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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 22:58

Pologne Fanatiques, bêtes et méchants

 

Gazeta Wyborcza est allé voir ce qui se passe autour de la croix qui se dresse depuis trois mois devant le palais présidentiel, à Varsovie. Censée commémorer toutes les victimes du crash aérien de Smolensk, celle-ci est devenue le point de ralliement des admirateurs du président Lech Kaczynski, mort dans l'accident. Une petite foule haineuse et antisémite veille jalousement sur l'endroit.

 

15.07.2010 | Dominika Olszewska | Gazeta Wyborcza

 

© Polityka

© Polityka

Ce sont des scouts qui ont dressé cette croix en bois devant le palais présidentiel, au lendemain de la catastrophe aérienne de Smolensk [le 10 avril dernier]. “Il s’agissait alors d’une décision spontanée. Mais il est temps de la transférer, elle suscite trop d’émotions”, estime Monika Suchan, de l’Union du scoutisme polonais.

Des déclarations comme celle-ci ont mobilisé les défenseurs de la croix, qui se réunissent régulièrement devant le palais. Ils ne veulent pas qu’on y touche et se relaient chaque nuit pour monter la garde.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, vers 10 heures du soir, nous y sommes. Une cinquantaine de personnes se sont réunies autour de la croix.
“Il faut enfin le dire haut et fort : Tusk et Poutine ont manigancé ce crime ensemble. Ce sont eux qui ont tué notre président”, affirme monsieur Roman, ouvrier en bâtiment. “Le Juif Tusk veut se débarrasser de la croix à la faveur dela nuit, avant la parade des déviants [l’EuroPride, prévue samedi 17 juillet]. Le signe sacré va déranger toutes ces lesbiennes et tous ces gays qui copulent sur les chars. Nous ne le permettons pas. Ici, c’est la Pologne, pas Israël”, s’indigne Boguslawa Dziwisz, habitante du quartier Ochota, qui travaille comme caissière.

“Nous avons eu le président Lech, qui était un vrai Polonais et un vrai catholique, alors ils l’ont attrapé et ils l’ont assassiné. Et comme à minuit [au soir du second tour de la présidentielle, le 4 juillet], son courageux frère Jaroslaw a commencé à gagner, ils ont falsifié les résultats [Bronislaw Komorowski l’a finalement emporté avec 52,4 %]. Il n’y a plus de Pologne”, ajoute Krystyna, pharmacienne à la retraite, habitante de Tarchomin, près de Varsovie.

Une heure passe, quelques femmes disent le rosaire. Certains allument des bougies sous une feuille de papier portant l’inscription “La croix est la première lettre de l’alphabet de Dieu”. “Nous voulons implorer Dieu par nos prières, pour qu’il fasse enfin le ménage dans ce gouvernement juif”, confie madame Bozena, qui tient à la main un rosaire bleu.

Un homme en chemise cravate, d’une cinquantaine d’années, l’a entendue. “Qu'est-ce que vous racontez, mon Dieu ! Tusk est tout aussi polonais que Kaczynski”, réagit-il. Tous ceux qui sont sous la croix accourent et protestent. Une femme âgée, coiffée d'un chapeau commence à crier : “Silence ! Nous ne lui parlons pas ! C’est un agent, son job est de semer la pagaille ici.”

“Dehors ! Ici, nous sommes catholiques et polonais. Il n’y a pas de place pour des agitateurs”, renchérit madame Marzena, du Mouvement de la reconstruction de la Pologne [groupuscule de droite qui se caractérise par sa rhétorique anticommuniste radicale]. L’homme tente de discuter un moment, puis il s’éloigne, découragé.

C’est alors qu'apparaît un homme blond d’une trentaine d’années. Il pose par terre un ghetto blaster sur lequel brille un autocollant représentant un portrait de Lech Kaczynski avec l’inscription “Mon président”. “Ici, sur la place du palais, on parle encore notre langue, c’est le meilleur endroit pour écouter une radio véritablement polonaise”, affirme-t-il en allumant la radio. La voix d’un prêtre s’élève : “Ici, Radio Maryja” [radio catholique ultraconservatrice]. Le groupe se tait.

Au bout de quelques minutes, la discussion reprend avec animation. Cette fois, on débat des origines du président élu Bronislaw Komorowski [il devrait prendre ses fonctions début août]. On n’est pas d’accord. Les plus âgés sont sûrs qu’il est juif. Les plus jeunes en doutent. Un blond aux cheveux frisés s’entête : “C’est certainement un Russkof.” Un homme à catogan tranche la controverse : “Le grand-père de Komorowski était un bolchevique qui s’appelait en réalité Szczynukowicz. Il a tué des Polonais dans la bataille de Varsovie [en 1920, quand l’Armée rouge s'est avancée jusqu’à la Vistule]. Fait prisonnier, il s’est sauvé et il a tué toute la noble famille des Komorowski. Puis il a volé leur nom. Maintenant, son petit-fils tente de se faire passer pour un Polonais.” Tous hochent la tête en signe d’approbation. “Là, tout est clair”, dit une dame portant un petit chapeau blanc.

Un homme âgé sort une feuille de papier de son attaché-case et commence à récolter des signatures sous un appel réclamant que la croix demeure en place. Nous y lisons : “Aucun pouvoir, même communiste, n’a jamais réussi à éradiquer les aspirations à la liberté et à l’indépendance du peuple polonais. Ce pouvoir ne réussira pas non plus à nous intimider ni à affaiblir en nous la volonté de faire toute la lumière sur le secret du guet-apens de Smolensk.”

“Cette croix doit rester ici pendant un an. Mais, auparavant, nous allons décider du genre de monument que nous voulons pour commémorer les Polonais tombés à Smolensk”, explique Edward Mizikowski, du Mouvement du 10 avril 2010. Les gens sortent leurs stylos, la feuille noircit en quelques minutes.

Autour de minuit, la foule commence peu à peu à se disperser. Les femmes finissent leur rosaire et s’en vont. Un couple d’Anglais passe à proximité des défenseurs de la croix. Madame Joanna, femme corpulente d’une quarantaine d’années, les observe avec suspicion. Elle m’agrippe et me chuchote à l’oreille. “Très chère, nous devons vraiment faire attention.”

– “Pourquoi ?”

– “Aïe, comme tu ne connais pas la vie”, me répond-elle avant d’ajouter : “Les Juifs de Gazeta Wyborcza viennent ici pour écouter ce que nous disons. Ils teignent leurs cheveux en blond pour passer inaperçus. Ils parlent des langues étrangères. Mais, moi, je les reconnais à coup sûr, à cause de leur grand nez crochu et de la haine qui brille dans leurs yeux. Toi, on voit immédiatement que tu es une Slave racée.”

Vers 1 heure du matin, quelques personnes sont encore sous la croix. Trois femmes âgées s’assoient sur des chaises pliantes. Monsieur Andrzej s’accroupit et remet Radio Maryja. “C’est déjà la guerre”, dit-il. “Nous allons résister. Quand ces youpins [“zydki”] viendront prendre notre croix, ils verront ce que signifie notre colère”, annonce-t-il.


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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 14:03
 

L’urgence de s’organiser, le devoir d’agir et le besoin d’innover pour la Démocratie et le Développement

Sékou Diabate

 
L’urgence de s’organiser, le devoir d’agir et le besoin d’innover pour la Démocratie et le Développement, ici et là-bas.

Nous acteurs de la diaspora, militants et artistes, intellectuels et entrepreneurs, hommes et femmes de Culturels, venant d'horizons divers et de conviction philosophique différente, mais tous vibrant pour une Afrique debout et conquérante, avons montré notre volonté de mutualiser nos ressources afin de mieux garantir la force de nos propositions, de nos initiatives et actions à venir.

Mais comment donner un puissant écho à nos démarches et faire déboucher nos doléances si nous ne prenons pas nos responsabilités vis-à-vis de nous-mêmes, des États, des partis et autres structures civiles ou religieuses? Comment rompre cet isolement dévastateur et créer des liens salvateurs qui pourraient faire émerger ces nécessaires points de convergence en phase avec la défense de ces Droits qui font l’Homme si nous ne participons pas, au-delà de nos opinions politiques et convictions philosophiques diversifiées à la sécurisation des espaces démocratiques, en défense de l’expression et de la pratique démocratique républicaines, du respect de leurs règles? Comment tordre le cou au sectarisme impubère et nouer avec des initiatives qui fédèrent des actions productives dans leur mise en œuvre si nous ne mettons pas en place des structures citoyennes dans leur organisation, démocratiques dans leur fonctionnement et indépendantes dans leurs activités?

Nous avons décidé de répondre à ces questions en affirmant notre volonté de créer le Rassemblement de la Diaspora Africaine dont le sigle est « RDA».

Le Rassemblement de la Diaspora Africaine n’est pas un parti politique ni un concurrent des partis politiques et refuse en tant qu’organisation citoyenne d’être des béquilles pour les pouvoirs, aujourd’hui ou demain et une arme aux mains des oppositions, maintenant ou ultérieurement, ici et là-bas.

Toutefois des partenariats restent possible selon les intérêts du Rassemblement qui est disposé à garantir une totale transparence dans sa construction selon la disponibilité, le sérieux et l’implication des un(e)s et des autres, des besoins et de la réalité du terrain, mais où tout(e) démocrate sincère doit et sera à l’aise, quelle que soit son appartenance ou pas à une organisation politique, syndicale, associative ou professionnelle.

Participons à la construction d’une entité d’un genre nouveau qui permet de penser librement, de décider utilement et d’agir collectivement, ici et là-bas!

Mettons nos expertises à profit pour soulever ou répondre sans langue de bois, avec le droit de nous tromper, aux véritables défis de notre société qui ne sont pas souvent abordés par les politiciens, à nos dépens, ici et là-bas!

Arrêtons ces discours dithyrambiques et stériles qui empêchent de rendre lisible et visible d’autres choix possibles à cause de la dictature de la pensée unique, du défaut de partage équitable des richesses, de la coopération internationale pipée, des détourneurs de conscience et autres apprentis sorciers qui sèment la haine, produisent l’intolérance et l’exclusion, nourrissent la discrimination et le racisme, accentuent le réflexe communautaire et piétinent impunément les fondamentaux de la République, ici et là-bas !

Cessons, sans avoir essayé de poser nos problèmes de conclure facilement que la coloration politique des détenteurs des pouvoirs politiques ne nécessite pas une démarche pragmatique pour les résoudre, ici et là-bas!

Tapons aux portes où il est indiqué que se trouve la solution à nos problèmes et agissons dans le respect de la légalité à trouver une issue positive aux difficultés qui nous assaillent, avec des moyens démocratiques acquis ou à gagner par l’implication militante, ici et là-bas!

Créons ou renforçons des espaces de débats et d’actions qui portent de manière responsable nos interrogations et inquiétudes, nos espoirs et besoins immédiats ou à venir, dans le respect, peut-être même avec des approches contradictoires, mais sans violence verbale, physique ou politique, ici et là-bas!

Provoquons des débats avec ces intellectuel( le)s fort(e)s en bouche qui, dans le confort des bureaux ou des salons glosent et planifient nos vies à des années-lumière de nos préoccupations et qui, dès fois, par couardise ou pour des raisons alimentaires ne pensent plus ou bottent en touche sur les questions essentielles, participant ainsi à aggraver l’inquiétante fracture culturelle qui accompagne le délabrement économique et social de la masse grandissante des démunis, ici et là-bas !

Dénonçons ces machines politiciennes qui ne s’intéressent à nos conditions qu’à la veille d’élections et n’arrêtent pas de nous prendre pour une masse de manœuvre dont les doléances pourtant vitales sont oubliées après coup, profitant à cette catégorie de citoyens dits transhumants, sans principe et sans vergogne, ici et là-bas !

Donnons leur chance à ces complexé(e)s aux théories toutes faites qui ont toujours raison, ne font jamais leur autocritique et ne se donnent pas la peine de se mobiliser à nos côtés ou pour défendre les droits au moins pour tester par la praxis et sans disposition de voyou, les thèses de leurs Maîtres, ici et là-bas!

Actionnons des dynamiques critiques qui permettent la rupture d’avec ces pratiques sales et malsaines qui détournent les citoyen(es) des choses de la Cité, dans les périmètres d’activités politique, économique, socio-culturel et environnemental, ici et là-bas !

Rompons avec ces situations puériles de préséance et de leadersheapisme grégaires qui abâtardissent les actions décisives et empêchent de mieux faire œuvre utile, ici et là-bas !

Osons (re)inventer et explorer l’immense ressource de cette masse de compétences anesthésiées ou obstruées dans les services publics et les organismes à intérêt général, pour défaut de modernisation et des raisons politiciennes ou sectaires, ici et là-bas!

Revisitons sans arrogance ni mépris, sans heurter ni blesser inutilement les bases qui fondent le substrat même de notre société en permettant de délimiter clairement le champ d’intervention des pouvoirs et de participer à y apposer les contre-pouvoirs nécessaires qui garantissent la cohésion sociale et stabilisent les boussoles de nos environnements dont les indicateurs sont en dérèglement avancé, par une nette séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ici et là-bas.
Oui, le Rassemblement de la Diaspora Africaine se voudrait à la fois un esprit, une méthode et un outil pour comprendre afin de mieux agir que tout(e) citoyen(ne) devrait s’approprier au nom de la Renaissance Africaine, pour un monde ouvert et solidaire, plus fraternel et plus juste, ici et là-bas!
Alors, ensemble, dans la discipline et le respect, participons à donner à la politique son sens premier, d’engagement désintéressé et de participation active, orienté vers la satisfaction des besoins élémentaires de première nécessité en matière de santé, d’Éducation, d’amélioration des conditions du quotidien par l’accès à des services de qualité pour toutes et tous: la vie et le bien-être de millions de citoyen(ne)s en dépendent ici et là-bas.

Sékou DIABATÉ
Initiateur et coordinateur généraal du RDA
Président IACD International
Président de la CASE
E-mail:la_case@yahoo.fr
Tél.: 06 85 72 30 38

LES PROJETS:

1)Une Maison de l'Afrique
2)Les maisons de la Diaspora
3)La journée de la solidarité africaine et internationale de la Diaspora
4)La journée culturelle de la Diaspora
5)La journée des projets de la Diaspora
6)Le grand bal de la Diaspora
6)La journée de la citoyenneté et de la diversité
7)La semaine du sport et du partage
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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 11:06

Istanbul étape européenne

vendredi 16 juillet 2010

La Marche mondiale des femmes qui se terminera au Congo le 17 octobre a fait étape le 29 juin dernier à Istanbul. A cette occasion, la CGT était représentée par 31 militantes CGT des Bouches du Rhône. Elles nous ont rédigé cette carte postale d’impressions et d’instants vécus :

Istanbul étape européenne

Plus de 60 participantes des Bouches du Rhône dont 31 dans la délégation CGT. 27 nationalités différentes représentant des associations féministes des syndicats des partis politiques progressiste... femmes venues de toute l’Europe.

Une nouvelle fois, notre organisation a essayé de prendre sa place dans le combat pour le droit des femmes dans le monde.

 

C’est vrai, nous avons eu la chance d’accueillir à Marseille en 2005 l’étape européenne et de sentir ce souffle de solidarité, de partage mais aussi de souffrance des femmes.

Istanbul était pour nous une étape incontournable. A la fois redoutée car la Turquie est un pays carrefour de civilisations qui portent des histoires lourdes de souffrance.

Mais combien nous avons fait éclater des clichés, des préjugés parfois grace aux femmes turques et kurdes qui nous ont accueillies par leur enthousiasme à notre arrivée au parc Teci.

 

Avec les femmes de la caravane des Balkans grecques, chypriotes, bulgares, macédoniennes.... nous avons fait une jonction de toutes nos aspirations qui, même en ne parlant pas la même langue, par le sourire, la poignée de main et l’accolade nous nous comprenions....

 

Coup de coeur pour cette banderole de femmes syndicalistes et féministes emprisonnées en Turquie. Ces tee shirts où leur portrait barrait leur poitrine. Elles avaient fières allures et se sentaient soutenues par notre présence.

Des tissus violets ornés de slogans en papier, des boucles d’oreilles en bois au sigle de la femme, des rubans, tout cela témoignait de leur besoin de partage et de solidarité.

Nous leur avons appris en français so so solidarité avec les femmes du monde entier et nous l’avons repris en kurde et en turque. Nous avons crié pour la libération des emprisonnées.

Et sur le bateau où nous sommes montés à 300, 400, peu importe, sur les deux rives du Bosphore à plein poumons et dans toutes les langues nous nous répondions.

Le 30, le lendemain fut une journée d’échanges intensifs à travers des forums qui se succédaient sur les thèmes de la marche mondiale. Notons la rencontre des femmes turques, chypriotes et grecques sur la revendication de l’autonomie de Chypre "pays trop petit pour être divisé, mais assez grand pour être autonome".

L’intervention de la députée kurde féministe élue au parlement turc grace aux voix des féministes (hommes et femmes) qui a témoigné de leur combat. La délégation des femmes irakiennes venues en voisine, pour expliquer la nécessité d’une reconstruction de leur pays, de leur souffrance, du rôle des femmes...

 

Beaucoup d’intensité, d’émotion mais nous aurons les actes écrits de ces forums.

Le soir à 19 heures, un cortège de 5000 personnes avec une jeunesse turque et kurde en nombre a parcouru le centre ville d’Istanbul rejoint par les participants du FSE, Istanbul qui vibrait aussi du sceau de capitale de la culture, ce qui peut expliquer la difficulté pour les forces de police, malgré leur présence indéniable d’être trop pressante dans cette manifestation. Toutefois, jusqu’à la veille de nos initiatives nos amies turques et kurdes se sont trouvées confrontées à de nombreuses difficultés (prêt de locaux) et deux jours avant la marche une nouvelle militante était arrêtée.

 

Le 2 juillet un procès s’est tenu concernant les féministes et les syndicalistes emprisonnées depuis plusieurs mois. Une partie de notre délégation CGT encore présente a témoigné de son soutien arborant le badge CGT. Ce symbole pour nos amies turques et kurdes était d’un grand réconfort notamment lors d’un setting très émouvant. Nous avons gardé des contacts avec ces nouvelles camarades de combats. Nous sommes revenues chargées d’une nouvelle conscience féministe et de classe surtout les plus jeunes d’entre nous pour qui c’était la première grande manifestation internationale. Nous avons pris toutes l’engagement de poursuivre, il le faut ! RESISTANCE... JUSQU’A LA VICTOIRE PARCE QUE NOS COMBATS ET NOS REVENDICATIONS SONT JUSTES ET EMANCIPATEURS POUR LE GENRE HUMAIN.

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 10:46
 
Le franc CFA, entre arnaque et imposture!

Le franc CFA, entre arnaque et imposture !
article publié le 18/05/2010
auteur-e(s) : Attac Gabon
Par Audrey Nang Obame [1] et Julien N’kolo Reteno [2](Attac Gabon)

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L’impérialisme, à la fin du 19 e siècle, représentait l’unique moyen du capitalisme pour sa survie et sa croissance au stade de développement où il est parvenu. Celui des fondateurs des comptoirs était ancien, au tournant des deux siècles il se prolonge d’un impérialisme du capital sous forme financier vers les régions périphériques. Avec le temps, il diversifie ses moyens de prise de contrôle, perfectionne les méthodes de pillage des zones périphériques en matières premières et énergie bon marché, puis s’adjoint une razzia sur leur force de travail, retrouvant l’ancienne traite des hommes, et renouvelle l’impérialisme pour le débouché. Aujourd’hui encore il subsiste encore une autre forme d’esclavage que nous appelons esclavage monétaire. Les pays africains et ceux de la zone franc en particulier connaissent une certaine concaténation de maux dont le franc CFA, la monnaie des Colonies Françaises d’Afrique, explique en partie ce cercle vicieux.
L’histoire de la naissance des zones monétaires
Au lendemain de l’abandon de l’étalon-or par la Grande Bretagne les « zones monétaires » firent leur apparition : un grand nombre de pays suivirent la livre en maintenant un taux de change fixe entre leur monnaie et le sterling. Ces pays continuèrent à détenir leurs réserves de liquidités internationales sous forme d’avoirs dans les banques de la Cité. C’était la naissance de la « zone sterling ». Entre temps, du moins entre Avril 1933 et Janvier 1934, le dollar est resté monnaie flottante. Un grand nombre de pays d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud rattachèrent leur monnaie au dollar formant de la sorte la « zone dollar ». Notons au passage que la débandade au niveau monétaire des pays faisait suite à l’effondrement de l’étalon de change-or à partir de septembre 1931. La tentative de mettre sur pied un système monétaire aménagé par la coopération internationale aurait été une bonne solution mais hélas, la conférence de Londres de 1933 échouait. La Grande Bretagne va asseoir son hégémonie sur la zone sterling par la préférence impériale et les accords commerciaux puis à travers la politique des prêts-liés. Ainsi les prêts qui ont été accordés par Londres à partir de 1931 avaient deux buts : soutenir l’industrie britannique et aider les pays emprunteurs à maintenir un taux de change stable avec la livre pour éviter que ces pays ne soient amenés à quitter la zone sterling. Cette zone va donner des idées à la France qui traverse des moments difficiles avec ses dévaluations répétitives. Elle ne trouvera pas meilleur soutien que de se replier sur ses colonies, à qui elle avait déjà imposé l’utilisation du franc comme monnaie. La constitution de la zone franc va se faire donc en 1939 avec l’établissement du contrôle de change. En effet, il fallait dresser la liste des pays qui acceptaient une monnaie phare comme moyen de paiement internationale. C’est ainsi que le 9 septembre 1939, la zone franc s’est vu établir son extrait d’acte de naissance. Mais c’est le 26 décembre 1945 que le franc CFA sera officiellement né. La zone franc était alors composée de trois sous-ensembles : le premier constitué par les départements français métropolitains, les quatre départements français d’Outre-mer et les territoires d’Outre-mer, à l’exception du territoire des Afars et Issas (ancienne Côte Française des Somalis) ; le deuxième sous-ensemble est constitué par les Etats africains et malgache puis le troisième sous-ensemble formé par le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.
Ces derniers pays à qui, il faut dire du bien, ont refusé à cette époque la liberté de transfert entre leurs pays et la France, les mécanismes des comptes d’opérations moins contraignants que ceux des autres pays africains de la zone. Dans la période immédiate après-guerre, après la signature des accords de Bretton Woods en juillet 1944, l’économie Française avait besoin de se relever de toute urgence. Pour l’aider dans ce processus, le franc CFA jouera un important rôle en lui garantissant un marché captif pour ses produits. Les autres monnaies virent leur taux d’échange être indexé au dollar. Les réserves des banques centrales Européennes en ce temps là étaient constituées de monnaies à valeur douteuse d’après-guerre qui avaient été dévalorisées des fluctuations de la monnaie. Pour cette raison, la France avait besoin des monnaies de ses colonies pour soutenir sa compétitivité avec ses rivaux Américains et Britanniques. De Gaulle et Pierre Mendès, son principal conseillé économique, rencontrèrent des dirigeants africains et développèrent un pacte colonial qui garantirait ceci dans un traité (avec des clauses publiques et des clauses secrètes).
Les motivations de la France lors de la création de la zone franc
Dans tous les livres, on vous dira que la monétisation des anciennes colonies s’effectuait de façon anarchique avant le franc CFA. Faux parce que les colonies avaient des monnaies avant qu’on les supprime pour imposer leur franc français et le franc CFA après. D’autre, peut-être plus juste diront que la dislocation progressive de l’espace monétaire et commercial international dans les années trente, la montée généralisée du protectionnisme et l’enchainement des dévaluations compétitives provoquèrent de la part des puissances coloniales une réaction de repli sur leurs empires. Ils diront aussi que la France avait à cœur de réinstaurer son autorité monétaire dans ses territoires qui ont été isolés de la métropole durant la seconde guerre mondiale, et ont souffert de la raréfaction des échanges, et ont dû parfois s’arrimer à d’autres devises comme le dollar US. Mais ceux qui volent plus haut comme l’aigle, arrivent à connaître les vraies motivations de la France : dominer les pays de la zone. Mais les motivations de cette zone et ses corollaires sont à trouver dans les propos de Monsieur Emile Moreau qui fut gouverneur de la Banque de France de Juin 1926 à septembre 1930. Rapportant un entretien qu’il avait eu avec le président du Conseil il écrit : « J’ai eu une importante conversation avec M. Poincaré sur la question de l’impérialisme de la Banque d’Angleterre. J’ai exposé au président du Conseil que l’Angleterre ayant été le premier pays européen à trouver une monnaie stable et sûre après la guerre, a profité de cet avantage pour jeter sur l’Europe les bases d’une véritable domination financière. Le Comité financier de Genève a été l’instrument de cette politique. Le jeu consiste à rabattre sur le Comité de Genève, que les anglais contrôlent, tous les pays en mal monétaire. Les remèdes appliqués comportent toujours l’installation auprès de la Banque d’Emission d’un contrôleur étranger anglais ou désigné par la Banque d’Angleterre, et le dépôt d’une partie de l’encaisse de la Banque d’Emission à la Banque d’Angleterre, ce qui sert à la fois à soutenir la livre et à fortifier l’influence anglaise...... » [3] . La France voulait donc dominer les pays de la zone franc, comme ce fut son cas avec l’Angleterre. Toutes autres explications ne relèvent que du fantasme du mensonge. La France va elle aussi lier le sort des pays membres de la zone franc par des accords commerciaux et des prêts-liés. L’empire colonial français absorbait 10% des exportations françaises à la fin du XXe siècle, 17% à la veille de la crise de 1929 et 42% en 1952 [4] . La formation d’une zone économique impériale protégée de la concurrence extérieure est fondée sur la base d’une complémentarité des productions coloniales et métropolitaines. La France, cette puissance secondaire devenait avec l’aide de ses colonies, une puissance de la « première division ». Le dispositif des comptes d’opérations, qui sont des comptes courants ouverts par le Trésor public français pour chacun des instituts d’émission de la zone. Les variations des soldes des comptes retracent l’évolution du solde agrégé de la balance des paiements des Etats membres de chaque union. La France utilise les réserves des pays de la zone franc pour soutenir sa monnaie et aujourd’hui pour renflouer ses réserves. Les pertes de change consécutives à la dévaluation du franc français en 1969, ont obligé la France à utiliser les réserves des pays la zone franc pour défendre sa monnaie. La part des réserves des pays de la zone franc dans le total des réserves officielles françaises était entre 10 et 20% de 1964 à 1967. Elle était de plus de 50% entre 1968 et 1969 [5] . Avant ou après les indépendances, certains pays ont dit non à cette escroquerie monétaire pendant que les pays de l’Afrique noire de la zone franc demeurent dans l’esclavage monétaire.
Aujourd’hui le maintien du franc CFA est une servitude acceptée
Contrairement aux pays actuels de la zone franc, d’autres avaient compris que la souveraineté monétaire est un préalable à l’indépendance tout court. Mieux, la monnaie est un instrument au service du développement et même un instrument de cohésion sociale, donc un fait social. D’abord l’ex-Indochine (Cambodge, Laos, Viêtnam) en 1954, la Guinée et la Tunisie en 1958, le Maroc en 1959, Le Mali l’a quittée en 1962 pour la réintégrer en 1984, l’Algérie en 1963, et enfin la Mauritanie et Madagascar en 1973. Ces pays ont vu dans cette zone monétaire, les germes d’une éternelle domination. Le principe fédéral (de gaule en 1958) inspirant ce projet donne une large place au domaine de gestion commune, « qui doit comprendre la défense [6] , la politique étrangère, la direction de l’économie, la politique des matières premières et la monnaie » [7] . Le système actuel de dépendance des pays de la zone franc est une résultante directe des politiques coloniales du gouvernement français. La création et le maintien de la domination française des économies de l’Afrique francophone sont le produit d’une longue période de colonisation française et la dépendance apprise des Etats africains. Pour la majeure partie de l’Afrique francophone, leurs banques centrales n’ont que des pouvoirs limités. La dépendance à l’égard de l’exploitation de ressources naturelles et le degré limité de diversification qui en découle, créent des risques en soumettant les économies de la région à de fortes variations de la croissance dues, en partie, à la volatilité des cours des matières premières.
Quand le franc CFA appauvrit les pays membres
Le franc CFA est contre les pays membres. Il n’a pas aidé les pays à sortir de l’ornière du sous-développement bien au contraire. Tous les pays du Maghreb qui ont chacun une monnaie fonctionnent mieux que les « stars » de la zone franc. Le Maroc et la Tunisie sont des pays qui émergent, et qui sont courtisés par la même France. Les entreprises françaises profitent énormément du franc CFA car en l’absence de risque de change, de toute restriction à leurs mouvements de capitaux et rapatriements de bénéfices, elles peuvent se déployer dans la zone franche avec une liberté équivalente à celle dont elles jouissent sur le territoire métropolitain.
L’appel à une émancipation monétaire des pays africains de la zone franc
La division impérialiste du travail caractérise la structure hiérarchisée d’une économie mondiale en voie d’intégration. Les deux caractéristiques d’orientation vers et de domination par les « métropoles » s’expliquent par l’histoire du développement capitaliste. Le commerce colonial, la mise en valeur des colonies ont commencé la destruction des anciens modes de production pour les remplacer par un capitalisme où les moyens de production appartiennent à des capitalistes extérieurs et qui s’est construit sur la base de l’empire colonial, puis du marché mondial, et non sur une base nationale. Confinés au développement de l’agriculture d’exportation, les pays africains de la zone franc connaissent une détérioration croissante de l’agriculture traditionnelle, celle qui devait les nourrir. Le moment est arrivé pour les africains de répudier définitivement le « cfafrique » [8] , un système savamment implanté pour piller les ressources de l’Afrique, les dominer et empêcher leur développement endogène. L’extraversion commerciale est renforcée par la dépendance monétaire à travers les mécanismes de coopération monétaire franco-africaine conférant à la France un rôle primordial ainsi qu’un droit de regard dans la conduite de la politique monétaire et dans les relations monétaires internationales des pays de la zone franc. Les pays africains de la zone franc doivent créer leur monnaie et intensifier les échanges intra- communautaires pour soutenir cette monnaie que nous voyons très forte. Selon une étude prospective de la Banque mondiale (1989, p.179), « bien que les pays membres de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale aient une monnaie convertible, le franc CFA, les échanges à l’intérieur du groupe ont fléchi alors que les échanges avec les pays tiers ont augmenté » [9] . Cette observation est la même pour les pays de l’UEMOA. Une intégration n’est pas une juxtaposition des économies mais consiste en un processus qui conduit à un plus grand degré de concentration entre les acteurs, d’interconnexions entre les unités et de diversification des activités créant un processus de relative irréversibilité et permettant une plus grande maîtrise des problèmes qui se posent à l’échelle régionale (Hugon, 1991) [10] . Elle sera possible avec un tissu industriel crée avec le soutien du système bancaire et une monnaie active dans les économies, ce qui n’est pas le cas avec une monnaie-instrument qu’est le franc CFA.
Notes
[1] Maurice NIVEAU, Histoires des Faits Economiques contemporains, PUF, 1966, p.306-307
[2] Politologue, membre du Conseil d’administration d’Attac Gabon
[3] Maurice NIVEAU, Histoires des Faits Economiques contemporains, PUF, 1966, p.306-307
[4] Cf. Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, histoire d’un divorce, Paris, Albin Michel, 1984.
[5] Jacques Adda et al. La France face au Sud : le miroir brisé, les éditions KARTHALA, 1989, p.70.
[6] Selon l’Annexe II de l’accord de Défense signés entre les gouvernements de la République Française , de la République de Côte d’Ivoire, de la République de Dahomey et de la République du Niger le 24 Avril 1961, la France a la priorité dans l’acquisition de ces « matières premières classés comme stratégiques ». En effet, selon l’article 2 de l’accord, ‘ la République Française informe régulièrement la République de Côte d’Ivoire (et les deux autres) de la politique qu’elle compte adopter concernant les matières premières et les produits, en tenant compte des besoins généraux de la défense, de l’évolution des ressources et la situation du marché mondial ». Selon l’article 3, « la République de Côte d’Ivoire (et les deux autres) informent la République Française des politiques qu’ils comptent suivre concernant les matières premières stratégiques et les produits, et les mesures qu’ils se proposent d’adopter afin d’appliquer ces politiques. » et pour conclure, l’article 5 :« Concernant ces même produits, la République de Côte d’Ivoire (et les deux autres), pour les besoins de la défense, les réserve en priorité pour la vente à la République de France, après avoir satisfait aux besoins de la consommation interne, et ils importeront ce dont ils ont besoin prioritairement de la France. » la réciprocité entre les signataires n’était pas une négociation d’égal à égal, mais elle reflétait la dominance de la puissance coloniale qui avait, dans le cas de ces pays, une « indépendance » organisée quelques mois avant ( en Août 1960).
[7] Charles de Gaule, Discours et messages. Avec le Renouveau, 1958-1962, Paris, Plon, 1971, p.32, cité par P. Pastaud, art. cit. Cf. Pierre Pastaud, « Zone franc : de l’Empire à la coopération franco-africaine », Etudes gaulliennes, tome VI, n° 22, avril-juin 1978.
[8] C’est un terme crée par nous pour designer le système de pillage des économies des pays africains de la zone franc, par la France et ses multinationales. Le CFAFRIQUE est l’élément le plus dominateur de la françafrique.
[9] Les échanges régionaux sont estimés à 4% des échanges totaux. Tout ceci participe à la faible industrialisation que connaît la zone. [8] Hugon, Ph. (1991), « La pensée française en économie du développement .Évolution et spécificité », Revue d’économie politique , Vol.101, n°2, mars-avril, Paris.
[10] ] Hugon, Ph. (1991), « La pensée française en économie du développement .Évolution et spécificité », Revue d’économie politique , Vol.101, n°2, mars-avril, Paris.
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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 10:42
 
Manifestations anti-délestages au Sénégal NOUS SOMMES TOUS SENEGALAIS

Depuis quelques jours, l’actualité sociale au Sénégal est marquée par une recrudescence des mouvements de revendications des populations pour le droit d’accès à l’électricité.
Exaspérés par les délestages interminables, les usagers manifestent de plus en plus bruyamment leur courroux. Cette grogne populaire témoigne à la fois d’un malaise évident, mais aussi d’un indéniable dynamisme du mouvement consommateur sénégalais.

Par la voix du RACE (le Réseau Associatif des Consommateurs de l’Energie), les usagers d’électricité du Cameroun expriment leur solidarité et leur soutien aux consommateurs Sénégalais.

A quelques différences près, la sempiternelle question de l’accès des populations à l’énergie électrique se pose en de termes semblables dans les deux (02) pays. Au Cameroun, dans des conditions similaires en septembre et novembre 2007, de violentes manifestations de protestation contre des rationnements intempestifs de l’électricité dans 02 villes, s’étaient soldées par la mort de 03 jeunes manifestants, tombés sous les balles de la police, de nombreux blessés graves ainsi que des dégâts matériels importants.

Par ailleurs, des données comparatives sur les deux (02) pays montrent des similitudes déconcertantes. En effet, comme au Cameroun, à peine 1 Sénégalais sur 3 aurait accès à l’électricité. Plus précisément, le taux d’accès à l’électricité au Pays de la Térenga serait de 33% environ pour un taux de couverture de 57% en milieu urbain et 10% en zone rurale. Les chiffres concernant le Cameroun ne sont pas très différents.

Il faut néanmoins noter qu’au contraire du Sénégal où le service, bien que médiocre, continue à être assuré par un opérateur public (la SENELEC), au Cameroun, la reforme du secteur en 2001 a conduit à la privatisation de la Société nationale d’électricité (la SONEL) au bénéfice d’un unique opérateur privé Américain (AES CORPORATION), qui se trouve de fait en situation de monopole.

Malheureusement, ce changement de statut du fournisseur d’électricité n’a pas eu d’incidence sensible sur la condition du consommateur, l’offre de l’énergie restant largement inférieure à la demande; pourtant, à la différence du Sénégal, pays sahélien, le Cameroun possède le meilleur potentiel hydroélectrique d’Afrique après la République Démocratique du Congo. Hélas, neuf (09) ans après la privatisation du service public de l’électricité, la situation n’a presque pas changé; on déplore toujours autant de désagréments électriques, aux conséquences désastreuses pour toutes les catégories de consommateurs.

Par conséquent, en dépit des moments difficiles qu’ils traversent, nous tenons à dire aux Sénégalais et à d’autres compatriotes Africains en lutte pour l’accès aux droits fondamentaux, que la privatisation n’est pas une panacée. Nous pensons que l’électricité comme l’eau ne sont pas de vulgaires produits marchants. En plus d’être des secteurs de souveraineté, ce sont des biens de première nécessité qui relèvent du service public et ne doivent pas être soumis à la seule loi du marché. Partout où ces secteurs ont été privatisés, on a déploré de graves dysfonctionnements, une insécurité d’approvisionnement et une flambée des prix.

Aucun développement économique durable n’est possible sans une énergie électrique disponible en quantité et en qualité. La solution à la crise énergétique chronique en Afrique passe par une nouvelle gouvernance du secteur, mais aussi et surtout par une mise en commun des moyens et une harmonisation sous-régionale des politiques publiques nationales en matière d’énergie. Les consommateurs d’électricité de tous les pays doivent rester mobilisés pour faire valoir leurs droits légitimes. Nous sommes en réalité tous Sénégalais.

L’accès à l’énergie est un droit essentiel et inaliénable!

Fait à Douala, le 17 Juillet 2010

Pour le Bureau Exécutif du RACE

Paul Gérémie BIKIDIK
Membre de/Member of Consumers International - www.consumersinternational
.org Membre de l’Association Internationale Droit à l’Energie Sos Futur - www.energiesosfutur.org Association agréée auprès de l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité - ARSEL
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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 08:26

 Enquête sur les détournements dans la filière café-cacao Pourquoi des journalistes ont été arrêtés Au cœur d’un imbroglio politico-judiciaire

 

Le Mandat-19/7/2010

L’arrestation la semaine dernière, de trois de nos confrères du ‘’Nouveau Courrier et leur mise sous mandat de dépôt par le Procureur Tchimou, livre progressivement leur secret.
En détention préventive depuis le mardi dernier, trois journalistes sont depuis vendredi dernier déférés à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan. Il s’agit de Théophile Kouamouo, Saint Claver Oula et Stéphane Bahi. Leur crime ? La publication du dossier sur ‘’le Livre noir de la filière café-cacao’’. Document qui met en exergue le rapport de l’enquête sur les détournements massifs orchestrés par les barrons de filière café-cacao. Tout comme l’identité des bénéficiaires. A la suite d’un interrogatoire dans le bureau du Procureur de la Republique et une perquisition à la rédaction de notre confrère avec séquestration du personnel, les trois journalistes responsables dudit ‘’canard’’ ont été écroués à la Maca. Le mécanisme de leur détention ressemble fort bien à un scénario écrit dignement par l’acteur Jack Baeur. Qui part à la recherche d’espions pour sauver la tribu. L’ordre est ainsi intimé aux journalistes de livrer la source du dossier. Et pourtant, aucun reproche sur l’objectivité du contenu de ce rapport. D’où le harcèlement sur nos confrères pour arracher le nom de celui ou celle par qui tout a été su. Car le contenu de ce document relèverait du secret d’Etat.

 

Ce que redoute Tchimou
Le Procureur de la République, chargé d’enquêter sur les détournements massifs dans la filière café-cacao, a le sommeil troublé actuellement. La fuite du rapport pour se retrouver dans la presse, risque de lui coûter son poste. Aussi, cherche-t-il, au mépris de la loi sur la presse, par la pression de l’incarcération de nos confrères, à connaître d’où est partie la fuite. « Tchimou a aujourd’hui le profile bas. Il est le premier responsable de la publication de ce dossier dans la presse. Pourquoi ce rapport -t-il a été retrouvé dans les journaux ? Cela découle de son incompétence et de sa légèreté. Il n’aura jamais l’excuse du chef de l’Etat, encore moins, celle de l’ensemble des magistrats. Si c’était un secret d’Etat, par sa faute, la Côte d’Ivoire serait ‘’vendue’’. Les journalistes n’ont rien fait de mal. Ils seront libérés », s’est indigné un proche du chef de l’Etat que nous avons joint au téléphone. Selon une autre source, le Procureur Tchimou payera cash cette légèreté. Tchimou peut-il courir le risque de maintenir les confrères dans les liens de la détention sans courir le risque de voir tout le document publié par toute la presse dans son ensemble ? Rien n’est certain. Reste que son intransigeance peut lui être fatale.

 

La colère de Gbagbo
Selon nos sources, la révélation du contenu du dossier a mis le chef de l’Etat dans tous ses états. Il faut le dire, la détention depuis quasiment deux ans, sans jugement, des barons de la filière café-cacao en dit long sur cette affaire. Cette condamnations répondrait à un souci politique. La diffusion du rapport met ainsi le président Laurent Gbagbo lui-même dans une position inconfortable vis-à-vis, non seulement des bénéficiaires des détournements, mais également, vis-à-vis du jugement du peuple. Depuis donc samedi dernier, le chef de l’Etat aurait déjà pris langue avec les organisateurs de la presse pour, dit-on, démêler l’écheveau de cette affaire. Le président l’UNJCI et bien d’autres mouvements de la presse, dicteront la conduite à tenir, si dans quelques jours, ‘’les prisonniers’’ de Tchimou ne sont pas libérés. Selon des sources proches du président Laurent Gbagbo, il aurait perdu le petit capital de confiance qu’il avait placé en Tchimou. Et des décisions ne tarderont pas à tomber. Pour notre part, nous n’attendons que le signal de nos différentes organisations.
K. Zéguédoua Tano

 

Tchimou déchire la loi sur la presse
La France prête à agir
Violation de la liberté de presse, bâillonnement de la presse, les expressions sont assez faibles pour qualifier l’attitude de la haute autorité judiciaire, justicier devant l’Eternel, le Procureur Tchimou Raymond, envers nos confrères du Nouveau Courrier. Théophile Kouamouo, Saint Claver Oula et Stéphane Bahi ont été jetés en prison sans aucune raison. Cet acte vient sonner le glas pour les journalistes ivoiriens. Le compte est désormais bon pour la presse. La loi régissant cette corporation est morte depuis vendredi dernier. Ainsi en a décidé le Procureur de la République, seule personnalité à interpréter la loi. On peut le dire, la loi 2004-643 du 14 décembre 2004, portant régime juridique de la presse a été déchirée et foulée au pied. Une disposition légale qui n’autorise plus que le journaliste soit emprisonné pour des faits en rapport avec l’exercice de son métier. Hélas ! Les efforts des acteurs de la presse ont été vains. Ils ne pourront plus jouir des lois qui protègent leur métier. Puisque la loi sur la presse ne vaut plus qu’un clou devant les gardiens du temple de Thémis. On peut désormais outrepasser cette loi, pour malmener les journalistes à sa guise. C’est d’ailleurs ce qui explique la présence de nos confrères du Nouveau Courrier derrière les barreaux. Une chose est claire. On veut museler les tribuns du peuple. Face à cette atteinte à la liberté de la presse, la communauté internationale n’entend pas rester coite. La France veut donc agir.

 

La France prête à intervenir
L’information passe en boucle sur les chaînes des médias internationaux. Trois journalistes emprisonnés en Côte d’Ivoire, dont un français. Eh oui! Théophile Kouamouo a une nationalité française. Ainsi, face à ce qu’il convient de nommer affaire-Tchimou-Nouveau Courrier, le Consulat de France aurait joint notre confrère, pour s’enquérir non seulement de son état de santé mais pour lui demander si elle pourrait intervenir. Aux dires de notre source, le confrère ne s’est pas encore prononcé. Mais à l’allure à laquelle évolue ce dossier, la France pourrait s’inviter dans ce bras de fer entre Tchimou et les journalistes de Côte d’Ivoire.
JN

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 08:02
 
 
    
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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 07:52
Nelson Mandela fête ses 92 ans

Par lefigaro.fr
18/07/2010 | Mise à jour :
Samedi, Nelson Mandela avait accueilli des enfants de son village natal dans sa maison de Johannesbourg pour célébrer son anniversaire.
Samedi, Nelson Mandela avait accueilli des enfants de son village natal dans sa maison de Johannesbourg pour célébrer son anniversaire. Crédits photo : AFP

L'ancien président sud-africain fêtait ce dimanche ses 92 ans en famille, dans sa maison de Johannesburg.

De plus en plus frêle, le premier président noir de l'Afrique du Sud post-apartheid limite ses apparitions en public en raison de son âge. Endeuillé par le décès de son arrière-petite-fille dans un accident de voiture juste avant le début de la Coupe du Monde de football, il n'avait pas assisté à cette dernière, se contentant d'une brève apparition le 11 juillet pour saluer les spectateurs avant la finale. Le jour de son anniversaire, Nelson Mandela est resté dans sa maison de Johannesbourg. Il y avait accueilli samedi des enfants de Mvezo, son village natal, ainsi qu'une délégation de l'ANC, son parti historique.

Le président sud-africain Jacob Zuma et des responsables du gouvernement lui ont rendu hommage dimanche lors de cérémonies à Mvezo. Nelson Mandela, a déclaré Jacob Zuma, a appris aux Sud-Africain qu'il fallait oeuvrer «ensemble» à la «solidarité pour notre pays».

Barack Obama a aussi souhaité un «très joyeux 92e anniversaire» à l'ancien président sud-Africain Nelson Mandela, en saluant sa «vision extraordinaire, son leadership et son esprit». «Nous faisons au mieux pour suivre son exemple de tolérance, de compassion et de réconciliation», a ajouté le président américain.

Graça Machel, l'épouse de Nelson Mandela, s'est de son côté rendue dans un orphelinat de Soweto. «C'est aujourd'hui l'occasion pour des millions de personnes à travers le monde de regarder en eux et de trouver ces belles qualités que chaque humain possède, et de dire: ‘je suis capable de faire la différence pour mon voisin, pour quelqu'un de démuni, je peux donner de la bonté à quelqu'un d'autre», a-t-elle déclaré. Si Nelson Mandela, a-t-elle ajouté, n'est plus aussi fort physiquement qu'avant, «son esprit est plus fort que jamais».

On fêtait galement dimanche le premier «Mandela Day», l'ONU ayant décidé en novembre dernier de faire du 18 juillet, date anniversaire du prix Nobel de la paix et hérault de la lutte anti-apartheid, une journée consacrée à la résolution des conflits, à la réconciliation raciale et au service envers les autres.

L'ONU l'avait fait à l'avance vendredi, avec un hommage organisé à New York, au cours duquel le secrétaire général Ban Ki-moon a salué en Mandela «l'incarnation des plus hautes valeurs de l'humanité». «Sa vie, sa force et sa décence sont un exemple pour nous tous. Il a combattu pendant des années ceux qui l'opprimaient. Puis il leur a pardonné».

 
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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 07:22

 

 

Partout dans le monde, l’islamisme politique contre la liberté des femmes

18 07 2010

Dépêche AFP du 18 juillet 2010, où comment l’islam politique restreint les libertés des femmes dans la Bande de Gaza contrôlé par le Hamas :

C’est la dernière offensive en date des dirigeants de la Bande de Gaza pour tenter de faire respecter ce qu’ils considèrent être les bonnes moeurs selon l’Islam: le Hamas, au pouvoir dans l’étroit territoire palestinien, vient d’interdire aux femmes de fumer la pipe à eau dans les cafés.

L’interdiction a été annoncée samedi et dimanche par des responsables de la sécurité en civil, lors d’une descente impromptue sur le bord de mer de Gaza, zone populaire de cafés très fréquentés: les cafetiers se sont vus interdire de servir des pipes à eau à leurs clientes. Dans la grande confusion qui s’en est suivie, le gouvernement islamiste s’est empressé de préciser que seules les femmes étaient concernées, pas les clients de sexe masculin.

Les arguments avancés par les censeurs du Mouvement de la résistance islamique sont que cette pratique détruirait les mariages et serait nocive pour l’image des Palestiniens… « Il n’est pas convenable pour une femme de s’asseoir jambes croisées et de fumer en public. Cela porte atteinte à l’image des Palestiniens », juge Ihab Ghussein, porte-parole du ministère de l’Intérieur dans un communiqué diffusé dimanche.

 

« Nombre de femmes qui fumaient en public ont été répudiées lorsque leurs maris les ont vues ou l’ont appris », renchérit le porte-parole de la police du Hamas, Ayman Batneiji, sans aucune preuve à l’appui de cette déclaration.

A Gaza, où les distractions sont rarissimes et où l’argent manque, passer de longues heures à discuter dans les volutes parfumés d’un narguilé jusqu’au petit matin dans les cafés du bord de mer est un des principaux plaisirs qui restent au 1,5 millions d’habitants, enfermés dans leur territoire sous blocus israélien.

Même si la société très conservatrice du territoire juge inconvenant, Hamas ou pas, que les femmes fument en public, certaines d’entre elles, membres des classes moyennes ou supérieures, fument la pipe à eau ouvertement. Et même les plus conservatrices des épouses se hasardent à tirer quelques bouffées discrètes du narguilé de leur mari.

« C’est idiot », grogne Haya Ahmed, comptable de 29 ans. « Nous ne fumons pas dans la rue, mais dans des établissements où seules quelques rares personnes entrent ». Et de juger que l’interdiction aurait un effet contraire, poussant les jeunes femmes rebelles à fumer le narguilé par défi.

Selon Ayman Abou Khair, représentant du syndicat des cafés-restaurants de Gaza, la mesure risque en outre de faire perdre 10% de ses revenus à la profession, dans un territoire en pleine déconfiture économique.

La société gazaouie, bien que très traditionnelle, rechigne face aux efforts du Hamas à lui imposer de nouvelles restrictions sous couvert d’Islam. Et le Mouvement a par le passé reculé face à la résistance de la population: l’interdiction faite aux hommes de travailler chez les coiffeurs pour dames n’a jamais été appliquée. L’ordre donné aux avocates de couvrir leurs cheveux avant d’entrer dans la salle du tribunal est discrètement passée à la trappe.

En revanche, le Hamas a imposé avec succès l’interdiction pour les femmes de conduire des motos. Il a ordonné aux enseignants de pousser les adolescentes à se voiler et à porter des vêtements longs et flottants. Et a interdit aux étrangers de faire entrer de l’alcool dans le territoire.

Reste que pour Haya Ahmed, c’est encore un petit espace de liberté qui disparaît: je fumais en public, en présence de ma famille. Maintenant, je ne fumerai qu’à la maison ».

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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 21:14
 Aujourd'hui à 15:35
14 juillet: "de qui se moque-t-on?", demandent des Africains

Le Béninois Francis Kpatindé a baissé le son de sa télévision, mercredi 14 juillet , quand les soldats de 13 pays africains défilaient à Paris, pour la fête nationale française. "De qui se moque-t-on?", s’est-il demandé, choqué que Paris célèbre ainsi l’indépendance de ses ex-colonies. "Est-ce qu’on imaginerait que le Royaume-Uni demande au président américain de venir commémorer à Londres l’indépendance des Etats-Unis" ? interroge M. Kpatindé, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire Jeune Afrique, né il y a 54 ans au Dahomey, actuel Bénin. Ce porte-parole d’un organisme international à Dakar, s’exprimant à titre strictement personnel, n’a pas non plus apprécié de voir des chefs d’Etat africains au pouvoir depuis 23 ou 28 ans entourer le président français. "La plupart des dirigeants africains convoqués à Paris n’incarnent pas l’Afrique de l’espoir, l’Afrique des Lumières, l’Afrique de la démocratie", a-t-il jugé, soulignant que "plusieurs d’entre eux sont d’anciens officiers ayant troqué l’uniforme militaire contre un costume de chef d’Etat".
A Dakar, le directeur de la radio privée sénégalaise Futurs Medias, Mamoudou Ibra Kane, a aussi senti "l’exaspération" le gagner, au moment de cette "grande parade sur les Champs-Elysées". Pour lui, la plupart des Sénégalais ne pouvaient pas se reconnaître dans cette cérémonie parisienne. "C’est très difficile de faire passer dans l’opinion qu’il est pertinent pour l’ancienne puissance coloniale de célébrer elle-même, dans sa capitale, les 50 ans d’indépendance de ses anciennes colonies", relève-t-il. "Le président Nicolas Sarkozy ne s’est pas déplacé en Afrique pour les célébrations des indépendances. Et on voit des chefs d’Etat africains accourir autour de lui pour le 14 juillet, jour de la fête nationale française (...) Cela illustre peut-être ce complexe du colonisé que certains gardent encore vis-à-vis de Paris", suggère-t-il. Pour le politologue béninois Paulin Missihoun, de l’Université d’Abomey Calavi à Cotonou, "c’est bien d’aller défiler sur les Champs-Elysées, mais au-delà de ce simple défilé, l’Afrique francophone attend plus de sincérité dans les relations avec l’ancienne puissance coloniale". "La France - comme le disait un homme politique de ce pays - n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts. C’est fou de penser que le fait d’être invité à un défilé militaire doit changer quelque chose. Que non! Les Africains doivent faire face à leur avenir et arrêter de compter sur et avec la France".

A Libreville, où le défilé était retransmis en direct par la première chaîne publique de télévision, la presse gabonaise était partagée mercredi. "Le Gabon et l’Afrique honorés à Paris", titrait en une Gabon-Matin, édité par l’Agence gabonaise de presse (officielle). Ce quotidien se réjouissait que "des contingents du continent noir" puissent "témoigner, sur le sol où sont tombés des milliers de braves tirailleurs (soldats africains ayant combattu dans l’armée française, ndlr) des progrès réalisés par les pays d’Afrique en matière de défense et de sécurité". Mais le bimensuel gabonais privé Misamu présentait plutôt comme "un triste jour" ce "14 juillet 2010 qui ravive le souvenir de tant d’années de colonisation, de domination, de spoliation, d’humiliation, de chosification". L’invitation à défiler à Paris "embarque des âmes naïves dans des considérations qui n’ont de sens qu’aux yeux du colonisateur alors que bien d’Africains n’y voient que démagogie et grossier mensonge d’un pays qui n’a guère changé dans sa considération envers ses anciennes colonies. Une considération empreinte de mépris", a estimé Misamu.


AFP.

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