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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 14:28
Des hommes d'affaires iraniens lancent un appel à la France
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Je vous livre le message transmis à un industriel français de retour de Téhéran par ses partenaires iraniens. Ces derniers s'inquiètent de voir les sanctions adoptées par l'Occident contre l'Iran, en raison de ses ambitions nucléaires, renforcer les "durs " du régime plutôt que de favoriser un changement à la tête du pouvoir. 

  

  

C’est d’un dîner dont je viens vous parler. Un dîner avec quatre hommes d’affaires iraniens, pendant la saison chaude sur la terrasse d’un immeuble à 1 400 mètres d’altitude dans la fraîcheur du nord de Téhéran.

 

Le sujet des sanctions occidentales contre l’Iran était à l’ordre du jour. Mes interlocuteurs, que je fréquente de longue date, avaient un message à me faire passer. Le monde, selon eux, n’est pas noir et blanc, comme veulent le faire croire certains responsables américains et les vertueux en tous genres. La victoire n’est pas, non plus, dans la démocratie, comme nous voulons la « vendre » aux peuples du Moyen-Orient. Mais dans le libéralisme, comme nous l’a appris l’histoire des révolutions en Europe.

 

Mes amis iraniens ont participé aux manifestations, l’an dernier, de la « révolution verte », comme leurs parents avaient soutenu le renversement du Shah à la fin des années 70. Ils savent ce qu’est une révolution volée au peuple, et ils ne nous comprennent pas. Ils ne comprennent pas notre ignorance de leur économie et de la structure de leur société.

 

Pour eux, les sanctions économiques contre l’Iran sont, à la fois, une erreur économique et un crime contre les réformateurs de leurs pays.

 

Si nous revenions sur nos accords économiques avec l’Iran concernant le pétrole et le gaz qui sont les deux moteurs de l’économie locale quelles en seraient les conséquences ? Un effondrement du régime, privé de ses principales ressources en devises ? Sûrement pas.

 

Dans le monde d’aujourd’hui, l’Asie est devenue une puissance motrice, et l’Asie c’est la Chine. Des accords commerciaux ont été conclus discrètement entre « l’empire du milieu » et l’Iran. Bien loin des discours de Mme Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, CNOOC, la compagnie pétrolière chinoise, continue de signer des contrats avec les autorités iraniennes. Depuis le durcissement des relations économiques entre l’Occident et l’Iran, nous assistons à une augmentation de la corruption et de la concussion, sous le sceau du secret des relations sino iraniennes. Les principaux bénéficiaires en sont les cadres supérieurs des raffineries et autres complexes pétrochimiques iraniens. Ne nous y trompons pas, ajoutent mes amis iraniens, la Chine va continuer à entretenir des relations économiques avec Téhéran, indépendamment de ses discours de façade. Les Chinois seront les seuls, sans concurrent. Leur « business » se fera au profit des hiérarques du régime des mollahs et au détriment des cadres moyens, qui ont formé, avec les jeunes, le gros des troupes « vertes » qui ont manifesté en juin 2009, et qui sont exclus du partage des richesses. Nos sanctions occidentales ne tueront pas le régime iranien, elles le mettront à la disposition des hommes d’affaires chinois pour le plus grand profit des « durs » à Téhéran.

 

D’autre part, avec la mise au ralenti de l’économie iranienne, nous assistons déjà à des licenciements et à des réductions de postes dans l’industrie pétrochimique. Ceux qui paient pour nos décisions, ce sont les jeunes diplômés iraniens. Soit ils ne trouvent pas d’emploi. Soit ils sont licenciés, et ils doivent alors retourner vivre avec leurs familles, le plus souvent dans les campagnes. Ainsi, au nom de la démocratie telle que nous l’imaginons, nous sacrifions une partie de la jeunesse iranienne ; nous la renvoyons vivre dans un moyen âge culturel sous l’autorité des parents et des religieux. Cette jeunesse que nous devrions, au contraire, soutenir, nous la renvoyons dans les bras de ceux que nous sommes sensés combattre. Si nous n’avons plus d’échanges commerciaux, ces jeunes gens ne pourront plus venir chez nous en stage, en formation, en séminaire… Il ne leur restera que la télévision d’état, et un internet censuré, pour découvrir le monde.

 

Le travail et les échanges économiques sont le seul moyen pour faire évoluer un pays, favoriser l’émergence d’une classe moyenne, et in fine, créer les conditions d’un changement de régime en douceur, grâce à une révolution de velours qui permettra de sortir de la tyrannie. Cette tâche, nous seuls Occidentaux pouvons la conduire.

 

Il serait bon que nos dirigeants ouvrent les yeux sur la réalité du monde économique aujourd’hui et sur son influence sur la politique iranienne. Refuser à l’Iran sa place dans le concert du « business international », c’est condamner les libéraux, humilier la liberté et renforcer le pouvoir des « barbus ».

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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 18:20
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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 22:29

Liberté pour Salah Hamouri !

Les soussignés, membres du « Collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens » tiennent aujourd’hui 4 septembre à manifester solennellement leur indignation devant le fait que depuis 2.000 jours un jeune franco-palestinien de 25 ans, le jeune Salah Hamouri, est en prison dans les geôles israéliennes.

Il n’a commis aucun crime ni aucun délit mais malgré cela, il a été condamné à 7 ans de prison par un tribunal militaire israélien installé en pleine Cisjordanie. De naissance franco-palestinien, il n’est de jure « que » Français du fait de l’occupation israélienne de Jérusalem-Est où il réside comme sont privés de toute nationalité les Palestiniens vivant dans cette partie de la ville.

Tant que les autorités françaises se sont portées « au secours » de tous les Français victimes d’arbitraires à l’étranger, dans le cas présent elles restent particulièrement silencieuses et, le Président la république refusant même de recevoir, à la différence notable de tous les autres cas connus, Denise Hamouri, la mère de Salah, qui est
originaire de Bourg-en-Bresse.

Salah Hamouri est le seul Français de par le monde à être en prison uniquement pour des raisons politiques, lui qui ne cache pas son refus de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens occupés, inclus Jérusalem-Est.

Si rien n’est fait pour le libérer, entré en prison à l’âge de 20 ans, Salah Hamouri en sortira à l’âge de 27 ans. Ce n’est pas supportable pour lui et pour l’idée que doit défendre la France partout à travers le monde : défendre partout et sans aucune exclusive les droits de l’homme. Ces derniers sont universels ou ne sont pas.

Le « deux poids, deux mesures » dont est victime Salah Hamouri de la part des autorités française n’a que trop duré.

Nous, soussignés, demandons avec force que celles-ci se mobilisent enfin réellement pour obtenir des autorités israéliennes, comme elles le peuvent, la libération de notre jeune compatriote. C’est la politique qui a mis Salah en prison. C’est la politique, et rien d’autre, qui l’en sortira.

Plus que jamais, en ce 4 septembre, tandis que Salah Hamouri est en prison depuis 2.000 jours alors qu’il devrait être libre nous manifestons notre claire volonté auprès des responsables en charge de notre pays :

Liberté pour Salah Hamouri !
CNPJDPI

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 18:58

Lettre ouverte au président Obama

Monsieur le président,

Militant depuis de très longues années pour une paix juste et durable au Moyen-Orient, le MRAP n’aurait qu’à se féliciter de l’annonce de la reprise des négociations entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne,(le Hamas, en l’absence de gestes significatifs de la part d’Israël– poursuite du blocus de Gaza et de la colonisation de la
Cisjordanie- n’ayant pas répondu favorablement à votre initiative).

Depuis plus de vingt ans, et la réunion du CNP (Conseil national palestinien) d’Alger de 1988 au cours duquel l’OLP a reconnu de facto l’Etat d’Israël, aucun obstacle sérieux n’aurait dû compromettre la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 suivant les résolutions des Nations Unies.

Si les accords d’Oslo  de 1993 ont pu susciter chez beaucoup d’observateurs, un espoir démesuré, entretenu par une intense médiatisation, ils n’ont abouti en dernière analyse qu’à un  jeu de dupes dans lequel Israël n’a fait que tirer avantage, imposant la loi du
plus fort, toute concession  faite par les Palestiniens n’étant payée en retour que par une fin de non-recevoir opposée aux exigences légitimes qu’ils présentaient. Déception à la hauteur des espérances qui allait conduire  à l’issue d’un long processus à une deuxième Intifada- la provocation de Sharon sur l’esplanade des Mosquées n’ayant été que l’élément déclencheur-  L’intransigeance israélienne tout comme la politique du fait accompli allaient entraîner une détérioration de la situation et une perte de confiance grave dans une solution négociée d’autant que la « communauté internationale », malgré les condamnations d’Israël n’a jamais pris de  mesures sérieuses à l’encontre des
gouvernements de Tel Aviv.

Dans ce contexte de démission de la « communauté internationale » et de rapports de forces dissymétriques du point de vue économique, diplomatique et militaire, les Etats-Unis sont restés en toutes circonstances le fidèle allié et l’inconditionnel soutien d’Israël, même dans les cas les plus inacceptables.

Aucun des présidents des Etats-Unis, même parmi les mieux disposés à avancer, n’a eu ni le courage ni la volonté de rompre avec cette politique et de mettre Israël face à ses responsabilités. Ainsi jamais la « couverture » des Etats-Unis n’a fait défaut aux gouvernements israéliens. Alors même que la dépendance d’Israël est totale vis à vis
des Etats-Unis et qu’Israël ne peut vivre sans le soutien de votre pays, jamais cette situation n’a été mise à profit pour contraindre Israël à plus de retenue et à négocier sérieusement avec les Palestiniens.
Ce lourd héritage représente un passif certain mais la rupture avec le passé, plus particulièrement avec l’ère  de George W. Bush ne sera effective que si votre administration, sans renier ses liens avec Israël, met en œuvre une politique plus équilibrée prenant en compte les légitimes aspirations des Palestiniens à avoir un Etat.

Certains de vos prédécesseurs, s’ils ont  bien analysé la situation ont néanmoins toujours reculé devant les choix à opérer et n’ont fait en définitive que rendre la situation toujours plus inextricable et accroître le désespoir des Palestiniens.

Aujourd’hui personne ne croit plus à la volonté israélienne d’arriver à un accord juste et définitif. La succession de désillusions cruelles suscitées après tant d’effets d’annonce ont rendu méfiants les simples citoyens que nous sommes, épris de justice et de paix et qui n’ont d’autre recours  que d’exprimer leur solidarité avec les Palestiniens au travers de missions de solidarité ou dans le cadre de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).

De négociations de la dernière chance en négociations de la dernière chance, la situation est toujours aussi bloquée. Nous espérons que votre initiative contredira notre pessimisme et que vous saurez avec fermeté contraindre Israël à faire les pas nécessaires pour trouver un accord clair et définitif. L’attentat qui a coûté la vie à quatre colons juifs occupant la Cisjordanie ne peut  servir de prétexte à un immobilisme
encore plus désastreux sauf à donner raison une nouvelle fois aux jusqu’auboutistes des deux camps. C’est dans la difficulté que se révèlent les chefs d’Etat.

Yes you can !

Paris, le 1er septembre 2010.

--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr
Aider le MRAP : http://secure.mrap.fr

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 10:38

 

C O M M U N I Q U E

 

La presse écrite et audiovisuelle chilienne et internationale annonce l'heureuse nouvelle : les 33 mineurs enfouis depuis deux semaines à 700 m de profondeur dans une mine du Nord du Chili sont en vie ![1]  Nous nous en réjouissons. En revanche, les médias chiliens passent sous silence absolu la  grève de la faim, menée depuis le 12 juillet par 32 prisonniers politiques mapuches (principal peuple originaire) pour protester contre de graves  violations des droits de l'homme commises à leur encontre. Silence complice des médias que l'Ordre des Journalistes chiliens a condamné récemment.

 

Les grévistes exigent l'abrogation de la loi antiterroriste héritée de Pinochet, la fin des doubles procès par de tribunaux civils et militaires, la suppression de l'utilisation de témoins masqués ne donnant aucune garantie d'impartialité, la démilitarisation du territoire mapuche, et enfin, de mettre terme aux détentions préventives qui les maintiennent en prison pendant des mois, voire parfois des années.

 

Actuellement 96 Mapuches sont en prison, accusés d'actions «terroristes», alors qu'ils ne font que lutter pour la récupération de leurs territoires ancestraux, le respect de leur culture et la conservation de leur écosystème afin d'éviter le saccage des forêts, la pollution des lacs et des  rivières, etc.

 

Le nouveau gouvernement issu de la droite pinochétiste, aggrave la politique néolibérale héritée de la dictature, héritage que les gouvernements de la Concertation n'ont jamais fondamentalement modifié.

 

Nous dénonçons cette réalité et appelons l'opinion publique internationale à se mobiliser activement face à la dramatique situation de ces prisonniers politiques mapuche.

 

Association d'Ex Prisonniers Politiques Chiliens (France)

Paris, samedi 28 août 2010



[1] L’effondrement de la mine San José, scénario du drame, était prévisible. Des accidents graves survenus avaient motivé en 2004 un recours interposé par le syndicat, qui fut rejeté par la cour d’appel. 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 21:18

Le sommet Chavez-Santos en Colombie: l’éruption d’une paix négociée grâce à UNASUR

 

Par Francisco Dominguez, secrétaire de Venezuela Solidarity Campaign 



Les relations déjà mauvaises entre le Venezuela et la Colombie ont empiré à la suite des accusations de Luis Hoyso, représentant du gouvernement Uribe à l’OEA (Organisation des Etats Américains), selon lesquelles le gouvernement vénézuelien abriterait des guérilleros colombiens (1500) et autoriserait sur son territoire des camps d’entraînement à la guérilla (85). Les preuves – déjà réfutées– de ce tissu de mensonges une fois encore venaient des « ordinateurs magiques » saisis par les forces militaires colombiennes lors de leur attaque militaire illégale du 1er mars, 2009.

 

Chavez a réagi par la rupture des relations avec la Colombie, entraînant une nouvelle dégradation  entre les deux nations, mais il a néanmoins envoyé son ministre des Affaires Etrangères pour assister à l’investiture de Santos. La réponse d’Uribe fut d’annoncer, la veille de cette investiture, que son gouvernement déposait une plainte formelle contre le Venezuela auprès du Comité Américain des Droits de l’Homme, et une autre contre le président Chavez lui-même auprès de la Cour Pénale Internationale. Par ailleurs, Uribe s’est déclaré prêt à témoigner devant la CPI contre Hugo Chavez.

 

Cependant, après d’intenses activités diplomatiques à l’initiative de UNASUR, Nicolas Maduro, ministre vénézuélien des Affaires Etrangères, Nestor Kirchner, président de UNASUR et Lula, président du Brésil (ce dernier ayant rencontré publiquement à la fois Hugo Chavez et Juan Manuel Santos au cours de diverses réunions séparées), ont réussi, en quelques jours, à transformer ce qui apparaissait comme une escalade inexorable vers une catastrophe, en un des retournements politiques in extremis des plus extraordinaires de l’histoire latino américaine récente.

 

Pendant son investiture, Juan Manuel Santos a stupéfié le monde en annonçant que son gouvernement aurait comme priorité de chercher à réparer et normaliser les relations de la Colombie avec le Venezuela et l’Equateur.

Et dans un contraste saisissant avec la position dominante sous Uribe, Santos a déclaré : «  Le mot ‘guerre’ n’est pas dans mon dictionnaire quand je pense aux relations de la Colombie avec ses voisins » (à l’opposé du bellicisme d’Uribe). Par ailleurs, Santos avait antérieurement exprimé sa volonté, sous certaines conditions, de discuter même avec les guérilleros colombiens. Une nouvelle surprise allait suivre : Santos ordonna que les « ordinateurs magiques”  de Paul Reyes soient remis au gouvernement équatorien.

 

Les medias britanniques comme le Guardian, The Economist, la BBC, et bien sûr l’omniprésent Human Right Watch avaient, à l’époque, accueilli avec enthousiasme les « preuves » publiées par les autorités colombiennes. Quant aux media privés nord américain, leur attitude était encore pire. Comme on l’a appris, bien que ce ne soit pas l’objet d’une large diffusion par les medias, Ronald Coy, le chef de la police technique colombienne, avait révélé au cours d’une enquête officielle d’une part, que les données des ordinateurs avaient été manipulées avant d’être soumis à l’inspection judiciaire, et d’autre part qu’aucun e-mail n’y avait été découvert (ce qui n’avait pas empêché Rory Carroll, correspondant du Guardian en Amérique latine, d’avoir « lu » plusieurs e-mails sur les ordinateurs magiques, comme il l’avait écrit à l’époque). 


Bientôt nous saurons combien, parmi les “preuves” de Monsieur Hoyos, résisteront à l’analyse des “ordinateurs magiques” par l’Equateur. Le gouvernement vénézuelien a systématiquement réfuté ces accusations et jusqu’à ce jour, à part les apparitions régulières de “faux positifs” uribistes dans les medias, aucune preuve sérieuse d’aucune sorte n’a été fournie afin de corroborer les allégations selon lesquelles le Venezuela abriterait des guérilleros et des camps de guérilla sur son territoire, ou qu’il leur fournirait ressources et armes.


Le Venezuela et la Colombie partagent 2213km de frontières très poreuses. Le conflit interne à la Colombie a la malencontreuse dynamique de déborder au-delà de ses frontières dans les pays voisins sous des formes diverses : guérilleros, paramilitaires, trafiquants de drogue, réfugiés et immigrés fuyant le conflit (environ 5 millions de colombiens résident de façon permanente au Venezuela). On estime que dans l’ensemble, la force militaire colombienne comporte 300 000 soldats – proportionnellement la force la plus importante de la région, 7 fois supérieure aux forces armées vénézueliennes - et  qu’elle bénéficie de 7 milliards d’aide militaire par les USA (leur 2ème bénéficiaire au niveau mondial). Elle est cependant incapable de contrôler ce qui se passe sur son propre territoire où sévissent 8 000 guérilléros armés, plusieurs milliers de paramilitaires actifs illégaux et beaucoup de trafic de drogue.  La plus grande partie de la cocaïne du monde (50%) est produite en Colombie. Le Venezuela se trouve donc géographiquement pris en sandwich entre le plus grand producteur et le plus grand consommateur de cocaïne d’un point de vue mondial, à savoir respectivement la Colombie et les USA.


Après l’investiture de Santos, les évènements se sont précipités. Grâce à la médiation de Nestor Kirchner, les ministres des Affaires Etrangères de Colombie et du Venezuela se sont rencontrés dimanche dernier à Bogota et ont annoncé que les présidents Santos et Chavez se rencontreraient dans une réunion extraordinaire au sommet, mardi 10 août en Colombie. Chavez a saisi immédiatement l’occasion offerte par son homologue colombien et a fait un appel aux guérilleros pour qu’ils trouvent une solution politique : «  les guérillas colombiennes n’ont pas d’avenir par les armes… en outre, elles sont devenues un prétexte pour que l’empire (US) intervienne en Colombie ce qui menace le Venezuela» a-t-il dit dimanche. Il leur a aussi demandé de montrer leur engagement à un accord de paix par « de façon convaincante, par exemple, en libérant tous ceux qu’ils ont kidnappés ». 

 

Il est clair que Santos voulait raccommoder les relations avec le Venezuela et l’Equateur et qu’il était prêt à accepter pour cela l’aide de UNASUR afin de faciliter sa rencontre avec Chavez. Si Santos est si déterminé à améliorer les relations entre la Colombie et le Venezuela et l’Equateur, c’est d’une part qu’il souhaite en finir avec l’isolement régional de la Colombie, et d’autre part que l’arrêt quasi complet du commerce avec le Venezuela pose un vrai problème à l’économie colombienne (leurs échanges commerciaux ont décliné de 73,7%). Il est aussi clair qu’Uribe savait cela et son attaque enragée de dernière minute contre le Venezuela visait sans doute plus Santos que Chavez. Uribe a désespérément essayé de torpiller le rapprochement colombo-vénézuelien avant de partir.


Ces efforts désespérés d’Uribe reflètent les actions de puissantes forces à Washington qui travaillent intensément pour que le Venezuela soit qualifié d’“Etat soutenant le terrorisme”, “Etat narcotrafiquant” ( en particulier au sein de Southcom et du Congrès). Ces forces souhaiteraient une solution « militaire » du soit disant « problème vénézuelien ». SOUTHCOM est très actif dans l’installation de bases militaires nord américaines partout dans la région, et a remis en place la 4ème flotte (mise hors service en 1950). Les USA ont déployé 20 000 soldats en Haïti après le tremblement de terre et posté d’importantes forces militaires au Costa Rica (7 000 soldats, 200 hélicoptères et 46 bateaux de guerre pour la fin décembre). Ainsi, qualifier le Venezuela de « soutien du terrorisme » n’est pas juste de la rhétorique droitière, cela peut avoir des conséquences militaires graves. Les dirigeants de la région sont très alarmés par ces évolutions  et ont fait part de leurs inquiétudes.


Une des dimensions généralement omise des rapports entre la Colombie et le Venezuela est l’attitude de la droite vénézuelienne. Pendant les deux mandats présidentiels d’Uribe, à chaque querelle, elle prenait position de façon enthousiaste en faveur d’Uribe. Elle a fait de même cette fois encore, mais a été prise au dépourvu par l’annonce de Santos. Quand il s’agit de s’opposer au Président Chavez, la droite vénézuelienne perd le sens des proportions. Ainsi, par exemple, Cesar Perez Vivas, gouverneur de l’Etat de Táchira, et membre de COPEI, a été jusqu’à demander à Chavez de ne pas faire de la présence de bases militaires nord américaines dans ce pays une pré condition pour la normalisation de ses relations avec la Colombie. Alberto Nolla, un animateur de télévision, a suggéré qu’au cours de la crise déclenchée par les actions d’Uribe, les medias de droite au Venezuela étaient plus bruyants dans leur soutien à Uribe que les medias colombiens eux-mêmes. Un examen sommaire des principaux journaux de droite tels que El Universal et El National et des chaînes de télévision comme Globovision le confirment de façon concluante.

 

Ce qui est sans précédent c’est que l’administration nord américaine fut de facto réduite au rôle de spectatrice. Les USA ont soutenu les accusations contre Chavez à l’OEA (leur ambassadeur à l’OEA a déclaré « … notre préoccupation sur les liens entre le Venezuela et les FARC qui nous a empêché de reconnaître le Venezuela comme coopèrant entièrement avec les USA et d’autres dans ces efforts anti-terroristes ») mais ils ont été clairement mis sur la touche par la stratégie de la corde de raide de UNASUR qui a mené au rapprochement entre la Colombie et le Venezuela. C’est Santos, Chavez et UNASUR (en particulier le Brésil) qui ont pris les choses en main (le gouvernement du Brésil a fait clairement comprendre qu’il voulait que la question soit réglée au sein de UNASUR, sans l’influence des USA. Il a proclamé que l’Amérique du Sud était une « région pacifique » et affirmé que les problèmes entre les pays devaient, en premier lieu, être traités bilatéralement). Cette réalité montre d’abord une confiance en soi croissante et une indépendance de la région vis-à-vis des centres économiques traditionnels, et d’autre part une prise de distance de plus en plus ferme envers les USA. Les plaques tectoniques ont bougé de façon spectaculaire et la plupart des dirigeants latino-américains ont l’impression d’avoir évité une guerre quasi certaine menée conjointement par Uribe et les USA.

 

Reste à savoir jusqu’où ce sommet mènera les deux pays. Ils ont décidé de rétablir complètement leurs relations dans tous les domaines et les deux présidents ont mis en place cinq commissions dans le cadre d’une déclaration de principes commune. Elles comprennent une commission sur la dette ; une autre sur la collaboration économique entre les deux pays ; une pour le développement d’un plan d’investissement sur leur frontière commune ; une autre pour une entreprise commune de travaux d’infrastructure ; et enfin une commission de sécurité. Les deux chefs d’Etat se sont engagés à collaborer dans la lutte contre le trafic de drogue, et les activités armées illégales paramilitaires. La Colombie a envoyé le président du parlement colombien, Armando Benedetti pour aider au processus de rétablissement complet des relations entre les deux pays. L’OEA a félicité Santos et Chavez pour leur diplomatie. Les peuples des deux nations se sont réjouis. Cependant toutes les questions en litige entre les deux nations n’ont pas toutes été traitées, ainsi les bases militaires nord américaines en Colombie, le besoin urgent d’un processus de paix en Colombie, et les accusations levées par Uribe contre le Venezuela devant la Cour Américaine des Droits de l’Homme et contre la personne de Chavez à la CPI.

 

Les chiens de la guerre sont, au moins temporairement, tenus en laisse. La paix a soudain fait éruption. Le rétablissement complet des relations entre le Venezuela et la Colombie est bien entendu très positif. Cependant, la pléiade de forces qui s’opposent à un programme de paix aussi étendu est aussi assez impressionnante. Pour commencer à sa tête se trouvent les USA, et elle inclut de puissants groupes économiques dans la plupart des pays de la région, tels que les séparatistes de l’Est de la Bolivie qui ont failli renverser le gouvernement de Morales en 2009 ; la droite vénézuelienne qui a réussi à évincer Chavez en 2002 (mais le peuple l’a remis au pouvoir) ; l’oligarchie colombienne elle-même ; la bourgeoisie pinochettiste chilienne extrêmement riche et puissante ; la droite en Argentine ; les très riches entrepreneurs de Guayaquil etc.. Tous ceux-là d’une manière ou d’une autre sont pour la militarisation nord américaine de la région comme solution de dernier recours face aux mouvements sociaux radicaux et aux gouvernements progressifs du continent. En attendant la militarisation étatsunienne de la région se poursuit à un rythme accéléré.

 

Il est dans l’intérêt de l’Amérique latine, très bien représentée à cette occasion historique par UNASUR, d’aider l’oligarchie colombienne à desserrer l’étreinte nord américaine très inconfortable dans laquelle l’a mise Uribe. D’un autre côté il y a les intérêts nord américains hégémoniques dans la région et leur dépendance croissante à cause du pétrole envers des gouvernements farouchement nationalistes qui affirment collectivement leur indépendance. Les stratèges politiques et militaires de Washington sont sans doute stupéfaits de ce rapprochement extraordinaire entre Santos et Chavez.

 

 Les efforts insensés d’Uribe pour provoquer une guerre avec le Venezuela soulignent la situation impossible dans laquelle se trouvent les USA: confrontés à la révolte de leurs voisins du Sud, incapables de l’emporter politiquement, et dans l’impossibilité d’offrir le développement, le progrès, l’investissement, voire le mode de vie américain (the American Way of Life) qui
est en train de s’effondrer aux USA mêmes, ils ont décidé d’avoir recours à la guerre pour maintenir leur arrière cour dans la soumission. L’Amérique latine a choisi la démocratie, le progrès social, la souveraineté nationale et la paix. Dans cet épisode, même l’oligarchie colombienne la plus fidèle aux USA a pris le parti du Sud et non du Nord. Nous verrons qui gagnera cette bataille historique en cours.

 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 20:30
Cuba et le nombre de "prisonniers politiques"

Salim Lamrani

    La question du nombre de « prisonniers politiques » à Cuba est sujette à polémique. Pour le gouvernement cubain, il n'y a pas de prisonniers politiques à Cuba, mais des personnes condamnées pour des délits inscrits au code pénal, notamment le fait d'être financé par une puissance étrangère. Amnesty International (AI), quant à elle, recense dans son rapport 2010 « 55 prisonniers d'opinion1 », parmi lesquels 20 ont été libérés en juillet 2010 et 6 autres le 15 août 2010, suite à la médiation de l'Eglise catholique et de l'Espagne, et deux autres auparavant2. Donc, selon AI, il reste actuellement 27 « prisonniers politiques » à Cuba. Enfin, l'opposition cubaine et Elizardo Sánchez de la Commission des droits de l'homme et de la réconciliation nationale (CDHRN) en particulier évoquent le nombre de 147 prisonniers politiques, moins les 6 récemment libérés, soit 1413. Les médias occidentaux privilégient cette dernière liste.

Il convient d'abord de faire la lumière sur un aspect de cette question avant d'évoquer le sujet du nombre exact de « prisonniers politiques » dans l'île : l'existence ou non d'un financement de l'opposition cubaine par les Etats-Unis.

Cette politique, clandestine entre 1959 et 1991, est désormais publique et attestée par maintes sources. En effet, Washington reconnaît cette réalité dans plusieurs documents et déclarations officiels. La loi Torricelli de 1992, et plus particulièrement la section 1705, stipule que « les Etats-Unis fourniront une assistance, à des organisations non gouvernementales appropriées, pour soutenir des individus et des organisations qui promeuvent un changement démocratique non violent à Cuba4 ». La loi Helms-Burton de 1996 prévoit, à la section 109, que « le Président [des Etats-Unis] est autorisé à fournir une assistance et offrir tout type de soutien à des individus et des organisations non gouvernementales indépendantes pour soutenir des efforts en vue de construire la démocratie à Cuba5 ». Le premier rapport de la Commission d'assistance à une Cuba libre, adopté le 6 mai 2004, envisage la mise en place d'un « solide programme de soutien favorisant la société civile cubaine ». Parmi les mesures préconisées, un financement à hauteur de 36 millions de dollars est destiné au « soutien de l'opposition démocratique et au renforcement de la société civile émergeante6 ». Le second rapport de la même Commission, rendu public le 10 juillet 2006, prévoit un budget de 31 millions de dollars pour financer l'opposition interne7. Le rapport prévoit également « d'entraîner et d'équiper des journalistes indépendants de la presse écrite, radiophonique et télévisuelle à Cuba8 ».

       La représentation diplomatique étasunienne à La Havane, la Section d'intérêts nord-américains (SINA) confirme cela dans un communiqué : « Depuis longtemps, la politique des Etats-Unis consiste à fournir une assistance humanitaire au peuple cubain, particulièrement aux familles des prisonniers politiques. Nous permettons également aux organisations privées de le faire9 ».

   Laura Pollán, du groupe dissident « les Dames en Blanc », admet avoir reçu de l'argent des Etats-Unis10 : « Nous acceptons l'aide, le soutien, que ce soit de l'extrême droite ou de la gauche, sans conditions11 ». L'opposant Vladimiro Roca confesse que la dissidence cubaine est stipendiée par Washington tout en rétorquant que l'aide financière reçue est « totalement et complètement légale ». Pour le dissident René Gómez, le soutien financier de la part des Etats-Unis n'est « pas une chose qu'il faudrait cacher ou dont il faudrait avoir honte12 ». De la même manière, Elizardo Sánchez confirme l'existence d'un financement de la part des Etats-Unis : « La question n'est pas de savoir qui envoie de l'aide mais ce que l'on en fait13 ».

La presse occidentale admet cette réalité. L'Agence France-Presse informe que « les dissidents ont pour leur part revendiqué et assumé ces aides financières14 ». L'agence espagnole EFE fait allusion aux « opposants payés par les Etats-Unis15 ». L'agence de presse britannique Reuters, « le gouvernement étasunien fournit ouvertement un soutien financier fédéral pour les activités des dissidents, ce que Cuba considère comme un acte illégal16 ». L'agence de presse étasunienne The Associated Press reconnaît que la politique de fabriquer et financer une opposition interne n'était pas nouvelle : « Depuis des années, le gouvernement des Etats-Unis a dépensé des millions de dollars pour soutenir l'opposition cubaine17 ». Elle précise : « Une partie du financement provient directement du gouvernement des Etats-Unis, dont les lois préconisent le renversement du gouvernement cubain. L'agence internationale pour le développement des Etats-Unis (USAID), qui supervise le soutien financier du gouvernement pour une 'transition démocratique' à Cuba, a alloué plus de 33 millions de dollars pour la société civile cubaine pour la présente année fiscale18 ».

      Wayne S. Smith est un ancien diplomate étasunien qui a été chef de la SINA à La Havane de 1979 à 1982. Selon lui, il est « illégal et imprudent d'envoyer de l'argent aux dissidents cubains19 ». Il a ajouté que « personne ne devrait donner de l'argent aux dissidents et encore moins dans le but de renverser le gouvernement cubain » car « lorsque les Etats-Unis déclarent que leur objectif est de renverser le gouvernement cubain, et qu'ensuite ils affirment qu'un des moyens pour y parvenir est de fournir des fonds aux dissidents cubains, ces derniers sont placés de facto dans la position d'agents payés par une puissance étrangère pour renverser leur propre gouvernement20 ».

Evoquons à présent la position d'Amnesty International. L'organisation fait état de 27 prisonniers politiques à Cuba au 15 août 2010. Or, elle reconnaît en même temps que ces personnes ont été condamnées « pour avoir reçu des fonds ou du matériel du gouvernement américain pour des activités perçues par les autorités comme subversives ou faisant du tort à Cuba21 ». Ainsi, l'organisation entre en contradiction car le droit international considère comme illégal le financement d'une opposition interne dans une autre nation souveraine. Tous les pays du monde disposent d'un arsenal juridique codifiant comme délits de telles conduites. Ainsi, les législations étasunienne et européennes, entre autres, sanctionnent lourdement le fait d'être stipendié par une puissance étrangère.

La liste élaborée par Elizardo Sánchez est plus longue et inclut tout type d'individus. Parmi les 141 noms, 10 autres avaient déjà été remis en liberté pour des raisons de santé, ce qui fait un total de 131 personnes. Au sujet de ces dix personnes, Sánchez a expliqué qu'il les maintenait dans sa liste car elles pouvaient être de nouveau incarcérées dans le futur. Quatre autres personnes ont accompli leur peine et sont sorties de prison. Il reste donc 127 individus. 27 autres personnes doivent être libérées d'ici le mois d'octobre, selon l'accord passé entre La Havane, l'Espagne et l'Eglise catholique.

Sur les 100 individus restant, près de la moitié ont été condamnés pour des crimes violents. Certains ont réalisé des incursions armées à Cuba et au moins deux d'entre eux, Humberto Eladio Real Suárez et Ernesto Cruz León, sont responsables de la mort de plusieurs civils, respectivement en 1994 et en 199722.

Ricardo Alarcón, président du Parlement cubain, n'a pas manqué de souligner ces contradictions : « Curieusement, ceux qui nous critiquent parle d'une liste [et pas de noms]. Pourquoi ne disent-ils pas qu'ils sont en train de demander la liberté de la personne qui a assassiné Fabio di Celmo23 ? ».

       Associated Press (AP) a également souligné le caractère douteux de la liste de Sánchez et note que « plusieurs d'entre eux ne devraient normalement pas être considérés comme des prisonniers politiques ». « Une étude plus attentive permet de voir la présence de terroristes, de preneurs d'otages et d'agents étrangers ». AP note que parmi les 100 personnes restantes, « près de la moitié ont été condamnées pour terrorisme, prise d'otages et autres crimes violents, et quatre d'entre eux sont d'anciens militaires ou agents des services de renseignement condamnés pour espionnage ou pour avoir révélé des secrets d'Etat24 ».

        De son côté, Amnesty International affirme qu'elle ne peut pas considérer les membres de la liste de Sánchez comme des « prisonniers de conscience » car elle inclut « des gens jugés pour terrorisme, espionnage ainsi que ceux qui ont tenté et même réussi à faire exploser des hôtels », indique l'organisation. « Nous ne demanderons certainement pas leur libération et ne les décrirons pas comme prisonniers de conscience25 ».

        Miguel Moratinos, ministre des Affaires étrangères espagnol, qui a joué un rôle clé dans l'accord portant sur la libération de 52 prisonniers, a également mis en doute la liste de Sánchez et souligné son caractère aléatoire. : « Ne dites pas qu'il faut libérer 300 prisonniers car il n'y en a pas 300. La liste de la Commission des droits de l'homme de Cuba disait, une semaine avant mon arrivée, qu'il y en avait 202. A mon arrivée à Cuba, elle a affirmé la veille qu'il y en avait 16726 ».

     A l'issue de la libération des autres 27 personnes incluses dans l'accord de juin 2010, il ne restera qu'un seul « prisonnier politique » à Cuba, Rolando Jimenez Pozada, selon Amnesty International. Associated Press note pour sa part que ce dernier a en réalité été « emprisonné pour désobéissance et pour avoir révélé des secrets d'Etat27 ».

  Curieusement, la liste dressée par Sánchez, qui est la moins fiable et qui est dénoncée de toutes parts en raison de l'inclusion d'individus condamnés de graves actes de terrorisme, est privilégiée par la presse occidentale.

        Le gouvernement cubain a effectué un geste notable en procédant à la libération des prisonniers considérés comme « politiques » par les Etats-Unis et certaines organisations telles qu'Amnesty International. Le principal obstacle à la normalisation des relations entre Washington et La Havane - du point de vue de l'administration Obama - est désormais levé. Il revient donc à la Maison-Blanche d'effectuer un geste de réciprocité et de mettre un terme aux sanctions économiques anachroniques et inefficaces contre le peuple cubain.


Notes

1 Amnesty International, « Rapport 2010. La situation des droits humains dans le monde », mai 2010. http://thereport.amnesty.org/sites/default/files/AIR2010_AZ_FR.pdf  (site consulté le 7 juin 2010), pp. 87-88.

2 EFE, « Damas piden a España acoger a más presos políticos », 25 juillet 2010 ; Carlos Batista, « Disidencia deplora 'destierro' de ex presos », El Nuevo Herald, 15 août 2010.

3 EFE, « Damas piden a España acoger a más presos políticos », 25 juillet 2010

4 Cuban Democracy Act, Titre XVII, Section 1705, 1992.

5 Helms-Burton Act, Titre I, Section 109, 1996.

6 Colin L. Powell, Commission for Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State, mai 2004).
www.state.gov/documents/organization/32334.pdf (site consulté le 7 mai 2004), pp. 16, 22.

7 Condolezza Rice & Carlos Gutierrez, Commission for Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State, juillet 2006).
www.cafc.gov/documents/organization/68166.pdf (site consulté le 12 juillet 2006), p. 20.

8 Condolezza Rice & Carlos Gutierrez, Commission for Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State, juillet 2006).
www.cafc.gov/documents/organization/68166.pdf (site consulté le 12 juillet 2006), p. 22.

9 The Associated Press/El Nuevo Herald, « Cuba : EEUU debe tomar 'medidas' contra diplomáticos », 19 mai 2008.

10 The Associated Press, « Cuban Dissident Confirms She Received Cash From Private US Anti-Castro Group », 20 mai 2008.

11 El Nuevo Herald, « Disidente cubana teme que pueda ser encarcelada », 21 mai 2008.

12 Patrick Bèle, « Cuba accuse Washington de payer les dissidents », Le Figaro, 21 mai 2008.

13 Agence France-Presse, « Prensa estatal cubana hace inusual entrevista callejera a disidentes », 22 mai 2008.

14 Agence France-Presse, « Financement de la dissidence : Cuba 'somme' Washington de s'expliquer », 22 mai 2008.

15 EFE, « Un diputado cubano propone nuevos castigos a opositores pagados por EE UU », 28 mai 2008.

16 Jeff Franks, « Top U.S. Diplomat Ferried Cash to Dissident : Cuba », Reuters, 19 mai 2008.

17 Ben Feller, « Bush Touts Cuban Life After Castro », Associated Press, 24 octobre 2007

18 Will Weissert, « Activistas cubanos dependen del financiamiento extranjero », The Associated Press, 15 août 2008.

19 Radio Habana Cuba, « Former Chief of US Interests Section in Havana Wayne Smith Says Sending Money to Mercenaries in Cuba is Illegal », 21 mai 2008.

20 Wayne S. Smith, « New Cuba Commission Report : Formula for Continued Failure », Center for International Policy, 10 juillet 2006.

21 Amnesty International, « Cuba. Cinq années de trop, le nouveau gouvernement doit libérer les dissidents emprisonnés », 18 mars 2008.
http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/cuba-five-years-too-many-new-government-must-release-jailed-dissidents-2 (site consulté le 23 avril 2008).

22 Juan O. Tamayo, « ¿Cuántos presos políticos hay en la isla? », El Nuevo Herald, 22 juillet 2010

23 José Luis Fraga, « Alarcón : presos liberados pueden quedarse en Cuba y podrían ser más de 52 », Agence France-Presse, 20 juillet 2010.

24 Paul Haven, « Number of Political Prisoners in Cuba Still Murky », The Associated Press, 23 juillet 2010.

25 Ibid.

26 EFE, « España pide a UE renovar relación con Cuba », 27 juillet 2010.

27 Paul Haven, « Number of Political Prisoners in Cuba Still Murky », op. cit.
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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 20:23
mercredi 25 août 2010

Intrigues de palais au Paraguay

Le 25 décembre 2007, en annonçant sa candidature à la magistrature suprême, l’ancien évêque des pauvres, Fernando Lugo, déclarait : « A mon sens, la société paraguayenne est divisée entre ceux qui volent et ceux qui sont victimes du vol, entre ceux qui agressent et ceux qui sont agressés. » Fort de l’appui des organisations populaires, syndicales et paysannes, il accéda, le 20 avril 2008, à la présidence du Paraguay, avec 42 % des suffrages exprimés. « Cette même semaine, a-t-il raconté depuis (Pagina 12, Buenos Aires, 20 août 2010), j’ai reçu la visite de l’ambassadeur des Etats-Unis. Il m’a laissé une enveloppe pour que je l’ouvre, après le repas. C’était la liste des personnes qui devaient entrer dans mon gouvernement. Trois noms par ministère ! »

 

Pour accéder à la tête de l’Etat, M. Lugo avait bénéficié de l’appui d’une plate-forme politique, l’Alliance patriotique pour le changement (APC), à laquelle se rallia, par pur opportunisme, le Parti libéral radical authentique (PLRA ; droite), incapable jusque-là de battre en brèche la domination du Parti Colorado, au pouvoir depuis soixante ans.

Sans parti, et bien que ne disposant pas d’appui au Parlement, M. Lugo mène une modeste mais réelle politique sociale, tout en entretenant des relations cordiales avec les présidents Luiz Inãcio Lula da Silva (Brésil), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Equateur) et Hugo Chávez (Venezuela) – pour ne citer qu’eux. Plus grave encore (si l’on peut s’exprimer ainsi), en août 2009, il a lancé un appel à approfondir la démocratie et à la rendre plus « participative » – allant jusqu’à envisager des consultations de la population.

 

Un autre chef d’Etat avait suivi la même démarche, avec les conséquences que l’on sait : M. Manuel Zelaya, au Honduras. Le coup d’Etat « institutionnel » qui l’a renversé, le 28 juin 2009, semble avoir donné des idées à la droite paraguayenne, qui, appuyée par les médias nationaux (la plupart desquels avaient pourtant soutenu sa candidature), a déclenché une féroce offensive afin de destituer « démocratiquement » M. Lugo à travers un jugement politique (juicio político), sous les prétextes les plus divers, parmi lesquels une accusation de corruption (pour avoir fait attribuer des terres aux paysans !).

 

A la tête du PLRA et allié tant au Parti Colorado qu’à une scission de celui-ci, l’Union nationale des citoyens éthiques (Unace), dirigée par l’ex-général putschiste Lino Oviedo, le vice-président Federico Franco mène cette bataille. C’est lui qui occuperait la fonction de M. Lugo si ce dernier était écarté du pouvoir. A chaque fois que l’occasion se présente, il se déclare « prêt à gouverner ».

L’annonce, début août, de la maladie du chef de l’Etat – un cancer du système lymphatique l’obligera à subir des séances régulières de chimiothérapie, pendant une durée de trois à six mois – ouvre de nouvelles perspectives à la droite et à l’extrême droite qui dominent le Congrès : bien que, d’après les médecins, la maladie de M. Lugo soit curable sans affecter son activité, l’idée d’une destitution « pour raison de santé » fait déjà son chemin.

 

En attendant, l’opposition a franchi une première étape en s’attaquant au ministre de la défense, l’ex-général Luis Bareiro Spaini. Ce dernier a provoqué son courroux en demandant des explications à l’ambassadrice des Etats-Unis, Mme Liliana Ayalde, à travers un courrier au style et au ton « vigoureux » : au cours d’un déjeuner organisé par la diplomate américaine, auquel participaient le vice-président Franco, le vice-ministre de la défense Cecilio Pérez Bordón, quelques membres de la classe politique – parmi lesquels le sénateur Hugo Estigarribia (Parti colorado) – et un groupe de généraux américains, furent dénigrées de façon sarcastique et insultante la fonction et la politique du président Lugo.

 

Ce « manquement aux usages diplomatiques » – celui du ministre, pas celui de l’ambassadrice ! – a amené la Chambre des députés – que va suivre le Sénat – à entamer un juicio político contre M. Bareiro Spaini. Ajoutant à la gravité de l’outrage fait à la représentante des Etats-Unis, on rend également responsable le ministre de la disparition de… trois fusils, dans une installation de l’état-major de l’armée.

Le 19 août, dans un communiqué de presse tout à fait inhabituel émanant d’une telle institution, le ministère de la défense nationale dénonce : « Dans ce montage psycho-politique de certains secteurs de l’opposition, la prétention à un jugement politique du ministre Bareiro Spaini ne fait qu’anticiper (…) l’objectif stratégique final : le jugement politique du président de la République Fernando Lugo » et n’hésite pas à mettre en cause « des intérêts étrangers et contraires à ceux du Paraguay ». A Washington, quelques oreilles doivent siffler.

 

Néanmoins, placé au cœur de la tourmente, M. Bareiro Spaini a, le 23 août, présenté sa démission au chef de l’Etat, qui a été contraint de l’accepter. L’opposition a fait un grand pas en avant : ce loyal collaborateur désormais écarté, elle pourra plus facilement compter sur l’appui de l’armée au cas où, le Congrès l’ayant destitué, le président Lugo refuserait d’obtempérer.

Toutefois, on observera que, contrairement à Tegucigalpa, Asunción ne se trouve pas dans l’immédiate « arrière-cour » des Etats-Unis. Partenaires du Paraguay au sein du Marché commun du sud (Mercosur), l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay accueilleraient sans doute très mal un coup d’Etat au cœur de leur organisation régionale, quand bien même il serait revêtu des oripeaux d’une pseudo légalité. Quant à l’Union des nations sud-américaines (Unasur), au sein de laquelle, outre les capitales des pays précités, Caracas, Quito et La Paz pèsent d’un grand poids, on rappellera qu’en 2008, elle a été un acteur majeur pour empêcher la déstabilisation de la Bolivie.

Ces réserves faites, on ne peut toutefois oublier ce que Washington a obtenu pour le Honduras : la reconnaissance, par ses amis latino-américains et une « communauté internationale » sans trop d’états d’âme, d’élections organisées par un gouvernement de facto issu d’un coup d’Etat.

Maurice Lemoine
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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 20:53
Portrait: Kaaw Mouhamadou Touré Porte-parole des FLAM, plus de vingt ans de lutte et d´exil


Par Jan Andersson et Anders Carringhton

Le Baromètre (quotidien suédois)


Derrière le sourire permanent de ce combattant de la liberté se dessinent les souffrances de l´exil, de la torture, de la prison et de la solitude. La vie de Mouhamadou ou Kaaw Touré pour les intimes est toute une histoire. Histoire d´amour pour la liberté mais surtout l´amour pour son pays et son peuple, Kaaw a passé la moitié de sa vie en exil entre le Sénégal et la Suède.

Conscience politique précoce

C´est en decembre 1987 que KaawTouré, pourchassé par les autorités mauritaniennes, quitte Djeol, son village natal situé dans le Sud de la Mauritanie en Afrique de l´Ouest pour rejoindre Dakar la capitale du Sénégal voisin. Exil provoqué par la repression de son mouvement, certes, mais surtout par l´ardent désir de continuer une lutte engagée dès l´âge de 15 ans. Conscience politique précoce donc, qui dès les années du collége et lycée est venue troubler une trop courte période réservée à la naïveté de l´adolescence:"Le milieu dans lequel j´étais et grandi m´a très tôt influencé, dit-il. Ensuite, il y a la situation politique du pays.Tu ne peux pas rester insensible à ce que tu subis au quotidien si tu as un minimum de dignité. Les provocations, la discrimination envers les Noirs à l´école, dans l´administration, dans l´armée, dans la rue, partout".

Militant du Mouvement des Elèves et Etudiants Noirs, il participe à l´organisation de manifestations culturelles, à la mise en place de conférences en présence d´intellectuels descendant de la capitale et à la publication d´un journal scolaire. C´est en mars 1983, date de la création des FLAM, que le discours politique de Kaaw et de ses camarades prend une autre envergure. Fusion de plusieurs mouvements politiques, dont celui des étudiants et des éléves, anti-raciste et anti-esclavagiste par essence, les Forces de libération africaines de Mauritanie FLAM se veulent d'être une organisation non ethnique et non raciale dont l´objectif est d´éradiquer toute forme d´oppression et de discrimination en Mauritanie. Le manifeste du négro-mauritanien opprimé publié en 1986 sonnera le point de départ de cette nouvelle donne:"Nous avions fait une analyse en montrant chiffres à l´appui les caracteristiques et les manifestations de la discrimination dans tous les secteurs de l'Etat" . Coup d´envoi d´une prise de conscience politique mais aussi début de la clandestinité. Du 4 septembre 1986 jusqu´au début de janvier 1987, une centaine de militants , d´intellectuels et d´étudiants sont arrêtés. Kaaw en faisait partie. Il avait à peine 19 ans.
Il se souvient comme si c´était hier de son arrestation. Il revoit encore la dizaine de gendarmes venus encercler leur maison, la frayeur dans le regard de sa mère et la dernière priére du matin juste avant de se faire passer les menottes comme un criminel dit kaaw.


La prison et tortures

Il se souvient également de la torture, "du supplice du jaguar" et de cette matraque qui s´abattait sur les plantes de ses pieds quand, immobilisé par des barres de fer, recroquevillé sur lui même et retourné la tête en bas, le sang lui giclait des yeux. Pendant une semaine: "ils voulaient que l´on avoue avoir porté atteinte à la sûreté de l´Etat et être membres d´une organisation terroriste. Nous étions enfermés dans le noir. A plusieurs dizaines dans une petite cellule. Sans aucun sanitaire, sans aucune fénétre. On manquait d´air. A la limite on était content de se faire interroger dans la salle de torture parce que l´on pouvait voir la lumiére du jour et respirer un peu". Suivront un mois de détention et un simulacre de procés sans avocats. "parfois nos geôliers versaient du sable dans nos repas ou de l´eau pour dire que nous n´etions que des sales nègres et esclaves".

Les plus influents prirent quatre, cinq ans voire plus avant d´être transférés plus tard dans l´enfer de Oualata. Cet ancien fort colonial devenu prison-sanctuaire, trônant au milieu du désért où le climat, les travaux forcés et les constantes brimades des gardiens viennent à bout des convictions les plus coriaces. Quelques noms Djigo Tafsir ancien ministre, Ten Youssouf Guéye, ancien ambassadeur de Mauritanie à L´ONU y ont laissé la vie. Bénéficiant de son jeune âge, cette épreuve a été épargné à Kaaw le plus jeune prisonnier politique mauritanien à l´époque. Pour lui , ce sera la prison civile de Kaëdi dans le sud pour 6 mois fermes. Mais il lui en fallait beaucoup plus pour renoncer, car dès sa sortie il remet ca en dirigeant des nouvelles manifestations contre l´exécution de 3 officiers noirs en décembre 1987. De nouveau recherché, il s´enfuit à temps cette fois, et se rend au Sénégal, son oncle maternel qui était son correspondant à Kaëdi sera arrêté et pris en otage pendant un mois avant qu´ il ne soit liberé plus tard: " je me suis rendu compte que la lutte pouvait être aussi plus efficace à l´extérieur du pays même si je ne voulais pas quitter mon pays, laisser ma famille mais il le fallait parce qu´en prison on ne pouvait pas déranger le régime".

Exil au Sénégal
Il rejoint ses camarades qui avaient échappé à la représsion de 1986 et continue avec eux la lutte et à mobiliser autour de l´apartheïd mauritanien. Présentes en Afrique, aux Etats-Unis, en France et même en Scandinavie, les FLAM en un peu de temps ont réussi à cristalliser l´opinion internationale sur les questions des droits de l´homme en Mauritanie. Human rights watch, Amnesty international, la FIDH et autres organisations humanitaires suivent la cause à la loupe et la Mauritanie était sur le banc des accusés dans tous les rapports des organisations des droits humains. Et Kaaw et ses camarades arrivent depuis Dakar, à plaider efficacement la cause à l´étranger. A Dakar, certains partis politiques leur ont fait part leur soutien et les invitent à leurs différentes manifestations et congrés. Mais diplomatie oblige, les manifestations, les colloques et les interventions de Kaaw dans les médias nationaux et internationaux sont ponctués de discrets mais fermes rappels à l´ordre des autorités sénégalaises c´est ainsi en juillet 1999 après avoir echappé de justesse à une extradition et au kidnapping, grâce à l´intervention des autorités des Nations unies Kaaw obtient l´asile politique en Suède. Les Etats-Unis et la Suède lui offrent l´asile mais pour des raisons stratégiques et politiques Kaaw Choisit la destination de notre pays : " Aux Etats-unis nous avions déjà làbas des militants et qui mobilisaient bien l´opinion américaine à travers un réseau d´amis il nous fallait aussi des représentants dans les pays du Nord pour faire connaitre notre cause dans cette partie de l´Europe" explique le porte-parole des Forces de Libération Africaines de Mauritanie.


Deuxième exil

Tout n´était pas facile au début pour lui, la langue, la culture et le climat, tout était différent mais c´est dans l´épreuve que retrouve le grand militant ses forces et sa détérmination ainsi donc il commence ses contacts politiques et avec le soutien de la Fondation Olof Palm qui organise des rencontres avec les partis politiques, les associations des droits humains, des membres de la société civile, la presse nationale, Kaaw intégre le milieu politique suédois. Très chaleureux et au contact facile le message passe vite et Kaaw noue des contacts avec la classe politique et la société civile. Des tournées, des exposés et des conférences sur la Mauritanie sont organisées dans les lycées, colléges et universités pour attirer l´opinion sur le racisme et l´esclavage en Mauritanie. C´est dans cette campagne qu´il rencontre la réalisatrice Helen Aastrup qui voulait faire un film documentaire sur lui, qu´il arrivera à convaincre de voyager en Mauritanie pour faire un film sur l´esclavage dans ce pays. Avec des amis flamistes exilés au Danmark ils préparent ce voyage en donnant toute la litterature sur l´esclavage en Mauritanie et les contacts de SOS-Esclaves une organisation mauritanienne qui lutte pour la libération et l´émancipation des esclaves. Ce travail donnera le film "NÉ ESCLAVE", qui verra jour avec l´appui d´ Amnesty international. Ce film sera projeté dans plusieurs pays et fera objet des débats houleux aux USA et en Europe entre les partisans et les adversaires du régime déchu. Parallélement il crée un site internet FLAMNET pour son organisation, des informations et des débats sur la Mauritanie y sont livrés et le forum devient le répére et le lieu d´échange de tous les exilés politiques mauritaniens."Le site me prend tout mon temps, je me reveille à 6 heures du matin et me couche à 1heure ou 2 heures parfois pour me permettre de modérer les messages, heureusement qu´avec mon ordinateur portable ou avec mon téléphone mobil je peux me connecter à tout temps et à tout lieu sur le site". Ce qui fait l´exception du forum flamnet c´est qu´il compte parmi ses abonnés des chercheurs, des journalistes, des diplomates, des hommes politiques, des jeunes mauritaniens avertis et d´autres militants panafricanistes et des droits humains dans le monde. Le site compte des milliers de visiteurs par jour sans compter les 800 abonnés du forum qui recoivent les messages du forum directement dans leurs boites électroniques au quotidien.

En aout 2005 l´ancien dicateur Colonel Ould Taya est renversé par ses anciens lieutenants mais Kaaw et ses amis flamistes ne sont pas convaincus de la volonté réelle du changement de l´ancien directeur de la sûreté de la Mauritanie. Les FLAM décident de se mettre en marge du processus de la transition pour voir plus clair sur les vraies intentions du nouveau régime. Acculé´par l´opinion internationale la junte au pouvoir organise des eléctions après 2 ans de "gestion calamiteuse et de détournements des deniers publics" dira Kaaw Touré. Le Seul actif de la junte qu´on peut juger positif c´est l´organisation des élections et l´arrivée du président civil Sidi Ould Cheikh Abdallah au pouvoir mais tout le reste est nul, le chef du CMJD était arrogrant et méprisait les victimes du régime raciste, ils partent en laissant les caisses de l´état complétement vides...Nous sommes le seul mouvement politique du pays qui n´a jamais collaboré de près ou de loin avec le système, tout ce qui nous intéresse c´est la justice. Ni les strapontins ni la reconnaissance ne sont nos préoccupations" dira t-il avec un ton très sérieux. Il voit l´avenir des FLAM avec optimisme au pays même s´il faut s´attendre à tous les coups parce que les "FLAM dérangent aussi bien le système que certains partis de l´opposition" c´est pourquoi il faut préparer le retour sans précipitation et "mettre tous les moyens et atouts de notre côté, la bataille sera rude il ne faut pas se faire d´illusions". Kaaw a beaucoup de projets en tête pour son mouvement, " en plus du site internet il nous faut un journal régulier, une radio et pourquoi pas une TV? il faut conscientiser notre peuple et contrer la campagne de nos adversaires, la bataille de communication est très importante dans cette lutte."

Le mal du pays

A quand le retour de Kaaw et des FLAM au pays? "le mouvement vient d´organiser des débats dans nos différentes structures de base et au sein du Bureau national nous allons envoyer ces conclusions au Conseil national qui va faire la synthèse de nos réflexions et c´est après seulement que je saurai la date exacte de notre retour ou de notre nouvelle orientation, je suis un militant discipliné et je n´attends que les décisions de nos instances pour me prononcer". Mais le pays lui manque beaucoup et il regrette déjà de ne pouvoir revoir certains parents, amis et proches qui ont quitté ce monde et qu´il ne pourra plus revoir "mais la première chose que je ferais une fois rentré au pays c´est d´aller me recueillir sur leurs tombes". Le retour au pays c´est aussi les retrouvailles avec la famille et des amis d´enfance qu´il n´a pas vu depuis des décennies et surtout il évoque avec nostalgie son village natal qu´il parle avec amour et passion. Le retour au pays natal est le souhait de chaque exilé dira t-il mais la Suède est devenue sa seconde patrie où il compte beaucoup d´amis et des camarades, un pays qui l´a accueilli et adopté lorsqu´il fut rejeté par son propre pays , la séparation sera difficile parce que le coeur est déjà partagé. "ne pas pouvoir voir son pays , est ce qu´il y a de pire pour un homme mais tant qu´il y a vie il y a toujours espoir", déclaret-il et Kaaw nous dit avec fierté qu´il ne regrette rien de son parcours et s´il faut tenir encore des années ou donner sa vie pour cette cause il le fera avec plaisir. Son souhait le plus ardent est de voir un jour les fils de son pays reconciliés, arabes et négro-africains vivre en harmonie et en paix dans la justice et l´égalité. Tout est possible il suffit seulement de la volonté politique parce que les deux communautés ont beaucoup en commun et surtout cette diversité culturelle qui devait faire sa fierté. En attendant que ce rêve se réalise Kaaw nous dit avec un coup de poignée levé, la lutte doit continuer.

Au bureau.
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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 19:55

July 30, 2010
 
 
National Committee To Free The Cuban Five

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Gerardo Hernández needs your help!

Within the last few days, an urgent situation has developed in the incarceration of Gerardo Hernández, who has been unjustly put in "the hole" and denied proper access to his lawyers, on top of more than two months of being denied proper medical treatment. Gerardo has also been unjustly denied visits from his wife, Adriana Pérez, since the day he was arrested nearly 12 years ago.
>
> Leonard Weinglass, one of the attorneys on Gerardo's legal appeals team, told the Committee that he and attorney Peter Schey called the prison to arrange a visit with Gerardo for Saturday, July 31. The prison informed them they would only be allowed a visit with a glass partition between them. Even though Gerardo has an active habeas corpus appeal and it is necessary to consult properly with his attorneys, Weinglass and Schey are being denied the right to carry pencil or pen and paper with them, and are not allowed to bring their legal documents.
>
> Weinglass said "Yesterday the temperature in Victorville was 104 degrees. Gerardo and another inmate were placed in a 8x3 foot cell without air conditoning, and yet there was an empty air-conditioned cell nearby." According to Weinglass the purported reason for Gerardo's isolation is that a letter from an unknown individual was mailed to him, which the prison claims contained an unidentified powder. Gerardo never received the letter, and yet as a result of this incident, the whole prison was put in lockdown. This mistreatment of Gerardo is completely unwarranted.
>
> All supporters of the Cuban Five are asked to urgently contact the Director of the Federal Bureau of Prisons, as well as the Warden of Victorville Prison, to demand that these unjust situations be corrected immediately. We have set up a website where you can easily send emails to them - click here or on the link below to lend your voice to this urgent campaign. You may also wish to contact President Obama with the same message (contact information is at the link).



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Or call: 415-312-6042

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