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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 12:39

Un espion pro-Israël au sein du Hamas devrait recevoir l'asile aux USA

 

LOS ANGELES, 30 juin 2010 (AFP)

- Le fils d'un des fondateurs du Hamas, qui a avoué avoir espionné le mouvement au profit d'Israël pendant des années, devrait se voir offrir l'asile aux Etats-Unis, les autorités ayant décidé mercredi de revoir leur décision rejetant sa demande à rester dans le pays.

   Mosab Hassan Yousef, 32 ans, avait demandé à rester sur le territoire américain, arguant qu'il risquait des représailles du mouvement palestinien après avoir reconnu avoir espionné en faveur d'Israël de 1997 à 2007.
  

 Mais le jeune homme, qui a raconté ses mésaventures avec le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien dans ses mémoires "Son of Hamas" ("Fils du Hamas"), risquait d'être expulsé, le département américain de la Sécurité intérieure (DHS) s'opposant à sa présence aux Etats-Unis.
  

 Lors d'une audience mercredi au centre de détention fédéral Otay Mesa près de San Diego, les avocats du gouvernement ont toutefois annoncé qu'ils ne s'opposaient plus à sa demande d'asile. Le DHS n'était pas disponible pour commenter ce revirement apparent.

   Selon les experts en immigration, les autorités devraient désormais accorder l'asile à Mosab Hassan Yousef, arrivé aux Etats-Unis avec un visa de tourisme temporaire en 2007.

   Le site du San Diego Union-Tribune rapporte que M. Yousef s'est dit surpris à la sortie de l'audience en apprenant cette décision. "Ce pays est le plus grand parce que la Constitution protège les libertés à chaque instant", a-t-il dit.

   Les avocats de M. Yousef estiment que les lettres de soutien de  plusieurs membres du Congrès américain et de la Knesset israélienne ont sans doute influencé cette décision.
   rcw/chl/eg




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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 12:29
Stephane Hessel appelle au boycott d'Israël

 

Publié le 16-06-2010


"Les citoyens du monde doivent réagir là où les gouvernements ont échoué" : article de Stephane Hessel, 95 ans, survivant de l'Holocauste, militant des droits de l'Homme, diplomate. (Publié par le Huffington Post).

"L'attaque illégale et immorale d'Israël contre le convoi d'aide humanitaire de la Flottille de la Liberté, qui a fait au moins neuf morts et des dizaines de blessés, a, à juste titre, stupéfié le monde. Le convoi entièrement civil de 6 bateaux transportait plus de 10 000 tonnes d'aide humanitaire cruellement nécessaire, et près de 700 citoyens de 40 pays. La Flottille était une tentative ambitieuse de briser le siège imposé par Israël depuis 2007 à 1,5 million de Palestiniens de la bande de Gaza occupée. Avec à son bord d’éminents parlementaires, chefs religieux, écrivains, journalistes, un Prix Nobel de la Paix et un survivant de l'Holocauste, le convoi humanitaire visait non seulement à fournir des secours à Gaza ; il cherchait à attirer l'attention internationale sur la crise humanitaire imposée aux habitants de Gaza et sur l'impératif d'y mettre fin. Il est indéniable que ce dernier objectif a réussi, mais avec des conséquences tragiques.

L'attaque israélienne contre le convoi d'aide non armé dans les eaux internationales a été « une violation [flagrante] du droit international humanitaire, du droit international maritime, et [selon la plupart des interprétations] du droit pénal international », pour reprendre les mots de Richard Falk, professeur de droit international et rapporteur spécial des Nations Unies sur les Droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés. Il est triste de constater que les gouvernements du monde sont devenus depuis trop longtemps complices ou apathiques envers les crimes d’Israël et ont renforcé sa culture de l’impunité, sous le bouclier de soutien incontestable des États-Unis. Malgré sa condamnation initiale, le gouvernement des Etats-Unis a fait pression sur les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU, à nouveau, pour adopter un langage ambigu qui allège Israël de toute responsabilité et renvoie dos à dos l'agresseur et la victime.

Typiquement, le gouvernement israélien a accusé les victimes de son raid d’avoir attaqué les soldats israéliens, prônant la « légitime défense ». L'éminent expert juridique et directeur du Centre de droit international de Sydney à l'Université de Droit de Sydney, le professeur Ben Saul, réfute carrément l'affirmation d'Israël en argumentant : « Juridiquement parlant, les forces militaires gouvernementales qui arraisonnent un bateau pour le capturer illégalement ne sont pas traitées différemment d’autres criminels. Le droit à la légitime défense dans de telles circonstances est du côté des passagers à bord : une personne a légalement le droit de résister à sa propre capture, enlèvement et détention illégaux. » Il ajoute que « si les forces israéliennes ont tué des gens, ils n’ont pas seulement enfreint le droit humain à la vie, mais ils peuvent aussi avoir commis de graves crimes internationaux. Selon l'article 3 de la Convention de Rome pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime de 1988, c'est un crime international, pour toute personne, de saisir ou d'exercer un contrôle sur un navire par la force, et c'est aussi un crime de blesser ou tuer une personne dans le processus. »

Malgré la déclaration du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon appelant à mettre fin au siège illégal de Gaza par Israël, le Conseil de sécurité n'a pas réussi à appeler à la fin inconditionnelle du blocus, autorisant ainsi Israël à commettre en toute impunité de graves crimes de guerre, également bien documentés dans le rapport Goldstone des Nations Unies.

L'absence d’action significative de la part des gouvernements pour rendre Israël responsable devant le droit international laisse ouverte une voie pour les citoyens de conscience : celle de prendre eux-mêmes cette responsabilité, comme cela a été fait contre l'apartheid en Afrique du Sud. Les initiatives non-violentes menées par les citoyens, dont la Flottille et les multiples campagnes de boycott et de désinvestissement dans le monde entier sont des exemples, présentent la façon la plus prometteuse de surmonter l'échec des gouvernements du monde à résister à l'intransigeance et au comportement débridé d'Israël. En attaquant de façon flagrante le bateau humanitaire, Israël a provoqué par inadvertance une prise de conscience et une condamnation sans précédent non seulement de son siège fatal de la bande de Gaza, mais aussi du contexte plus large des pratiques de l'occupation israélienne dans les Territoires palestiniens, de sa négation des droits des réfugiés palestiniens et de sa politique d'apartheid contre les citoyens indigènes « non-juifs » d'Israël.

La Flottille de la Liberté rappelle le genre d'initiatives de solidarité de la société civile qui a mis fin aux lois de ségrégation aux États-Unis et à l'apartheid en Afrique du Sud, une analogie impossible à ignorer. Comme pour le régime d'apartheid en Afrique du Sud, la réaction d'Israël a été de qualifier cet acte non-violent de « provocation intentionnelle ». Comme dans le cas de l'Afrique du Sud, l'appel à la solidarité internationale, sous forme de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) provenait d'une écrasante majorité de syndicats et d'organisations de la société civile palestinienne en 2005, et est en train d'être adopté par des citoyens de conscience et des mouvements sociaux du monde entier. L'initiative BDS appelle à isoler efficacement Israël, ses institutions complices économiques, universitaires et culturelles, ainsi que les entreprises qui profitent de ses violations des droits de l'Homme et de ses politiques illégales, aussi longtemps que ces politiques continueront.

Je crois que l'initiative BDS est une stratégie morale qui a démontré son potentiel de réussite. Plus récemment, la Deutsche Bank allemande a été la dernière de plusieurs institutions financières et grands fonds de pension européens à se désinvestir du fabricant d'armes israélien Elbit Systems. La semaine dernière, deux chaînes majeures de supermarchés italiennes ont annoncé un boycott des produits provenant des colonies illégales israéliennes. Le mois dernier, les artistes Elvis Costello et Gil Scott-Heron ont annulé leurs représentations en Israël. Inspirée de la lutte populaire anti-apartheid sud-africaine, la génération actuelle d’étudiants dans les campus universitaires appelle activement leurs administrations à adopter des politiques de désinvestissement.

Je soutiens les mots sincères de l’écrivain écossais Iain Banks qui, en réaction à l'attaque atroce d’Israël de la Flottille de la Liberté, a suggéré que la meilleure façon pour les artistes, écrivains et universitaires internationaux de « convaincre Israël de sa dégradation morale et de son isolement éthique » est « tout simplement de ne plus rien avoir à faire avec ce gouvernement criminel. »

Stéphane Hessel

(Publié en anglais sur http://www.huffingtonpost.com/stephane-frederic-hessel/gaza-flotilla-global-citi_b_612865.html).

*Stéphane Frédéric Hessel est un diplomate, ancien ambassadeur, résistant français et agent du BCRA. Né en Allemagne, il obtint la nationalité française en 1937. Il a participé à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

CAPJPO-EuroPalestine

 

__._,_.___
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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 23:03
L’urgence d’urgence de s’organiser, le devoir d’agir et le besoin d’innover pour la démocratie et le développement.


Nous, acteurs de la diaspora, militants et artistes, intellectuels et entrepreneurs, hommes et femmes de culture, venant d'horizons divers et de convictions philosophiques différentes, mais vibrant tous pour une Afrique debout et conquérante, avons montré notre volonté de mutualiser nos ressources afin de mieux garantir la force de nos propositions, de nos initiatives et actions à venir.

Comment donner un puissant écho à nos démarches et faire aboutir nos doléances si nous ne prenons pas nos responsabilités vis-à-vis de nous-mêmes, des états, des partis et autres structures civiles ou religieuses ?

Comment rompre cet isolement dévastateur et créer des liens salvateurs qui pourraient faire émerger ces nécessaires points de convergence en phase avec la défense de ces droits qui font l’Homme si nous ne participons pas, au-delà de nos opinions politiques et convictions philosophiques diversifiées à la sécurisation des espaces démocratiques, en appui de l’expression et de la pratique démocratique républicaines, du respect de leurs règles ?

Comment tordre le cou au sectarisme impubère et nouer avec des initiatives qui fédèrent des actions productives dans leur mise en œuvre si nous ne mettons pas en place des structures citoyennes démocratiques indépendantes dans leur organisation, dans leur fonctionnement et dans leurs activités ?

Nous avons décidé de répondre à ces questions en affirmant notre volonté de créer le Rassemblement de la Diaspora Africaine dont le sigle est « RDA».

Le Rassemblement de la Diaspora Africaine n’est ni un parti politique, ni un concurrent des partis politiques et refuse, en tant qu’organisation citoyenne, d’être, aujourd’hui ou demain, des béquilles pour les pouvoirs et une arme aux mains des oppositions, maintenant ou ultérieurement, ici et là-bas.

Toutefois, des partenariats restent possibles selon les intérêts du Rassemblement qui est disposé à garantir une totale transparence dans sa construction selon la disponibilité, le sérieux et l’implication des un(e)s et des autres, des besoins et de la réalité du terrain, mais où tout(e) démocrate sincère doit et sera à l’aise, quelle que soit son appartenance ou pas dans une organisation politique, syndicale, associative ou professionnelle.

Participons à la construction d’une entité d’un genre nouveau qui permet de penser librement, de décider utilement et d’agir collectivement, ici et là-bas !

Mettons nos expertises à profit pour soulever ou répondre sans langue de bois, avec le droit de nous tromper, aux véritables défis de notre société qui ne sont pas souvent abordés par les politiciens, à nos dépens, ici et là-bas!

Arrêtons ces discours dithyrambiques et stériles qui empêchent de rendre lisibles et visibles d’autres choix possibles à cause
de la dictature de la pensée unique, du défaut de partage équitable des richesses, de la coopération internationale pipée, des détourneurs de conscience et autres apprentis sorciers qui sèment la haine, produisent l’intolérance et l’exclusion, nourrissent la discrimination et le racisme, accentuent le réflexe communautaire et piétinent impunément les fondamentaux de la République, ici et là-bas !

Cessons, sans avoir essayé de poser nos problèmes de conclure facilement que la coloration politique des détenteurs des pouvoirs ne nécessite pas une démarche pragmatique pour les résoudre, ici et là-bas !

Tapons aux portes où il est indiqué que se trouve la réponse à nos questions et agissons dans le respect de la légalité à trouver une issue positive aux difficultés qui nous assaillent, avec des moyens démocratiques acquis ou à gagner par l’implication militante, ici et là-bas !

Créons ou renforçons des espaces de débats et d’actions qui portent de manière responsable nos interrogations et inquiétudes, nos espoirs et besoins immédiats ou à venir, dans le respect, peut-être même avec des approches contradictoires, mais sans violence verbale, physique ou politique, ici et là-bas!

Provoquons des débats avec ces intellectuel(le)s fort(e)s en bouche qui, dans le confort des bureaux ou des salons glosent et planifient nos vies à des années-lumière de nos préoccupations et qui, dès fois, par couardise ou pour des raisons alimentaires ne pensent plus ou bottent en touche sur les questions essentielles, participant ainsi à aggraver l’inquiétante fracture culturelle qui accompagne le délabrement économique et social de la masse grandissante des démunis, ici et là-bas !

Dénonçons ces machines politiciennes qui ne s’intéressent à nos conditions qu’à la veille d’élections et n’arrêtent pas de nous prendre pour une masse de manœuvre dont les doléances, pourtant vitales, sont oubliées après coup, profitant à cette catégorie de citoyens dits transhumants, sans principe et sans vergogne, ici et là-bas !

Donnons leur chance à ces complexé(e)s aux théories toutes faites qui ont toujours raison, ne font jamais leur autocritique et ne se donnent pas la peine de se mobiliser à nos côtés ou pour défendre les droits au moins pour tester par la praxis et sans disposition de voyous, les thèses de leurs maîtres, ici et là-bas !

Actionnons des dynamiques critiques qui permettent la rupture d’avec ces pratiques sales et malsaines qui détournent les citoyen(es) des choses de la Cité, dans les périmètres d’activités politique, économique, socio-culturelle et environnementale, ici et là-bas !

Rompons avec ces situations pué
riles de préséance et de leadership grégaires qui abâtardissent les actions décisives et empêchent de mieux faire œuvre utile, ici et là-bas !

Osons (re)inventer et explorer l’immense ressource de cette masse de compétences anesthésiées ou obstruées dans les services publics et les organismes d’intérêt général, pour défaut de modernisation et des raisons politiciennes ou sectaires, ici et là-bas !

Revisitons sans arrogance ni mépris, sans heurter ni blesser inutilement les bases qui fondent le substrat même de notre société en permettant de délimiter clairement le champ d’intervention des pouvoirs et de participer à la mise en place des contre-pouvoirs nécessaires qui garantissent la cohésion sociale et stabilisent les boussoles de nos environnements dont les indicateurs sont en dérèglement avancé, par une nette séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ici et là-bas.

Oui, le Rassemblement de la Diaspora Africaine se voudrait à la fois un esprit, une méthode et un outil pour comprendre afin de mieux agir que tout(e) citoyen(ne) devrait s’approprier au nom de la Renaissance africaine, pour un monde ouvert et solidaire, plus fraternel et plus juste, ici et là-bas!

Alors, ensemble, dans la discipline et le respect, participons à donner à la politique son sens premier, d’engagement désintéressé et de participation active, orienté vers la satisfaction des besoins élémentaires de première nécessité en matière de santé, d’Éducation, d’amélioration des conditions du quotidien par l’accès à des services de qualité pour toutes et tous: la vie et le bien-être de millions de citoyen(ne)s en dépendent ici et là-bas.

Sékou DIABATÉ
Initiateur du RDA
Président IACD International
Président de la CASE
E-mail:la_case@yahoo.fr
Tél. : 06 85 72 30 38

LES PROJETS :
1) Une Maison de l'Afrique
2) Les maisons de la Diaspora
3) La Journée de la Solidarité africaine et internationale de la Diaspora
4) La Journée culturelle de la Diaspora
5) La Journée des Projets de la Diaspora
6) Le Grand Bal de la Diaspora
7) La Journée de la Citoyenneté et de la Diversité
8) La Semaine du Sport et du Partage

 

 
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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 08:44
Déportés au Mali : Quand Ould Boilil rame(dan) à contre-courant


Quand, au temps de la «grande gloire» du manitou du PRDS (walaa hawla walaa qawwat illaa billaah), les ouistitis qui composaient l’essentiel de sa cour couraient qui à Durban, qui à Dakar, qui d’autre à Banjul et à Madrid pour noyer dans la fange de leurs esprits brumeux les malheurs des nôtres déportés à côté, on se disait une chose : c’est un effet de mode, puisque parler d’effets de manches pour ces avocats dont le diable en personne ne voudrait s’accommoder serait faire injure à cet être bien cornu dont la queue s’apparente à une corne d’abondance pour certains.
Quand, l’ancien Premier ministre de Maaouya (le Mauritanien) – à ne pas confondre donc avec l’Ommeyyade, le fils de Abou Soufiane – quand, dis-je, ce Premier ministre, Maître Sghair Ould M’Bareck, tapait du poing sur la table pour traiter les députés de l’opposition, et à leur tête Messaoud Ould Boulkheir d’Action pour le Changement, «d’ennemis de la nation», tout le monde se disait une chose : crier haro sur le baudet de la «mouaarada» était bien payant.
Mais, qu’aujourd’hui, après que l’entreprise PRDS (walaa hawla walaa qawwat illaa billaah) ait fait faillite, que les créanciers venus réclamer leur dû n’aient eu que leurs yeux pour pleurer la fuite du gérant et la dispersion de la troupe folklorique qui animait la cour du roi Ubu; qu’aujourd’hui, un ministre de la République vienne soutenir, devant les élus du peuple et le sanctuaire qui légifère, que «la Mauritanie n’a expulsé aucun citoyen vers le Mali», il y a lieu de se poser une question : le Gondwana de l’humoriste Mamane serait-il la Mauritanie?
Sortie de la bouche d’un simple quidam, la «chose» aurait pu passer (avec un peu d’eau – du fleuve Sénégal? – et une pincée de laalo) mais l’inquiétant c’est que c’est Mohamed Ould Boilil, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, qui ait sorti cette bourde (n’ayons pas peur des mots, car on ne peut qualifier autrement la sortie tout aussi hasardeuse que bondissante de cet ancien administrateur reconverti en politicien). Un journaliste sénégalais s’était demandé, peu avant le Mondial 2002, après une sortie non moins hasardeuse du goal des Lions de la Téranga si l’auteur de cette «Arconada» n’était pas plus un portier de nuit qu’un gardien de buts.
En effet, c’est inquiétant : Mohamed Ould Boilil est un administrateur à la retraite; Mohamed Ould Boilil est un ancien wali; un ancien wali de la Vallée. Ould Boilil n’a donc aucune excuse : il sait plus que quiconque ce qui s’était passé; il a donc tenu ses propos sciemment, volontairement, sans contrainte et sans que quelqu’un lui ait mis du «sucre sur la langue».
Monsieur Ould Boilil, la question sur l’existence d’expulsés mauritaniens au Mali ne se pose même pas; la question à laquelle on vous demandait de répondre c’est : «Quand est-ce que ces expulsés-là allaient revenir?». Si vous n’aviez pas de réponse conséquente à donner à l’Assemblée, il y a pourtant toute une panoplie de manœuvres dilatoires pour s’en tirer sans contusions sur le corps, ni cors au pied – et pour vous et pour le gouvernement de tambourinaires (du Burundi?) que vous représentez.
Soulèy, le fameux marabout de la série «Bobodioufs», aimait dire que «Les consultations familiales, c’est zéro!» mais moi, une âme charitable, et par charité musulmane (d’autres diraient chrétienne), je vous offre mes services, sans bourse délier, sans per diem ni «raghba» de mouton ou reste de «kisré» comme compensation. Je le fais gratuitement, convaincu que Monsieur Mohamed Ould Boilil, à prime abord, est un brave type.
Monsieur Mohamed, devant les offensives des députés de l’opposition – ceux de la majorité étant, sur la question considérée, des tombeaux – vous auriez pu :

- faire le dos rond, faculté qui n’est pas donnée qu’aux chats (consulter à ce propos les aventures de «Tom et Jerry»);

- faire le mort : on est en pays musulman et quand bien même l’honorable Kadiata Malick Diallo et ses amis chercheraient le scalp des ministres de la République, il ne viendrait à l’esprit de personne de demander des comptes à des cadavres, quoiqu’on voit sous nos tropiques des fossiles et autres dinosaures diriger des conseils d’administrations ou même - le comble pour des zombies – «sortir» à la télé (TVM est certes une pyramide mais les Mauritaniens conçoivent de plus en plus mal que leur boîte de résonance continue à être prise pour le hangar de Néfertiti, d’Aménophis, d’Akhenaton et autres Toutmosis);

- se faire accompagner d’une armada de souffleurs de «Vuvuzela» qui, à chaque fois que l’opposition entame une offensive dangereuse, se mettront à faire bourdonner leurs instruments pour enrayer le péril. Si ce n’est pas suffisant, quelques cars, précédés d’un convoi de «yaay boy» congelés, feront une tournée du côté de Hay Saakin pour rameuter les soutiens du Président des Pauvres;

- apporter 60 matelas, 15 théières, 95 coussins, 2 «kouzounouzou», 7 «couscousseuses» et une troupe de «Khoumbeul» : le matériel c’est pour endormir les députés genre Moustapha Ould Bedredine, et la troupe de Khoumbeul c’est pour égailler les élus insomniaques. Mais attention! L’Assemblée n’est certes pas une mosquée, mais ce n’est pas pour autant un lieu d’agapes ou de luxure : que les adeptes du «reug-reug boudian» et autres «wouppaa diam» se calment donc, il ne sera toléré que le rythme «Armomiin», sans déhanchements lubriques ni «mbarass» multicolores…

Si, après avoir essayé toutes ces recettes, l’Assemblée continue de réclamer le retour des expulsés mauritaniens au Mali, il reste une dernière solution : envoyer à Bamako une délégation de l’ANAIR avec quelques citoyens lambda des sites de Rosso. Je vous assure, Monsieur Mohamed, il suffirait qu’on explique aux candidats au retour à la mère-patrie le calvaire enduré par ceux qui sont déjà revenus pour les voir plier le barda et s’éloigner de la frontière. Qui sait? Dans leur ultime «magnanimité», s’en iront-ils au Darfour?
«La Mauritanie n’a expulsé aucun citoyen vers le Mali»… On croit entendre les anciens «waggaava» de Maaouya. Mais ne désespérons pas de croire que ce n’est pas là le fond de la pensée de Mohamed Ould Boilil. Que, comme on le dit si bien : on l’a mal compris. Que nous l’avons TOUS mal compris. Amen.

Rachid LY
LA NOUVELLE EXPRESSION
Mohamed Ould Boilil le ministre mauritanien de l´intérieur.
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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 08:41
Sebkha et El Mina : Des citoyens se plaignent de la garde nationale

LE QUOTIDIEN DE NOUAKCHOTT


Deux citoyens qui déclarent avoir été victimes d’éléments de la garde nationale à El Mina et Sebkha (quartier périphérique de Nouakchott) sont venus se plaindre au Quotidien de Nouakchott. Il s’agit de Elimane Lamine Ba et du journaliste Maciré Diop.


Elimane Lamine Ba
« Nous avons été rasé par les garde avec la même lame »


«Le 21 juin, après avoir assisté à la fête de la musique au centre culturel français de Nouakchott, j’ai pris un taxi avec mes deux amis (Ousmane Sy et Abdoulaye) et deux filles. Nous avons déposé les deux filles vers le garage Sénégal et nous avons pris le chemin d’Arafat. Au niveau de la mosquée Qatar à El Mina, trois éléments de la garde national ont arrêté la voiture. Ils nous ont demandé de descendre et de mettre nos mains sur nos têtes.. Contre mur, nous avons été minutieusement fouillés par les trois gardes. Nous n’avions pas de papier d’état civil. Ils nous ont demandé de nous mettre à terre. Avec la même lame, nous avons été, de façon fantaisiste, rasé par les trois gardes. Ensuite, ils ont versé de l’eau sur nous. Au bout de 20 minutes nous avons été libérés. Nous avons marché jusqu’au carrefour Yero Sarr. Nous avons pris un taxi. Arrivée à Arafat, pour ne pas paraître ridicule, nous avons réveillé un coiffeur pour arranger nos têtes. Le 23 juin, je suis allé me plaindre à l’Etat major vers la prison central de Nouakchott. Ils m’ont demandé si je connais les noms des trois gardes. J’ai dit non. Ils m’ont demandé d’aller à l’hôpital pour faire un test sanguin. Ainsi, avec les résultats, ils pourront agir. Je ne veux pas faire le test sanguin. Je témoigne pour que d’autre ne subisse le même sort que moi.»

Maciré Diop
« Pourquoi cette envie d’humilier ? »


« C’était dans la nuit du dimanche 20 juin. Il était 23 heures au moment des faits. Je raccompagnais des amis (quatre) qui étaient venus me rendre visite. Arrivés au niveau de la prison des femmes de Sebkha, une patrouille de la garde nationale composée de 10 éléments nous arrêta. Sans nous demander nos pièces d’identité, ils ont commencé à nous insulter et à nous frapper. Après nous avoir fait passer un mauvais quart d‘heure, ils procèdent aux fouilles corporels. C’est à ce moment qu’ils ont découvert mon identité. Prenant peur, ils ont commencé à dédramatiser l’incident. Ils se sont engouffrés ensuite dans leur jeep pour disparaître dans la nuit, nous laissant pantois sur place. Je ne sais pas ce que mes amis allaient devenir, s’ils étaient seuls. »
Pourquoi cette haine viscérale ?, pourquoi cette envie d’humilier les pauvres citoyens ? La sécurité des personnes et des biens doit être leur seul objectif. C’est pour défendre ces principes qu’ils sont payés par l’argent du contribuable mauritanien. J’ai saisi le commandement de la garde nationale et j’espère que ces agresseurs seront identifiés et punis. »

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 13:16
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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 12:39



Intervention de Kofi Yamgnane sur la situation politique au Togo      


Conférence-Débat organisée à Lille le 25 juin 2010 par la fédération PS du Nord


Chers camarades,

Je vous fais parvenir le présent document concernant la situation économique, politique et sociale du Togo. Le document est composé de neuf chapitres pouvant se lire indépendamment les uns des autres. Il décrit la situation réelle et les conditions dans lesquelles vivent les Togolais.

A la lecture de ce document, on peut se poser la question de savoir si le Togo a jamais accédé à l’indépendance, question valable du reste pour la plupart des pays du sud du Sahara.

Certes, la France-Afrique traditionnelle, celle inventée par la droite de De Gaulle et entretenue par ses suivants jusqu’à N. Sarkozy, a vécu. Mais aujourd’hui le pouvoir français, à cause de sa désinvolture et de son mépris illustrés dans le discours de Dakar (26 juillet 2007), n’a plus de politique africaine. Le pouvoir français se contente désormais de protéger les intérêts de quelques amis du Président, installés en Afrique pour mener des affaires plus ou moins avouables.

Ce document a pour ambition de donner à mon Parti une contribution qui doit lui permettre d’annoncer pour l’élection présidentielle de 2012, la vraie rupture que les Africains attendent, puis de la mettre en œuvre au lendemain de notre victoire. Nos centaines de milliers de compatriotes électeurs issus du continent y seront très sensibles...

En réalité, ce qui est décrit ici vaut pour l’ensemble des pays d’Afrique du Sud du Sahara et pourra donc utilement nous servir à définir une politique africaine globale. Les peuples africains n’ont pas besoin d’aide extérieure pour se développer. Il n’est pas concevable de vivre sur le continent le plus riche de la planète en étant les peuples les plus pauvres. Les Africains ont besoin de partenaires respectueux de leur identité. La démocratie africaine est à inventer par les Africains eux-mêmes : tout juste ont-ils besoin de s’inspirer des expériences vécues ailleurs. Il en va de même pour le développement qui ne peut pas se concevoir comme unique.

Voilà ce à quoi nous devons réfléchir au sein du PS, collectivement, pour contribuer à mettre fin au scandale africain fait de pauvreté, de maladies, de tyrannies, d’émigration...

UN MOT SUR LE TOGO

Le Togo est une bande de terre de 55 000km2, située sur la côte du Golfe de Guinée, limitée au Nord par le Burkina Faso, le Bénin à l’Est et le Ghana à l’Ouest. Le pays compte environ 6 millions d’habitants, répartis en 37 ethnies.

Colonie allemande entre 1884 et 1914, le Togo passe sous tutelle française sous le contrôle de la SDN en 1914. Il accède à l’indépendance le 27 avril 1960 sous la conduite de Sylvanus Olympio, son premier Président qui sera assassiné le 13 janvier 1963 par une demi-douzaine de sergents fraîchement libérés par l’armée française après la guerre d’Algérie.

Le pays tombe alors sous une dictature sanglante sous la férule de Gnassingbé Eyadema jusqu’à sa mort le 5 février 2005, date à laquelle l’armée confie le pouvoir à un des nombreux fils du défunt président.

Le système mis en place depuis 1967 continue de fonctionner à plein régime : il est fait d’un dosage machiavélique de violence politique, d’absence totale de démocratie, d’impunité, de corruption et de pillage systématique des biens publics.

Même le discours de La Baule, prononcé en 1990 par François Mitterrand et réclamant la démocratie pour les peuples africains n’a aucun effet ici. Les élections ne sont qu’un simulacre par lequel tout participant n’apporte que sa part de légitimation au pouvoir.

Découragés et affamés, les Togolais ne pensent plus qu’à leur survie.

Les partis politiques d’opposition autorisés depuis 1991, sont constamment humiliés et discrédités. De guerre las, beaucoup ont fini par accepter de collaborer avec le pouvoir. Le dernier exemple est celui de M. Gilchrist Olympio, “champion de l’opposition historique” . . .

Le scrutin de 2010 pour l’élection présidentielle n’a pas dérogé à la règle : fraudes massives, bourrage des urnes, menaces, ... devant le regard ébahi des observateurs européens.

Pour la première fois sérieusement remise en cause à l’intérieur par des manifestations hebdomadaires géantes, “boudée” et isolée à l’extérieur grâce à notre entregent diplomatique, la dictature togolaise est en butte à de réelles difficultés. Elle n’a jamais été aussi fragile et elle le montre par sa fébrilité. Ce n’est pas le moment de relâcher notre pression. C’est le moment que j’ai choisi pour lancer un parti, le SURSAUT, avec l’objectif de rassembler l’opposition sur les valeurs républicaines.

Pour le faire, j’ai besoin de l’aide de tous les démocrates du monde au premier rang desquels je place naturellement le parti où j’ai toujours milité, le PS de France.

Kofi YAMGNANE

Fait à Paris, le 25 juin 2010

 

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 12:06

 

 

Mercredi 30 Juin 2010

 

Tribune Idées 

 

 

Le 29 septembre dans toute l'Europe, les salariés se feront entendre

 


 

Pourquoi sommes-nous tous concernés par l'appel de la CEs à se mobiliser ?

La Confédération européenne des syndicats (CES) organise une journée européenne d'action le 29 septembre 2010, alors que se tiendra le Conseil européen des affaires économiques et financières. Cette journée fait suite à la mobilisation de la mi-mai 2009 où environ 200 000 personnes ont manifesté simultanément à Berlin, Bruxelles, Madrid et Prague, en quatre euro-manifs. Dans le contexte de la crise et de la multiplication des plans d'austérité en Europe, il s'agit cette fois d'une mobilisation dont la forme est inédite : une euro-manifestation en un lieu central, Bruxelles, appuyée par des manifestations et arrêts de travail dans tous les pays de l'Union européenne. Ce cadre posé par la CES offre enfin la possibilité de mobiliser le plus grand nombre. Cette journée s'inscrit dans le développement de la contestation sociale en Europe, avec en ce début d'été des grèves générales ou interprofessionnelles et des manifestations en France le 24 juin, en Espagne et en Italie le 25, et en Grèce le 29. Il devrait connaître un rebond en septembre. Sa réussite reposera sur la mobilisation des syndicats nationaux et sur la volonté des salariés européens de se faire entendre, ensemble dans toute l'Europe.

Avec la CES, le 29 septembre sera l'occasion :

- d'appeler à mettre un terme aux mesures antisociales frappant les retraites, les salaires, les services publics des mesures qui, présentées comme des réponses à la crise des finances publiques, risquent d'aggraver la situation économique et d'enclencher une crise sociale et politique majeure en Europe.

- et, à l'opposé, d'appeler à des mesures fiscales européennes portant notamment sur la finance (dont une taxation des transactions financières), les dividendes et les hauts revenus, ainsi qu'à un autre rôle de la Banque centrale européenne et de la Banque d'investissement. Plus généralement, il s'agira d'exiger de l'Union européenne des décisions à l'encontre de la spéculation et une politique économique et industrielle impulsée à ce niveau et visant des objectifs sociaux et environnementaux.

 

Les positions de la CES, qui regroupe 82 confédérations syndicales issues de 36 pays européens, résultent d'équilibres et de compromis entre des organisations diverses : elles ne peuvent donc être l'alpha et l'oméga des mouvements sociaux européens.

On doit ainsi regretter, et critiquer, dans les prises de position de la CES, un manque d'analyses et de propositions alternatives à l'encontre de la politique très active de l'Union européenne en faveur du libre-échange international et de la marchandisation généralisés, cause d'une hyperconcurrence entre l'Europe et les autres régions du monde et moteur de la mondialisation néolibérale.

 

Aussi, le titre de l'appel à la journée d'action du 29 septembre « Non aux coupes sombres, oui à plus de croissance » ne satisfait pas nombre de mouvements. Mais ceux-ci trouveront pendant les manifestations du 29 septembre, à travers la diffusion de leurs slogans, de leurs analyses et de leurs propositions, l'occasion de se démarquer d'un appel à la croissance qui n'interroge pas le contenu de celle-ci. En vérité, la position de la CES à l'égard de l'environnement n'est pas aussi caricaturale que pourrait le laisser entendre le mot d'ordre « Non aux coupes sombres, oui à plus de croissance ». La CES se démarque d'un laxisme de l'Union européenne à l'égard des défis environnementaux ; ainsi, les 9 et 10 mars dernier, son conseil exécutif a appelé à injecter, au cours des trois prochaines années, « 1 % du PIB dans des projets d'investissements européens majeurs pour le déploiement des infrastructures et des réseaux nécessaires à l'écologisation de l'économie ».

 

Les gouvernements des pays de l'Union européenne, ensemble, s'appuient sur la crise que leurs politiques ont contribué à provoquer pour accélérer le processus de destruction des droits sociaux et de précarisation de la vie des travailleurs. Syndiqués d'une confédération membre de la CES ou non, nous sommes tous concernés par la mobilisation du 29 septembre pour une Europe « qui remette la finance à sa place et devienne un projet collectif au service de toutes et de tous ».

PAR Stéphane Tassel, Secrétaire général du SNESUP-FSU, et Marc Delepouve, Coresponsable du secteur international du SNESUP-FSU.

 

 


 

 

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Diff. 55 629 ex. (source OJD 2005)

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 17:34
AFP - 29/06/2010 à 16h13
Turquie et Israël: le climat se dégrade chaque jour un peu plus

Le climat se dégrade chaque jour un peu plus entre la Turquie d'une part et Israël et les Occidentaux d'autre part, comme en témoigne l'interdiction partielle par la Turquie de son espace aérien à l'armée de l'air israélienne.

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 09:58

 

Que dire du silence coupable des élites togolaises face à la persistance des entraves aux droits et libertés au Togo

par Collectif des Associations Contre l'Impunité au Togo (CACIT) , le 23 juin 2010, publié sur ufctogo.com

 

« ... Si vous entrez dans l’univers des significations, il n’y a plus rien à faire pour en sortir ... » disait Jean Paul Sartre.

La situation sociopolitique togolaise préoccupe tous les Togolais sans distinction aucune. Toutes les catégories socioprofessionnelles y accordent un certain intérêt. Les défenseurs des droits de l’homme s’activent plus pour extirper le pays du gouffre dans lequel il s’est enlisé depuis des décennies. Ils sont sans relâche en situation, leur implication dans la défense des droits de l’homme a permis de limiter un temps soit peu les abus du pouvoir des autorités et d’affranchir des griffes des bourreaux quelques jeunes et militants de l’opposition arrêtés de façon arbitraire pendant les manifestations qui ont suivi la proclamation des résultats issus du scrutin présidentiel du 04 Mars 2010. Même si leurs cris ne sont pas souvent écoutés ils continuent sans répit à manifester leur indignation face aux « dérives politiques ». Les médias, quant à eux, bien que bipolarisés, apportent leur pierre à la construction du « grand édifice de démocratie » que le Togo rêve de construire avec ou sans la participation de certaines personnalités de l’opposition. De toutes les façons, tout le monde, hormis l’intelligentsia togolaise, se prononce sur la situation politique inquiétante au Togo et joue pleinement sa partition. Pourquoi ce silence de la part des universitaires ? A défaut de parler pourquoi ne peuvent-ils pas écrire des lignes pour empêcher les violations des droits d’une manière générale et des droits de l’homme en particulier ?

 

En temps de crise, les yeux de la société que sont les universitaires ont une grande responsabilité à assumer, leur tête et leur main doivent être mises au service des autres. Leur mission est d’être un guide qui doit constamment éclairer le peuple et lui montrer la voie à suivre. Mais les intellectuels des deux universités du Togo n’ont, semble t-il, rien à dire en ces temps cruciaux. Il est évident que nombreux d’entre eux ont beaucoup à dire mais la peur de se retrouver derrière les barreaux les a plongés dans une totale léthargie. Quelle différence entre vivre à genoux et vivre dans les grilles pour avoir dit la vérité ? Les quelques courageux qui lèvent la tête pour lancer à la volée quelques mots n’ont pas suffisamment d’énergie pour continuer à dire non aux bavures des politiques qui partagent le quotidien du Togolais.

 

Cette indifférence n’est pas le fait d’un hasard. Le système politique mis en place au Togo a consisté à affamer le peuple en payant un salaire de misère aux universitaires les obligeant indirectement à demander de l’aumône aux dirigeants. Soit l’on épouse les principes du système et l’on se couche dans un lit doré ou soit l’on s’inscrit en faux non contre les gouvernants mais leurs politiques et l’on est perçu comme un mauvais esprit à écarter. Toute tentative de contestation ou plutôt de revendication pour l’amélioration des conditions de vie des étudiants et des enseignants équivaut à un licenciement pur et simple. Un autre aspect plus surprenant est que de mauvais grains sont parsemés un peu partout dans le champ des étudiants et du corps enseignant, ce qui compromet tout effort de réclamation. Au total les droits de l’homme sont quotidiennement violés partout au Togo sous le regard ahuri des éclaireurs animés d’un mutisme inouï.

 

Ce silence devient en lui-même significatif et pourrait de ce fait être assimilé à une complicité voire une compromission.

Certes le chemin va être très long mais le droit triomphera puisque c’est à tous les Togolais que revient la responsabilité de défendre les droits de l’homme et de préserver la dignité humaine. Il faut dans la mesure du possible transcender sa peur pour faire face à la dure réalité togolaise. Rien ne peut faire sombrer le courage d’un vrai combattant. Il ne faut jamais croire que la lutte d’AGBOBLI Kokouvi Atsutsè, politologue, historien et opposant intransigeant du régime en place, « assassiné » nuitamment (selon certains responsables politiques de l’opposition parce qu’il n’avait jamais eu sa langue dans la poche), le 15 Août 2008, a été une vaine lutte. Il a su, par son engagement, marquer positivement son temps et le peuple togolais lui en serait à jamais reconnaissant.

 

Cet article est un cri de détresse lancé à tout intellectuel qui veut bien l’entendre et qui veut apporter un plus à la défense des droits de l’homme. Il est grand temps que les universitaires, surtout ceux qui connaissent le droit et/ou la politique, dépassent « le droit ou la politique des amphis » pour se mobiliser et changer le cours de l’histoire togolaise. Rien ne sert aussi de s’égosiller dans les salles de conférence, il faut sortir de l’université et parler au peuple puisque votre bouche sera celle de ceux qui s’affaissent au cachot du désespoir. Finis les colloques des rhéteurs et des théoriciens en droit ou en politique, organisés le plus souvent avec des moyens colossaux ! Le peuple est meurtri, son droit est violé, les mains de sa liberté sont liées. Il a urgemment besoin de vous pour retrouver ses droits et libertés fondamentaux. La dignité humaine est sacrée et à ce titre est inviolable et non négociable. Quels que soient les obstacles qui se dresseront devant les porteurs de flambeau, l’on croit que, de façon diplomatique, ils sauront comment s’y prendre. Mais au cas contraire leurs hautes études n’auront servi à rien. Mais il n’est jamais trop tard tout le monde peut encore se rattraper. A vos stylos, prêts, partez !

HOUNKPATI K. Brice

 

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