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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 12:09

Loi migratoire en Arizona: le Mexique craint des expulsions massives

   Par Leticia PINEDA
   
   NOGALES (Mexique), 28 juil 2010 (AFP)

- La suspension fédérale de nombreux éléments de la loi très controversée sur l'immigration qui doit entrer en vigueur jeudi dans l'Etat américain d'Arizona (ouest) n'a pas calmé l'inquiétude côté mexicain de la frontière, où on craint des expulsions en
masse.
   Quelque 460.000 clandestins vivent en Arizona, où la loi promulguée en avril par la gouverneure Jan Brewer les expose à n'importe quel moment à l'arrestation, et donc à l'expulsion.
   "Nous sommes préparés à recevoir 350 personnes, et nous avons pris contact avec des sociétés de transport en commun pour conduire rapidement et à bas prix les éventuels expulsés vers leurs localités d'origine", a déclaré mercredi à l'AFP Francisco Luvreiro, à Nogales. Il dirige le site d'hébergement pour migrants Juan Bosco dans cette ville frontalière mexicaine de plus de 200.000 habitants dans l'Etat de Sonora, face à la localité homonyme en Arizona.
   C'est là que les clandestins arrivés du sud prennent un peu de repos avant de tenter de traverser la frontière par le désert.
   Nogales est en effet un des grands points de passage des immigrants mexicains et latino-américains, sur les 3.000 km de frontière avec les Etats-Unis. Les "entrants" y croisent ceux que l'administration américaine expulse.
   A Nogales, au poste de douane de Puerta Mexicana, une file d'un kilomètre attendait mercredi d'entrer aux Etats-Unis. Surtout des Mexicains en règle, qui vont faire leurs achats de l'autre côté.
   "Cette loi n'est pas bien, on ne va plus pouvoir rendre visite à nos familles ou faire nos courses tranquillement", se plaint Jazmin  Figueroa, une commerçante de 32 ans. Elle a quatre enfants, dont deux nés aux  Etats-Unis, et y va "au moins deux fois par semaine pour les achats".
   Le gouverneur du Sonora, Guillermo Padres, s'est rendu sur place mardi.  On y prépare des hébergements dans les écoles "pour ceux qui arriveraient ici, on n'a aucune idée de leur nombre éventuel, mais il est possible qu'il s'agisse de beaucoup de Mexicains. Nous serons prêts", a-t-il déclaré à l'AFP.
   Le nombre d'expulsés a fortement diminué le mois dernier, passant de quelque 300 à 50 par jour, a-t-il noté. De quoi penser "qu'ils pourraient en garder pour organiser un rapatriement en masse" le jour venu de l'entrée en vigueur de la loi, a-t-il expliqué.
   De même, le flux migratoire à destination des Etats-Unis s'est réduit. "Hier, on a vu seulement arriver dix Salvadoriens, et Juan Bosco ne compte actuellement qu'une quarantaine de pensionnaires", a-t-il ajouté.
   Mercredi, la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa, a applaudi à la suspension prononcée aux Etats-Unis par une juge fédérale. "Un premier pas dans la direction correcte", a-t-elle déclaré, soulignant  espérer que la loi soit rapidement déclarée inconstitutionnelle.
   Il n'empêche, "l'effet Brewer" a traumatisé des millions de familles au Mexique, a déclaré à l'AFP Maria Garcia, du service d'aide au migrants à la municipalité de Mexico, gouvernée par la gauche: douze millions de  Mexicains vivent aux Etats-Unis, la moitié clandestinement.
   En Arizona, "ils nous regardent comme des criminels", fulmine Francisco Luvreiro à Nogales.
   Et la "loi Brewer" suscite des sympathies dans les Etats américains du sud, Texas, Alabama, Floride, Caroline du sud, Virginie, et plus au nord en Pennsylvanie, Nebraska, Dakota du sud et Michigan, s'inquiète à Mexico la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH).
   Elle a renforcé elle aussi ses effectifs à ses stands tout au long de la frontière, en particulier "là où on suppose que les expulsions seraient effectuées", a-t-elle annoncé.
   lp/gv/mr


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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 16:03

I N T E R N A T I O N A L E S

La Havane. 9 Juillet 2010

 

Les mafiosi achètent des votes pour empêcher les voyages à Cuba

 

 

Gabriel Molina

La Chambre de Commerce des Etats-Unis a surpris les congressistes en annonçant qu’elle s’apprêtait à «surveiller les votes» sur le projet bipartite visant à rétablir le droit des citoyens de ce pays à voyager à Cuba, ainsi que la possibilité de vendre des aliments à l’île selon les règles normales du commerce international.

Le ton utilisé dans les lettres écrites pour soutenir l’assouplissement des mesures contre Cuba n’avait jamais donné lieu à des menaces, comme c’est le cas aujourd’hui. Bruce Josten,  responsable du lobby de la Chambre, a déclaré qu’une surveillance s’exercerait sur le décompte des votes si la proposition - approuvée le 30 juin au sein du Comité de l’Agriculture par  25 voix contre 20 - devait arriver en séance plénière.

L’avertissement, plutôt inusité, s’est produit à la suite d’une plainte déposée par la Commission fédérale des élections dénonçant l’achat de votes par le Comité d’action politique, U.S. Cuba Democracy (PAC), qui dirige le lobby cubano-américain ultraconservateur de Miami, et qui «a investi plus de 73.000 dollars au cours des quatre premiers mois de 2010 pour empêcher le vote du projet.

Le PAC  a «fait don» de près de 11 millions de dollars à quelque 400 candidats et législateurs entre 2004 et 2008. Si l’on en croit les informations contenues dans le document du groupe indépendant Public Campaign, 53 législateurs démocrates ont reçu plus de 16 000 dollars chacun et au moins 18 d’entre eux ont ensuite changé de position.

 Les républicains Iliana Ros-Lehtinen, Lincoln et Mario Diaz-Balart  et le sénateur démocrate Robert Menendez sont les plus gros bénéficiaires des dons

 Un sondage réalisé en 2008 par World Public Opinion a indiqué que 70% des Etasuniens sont favorables à ce que les citoyens de ce pays aient le droit de voyager à Cuba. Parmi les Cubano-Américains, 55% se sont prononcés contre le dénommé embargo.

Un exemple éloquent est celui du représentant fédéral Mike McIntyre, démocrate de la Caroline du Nord, qui a révélé s’être entretenu avec les républicains de Miami Lincoln et Mario Diaz-Balart sur l’expérience vécue par leur famille dans la Cuba de Fidel Castro: il a changé son vote à la suite de cet entretien «à cause des horreurs que (les Diaz-Balart) avaient subies».

Or, on ne sait que trop que la famille en question s’occupait essentiellement de soutenir la tyrannie de Batista: le fondateur de la dynastie, le grand-père de Lincoln et Mario, Rafael J. Diaz-Balart, conseiller juridique de l’United Fruit Company à Banes -par ailleurs berceau de Fulgencio Batista-, a été ministre du gouvernement entre 1952 et 1958; son fils, Rafael, le père des deux congressistes, était quant à lui vice-ministre. 

Debbie Wasserman Schultz, démocrate de Weston, a reçu 75 700 dollars du Comité; Kendrick Meek, démocrate de Miami, figure en huitième position sur la liste. Le républicain du Montana Denny Rehberg a cessé d’être un fervent adversaire du blocus pour voter en faveur des interdictions, après avoir reçu 10 500 dollars du PAC.

Le législateur Tom De Lay, leader de la majorité, a empêché en 2004 le rétablissement du droit des Etasuniens à voyager à Cuba, alors que le projet avait été voté à une large majorité par les deux Chambres, suite à une initiative des deux partis. De Lay avait fait disparaître le projet avec la complicité des Diaz-Balart.

L’interdiction de voyager à Cuba a été établie il y a près d’un demi siècle, en janvier 1961, par le président Dwight Eisenhower. A la fin de son mandat, le président William Clinton, avait assoupli les conditions requises pour voyager à Cuba afin de gagner une certaine influence dans l’île. Mais le président George W. Bush a rétabli l’interdit: une façon de remercier les ultras cubano-américains pour les fraudes perpétrées en Floride, qui lui permirent de dépouiller le candidat Al Gore de la victoire aux élections présidentielles.

Le projet HR 4645 est soutenu par 62 congressistes, notamment le démocrate Colin Peterson, président du Comité de l’agriculture de la Chambre,  et le républicain Jerry Moran, du Kansas, ainsi que par plus de 140 organisations commerciales, sociales, économiques, politiques et religieuses, notamment, la Chambre de Commerce, le Conseil national du Commerce extérieur (NFTC en anglais), qui regroupe plus de 300 importantes entreprises des Etats-Unis;  l’USA Engage et l’Association des agents de voyages (ASTA),  qui ont également envoyé des lettres aux législateurs pour soutenir le projet. De même que le Conseil des églises (protestants) et la Conférence des évêques (catholiques) des Etats-Unis; le National Grain and Feed Association (NGFA) et l’American Farm Bureau Federation; et le Fund for Reconciliation and Development et la National Corn Growers Association.

L’ancien chef du Commandement Sud, le général James Hill; l’ex-directeur du Bureau national du contrôle des drogues, le général Barry MacCaffrey; l’ex-chef de l’Etat Major, Colin Powell, et neuf autres membres des Forces armées de ce pays, ont reconnu que «la politique actuelle d’isolement de Cuba a échoué». José Miguel Vivanco, directeur exécutif de la division pour les Amériques de Human Right Watch, s’est exprimé dans le même sens au cours d’une audience devant le Congrès. Tous les acteurs sont d’accord sur le fait que cette initiative ne suppose pas la fin de l’embargo (blocus), et que les Etats-Unis ont un intérêt tout particulier dans l’affaire.

Bruce Josten, vice-président exécutif de la Chambre de Commerce, a mentionné une étude réalisée en mars dernier par l’Université A&M du Texas, qui révèle que si certaines restrictions sur les exportations vers Cuba étaient levées, on pourrait en attendre un boom des ventes évalué à 365 millions de dollars, la création de 6 000 nouveaux emplois et un impact économique évalué à quelque 1 100 millions de dollars pour son pays.  Mais le Congrès continue de subir la pression des pots-de-vin distribués par la mafia de Miami avec l’argent du gouvernement.

 

Steven Yoder, président de la Junte de la politique commerciale de la NGFA et de l’U.S. Grains Council, affirme que l’embargo porte préjudice aux éleveurs et aux agriculteurs. En 2008-2009, Cuba a été le dixième acheteur de maïs des Etats-Unis. Pour conserver ce marché, Yoder admet qu’il faut lever l’obligation de payer d’avance et d’utiliser les banques de pays tiers, deux des aspects inclus dans le projet H.R. 4645, et supprimer les quotas qui accompagnent de coutume ces autorisations. Il demande également que les conditions de paiement soient identiques à celles qui sont appliquées aux exportations des Etats-Unis à destination d’autres pays. De cette manière, Cuba n’aurait pas à payer d’avance et en cash avant que le bateau ne quitte un port des Etats-Unis avec la marchandise destinée à l’île.

 

Le projet pourrait être débattu à la Chambre après le 8 août et, selon les rumeurs, il faudrait qu’il obtienne 13 votes de plus que ceux dont il bénéficie actuellement. Au Sénat, le démocrate Byron Dorgan et le républicain Mike Enzi ont manifesté leur confiance de réussir à faire voter une loi identique à celle de la Chambre. Mais le Cubano-Américain Robert Menendez, président du groupe démocrate au Sénat, a menacé de recourir à la méthode flibustier, à savoir parler sans arrêt, pour que la séance soit suspendue. La lutte promet d’être difficile.

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 18:02


   PARIS, 26 juil 2010 (AFP)

- En Asie de l'Est, en particulier au Japon, en Corée du Sud et à Taïwan, de plus en plus d'hommes doivent épouser une femme d'origine étrangère, faute de femmes "disponibles" dans leur pays, ce qui créée un flux migratoire féminin de "grande ampleur",

selon une étude parue lundi.
    "Depuis le début des années 1990, de plus en plus d'hommes d'Asie de l'Est se tournent vers l'étranger pour trouver une épouse", écrit Danièle Bélanger, sociologue à l'Université de Western Ontario (Canada), dans une étude publiée par l'Institut national d'études démographiques (Ined) français.
   A Taïwan, les mariages dans lesquels l'épouse est née à l'étranger représentent 15% des mariages dans l'île en 2009 et 8% en Corée du Sud.
    Le phénomène des mariages avec des étrangères a commencé dès les années 1980 au Japon mais il y est resté de moindre envergure (seulement 5% à 6% des nouvelles unions au milieu des années 2000).
    Dans ces trois pays, elles représentent "le groupe le plus important de nouveaux immigrés", si l'on excepte les migrants de travail temporaire.
    Si les hommes ont besoin de chercher des femmes étrangères, c'est qu'ils ont bien du mal à en trouver chez eux.
    "Le niveau d'instruction augmente chez les femmes ainsi que leur participation au marché du travail". Désormais, "une partie croissante d'entre elles n'accepte pas la vie d'épouse dans sa forme actuelle: désirant garder leur emploi, elles préfèrent rester célibataires", relève la sociologue.
    Quant aux hommes, "ils ont la responsabilité de poursuivre la lignée paternelle en donnant naissance à un fils et, dans bien des cas, de  subvenir aux besoins de leurs parents âgés": ils ne peuvent pas rester célibataires.
    Les épouses viennent en général de Chine populaire et du Viêtnam. Si elles épousaient d'abord des hommes issus de catégories défavorisées et  rurales, ce type ce mariage s'est ensuite étendu aux classes moyennes urbaines.
    Des agences matrimoniales se sont même spécialisées dans ce "business": la facture se situe 5.000 et 10.000 euros pour la famille de l'homme.
    Si certains craignent que ces femmes soient victimes de "trafic", l'auteur observe que "la grande majorité des femmes migrantes se marient de leur propre chef et non sous la pression parentale, et leur objectif est à la fois de se marier et de migrer".
   jc/fm/im/dfg


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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 17:53

Chávez teme una agresión y cancela un viaje a Cuba

Chávez versus Uribe. Entre nuevas acusaciones, este último dijo que termina su gobierno con “tristeza” por no haber podido acabar con las guerrillas. Al parecer, Caracas llevaría una posición de paz a la cumbre de la Unasur.

 

Desde Medellín

La posibilidad de una guerra entre Colombia y Venezuela sigue marcando la agenda en ambos países, desde que el jueves Hugo Chávez ordenó a sus diplomáticos salir de Bogotá y rompió relaciones con este país. Estados Unidos, según denuncia el presidente venezolano, es el tercer actor en esta confrontación con un supuesto plan para atacarlo desde Colombia que cada vez está más cerca de ser real, según Chávez. Ayer los gobernantes enfrentados continuaron una sarta de declaraciones que, entre agresión y acusación, trajeron el anuncio de una oferta de paz de Caracas para Bogotá y la confesión melancólica de Alvaro Uribe por dejar el poder sin lograr acabar con la guerrilla.

En entrevista al diario El Tiempo de Bogotá, Uribe, próximo a abandonar el Palacio, señaló que termina su gobierno con “tristeza” porque “estos terroristas no han sido capturados”, refiriéndose a las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC) y el Ejército de Liberación Nacional (ELN), principales facciones armadas de izquierda en este país. “Yo sí me voy con la tristeza de que estos terroristas sigan con la capacidad de hacer daño y desde el extranjero”, dijo tres días después de que envió a su embajador en la OEA a presentar fotos y videos como pruebas de que Venezuela, según Colombia, protege cabecillas guerrilleros y alberga más de 80 campamentos y 1500 rebeldes.

En el Palacio de Miraflores se insiste en la versión de que las denuncias son parte de un plan estadounidense para atacarlo. Por esa sospecha ayer Chávez Frías suspendió un viaje a Cuba. “Una agresión armada contra territorio venezolano desde Colombia en este momento tiene una probabilidad como nunca la tuvo en cien años (...). Todo indica que el gobierno de Estados Unidos es el gran culpable, el planificador, el instigador”, dijo en un acto público del Partido Socialista Unido de Venezuela (PSUV). Según Chávez, el ataque comenzaría en el estado de Zulia, pues es gobernado por un opositor a su gobierno. Su temor está basado, según explicó, en “un conjunto de informaciones, de intenciones recogidas por distintas vías, abiertas, encubiertas, nacionales, internacionales”. Animado por el público chavista, el jefe de gobierno anunció que suspenderá los envíos de petróleo a Estados Unidos “aunque tengamos que comer piedras” en caso de hacerse real el ataque anunciado.

Defendiéndose de las acusaciones de Uribe, Chávez dijo en el mismo discurso que “jamás permitiría” la presencia de guerrilleros extranjeros en su país. Su canciller, Nicolás Maduro, afirmó horas más tarde que el próximo jueves, durante la cumbre de cancilleres de la Unasur en Quito, “nosotros vamos a llevar la posición de paz que propone Venezuela para Colombia”. El ministro no detalló si la proposición trata sobre la presunta presencia de guerrilla en su país, pero sí se sumó a las fuertes declaraciones contra el gobierno de Uribe, de quien dijo que “termina muy mal, aislado totalmente en América latina, despreciado por los pueblos del continente, investigado por grandes asesinatos y masacres, pero además derrotado por la guerra; la guerra ha derrotado a Uribe”.

Caracas se defendió una vez más de Colombia acusando a Norteamérica. “No puede haber relaciones entre vecinos si uno de los vecinos te está agrediendo, te está amenazando, presta su territorio para que un malandro como Estados Unidos ponga sus bases militares”, agregó Maduro, esperanzado en que el clima binacional mejore desde el próximo 7 de agosto, cuando en Colombia asume el poder Juan Manuel Santos, ex ministro de Defensa de Uribe. Para Venezuela, según aseguró ayer su presidente, es indispensable que el nuevo gobierno tenga “voluntad política real” de mejorar las relaciones. “Señales claras e inequívocas” de ello demandó Chávez “para reemprender el camino del diálogo, sin trampas, y sin obviar que Uribe deja tierra arrasada detrás de sí y todos los puentes rotos”.

“Confío en que la Colombia bolivariana, la Colombia que piensa y ama, la Colombia profunda que encarna su pueblo, la Colombia de sus grandes intelectuales y sus verdaderos líderes políticos, haga sentir la fuerza de su voz contra quienes quieren convertirla en la plataforma de una intervención militar estadounidense en Venezuela”, afirmó el jefe de Estado venezolano. “Si hay respeto, habrá coexistencia, convivencia y cooperación”, explicó el canciller Maduro desde San Antonio del Táchira, disponiendo, aparentemente, una posibilidad de mejorar el ambiente durante la cita de Unasur, donde ya no está invitado Estados Unidos.

Colombia, Ecuador y Venezuela son los integrantes de la Unasur además de Argentina, Brasil, Bolivia, Chile, Guayana, Paraguay, Perú, Surinam y Uruguay. Este organismo internacional no está en competencia con la OEA, aclaró ayer su secretario general, el chileno José Miguel Insulza, ampliamente criticado por convocar la sesión extraordinaria de la semana pasada que provocó la ruptura de relaciones. Fue allí donde Colombia puso en el escenario internacional la denuncia que repite desde hace años: tolerancia de Venezuela con las FARC y el ELN. Insulza afirmó que no intervendrá en este conflicto “salvo que Colombia presente sus solicitudes por escrito y que Venezuela asienta”.

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 21:44
J.L Mélenchon : "L’Amérique du Sud est une source d’inspiration, de lutte et d’optimisme"
3 juillet 2010
By admin

Bon, on a fait simple pour cette fois: on a carrément piqué l’article là : http://www.legrandsoir.info/L-Amerique-du-Sud-est-une-source-d-inspiration-de-lutte-et-d-optimisme,10940.html, sur Le Grand Soir...

… Parce que Mélenchon, ce serait plutôt un gars vers qui iraient nos sympathies ( même si elles ne sont pas exclusives…), en tout cas,il fait partie de ceux qui ont de la sympathie pour ce qui se passe au Vénézuela, comme un nombre certains d’amis à nous….. Et pour une fois que quelqu’un peut s’exprimer longuement sur les raisons qui sous-tendent  son opinion, eh bien on préfère carrément vous laisser lire l’article en entier… La mise en gras est de nous…

Entretien avec Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche (PG)

« L’Amérique du Sud est une source d’inspiration, de lutte et d’optimisme »

Jean-Luc Mélenchon a non seulement été un leader étudiant, un dirigeant syndical, un journaliste et un professeur de français, il a aussi fait partie de la direction nationale du Parti socialiste (PS) dont il a démissionné pour créer le Parti de gauche (PG) en novembre 2009. L’ex-sénateur Mélenchon est aujourd’hui député européen. C’est l’un des rares hommes politiques européens au fait des processus politiques et sociaux en cours aujourd’hui en Amérique du Sud. Il répond ici aux questions de Hernando Calvo Ospina

Hernando Calvo Ospina : Que pensez-vous de l’analyse des dirigeants de gauche en France sur les processus politiques et sociaux que vivent des pays comme le Venezuela, la Bolivie ou l’Equateur ?

Jean-Luc Mélenchon : La majeure partie des dirigeants de gauche a vu dans mes réflexions sur l’Amérique latine une sorte d’exotisme. En particulier les dirigeants du PS, avec qui il fut impossible de mener une discussion sérieuse sur ce thème, car ils se satisfont de la pauvreté intellectuelle, culturelle, politique et socialiste d’une bonne partie de la gauche européenne qui encourage leur paresse.

Les dirigeants du PS français et de la social-démocratie européenne, en effet, sont en général des personnages que je considère comme des poulets élevés en batterie.Ils sortent des grandes écoles, sans aucun passé militant dans les luttes populaires, et encore moins dans l’internationalisme politique. Ils montent les marches du pouvoir politique en croyant que leur discours de gestionnaires, c’est du socialisme. Et ils font croire que ça se résume à ça.

Ces dirigeants n’ont jamais compris ce qui se passe en Amérique latine parce qu’ils ne se sentent pas concernés. Dans le meilleur des cas, ils se contentent de reproduire le discours de la propagande étasunienne, repris par la majorité des médias.

La social-démocratie européenne ne voit pas l’intérêt de tirer des leçons du modèle politique suivi actuellement par l’Amérique du Sud. Elle ne veut même pas savoir que les Latino-Américains sont fatigués des recettes du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de ses hommes politiques traditionnels. Pourtant elle devrait en prendre de la graine, car ici notre peuple suit ce même chemin, et elle pourrait finir plus isolée qu’elle ne l’est déjà.

 

Le président Hugo Chavez note, comme moi : « Les gens ne veulent pas comprendre que pour redistribuer les richesses auprès des pauvres, il faut changer les institutions ». Et Chavez nous interpelle : « Parce qu’il existerait une alternative ? Et où se trouvent donc vos magnifiques modèles, vous les Européens, que l’on devrait prétendument imiter ? ». Et il a raison, car ce que l’on a à lui montrer, à lui proposer, c’est le modèle grec, dont le chef de file est le président de l’Internationale socialiste, de la social-démocratie, George Papandréou (le fils), qui s’est fait élire sur un discours de gauche et qui a ensuite soumis son pays aux banquiers. Et on voit le résultat…

C’est donc pour cela que j’ai demandé à ces dirigeants qu’ils se taisent, et qu’ils observent avec respect le chemin montré par Chavez, Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa en Équateur ou José Mujicaen Uruguay. Non pas pour les imiter, mais pour apprendre d’eux. Mais leur arrogance les en empêche, bien que la social-démocratie soit enlisée, et que même ses propres dirigeants ne croient plus dans ce modèle comme projet pour le futur. Ils préfèrent arguer que le marché est une puissance neutre que l’on peut manœuvrer, une force qui avance, mais seulement sans savoir où elle va.

HCO : Vous ne trouvez pas qu’il existe en France, et en Europe en général parmi certains intellectuels et de nombreux médias, une sorte de hargne contre ces dirigeants ?

J-LM : Le néolibéralisme a engendré un niveau incroyable de destruction et de régression dans les sociétés latino-américaines. Il a œuvré pour la destruction du rôle de l’Etat, sous prétexte que c’était un système collectif inefficace et bureaucratique qu’il fallait donc supprimer et remplacer par les entreprises privées. Aujourd’hui le rôle de l’Etat a presque complètement disparu, et les services rendus sont mauvais et chers. Je pense qu’au Venezuela, en Bolivie, en Uruguay, en Équateur et dans d’autres pays d’Amérique latine, on prend la bonne direction pour sortir de ce schéma-là.

Beaucoup d’entre ceux qui se disent intellectuels, une grande partie de la presse, et j’inclus de nombreux secteurs de gauche, sont hostiles à Chavez et Morales, surtout. Pour eux il ne suffit pas qu’ils soient arrivés au gouvernement par la voie démocratique, ou qu’ils fassent baisser le taux de pauvreté en un temps record, ou qu’ils alphabétisent, ou bien qu’ils permettent aux pauvres l’accès à la santé. D’ailleurs ils l’ignorent. Ces aspects si essentiels sont perçus comme secondaires.

L’argument de toujours : dans ces pays, « on manque de libertés ». On exige d’eux une liberté de presse inconcevable même en Europe. Ici on ne peut ni insulter ni calomnier le président ou le roi ni aucune autorité de l’Etat, et c’est pourtant bien ce que fait la presse d’opposition dans ces pays. Ils disent que Chavez est un dictateur, mais ils éludent qu’il a gagné douze processus électoraux tout à fait ouverts.

Ces gens-là reprochent à Morales, à Chavez ou à Correa d’avoir « confisqué » le pétrole et le gaz aux multinationales. Mais ils oublient de dire que c’est pour les rendre aux peuples. J’applaudis leur décision ! Car, en France et en Europe, on nous a aussi raconté qu’en privatisant tout, ça améliorerait notre vie. C’est tellement faux ! Tout est cher et marche plus mal depuis. Les élites craignent que le peuple français et les peuples européens voient comment des pays qui se trouvent aux portes de l’empire étasunien résistent et avancent grâce à un autre type de logique – je ne dis pas de modèle, je dis de logique -, en essayant de construire un autre type d’organisation sociale pour le bien de la grande majorité, c’est-à-dire les pauvres. Les attaques contre Chavez, Morales, Correa ou Mujica naissent de la mauvaise conscience à propos de ce qui se passe ici. Ils veulent cacher le fait que tandis que, là-bas, ils sont en train de réduire la pauvreté, ici la misère augmente.

HCO : Ce que l’on peut facilement percevoir, c’est que ce ne sont pas de simples attaques, sinon des campagnes bien orchestrées contre ces dirigeants.

J-LM : Cracher sur l’Amérique latine qui change est le ticket d’entrée pour appartenir au club des bien-pensants, des personnes qui méritent le respect et la considération des médias. L’extraordinaire alignement de la France sur les intérêts des Etats-Unis qui d’ailleurs implique aussi de nombreux secteurs de gauche, a accru ce mépris. Les grotesques campagnes de désinformation que lance régulièrement la CIA démontrent comment les officines de propagande et autres agences étasuniennes bénéficient de beaucoup de complicité et de facilités dans toutes sortes de sphères dirigeantes.

Avec Chavez, les exemples ne manquent pas. Les campagnes se montent aux Etats-Unis et arrivent en France et dans les autres pays européens via les médias espagnols. Ce qui est absurde, c’est qu’elles sont régulièrement reprises par les partis de gauche comme étant véridiques, sans qu’ils se donnent la peine de vérifier leur contenu.

J’ai vécu cette situation au Parti socialiste. Je me rappelle qu’une fois j’ai demandé au premier secrétaire du Parti s’il était d’accord avec un communiqué qui allait être publié contre Chavez. Il m’a dit qu’il ne savait pas de quoi il s’agissait. Après lui avoir expliqué que l’information était tronquée, on a décidé de vérifier d’où provenait l’idée centrale du message, jusqu’à ce qu’on aboutisse à ce que je considère comme des agents d’influence de Washington. Pure coïncidence ? Les auteurs étaient des personnes qui avaient été invitées aux Etats-Unis par des institutions politiques ou des universités, tous frais payés. Cela crée des relations de reconnaissance mutuelle, d’amitié et de gratitude, que ces personnes manifestent en appuyant ces campagnes d’opinion quand on le leur demande. Ces personnes existent dans le PS et dans beaucoup d’autres partis en Europe, de droite comme de gauche, et elles sont directement liées aux agences étasuniennes. Elles sont en quelques sortes payées pour accompagner leurs intérêts.

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Honduras Resiste


HCO : Et dans ce contexte que tu décris, qu’en est-il de Cuba ? On ne peut pas oublier que ce processus a été constamment attaqué depuis plus de cinquante ans.

J-LM : Je ne suis pas un fin connaisseur de Cuba, mais en revanche j’en suis un observateur attentif. Je peux dire que Cuba, en Amérique latine, bénéficie d’une autorité et d’une audience qui est totalement incomprise en Europe. Ici, quand on parle de Cuba, c’est pour la cataloguer comme une dictature et pour dire qu’il n’y a pas suffisamment de liberté. L’obsession des médias, tous attentifs aux Etats-Unis, est de trouver un dissident ou un prétendu prisonnier politique pour en faire un héros et ainsi justifier leurs dénigrements. Ils ne mentionnent jamais les presque 600 attentats que la CIA a préparés contre Fidel Castro, ni le terrible embargo imposé par les Etats-Unis.

En Europe, Cuba fait les frais d’une vision totalement déséquilibrée et absurde. Ici on nous empêche de comprendre la réalité politique, humaine et même spirituelle de ce pays et de l’Amérique latine en général. Cuba génère de la vindicte parce qu’elle incarne un sentiment d’indépendance, parce qu’elle a donné une autre vision de la souveraineté populaire. De quelle souveraineté populaire pourrait-on parler en Europe, quand les nations elles-mêmes sont soumises in fine aux Etats-Unis, et ses citoyens soumis individuellement à des contrôles étatsuniens ? Quelle souveraineté populaire existe-t-il en France où, par exemple, la majorité des citoyens vote contre la Constitution européenne et où le gouvernement la fait ensuite approuver par le Parlement ?

Il faut être lucide et comprendre que Cuba provoque de la hargne chez les puissants car c’est le foyer qui maintient l’idée, le rêve éveillé de pouvoir construire quelque chose de différent, et qui continue à avancer, malgré tous les problèmes matériels auquel elle est confrontée. Je félicite Cuba, sa résistance et les contributions qu’elle a faites à la science, à la culture, au sport et à l’histoire universelle.

Beaucoup d’hommes politiques, de médias et d’intellectuels en Europe ne veulent pas comprendre qu’en Bolivie, au Venezuela et dans d’autres nations sud américaines, la majorité a décidé de se gouverner librement. Et cette rébellion latino-américaine n’est pas nouvelle : elle existe depuis les guerres d’indépendance, il y a 200 ans. Les Latino-Américains ont toujours cultivé la rébellion par soif de liberté.

HCO : Et pour terminer ?

J-LM : Chaque fois que j’en ai l’occasion, je parle de l’Amérique latine, et en particulier de ces peuples qui luttent actuellement pour construire leur société différemment. En Europe, on devrait regarder dans cette direction, car c’est une source d’inspiration, de connaissances, de lutte et d’optimisme, dont on a bien besoin ici. Il n’existe pas d’autre endroit au monde où l’on trouve tout cela.

Hernando Calvo Ospina
journaliste et collaborateur du Monde diplomatique.
Une version en espagnol de cet entretien a été publiée sur le site de l’auteur :
http://www.hernandocalvoospina.com/

NOTE DU GRAND SOIR :

On se souvient aussi qu’en avril 2009, c’est la présence d’Hernando Calvo Ospina dans un avion régulier d’Air France qui incita les USA à dérouter cet avion. Voir : http://www.legrandsoir.info/L-homme…

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http://www.legrandsoir.info/L-Amerique-du-Sud-est-une-source-d-inspiration-de-lutte-et-d-optimisme,10940.html

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http://www.venezuela-en-quet.org

 

Une enquête, modeste, sur le Vénézuela, et un blog de voyage…
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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 12:08
Editorial du Calame : Un ambassadeur (vuvu)zélé


«Il y a trois semaines, la Mauritanie a réuni, à Bruxelles, tous ses partenaires et trouvé, auprès d’eux, un remarquable soutien pour les politiques qu’elle a définies, dans les secteurs clés de son développement social et économique […] Désormais, et c’est pour cela aussi que cette année est importante pour la Mauritanie, les conditions d’une croissance soutenue, créatrice d’emplois et de richesses pour tous, semblent réunies […] Le gouvernement, à qui il appartient de définir les objectifs de ce développement, dans une nécessaire concertation avec toutes les forces politiques et sociales, les entrepreneurs qui créent des activités nouvelles et les associations qui mènent des programmes sociaux, ne manquera pas d’appuis»…
Qui est, selon vous, l’auteur de ces phrases? Ould Abdel Aziz, devant la presse? Ould Mohamed Laghdaf, devant le Parlement? Ou un quelconque ministre, faisant du zèle pour sauver sa tête, avant le remue-ménage qui se prépare? Perdu! Il s’agit de monsieur Vandepoorter, ambassadeur de France en Mauritanie, qui s’exprimait, à l’occasion de la fête du 14 juillet, à Nouakchott.
Son Excellence, dont la position, sur le coup d’Etat du 6 août 2008, n’a jamais été équivoque, évolue à présent à visage découvert. On se rappelle qu’il s’était démené, avec d’autres ambassadeurs de l’Union européenne, pour que le régime issu de ce putsch soit coopté par leur pays respectif. Il exprimait, certes, la position de la France, laquelle était dictée par cette Françafrique «new-look» pour qui les relations doivent être guidées, d’abord et avant tout, par les intérêts. La démocratie et les grands idéaux peuvent toujours attendre.

Que ce soit en Mauritanie, au Togo, au Gabon, au Tchad, en Centrafrique, au Sénégal ou ailleurs, la France doit être chez elle. Quitte à fouler, du pied et plus, si nécessaire, le droit des peuples à choisir, eux-mêmes, ceux qui présideront à leur destinée. Monsieur Vandepoorter, comme les autres ambassadeurs probablement, a rapidement assimilé la leçon. A aucun moment, le représentant du pays des droits de l’Homme et de la Révolution de 1789 n’a condamné la prise de pouvoir par les armes. Contrairement à son homologue à Dakar qui n’a cessé, jusqu’à son départ, de mettre à nu la dérive «monarchique» vers laquelle le Sénégal semble s’acheminer. Pire, le diplomate s’est souvent fait le chantre, pour ne pas dire le griot, du régime d’Ould Abdel Aziz, seul capable, à ses yeux, d’assurer la stabilité du pays. Et les intérêts de la France, pendant qu’on y est.
Reconnaissants envers l’ancienne métropole qui leur a permis d’accéder ou de se maintenir au pouvoir, les dirigeants de ces pays ont accouru, le 14 juillet, à Paris, pour voir défiler des contingents de leur armée, dans une parade de la honte. Buvant le calice jusqu’à la lie, ils ont démontré, à la face du monde, que la page de la colonisation n’est pas encore tournée. Et que la France tient toujours à son «pré carré». Comme pour prouver, aux autres, qu’elle reste une (petite) puissance. Ce que n’ont jamais fait ni de Gaulle, ni Giscard, ni Mitterrand, ni Chirac. Après le discours calamiteux de Dakar, l’ego de Sarko est en train de lui jouer un bien mauvais tour. Et de faire perdre, à son pays, des points précieux. La France n’est plus ce qu’elle était et il y a de fortes chances qu’elle tombe encore plus bas. Avec les scandales à répétition, les accusations de corruption, les coups sous la ceinture, rien ne va plus en Gaule.
Réveille-toi, Astérix, ils sont devenus fous!

Ahmed Ould Cheikh
LE CALAME
Général Aziz et Sarkozy
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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 12:06
FLAMNET-DÉBATS: Sommet Union Africaine : les ambiguïtés de la politique africaine de la Mauritanie

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FLAMNET-DÉBATS: Sommet Union Africaine : les ambiguïtés de la politique africaine de la Mauritanie


Le premier ministre mauritanien Mohammed Ould Laghdaf représentera son pays à la 15éme conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine du 25 au 27 juillet prochain à Kampala en Ouganda. Les participants occulteront à juste raison les crises politiques dans les pays de l'Union comme les crises malgache, guinéenne ou nigérienne pour se consacrer entièrement à la problématique de la santé maternelle, néo-natale et infantile et le développement en Afrique. Les observateurs s'interrogent cependant sur l'absence répétée de Ould Aziz à plusieurs rendez-vous et y voient d'un mauvais œil synonyme d'une diplomatie orientée plus vers les pays arabes. A l'évidence, il suffit de jeter un coup d'œil sur le nombre de capitales arabes visitées par la nouvelle ministre des affaires étrangères Naha Mint Hamdi Ould Mouknass depuis sa nomination et le soutien inconditionnel de Ould Aziz à Omar El Béchir.

C'est un secret de polichinelle. la Mauritanie accuse un retard considérable en matière de réduction de la mortalité infantile et de l'amélioration de la santé maternelle. En effet, beaucoup de femmes continuent de mourir tous les jours surtout dans les zones défavorisées des suites de grossesses ou d'accouchements et pourtant il existe des connaissances et des moyens pour les sauver. Pas étonnant que le pays soit classé depuis des décennies pratiquement derrière ses voisins du Maghreb voire la sous-région ouest africaine. Le sommet de Kampala vient donc à point nommé pour permettre aux pays notamment retardataires de rattraper le train en marche pour mieux préparer les objectifs du millénaire pour le développement. Hormis l'aspect symbolique, la présence des chefs d'Etat est un marqueur positif dans le processus d'intégration régionale. Au delà à partager cette expérience visiblement cette troisième absence de Ould Aziz à côté de ses pairs est mal comprise par les observateurs qui y voient un déficit chronique de l'expression politique du président mauritanien sur le plan national et du flou qu'il laisse planer autour de sa diplomatie africaine en particulier quand il s'agit de soutenir le président Omar El Béchir visé par un mandat d'arrêt de la cour pénale internationale pour crime de guerre et crime contre l'humanité au Darfour en le recevant à Nouakchott d'une part et d'autre part en assistant personnellement le 27 octobre dernier à la prestation de serment du chef de l'Etat soudanais à l'occasion de sa réélection. D'ailleurs, cette 15éme conférence a failli encore divisé l'Union à cause des tergiversations diplomatiques ougandaises relatives à l'invitation du « fugitif »soudanais , soutenu par la plupart des pays membres dont la Mauritanie qui ne veulent pas coopérer avec la justice internationale , prise de position fustigée par les organisations internationales des droits de l'homme . Mais cette solidarité avec Khartoum justifie t-il autant que Ould Aziz se débine à chaque sommet africain? C'est l'arbre qui cache la forêt .La Mauritanie à l'instar de 35 pays du continent sur 53 n'a pas toujours ratifié la convention unique de l'UA sur les déplacés internes, rapatriés et réfugiés, votée en octobre dernier dans la capitale ougandaise à l'occasion d'un sommet spécial auquel le président mauritanien n'a pas participé et d'ailleurs boudé par la plupart des chefs d'Etat africain. On devine mal que Nouakchott joue plus vite que les violons car tout membre signataire a obligation de poursuivre pénalement des personnes qui commettent des violations graves du droit international. Et l'on comprends mieux l'une des raisons au moins du retard du règlement du passif humanitaire et son dommage collatéral, la réconciliation nationale. Comment ne pas s'interroger sur l'exil doré de Ould Taya au Qatar et le silence qui entoure son impunité dans les évènements de 89 ? Et comble de paradoxe, parallèlement à cette politique de fuite en avant, le locataire de la Maison brune à seulement une année de son quinquennat se presse pour assister aux cérémonies du 14 juillet à Paris en y envoyant défiler une unité de son armée et quelque temps auparavant en répondant présent à Nice pour le sommet France-Afrique . Deux poids deux mesures dont l'explication réside dans le fait que le président des « pauvres » a choisi son camp pour financer son programme de lutte contre la pauvreté et l'insécurité. Le soutien de l'Union européenne , des pays arabes et musulmans à la dernière réunion de Bruxelles avec les bailleurs de fonds est très significatif. Ce saupoudrage de la politique africaine de Ould Aziz trouve son prolongement dans la création même d'un département aux Affaires Africaines rattaché à la primature dont les prérogatives ne sont toujours pas bien définies et confié à Coumba Bâ qui fera son premier baptême de feu à Kampala. D'aucuns y voient une mainmise du chef du gouvernement pour faire passer à dose homéopathique ses réformes y compris celles relatives à l'arabisation dans l'administration. C'est incontestable, la volonté politique d'intégration sous-régionale de la Mauritanie ne souffre d'aucun complexe au niveau du CILSS( Comité inter Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel), de la CEAO( Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest) mais inexistante au niveau de la CEDEAO( Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest) à cause de sa sortie en 2002 .Cependant elle est cahin-caha au niveau de l'OMVS( Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) que les évènements de 89 entre le Sénégal et la Mauritanie ont failli capoter. De Ould Daddah à Ould Aziz, rien n'a changé fondamentalement depuis le virage pris par la Mauritanie en adhérant à la ligue arabe en 1973. Les différents locataires du palais de Nouakchott n'ont jamais caché leur préférence au monde arabe. Il est temps que la diplomatie mauritanienne sorte du vieux clivage entre pro-arabes et pro-africains pour abonder dans le sens des intérêts de tous les mauritaniens condition sine qua non d'une Mauritanie Nouvelle unie et débarrassée de tous les préjugés , capable de s'adapter aux évolutions de la société mauritanienne et du monde pourquoi pas s'imposer un jour dans la sous région.

Kane Chérif- Journaliste- Rouen- France

www.flamnet.info
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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 13:53
LA RÉFORME FONCIÉRE MAURITANIENNE DU 5 JUIN 1983
OU
COMMENT FAIRE MAIN BASSE SUR LES TERRES DE LA VALLÉE DU FLEUVE SENEGAL 
  

 

 

 

L'ordonnance du 5 juin 1983, au delà des raisons officielles qui semblent en être le fondement, n'est que la consécration sur le plan juridique de la volonté du pouvoir mauritanien d'asseoir davantage sa main mise sur tous les secteurs de la vie économique du pays. Après avoir accaparé le pouvoir politique (voir Manifeste du Négro-mauritanien opprimé) et étendu sa domination sur le plan culturel(arabisation presque totale du pays au mépris de l'identité culturelle des Négro-africains), il ne lui restait plus, compte tenu des perspectives alléchantes de l'aprés barrage, qu'à exproprier les paysans noirs de la vallée de leurs terres. C'est à cette fin qu'à été édictée l'ordonnance 83 127 du 5juin 1983. Les objectifs officiellement poursuivis par l'ordonnance sont de 3 ordres :

 

 

- Objectifs politiques: "l'ordonnance qui unifie la législation(une seule loi pour tous)est une mesure d'intégration nationale. Elle permet de consolider la souveraineté de l'Etat en renforcant le pouvoir central sur les terres face à l'émiettement des pouvoirs locaux sur les territoires collectifs".

- Objectifs économiques: "L'Etat doit pouvoir entreprendre des projets de developpement agricole sans être paralysé par la résistance des propriétaires fonciers. La nouvelle législation lui donne juridiquement les moyens. Le système des droits coutumiers qui immobilise la terre est aboli. Le passage à l'individualisation et à la propriété privée doit pouvoir libérer les initiatives et permettre une mise en valeur plus intensive".

- Objectifs sociaux: "La réforme doit permettre l'éradication des rapports sociaux dépassés(servage, khamessat) et l'accés de tous,sans discrimination, à la propriété".
Un examen approfondi des dispositions de l'ordonnance et des modalités de son application montre que la réalité est tout autre:la nouvelle loi fonciére n'est en effet qu'un maquillage juridique destiné à dissimuler la colonisation des terres du Sud par les hommes d'affaires Beydanes du système.
Il importe toutefois, avant d'analyser le contenu de l'ordonnance et d'en dévoiler les buts (politique, économique)inavoués, de présenter sommairement le système traditionnel de tenure des terres. Système contre lequel la nouvelle loi prétend s'éléver au nom de la modernité.

 

PRESENTATION DU SYSTEME TRADITIONNEL

  

   

Dans le Fuuta, le Gidimaxa-Gajaaga, le Waalo et, d'une facon plus générale, dans la cosmogonie africaine, la terre tout comme l'eau, le ciel , l'air, est insusceptible d'appropriation au sens du droit romain. Elle est une création de Dieu pour la survie de l'Espéce. Elle appartient aux vivants et aux morts, elle abrite les ancêtres. Elle est une propriété collective et indivise. Elle ne peut en aucun cas être aliénée.
La terre peut cependant supporter certains droits, dont la mise en oeuvre incombe au doyen du lignage ou au chef du village. Ce dernier répartit les terres en fonction des besoins de chaque membre de la communauté. Il peut également accorder un droit de culture à un étranger(Sammba remooru)moyennant le paiement d'une redevance.
Le bénéficiaire de ce démembrement du droit de la "propriété"qu'est l'usus est appelé traditionnellement, en milieu pulaar, JOM JEYNGOL , littéralement le propriétaire du feu ou JOM LEWRE, le propriétaire de la hâche. Celui qui accorde le droit d'usage est appelé JOM LEYDI: c'est le "propriétaire" de la terre. Les redevances qui lui sont versées peuvent prendre 3 formes:

- L'Asakal ou Zakat qui est d'origine religieuse et qui représente le1/10 de la récolte;
- Le Njooldi: droit d'entrée ou pas de porte versé chaque année au début de la mise en culture;
- Le Cootiigu: taxe sur l'héritage payée au maître de la terre par les héritiers légitimes d'un détenteur défunt d'un droit de culture.
Une fois ces redevances acquittées, le Jom leydi ne peut ni cultiver la terre pour son propre compte, ni la prêter, ni la louer à d'autres personnes.

 

QUELLES SONT LES TERRES SUR LESQUELLES S'EXERCENT CES DROITS?

 

 

Elles sont de deux types.le Waalo et le Jeeri.
 Le Jeeri est constitué de terres en hauteur. Elles sont en quantité quasi illimitée. Elles ne font pas pour le moment l'objet (pour résumer grossiérement) d'appropriation" au sens traditionnel du terme. Elles appartiennent à qui les cultive.
Le Waalo est composé de terres inondées chaque année, où sont pratiquées des cultures de décrue. Ce sont les terres les plus fertiles et donc les plus convoitées. Le Waalo est la propriété du village. Chaque lignage de celui-ci posséde une partie du waalo commun. La répartition des parcelles pour la culture se fait à l'interieur des lignages. Chaque doyen de lignage opére la répartition entre les adultes mâles de la descendance.
La distinction entre le waalo et le jeeri a des conséquences sur le loyer qui varie suivant la plus ou moins profonde inondation de la terre. Le waalo est généralement loué en contrepartie du versement de la moitié de la récolte: c'est le REM-PECCEN. Si la location porte sur plusieurs années, le loyer peut-être payé en une seule fois. Pour les terres les moins inondées, le loyer correspond au 1/10 de la récolte.
Ainsi présenté, le système traditionnel comportait d'indéniables avantages, notamment sur le plan humain. En effet, dans une société en équilibre stationnaire le droit traditionnel anti individualiste visait avant tout à assurer la sécurité du groupe ou du moins la sécurité de l'individu dans le groupe".
Le chef du lignage ou du village "en attribuant des parcelles à chaque famille et en tenant compte de la proportion de bouches à nourrir et d'individus susceptibles de mettre en valeur le sol,évitait à la fois l'accaparement du sol et sa sous utilisation". Le système comportait en outre un avantage d'ordre écologique, en raison notamment de la pratique de la culture itinérante. A côté de ces avantages, le régime coutumier comportait cependant de nombreux inconvénients: il était profondément inéquitable et était, par certains de ses aspects, un obstacle au developpement économique et social.
C'est ainsi que les femmes disposaient en général de droits trés inférieurs à ceux reconnus aux hommes. Dans le Fuuta, elles n'ont pas le droit d'hériter des terres des collectivités villageoises. Seul leur est reconnu le droit de prélever sur les récoltes une certaine quantité destinée à leur subsistance: c'est le Cuubi=1 à 10 corbeilles suivant la fortune du frère.
Une autre inéquité résidait dans le paiement de certaines redevances, notamment dans la différenciation qui était faite entre le "Jom Jeyngol"qui est un membre de la communauté et le "Sammba remooru" qui est étranger. Alors que pour le premier l'Asakal était dû par famille, l'étranger lui, devait le payer par loungan et par tête. Mais l'injustice la plus remarquable tenait au fait que les terres appartenaient en grande partie aux grandes familles nobles(Rimbe). Et un "Gallunke"(d'origine esclave), par exemple , aura beau cultiver une terre pendant des années, il n'en sera pas pour autant propriétaire, la prescription acquisitive n'existant pas en droit traditionnel.
Le Sud partageait ces traditions avec le pays maure (le nord). A cet égard Capot Rey écrivait:"un hartani prenait-il l'initiative de défricher un coin de terre jusque là sans maître, le terrain une fois mis en valeur pouvait être revendiqué par un marabout ou un guerrier envertu de la coutume"trab-el-beydane"qui reconnait au conquérant arabe un droit implicite sur toutes les terres sans maître".

 

ANALYSE DE L'ORDONNANCE

 

 

La nouvelle loi foncière se propose donc de mettre terme aux archaîsmes du système traditionnel de tenure des terres et de mettre en place un cadre juridique mieux adapté aux nécessités du developpement.Derriére ces motivations apparemment pertinentes, se cache un objectif, déjà appréhendé par le Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé d'avril 1986:
- Procurer aux hommes d'Affaires Beydanes du Système une nouvelle source d'enrichissement, confortant ainsi leur emprise sur tous les secteurs de la vie économique et , corrélativement, empêcher l'emergence d'une bourgeoisie agraire noire dont la puissance financiére aurait remis en cause la suprématie politique des maures blancs.
- Susciter des contadictions au sein de la communauté noire du pays en orientant les revendications économiques et sociales des Haratines, par ailleurs légitimes, vers les terres du waalo.
Ce dernier objectif a d'ailleurs été provisoirement atteint par la déportation au Sénegal et au Mali de villages entiers de la vallée et le remplacement, sur ces mêmes villages, des paysans Haal-pulaaren,Soninko et Wolofs par des Haratines.

L'ensemble des dispositons de l'ordonnance s'articulent autour de ce double objectif.
L'ordonnance affirme d'abord, en son article 1er, que "la terre appartient à la nation, tout mauritanien, sans discrimination d'aucune sorte, peut, en se conformant à la loi, en devenir propriétaire pour partie". Elle dispose ensuite(art 3) que le système de la tenure fonciére traditionnelle du sol est aboli.
Sur ces nouvelles bases, le texte établit une distinction entre les patrimoines fonciers traditionnels, désormais susceptibles d'individualisation(art.6) et le domaine de l'Etat, où des concessions peuvent être attribués à des personnes physiques ou morales(art.12).

 

DOMAINE DE L'ETAT

 

 

L'article dispose que quiconque "désire accéder à la propriété d'une terre domoniale doit impérativement obtenir au préalable la concession : celle-ci ne devient définitive et n'emporte transfert de propriété qu'aprés mise en valeur réalisée aux conditions imposées par le cahier des charges et, s'il y a lieu, par l'acte concession".
Dans la pratique,les choses se passent comme suit: un privé Beydane, aidé par l'Administration locale, s'installe irréguliérement sur des terres présumées relever du domaine de l'Etat. Une fois le terrain occupé, le privé n'a plus qu'à engager la procédure de régularisation prévue par l'art.8 de l'ordonnance. Ses chances d'aboutir sont d'autant plus grandes qu'il existe en Mauritanie une loi non écrite en vertu de laquelle une circonscription administrative ne peut être dirigée par un natif du coin. Moyennant quoi, la quasi totalité des postes de gouverneurs, des préfets, de chefs d'arrondissements et de commandants de gendarmerie dans la région du fleuve, sont détenus par des Beydanes.

La situation s'est d'autant plus compliquée que ces derniéres années, le Gouvernement a accordé des "quasi-concessions". Il s'agit d'autorisations d'exploiter à titre précaire et révocables. Juridiquement celles-ci ne peuvent être tenues pour des concessions au sens où l'entend l'ordonnance car l'exploitant à titre précaire n'a, selon la circulaire spéciale 020/MINT du 29 juillet 1985, aucun droit de propriété sur le sol sauf décision judiciaire ou concession réguliére ultérieure.
La quasi totalité des autorisations accordées l'ont été à des "habitants de Nouakchott disposant de gros moyens ", euphémisme qui désigne des riches commercants Beydanes de la capitale. Octroyées dans la précipitation la plus totale-celle qui sied aux affaires?- et sans que ne soit précisé leur cadre juridique, ces autorisations ont constitué pour les bénéficiaires un moyen particuliérement commode et rapide d'accéder à la concession définitive. Il suffit en effet, pour cela, d'un minimum d'investissement.

La colonisation des terres de la vallée par des hommes d'affaires Beydanes, au moyen de ces autorisations, se fera d'autant plus rapidement que les collectivités villageoises ne peuvent, elles, en bénéficier. La circulaire entend par cette discrimination empêcher que ne se perpétue la situation à laquelle l'ordonnance a voulu mettre fin: à savoir l'existence d'un droit qui ne se rattache ni à une personne physique ni à une personne morale.
La multiplication des autorisations d'exploiter à titre précaire et révocable ne peut manquer de susciter des réactions violentes de la part des habitants de la vallée. Le ministre de l'interieur en est du reste tellement conscient qu'il écrit dans sa circulaire: "il serait prévisible que des telles autorisations déclenchent des frictions que les gouverneurs et autres autorités déconcentrées devront contenir par les moyens dont ils disposent ", autrement dit la répression. On notera au passage la trés grande "disposition" au dialogue dont le Gouvernement fait preuve dans la gestion du probléme foncier!

 

PATRIMOINES FONCIERS TRADITIONNELS

 

En ce qui concerne les patrimoines fonciers collectifs, l'art.3 de l'ordonnance précise que l'individualisation est de droit. Toute personne appartenant à une collectivité ayant des droits coutumiers sur la terre, peut demander l'individualisation. L'on peut d'ores et déjà noter le machiavélisme de cette disposition.Quiconque connaît l'organisation sociale qui prévaut dans la région du fleuve sait qu'aucun paysan ne prendra le risque de rompre la solidarité immémoriale du systéme villageois en demandant l'individualisation. Ce serait une véritable hérésie.
Peuvent aussi demander l'individualisation tous ceux qui ont contribué à la mise en valeur des terres; l'art.8 du décret d'application de l'ordonnance précise que "sont réputés avoir participé à la mise en oeuvre initiale ou contribué à la pérennité de l'exploitation tous ceux qui, par leur travail ou par leur assistance, ont permis la réalisation et le maintien de cette mise en valeur". Là égalemt, des frictions peuvent surgir du fait que des individus n'appartenant pas à la communauté villageoise ou au lignage ont pu contribuer à la mise en valeur comme simples bénéficiaires d'un droit de culture.C'est généralement le cas des Haratines.

 

"MISE EN VALEUR", TERRES MORTES", DEVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIALE"

 


 

Lorsque toutes ces subtilités juridiques s'avérent insuffisantes pour venir à bout de la résistance des paysans de la vallée (les cas de Rindiaw, Ndiorol, Olo ologo,etc), l'Administration peut toujours recourir aux notions floues à souhait de "mise en valeur" et de "developpement économique et social". En ce qui concerne la premiére, elle est présente à toutes les étapes de la procédure et fait partie de ces termes génériques qui viennent à la rescousse de l'Administration lorsqu'elle n'a plus d'arguments à opposer aux paysans.
C'est en effet cette notion de "mise en valeur"qui permet aux occupants spontanés de régulariser leur situation.C'est encore elle qui permet à ceux qui ne sont présents sur le terrain que depuis 2 ans de demander l'individualisation parcequ'ayant participé à la viabilisation du sol. C'est toujours ce concept "fourre-tout"qui rend la concession définitive. C'est enfin la "mise en valeur"qui, a contrario, fait tomber dans le domaine de l'Etat les "les terres mortes".

Que recouvre cette derniére notion empruntée à la charia ?Selon l'art 4 de l'ordonnance,"sont réputées mortes, les terres qui n'ont jamais été mises en valeur ou dont la mise en valeur n'a pas laissé de traces évidentes". Lorsque l'absence de mise en valeur est constatée, ces terres sont versées dans le patrimoine de l'Etat qui peut alors les redistribuer sous forme de concession.
Cette disposition peut être source de beaucoup de difficultés en raison notamment du caractère pour le moins vicieux de la définition retenue.
On peut d'abord faire remarquer que la plupart des terres appartenant aux villages étant à la lisiére du Jeeri, elles ne sont que rarement touchées par les crues. Si bien que l'Administration de la preuve de l'absence de mise en valeur ne pose aucune difficulté particuliére. La tâche des pouvoirs publics est rendue d'autant plus facile qu'en raison de la sécheresse qui a sévi ces derniéres années, la mise en valeur est devenue tout simplement impossible. On notera enfin que pour mettre en valeur,il faut des moyens. Or les paysans qui fondaient beaucoup d'espoir sur la SONADER pour obtenir des intrants, ont vu l'aide qui leur était octroyée par ce service public se raréfier, voire cesser, la SONADER ayant été détournée de ses objectifs initiaux.On retombe alors dans la quadrature du cercle: pas de moyen, pas de mise en valeur; pas de mise en valeur,plus de terre!

Le second stratagéme auquel l'Etat peut recourir est celui de "developpement économique et social".
C'est au nom de ce " developpement économique et social"que les pouvoirs publics peuvent exproprier les petits paysans qui,aprés avoir franchit toutes les entraves légales, administratives et culturelles, ont pu acquérir un lopin de terre. L'ordonnance prévoit en effet que la propriété privée individuelle doit céder devant la réalisation d'un projet d'intérêt national ou régional. C'est à dire les grands travaux agricoles nécessitant de gros investissements. Pour mener à bien ces "projets d'intérêt national ou régional", il importe de disposer d'instruments juridiques permettant d'exproprier au plus vite les petits paysans. C'est à cet impératif que répond la notion de "developpement économique et social"(l'art.10 de l'ordonnance).
Les fameux "projets d'intérêt national et régional"ne concerneront à n'en pas douter que des hommes d'affaires Beydanes, seuls en mesure,grâce aux énormes moyens financiers mis à leur disposition par les pouvoirs publics et le Système bancaire, de réaliser les dits projets. A terme, cette politique aura pour conséquence la transformation des paysans de la vallée en ouvriers agricoles travaillant pour le compte des Buisnessmen Beydanes du Système.
En conclusion à cette étude, nous examinerons quelques dispositions de l'ordonnance que nous n'avons pas abordées jusqu'ici. Nous reviendrons également sur les motivations réelles de la Réforme.

 

DISPOSITIONS PARTICULIÉRES DE L'ORDONNANCE

 


 

Ces dispositions soit conférent à l'Administration une libérté de manoeuvre telle que les paysans se retrouvent privés de tout moyen de défense; soit aboutissent à des conséquences pratiques absurdes.Mentionnons d'abord l'abolition générale et absolue des coutumes à laquelle ,au nom de la Charia,procéde l'ordonnance. Contrairement à ce que le texte affirme, la loi islamique n'imposait nullement une telle solution. Nombreux en effet sont les cas dans lesquels, les juges musulmans ont eu recours aux coutumes comme source auxiliaire du droit. On invoque à cet égard l'exemple de Malick qui fit appel à la coutume pré-islamique de Médine. L'on pouvait donc "sans sortir de la loi adopter une attitude moins radicale à l'égard de la coutume de facon à ce que sa lente élimination produise le moins possible de tensions sociales" Il importe également de relever que l'article 7 de l'ordonnance déclare irrecevable en justice les actions fonciéres collectives et radie du rôle des juridictions les affaires pendantes de même nature. D'où la question de savoir, dans l'hypothése d'une radiation, à qui appartiennent les textes ainsi libérées: à l'Administration ou aux derniers exploitants ? Il est fort probable dans le cas des terres du Sud que l'Etat n'aura aucun scrupule à les reverser dans son domaine.

De même, il convient de noter l'incroyable déséquilibre introduit par l'article 14 de l'ordonnance. D'après cette disposition, le justiciable qui met en cause la domanialité d'une terre doit intenter son action dans le délai d'un mois qui suit la notification de la mise en demeure de quitter les lieux. Il n'a plus alors que deux mois pour produire ses moyens de preuve..alors qu'aucun délai n'est imparti à l'Administration pour déposer son mémoire en réplique. Deux conséquences en résultent pour les paysans de la vallée: d'une part, l'existence de preuve écrite assortie "de délais stricts et de piéces à produire nombreuses dans une société paysanne oú les maniéres de vivre le temps et l'écrit divergent fortement de celles véhiculées par le droit moderne issu de la colonisation"aboutit pratiquement à priver les paysans de tout moyen de defense. D'autant qu'il suffit à l'Etat, étant donné qu'aucun délai ne lui est imposé, de faire traîner les choses en longueur pour continuer à disposer d'une terre sur laquelle pése une présomption de domanialté.
Notons enfin que l'obligation d'individualisation prévue par l'article 6 de l'ordonnance aboutit lorsqu'elle est suivie de partage à des conséquences pratiques absurdes:"morcellement des parcelles qui, par leur exiguîté ou leur forme étroite et allongée, deviennent inexploitables ".

 

OBJECTIFS VÉRITABLES DE LA RÉFORME

 

 

Toutes ces dispositions s'inscrivent dans le droit fil des objectifs réels de la réforme. La nouvelle loi fonciére n'a pas été élaborée pour promouvoir un developpement harmonieux et équilibré du secteur agricole , encore moins pour garantir aux populations rurales de la vallée des revenus substanciels.Son but est tout autre:doter d'une base "base légale"les prétentions fonciéres des hommes d'affaires Beydanes du systéme et introduire des dissensions au sein de la communauté Négro-mauritanienne en essayant d'opposer les légitimes revendications des Haratines et la volonté tout aussi légitime des paysans Négro-africains de la vallée de garder la propriété de leur seul moyen de subsistance: la terre.
Pour déposseder les paysans Noirs de leurs terres et attribuer celles-ci aux hommes d'affaires Beydanes,l'ordonnance donne l'Etat une arme à double détente.Celui-ci commence d'abord par élargir à l'infini son domaine.Il dispose pour ce faire de plusieurs instruments juridiques:les terres vacantes et sans maître,les terres mortes, notion dont nous avons montré l'ambiguité extrême et du reste délibérée, mais aussi d'autres notions aux contours encore plus flous telles la "mise en valeur"ou le "developpement économique et social".Une fois que l'Etat a fait tomber dans son domaine toutes ces terres,il peut procéder à leur redistribution.Il a alors le choix entre les concessions et les autorisations à titre précaire et révocable. Autrement dit, l'étatisation qui découle de la qualification domaniale appliquée aux terres,n'est qu'une étape provisoire dans un processus dont le terme final est l'attribution de domaines fonciers aux agro-businessmen maures du Système Beydane.

Pour susciter des tensions entre Haratines et Négro-africains, l'ordonnance ouvre la possibilité de demander l´individualisation à tous ceux qui ont participé à la mise en valeur de la terre ou au maintien de sa perennité.Si bien que les individus étrangers à la communauté villageoise-en fait,les Haratines-peuvent se retrouver propriétaires.Cette propriété étant du reste trés fictive en raison de la persistance de leur lien de dépendance personnelle vis-à-vis de leurs maîtres:en un mot, ils sont leur cheval de Troie.Et lorsque les Haratines du Sud, du fait des rapports de solidarité tissés avec les paysans Négro-africains,se refusent à disloquer la communauté à laquelle ils ont fini par s'intégrer,l'Etat peut procéder d'office à l'individualisation.

On peut au demeurant s'empêcher de marquer devant une réforme qui ne vaut que pour une partie du pays:le Sud.Alors que celle-ci n'a pas le monopole de l'archaisme,loin s'en faut.Nous avons cité le mot de Capot Rey sur le TRABEL BEYDANE: les oasis du nord ont cette particularité d'être mises en valeur exclusivement par les Haratines et de n'avoir pour propriétaires exclusifs que des Beydanes.Alors que dans la vallée, ce sont les propriétaires eux-mêmes, si "NOBLES"soient-ils, qui constiuent la principale force de travail !
Logiquement donc, ce qui vaut pour le Sud en matiére d'intégration nationale,de developpement agricole et de justice sociale, devrait, a fortiori, s'appliquer au Nord. Tel n'est pourtant pas le cas. Et cette limitation spatiale-juridiquement non consacrée, mais qui résulte des faits-du champ d' application de l'ordonnance achéve de discréditer la "réforme"qu'elle entend introduire et dévoile sa nature fonciérement RACISTE.

LES FORCES DE LIBEARTION AFRICAINES DE MAURITANIE

 

(Extrait du Livre Blanc: Radioscopie d'un Aparthied méconnu- Octobre 1989)

www.flamnet.info

 
Jusqu'en 1983, l'Etat mauritanien n'a pas ressenti, contrairement à la plupart des Etas d'Afrique de l'Ouest, la nécessité de se doter d'une loi fonciére. Pendant vingt trois ans donc, les pouvoirs publics se sont accomodés du statu quo qui prévalait et qui se caractérisait par la coexistence des systèmes traditionnels de tenure des terres et de quelques éléments de droit moderne.
Ce dualisme était géré par la loi du 2 Août 1960 portant réorganisation domaniale. Ce texte ne remettait pas fondamentalement en cause les droits coutumiers sur la terre. En effet, à côté des droits généralement admis au profit de l'Etat en matiére de Droit Administratif des Biens(expropriation pour cause d'utilité publique,appartenance à l'Etat des terres sans maître et des terres vacantes,etc..), la loi reconnaissait et confirmait "les droits fonciers comportent une emprise évidente et permanente sur le sol", (l'article 3 de la loi).

 

 

 

 

 

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 11:50

Camarades,

Ne vous trompez pas de cible !

 

 

Suite à la communication du PCF à propos de la grève de la faim de Guillermo Farinas, Cuba Si France déclare :

 

Est-il moral et juste de nommer « opposants », des personnes convaincues d’avoir été stipendiées par un pays étranger dans le but de déstabiliser le leur ?

 

Guillermo Farinas est en prison pour ces faits avérés. Dans n’importe quel pays du monde, il le serait pour les mêmes raisons. Cet homme a décidé de ne plus se nourrir, manipulé par des êtres sans scrupules qui se moquent de sa vie mais qui espèrent tirer de son agonie, voire de sa mort, un bénéfice politique et médiatique. Sordide ! Sortir de l’anonymat dans lequel ils sont englués… voilà leur unique dessein ! Leur fin justifie l’immoralité des moyens.  

Les autorités et les médecins cubains font tout ce qui est en leur pouvoir pour le maintenir en vie malgré lui. Face à cette nouvelle épreuve, le gouvernement cubain fait front avec dignité et humanité. Pourquoi devrait-il céder aux prétentions outrageantes de ceux qui se réclament de ses « amis » alors qu’il ne fait que défendre l’intégrité de son territoire et sa révolution contre les tentatives de déstabilisation ourdies par l’Empire ?

 

En effet, que d’exigences incongrues sont imposées à Cuba ! Que de sommations insupportables lui sont adressées ! Nul autre pays au monde n’essuie un feu aussi nourri, et mensonger depuis si longtemps !

Camarades ,

Ignorez-vous donc que Cuba est en guerre depuis plus de 50 ans contre un blocus étatsunien perfide et criminel qui entrave, par ses imbrications politico-juridiques, ses relations commerciales avec le monde entier et qui punit un peuple innocent ?

Ignorez-vous donc que ce petit pays pacifiste est contraint de déployer une énergie considérable et consacrer une part importante de son budget à déjouer toutes les tentatives d’agressions terroristes qui se trament contre lui et son peuple, à quelques milles de ses côtes ?

Ignorez-vous donc qu’il lutte sans relâche, dans un contexte d’une rare hostilité, pour préserver son indépendance, ses choix politiques et ses acquis sociaux uniques au monde ?

Ignorez-vous donc que sur son propre territoire, le pays le plus puissant de la planète s’est arrogé le droit contre toute légitimité internationale, d’en annexer une partie, d’y installer une base militaire redoutable et d’y pratiquer dans l’impunité la plus totale, les pires tortures, tout en osant donner aux cubains des leçons de droits de l’homme ?

Ignorez-vous donc l’existence de ces cinq héros cubains qui ont lutté courageusement contre le terrorisme sanglant des mafieux assassins de Miami, et qui, après un procès particulièrement inique, ont été condamnés à des peines d’emprisonnement dépassant la perpétuité. Jetés dans les geôles étatsuniennes, ils y croupissent depuis 12 très longues années sans qu’ils aient pu revoir leurs proches ?

 

Faut-il que ce petit pays qui pourrait donner bien des leçons à tous les croisés occidentaux des droits de l’homme, soit à ce point gênant pour l’accabler de la sorte !

 

Alors, avant de le blâmer, balayons devant notre porte car ce que l’on y découvre devrait inciter à plus d’humilité et de raison.

Camarades,

Se peut-il que vous ignoriez tous les suicides qui se produisent dans nos « belles » prisons françaises dont la vétusté, l’insalubrité et la surcharge sont condamnées par les instances internationales ?

Se peut-il que vous ignoriez le sort misérable de toutes ces femmes, de tous ces hommes, jeunes et vieux, jetés à la rue comme des chiens, victimes colatérales des lois du Marché et d’un pouvoir autoritaire, cynique et dispendieux, dont certains meurent de faim, de froid ou de maladie à deux pas de chez nous ?

Se peut-il que vous ignoriez tous ces travailleurs moralement éreintés qui se tuent parce qu’on les a trop méprisés après les avoir exploités comme des esclaves ?

Se peut-il que vous ignoriez toutes ces petites gens à l’orée de la vieillesse qui ont trimé toute leur vie et plus encore, et que la France abandonne à la solitude et au désarroi, avec une pension de misère ?

Se peut-il que vous ignoriez le silence de la pauvreté qui s’étend jusque sous nos porches sans jamais troubler le sommeil des nantis ? Ses victimes depuis longtemps ne frappent plus aux portes des média qui les ignorent, ni d’ailleurs aux vôtres qui restent closes. Elles n’ont plus alors que leur dignité dans laquelle, épuisées, elles se drapent et s’endorment ?

 

Pourtant, bien qu’il y ait matière à le faire, Cuba ne s’est jamais permis d’adresser à la France la moindre remarque quant aux viols des droits de l’Homme perpétrés sur son territoire.

Alors ce qu’a besoin Cuba, ce n’est pas d’un dialogue inutile avec lui-même, mais l’arrêt des ingérences répétées des USA et de l’Europe dans leurs affaires intérieures.

Ce qu’a Besoin Cuba c’est d’une négociation d’égal à égal avec les USA dans le strict respect de sa souveraineté, ce que les USA lui ont toujours refusé.

Ce qu’a besoin Cuba, c’est de protestations énergiques à l’encontre de l’Empire qui cherche par tous les moyens, des plus sophistiqués aux plus vils, à détruire sa Révolution et à se réapproprier son territoire.

Ce qu’a besoin Cuba, c’est de réclamer à cor et à cri, la libération des 5 héros cubains embastillés aux Etats-Unis.

Ce qu’a besoin Cuba, c’est de notre soutien résolu, de notre solidarité sans faille pour qu’enfin il puisse vivre en paix car même si Cuba libère ces mercenaires, la guerre larvée que mènent les USA ne cessera pas.

Camarades, vous vous trompez de cible ! Cuba ne mérite certainement pas ça. C’est à la Colombie ou au Honduras notamment que devraient aller vos plus vives réprobations.

 

 

Fait à Paris le 8 juillet 2010

 

Cuba Si France

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 11:41

Gennevilliers, le 16 juillet 2010.

 

Monsieur le président Barak OBAMA

The white house

1600 Pennsylvania avenue NW

 

WASHINGTON DC 20500

 

USA

 

Monsieur le président,

 

Avec la libération d’un certain nombre de personnes emprisonnées à Cuba pour avoir collaboré avec les Etats-Unis afin de nuire à leur pays d’origine, le gouvernement cubain vient de prouver qu’il est capable de prendre une décision de bon sens démontrant ainsi qu’il est prêt, une nouvelle fois, à discuter avec n’importe quel gouvernement à la condition que ces discussions se déroulent sur un pied d’égalité, sans chantage et sans contrepartie.

 

Déjà, dans un passé relativement récent, Cuba a déjà prouvé qu’il était prêt à respecter les personnes en libérant, malgré la gravité des faits qui leur étaient reprochés, un certain nombre de personnes au vue de leur état de santé. Dans l’histoire de Cuba, il y a déjà eu des étapes semblables pour lesquelles le gouvernement cubain a fait la démonstration de son bon sens et de son grand sang-froid :

 

- échanges de mercenaires à la suite de l’attaque de Playa Giron.

- libération et expulsions de centaines de contre-révolutionnaires.

- dialogue avec l’émigration cubaine en 1978.

- accords migratoires avec le gouvernement des Etats-Unis.

- etc …..

 

Tous ces faits ne sont pas des signes de faiblesse mais bien une démonstration de force qui devrait normalement aboutir à une reconnaissance de Cuba par les Etats-Unis et de l’Union Européenne en ouvrant rapidement des discussions à égalité, sans ingérence ni chantage des uns et des autres.

 

Nous tenons à rappeler que les personnes libérées ne sont ni des prisonniers de droit commun, ni des prisonniers politiques mais bien des personnes qui ont trahi leur pays, et pour la plupart avaient reçu de l’argent pour le faire. Les peines de prison pour de telles fautes sont condamnables de la même façon dans tous les pays, y compris aux Etats-Unis.

 

Cette situation aujourd’hui n’est pas sans rappeler que votre pays détient dans ses prisons 5 cubains qui n’ont fait que leur devoir en luttant contre le terrorisme (cubano-américain). Leur action avait pour but d’empêcher et de stopper la série d’attentats perpétrés à Cuba depuis le territoire des Etats-Unis. A l’heure où justement les Etats-Unis développaient une politique de lutte sans merci contre le terrorisme, aujourd’hui votre politique aveugle vis à des vis des 5 et leur maintien en prison sans apporter la moindre preuve de leur culpabilité, est un non-sens à la raison. Nous approuvons cette politique de lutte contre le terrorisme mais la façon avec laquelle vous la menez n’est pas juste ! Il n’y a pas que le terrorisme contre les Etats-Unis qui existe, il y a aussi le terrorisme dirigé contre d’autres pays. Les véritables terroristes sont ceux qui se promènent tranquillement dans les rues de Miami en toute impunité : Luis Possada Carriles, Orlando Bosch et consorts … et contre lesquels, au niveau de la justice, rien n’a été tenté ! Autre exemple, Cuba qui subit depuis plus de 50 ans le blocus économique et financier de votre administration est aussi une forme de terrorisme inadmissible et scandaleuse, cette politique du pire doit cesser. L’histoire de votre pays est là pour rappeler que les décisions unilatérales ou la force dans les conflits ne règlent rien et se retournent souvent contre leurs initiateurs.

 

C’est donc le moment, pour vous, de prendre une décision juste qui revaloriserait un peu votre action depuis le début de votre mandat.

 

LA LIBERATION DES CINQ CUBAINS DEVIENT MAINTENANT UNE NECESSITE, UNE OBLIGATION ! PERSONNE A TRAVERS LE MONDE NE COMPRENDRAIT VOTRE INDIFFERENCE ET VOTRE IMMOBILISME !

 

Nous vous prions, Monsieur le Président, d’agréer l’expression de notre respect.

 

Le Président

André MINIER

Gennevilliers, le 16 juillet 2010.

 

Monsieur Bernard KOUCHNER

Ministre des Affaires Etrangères

37, Quai d’Orsay

75 351 PARIS cedex 07 SP

 

Monsieur le Ministre,

 

A la suite d’une intervention du député Jean-Jacques Candelier, la réponse que vous avez fournie a attiré toute notre attention. Cette réponse si elle peut donner quelques satisfactions aurait pu être beaucoup plus complète et nette sur les positions de la France vis-à-vis des questions qui tournent autour de Cuba.

 

Concernant le blocus économique vous signalez que la France, aux côtés de ses partenaires européens, vote depuis 1992 pour la résolution présentée par Cuba sur la nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis. Sans se méprendre sur les conséquences de ce vote, tellement il est clair aujourd’hui que voter pour le maintien du blocus serait une position tellement insoutenable vis-à-vis de l’opinion publique que la France ne voudrait pas s’y risquer. Votre réponse, pour être complète, aurait pu préciser que pour 2010, la France voterait de nouveau contre le blocus si une nouvelle motion était proposée par Cuba. Votre réponse aurait pu aussi comporter un ou plusieurs commentaires sur les conséquences inhumaines de ce blocus sur la population et sur l’économie cubaine. A ce niveau, on ne peut pas se contenter de déclarations de principe sans intervenir très officiellement auprès des Etats-Unis pour que ces mesures de rétorsion cessent dans les meilleurs délais. On ne peut pas ne pas intervenir sous prétexte de non-ingérence dans les affaires étasuniennes. Dans ce domaine, il ne doit pas y avoir deux poids deux mesures, si on n’intervient pas dans les affaires étasuniennes, n’intervenons pas non plus dans les affaires cubaines ! Or pour le moment, la France comme l’ensemble de l’Union européenne lorsqu’elle exige que Cuba doive se diriger vers la voie du pluralisme démocratique et du respect des libertés fondamentales, sans conteste elle pratique l’ingérence politique sans tenir compte du contenu, en premier lieu, de la Constitution cubaine.  Vous avez une curieuse notion de la démocratie lorsque vous voulez imposer une (votre) forme de démocratie à Cuba. Rien ne nous dit que cette forme (de démocratie) est la meilleure et rien ne vous autorise à l’imposer comme modèle à un quelconque pays.

L’histoire est là pour rappeler que l’on n’impose rien à Cuba dans des conditions de pression, de chantage ou d’ingérence.

 

Nous vous demandons donc d’intervenir auprès du gouvernement des Etats-Unis et lui dire sans ambages que ce blocus est illégal et qu’il faut le stopper immédiatement. Lui dire aussi qu’il y a dans les prisons américaines 5 cubains qui ont été condamnés à des peines exorbitantes pour des faits que les tribunaux étasuniens n’ont pas réussi à prouver et qu’il convient donc de libérer ces 5 cubains dans les meilleurs délais. Lui dire également que Barak Obama ne peut pas se contenter des « mesurettes » prises dernièrement pour redorer son blason terni depuis quelques mois et qu’il doit ouvrir sans tarder, de véritables négociations avec le gouvernement cubain. Faire cela ferait la démonstration que l’on a un véritable intérêt pour la vie du peuple cubain.

 

Nous vous prions, Monsieur le Ministre, d’agréer l’expression de notre profond respect.

 

Le Président

André MINIER

Paris, le 16 juillet 2010.

 

 

 

Monsieur le Président de l’Union Européenne

 

Monsieur le Président,

 

Vous le savez le gouvernement cubain a décidé de libérer un certain nombre de personnes condamnées et emprisonnées pour des faits graves puisqu’elles ont trahi leur pays en recevant de l’argent ou des biens de consommation de la part des Etats-Unis afin de mener à Cuba des actions contraires à la loi. Certains de ces prisonniers ont été libérés pour raison de santé, d’autres l’ont été après des discussions menées entre le gouvernement cubain, le gouvernement espagnol et les représentants de l’Eglise à Cuba.

 

Ces discussions ont été menées librement et sans contrainte ni ingérence, c’est pour cela, à notre avis, que les négociations ont abouties.

 

Depuis des années, l’Union européenne demandait la libération des prisonniers politiques que nous ne considérons pas comme tel puisqu’ils ont été condamnés pour des faits d’une extrême gravité punissables de la même façon dans tous les pays de l’Union européenne et dans le monde entier.

 

Aujourd’hui, une bonne partie de ces prisonniers sont libérés ou sur le point de l’être.

 

Aussi, nous vous demandons, sans tarder, de faire examiner par les instances de l’Union européenne un retour à la normale des relations avec Cuba en abandonnant notamment les termes retenues dans la position commune. Rien ne doit plus empêcher des relations d’Etat à Etat, sans ingérence, sans chantage, sans pression d’aucune sorte.

 

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations respectueuses.

 

 

Le Président

André MINIER

 

 

 

 

 

 

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