qui permettra de valoriser cette jeunesse.
Et à ceux qui se montrent aux côtés de Marine Le Pen je leur demande : comment voient-ils la société réunionnaise de demain ? Et comment en sont-ils arrivés là ? Souffrent-ils d’une méconnaissance de l’Histoire de La Réunion ?

Propos recueillis par M.M.

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 22:33
Meunier François 10 février 14:44
PATRICK DEVEDJIAN EN FOSSOYEUR DU LOGEMENT SOCIAL
A écouter Patrick Devedjian lors de vœux de l’Office Public de l’Habitat des Hauts-de-Seine, la solution en matière de logement social pour palier au désengagement de l’Etat passerait par la vente massive de logements sociaux aux locataires.
Et Patrick Devedjian d’expliquer que « la politique menée par le conseil général des Hauts-de-Seine en matière de logement social a mobilisé jusqu’à ce jour des investissements massifs » et que « dans le contexte actuel des fiances publiques, il est de son devoir de réfléchir à un nouveau modèle économique ». Ceci d’autant plus que pour Patrick Devedjian « devenir propriétaire de son logement est une aspiration de beaucoup de locataires » et « un moyen efficace pour financer les politiques de développement et offrir de nouvelles solutions de logements ».
Et l’on retrouve la vieille lune de Nicolas Sarkozy d’une France composée uniquement de propriétaires. On a pourtant vu ce que cela a donné en matière de logement depuis près de 5 ans : une crise sans précédente.
Quant à l’idée de faire financer la construction de nouveaux logements sociaux par le produit de la vente de logements sociaux existants aux locataires, elle revient, rien de plus qu’à faire financer le logement social par les locataires en place sans pour autant augmenter le nombre de logements sociaux disponibles à la location de manière significative. A qui veut-on faire croire que l’on arrivera à faire plus qu’à compenser le nombre de logements vendus. Appliquer une telle idée, c’est bel et bien entrer dans une logique de « marchandisation » du logement social qui aboutirait, in fine, à sa disparition. C’est la porte ouverte à la spéculation et à l’entrée des promoteurs comme « opérateurs de logements sociaux ». On a vu, au début des années 1990, ce que cela a donné avec certains collecteurs du 1% patronal qui s’étaient lancés dans des opérations de promotions immobilières pour financer la construction de logements sociaux. Une situation de dépôt de bilan et l’obligation pour l’Etat d’intervenir. Pourtant, à qui la faute si le montant des aides à la pierre est passé de 800 millions d’euros à 350 millions d’euros et si les organismes de logements sociaux se sont vu ponctionner 250 millions d’euros ? Au gouvernement et à la politique qu’il mène depuis 5 ans. Mais sur ces deux sujets, Patrick Devedjian s’est bien gardé d’intervenir ; approuvant même cette politique comme député. Et il feint maintenant de découvrir, comme Président du conseil général des Hauts-de-Seine, qu’il existe un véritable problème en matière de financement du logement social.
Non, décidément, en matière de logement social, la vente massive de logements sociaux aux locataires n’est pas la solution pour palier à la crise du logement.
D’autres solutions existent, telles celles proposées par le Front de Gauche qui visent à lutter contre la spéculation immobilière et à permettre à chaque Français de se loger dignement : suppression de la loi Boutin (Molle), interdictions des aides fiscales au logement spéculatif privé, engagement d’un plan d’urgence pluriannuel de construction de 200 000 logements publics sociaux par an pendant 5 ans, rétablissement d’une aide à la pierre à hauteur de 40% du coût des opérations, revalorisation de l’APL en supprimant le mois de carence de son attribution, suppression du surloyer ainsi que des plafonds de ressource, blocage des loyers dans le public et encadrement de leur évolution dans le privé, application de la loi « réquisition des logements vacants, création d’un service public national décentralisé du logement, de l’habitat et de la ville.
Autant de solutions pour aboutir à ce que le logement social soit reconnu comme « le logement universel accessible à tous ».
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