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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 16:17

Le Comité Vérité et justice pour Charonne appelle à un rassemblement
pour commémorer le ciquantième anniversaire des crimes commis au métro
Charonne par la police aux ordres du préfet Maurice Papon et du ministre
de l’Intérieur Frey.

La répression sauvage de la manifestation pacifique qui protestait
contre les attentats de l’OAS en France et en Algérie a entrainé la mort
de neuf syndicalistes : Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne
Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand,
Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens.

On se rassemblera ce 8 février 2012 à 11h30 à la sation Charonne puis
une manifestation se rendra jusqu’au Père Lachaise.

Déroulement
- 11H30 : Prise de parole de la CGT RATP dans le métro et dépôt de gerbes.
- 12h00 Précises : Sous la Présidence du Comité Vérité et justice pour
Charonne. Interventions de :
- Pierre Laurent, Secrétaire National du PCF ;
- Bernard Thibault, Secrétaire Général de la CGT ;
- Bertrand Delanoë, Maire de Paris.

– 12h30 Départ en manifestation vers le cimetière du Père Lachaise où
sont enterrées les victimes de la répression policière.


Metro Charonne 8 fevrier 1962
http://www.editoweb.eu/Metro-Charonne-8-fevrier-1962_a1962.html

--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr
Aider le MRAP : http://secure.mrap.fr

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:17
Après Tobin
par Serge Halimi, février 2012

En 1997, notre journal a popularisé l’idée d’une taxe sur les transactions financières (1). Celles-ci représentaient alors quinze fois la production annuelle mondiale. Aujourd’hui, c’est près de soixante-dix fois. Il y a quinze ans, on ne parlait guère de crédits subprime et nul n’imaginait une crise de la dette souveraine en Europe. La plupart des socialistes européens, envoûtés par le premier ministre britannique Anthony Blair, ne juraient que par l’« innovation financière ». Aux Etats-Unis, le président William Clinton se préparait à encourager les banques de dépôt à spéculer avec l’argent de leurs clients. Quant à M. Nicolas Sarkozy, il se pâmait devant le modèle américain et rêvait de crédits subprime à la française…

 

Autant dire qu’en 1997 la taxe Tobin n’eut pas bonne presse : tout allait si bien ! Le ministre de l’économie et des finances français, M. Dominique Strauss-Kahn, la jugea d’emblée impraticable. Et M. Sarkozy trancha : « L’affaire de la taxe Tobin est une absurdité (...). Chaque fois que nous pénalisons la création de richesses sur notre territoire, nous favorisons la création de richesses chez les autres (2). » Sitôt devenu président de la République, il chargea d’ailleurs sa ministre de l’économie et des finances, Mme Christine Lagarde, de supprimer un impôt de Bourse. L’actuelle directrice générale du Fonds monétaire international le justifia ainsi : « C’est une mesure qui concourra à renforcer l’attractivité de Paris comme place financière. » Faute de quoi, prévenait-elle, « l’exécution d’un certain nombre d’ordres [se ferait] à partir de places étrangères ayant aboli depuis longtemps des impôts équivalents  (3 ».

 

Depuis, les événements ont établi l’incurie des responsables politiques qui espéraient profiter de l’« innovation financière » en pratiquant le dumping fiscal. Les Etats ont sauvé les banques sans leur imposer d’autre contrepartie que des profits plus grassouillets encore. Mais aucune décision n’ayant été prise contre la finance, c’est à qui moulinera la proclamation la plus ronflante contre l’« argent roi ». Aux Etats-Unis, même des candidats républicains ultraconservateurs fustigent en ce moment les « vautours » de Wall Street qui « dérobent tout l’argent de votre entreprise, entraînent votre faillite et partent avec les millions (4) ».

 

On ne sera donc pas trop surpris que, quatre mois avant le terme de son mandat, M. Sarkozy prétende « faire participer la finance à la réparation des dégâts qu’elle a provoqués ». Oubliée, l’« absurdité » d’une taxe sur les transactions financières ; envolé, le danger de voir éclore à l’étranger les œufs d’or de la spéculation.

 

Nous pourrions nous aussi continuer à nous satisfaire de « jeter du sable dans les rouages de la finance », comme le réclamait l’économiste James Tobin. Mais, puisqu’il est dorénavant acquis que celle-ci représente un bien public vital dont les actionnaires aiment user pour prendre la collectivité en otage, il faut avancer à notre tour. Et exiger que les banques cessent d’appartenir à des intérêts privés.

Serge Halimi

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 22:57
Retour à l'accueil
Fondation Gabriel Péri

 

Ouvrage de Frédérick Genevée, édité par Les éditions de l’Atelier avec le soutien de la Fondation Gabriel Péri.


Événement

La Fondation Gabriel Péri et les éditions de l’atelier ont le plaisir de vous inviter à la présentation de l’ouvrage de Frédérick Genevée, « La fin du secret, Histoire des archives du Parti communiste français »

Avec :

  • Frédérick Genevée,
  • Claude Pennetier, chercheur au CNRS, directeur du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier

Présentation animée par Michel Maso, directeur de la fondation Gabriel Péri

Le mercredi 15 février à 18 h 30
Archives Nationales
Salon de l’Hôtel de Soubise
60 rue des Francs Bourgeois, Paris 3e
Métro : Rambuteau, Hôtel de ville ou Châtelet

Prière de vous munir de l’invitation téléchargeable ici.


Que contiennent les archives du Parti communiste français ? Ce parti, qui longtemps cultiva le goût du secret et du document jusqu’à demander à chacun de ses responsables de rédiger une autobiographie, fut aussi celui qui subit la surveillance policière la plus étroite. Cet ouvrage décrit avec précision la façon dont se constitua cette immense banque de données de l’activité communiste en France et comment elle devint au bout d’une longue histoire accessible à tous.

Les archives sont également un enjeu éminemment politique. Jusqu’aux années 1970, ces documents sont tenus secrets ; le PCF désirant écrire sa propre histoire hors du regard extérieur. Dans les années 1980, la question de l’ouverture des archives fait l’objet de débats intenses. La volonté de transparence du Parti communiste français affichée après la chute de l’Union soviétique eut raison des dernières résistances internes. Premier et seul parti de France à accomplir cette démarche, le PCF ouvrit totalement ses archives en 1993 et les déposa en 2005 dans une institution publique. Il livrait ainsi les entrailles de son activité aux historiens et au public.

Cette histoire raconte la tension existante entre le goût du secret qu’alimente la volonté de protéger le Parti contre l’extérieur et le désir d’ancrer l’activité communiste dans l’histoire sociale, politique et culturelle de la France.

Frédérick Genevée est agrégé et docteur en histoire. Il est responsable des archives du Parti communiste français.

176 pages, 23 €, ISBN : 978-2-7082-4190-9

En savoir plus : http://www.editionsatelier.com/inde...

 

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 22:28
lundi 6 février 2012 par Jacques Broda

Critiques fraternelles. Donner un autre ton, une autre forme à la campagne. Arrêter les polémiques stériles, personnelles, elles aggravent le dégoût de la politique, ne font pas avancer les idées. Elever le niveau de conscience, briser le mur du silence, véritable omerta sur nos propositions audacieuses. Sensibles à la vie, aux souffrances de notre peuple, des peuples, nous luttons pour d’autres rapports sociaux, d’autres relations humaines, sociales, conjugales, filiales. Derrière notre projet, dans notre projet ’L’humain d’abord’, le politique, l’économique, sont des moyens pour atteindre la ’bonne vie’, l’épanouissement individuel et collectif, il faut parler, développer approfondir ces valeurs, donner aux paroles une ferveur révolutionnaire, dans l’appel, le souffle des valeurs humaines. Le souffle en lutte (1).

 

La société n’est pas postmoderne, elle est posthumaine

L’humain, c’est l’homme dans sa nudité, sa cruauté, sa solitude, son espoir, son désir, ’en tant que le désir est désintéressement total et bonté’ (2) Mettre l’Homme au centre, déplace le discours politique de la polémique vers l’éthique, pour être crédible il faut que les actes suivent les paroles, et surtout que les paroles ne soient pas des passages à l’acte. Tous nous souffrons, de la misère, de l’exclusion, de la solitude, du manque de co-opérations fraternelles, cette souffrance insidieuse, invisible souvent, se manifeste par le découragement, la rancoeur, le ressentiment, jusqu’à la haine. Construire l’espoir doit prendre à contre-pied ces affects détestables et construire une parole politique qui porte encore plus haut les valeurs d’humanités. "On doit redevenir humains / Enfants de l’Humanité on porte en nous la solution", clame Kenny Arkana.

 

Faut-il en appeller au peuple, en permanence, comme si en son essence le peuple portait en soi les valeurs d’émancipation, ce serait nier toutes les aliénations, spontanéismes, populismes ? Marx et Lénine ont toujours insisté sur le peuple conscient, la lutte des classes se mène dans la classe quant à réaliser la conscience de classe, la conscience de l’interdépendance des destins, de la solidarité organique née de la division du travail, du caractère fétiche de la marchandise et de l’argent. Nous le savions, nous le voyons, les ’révolutions du printemps’ n’en sont pas, l’Espagne chute, après le vote.

 

Ce travail de conscientisation, les militants du Front de Gauche le conduisent au jour le jour, la nuit la nuit, sensibles à la vie, ils vont porter, créer la parole et la conscience, ils se heurtent à l’indifférence, la passivité, la démission, l’espoir ténu, la révolte sourde. Les hommes ont faim d’amour, soif de politique, pas tous, pour ceux-ci allons à la racine de l’homme, c’est-à-dire l’homme lui-même, l’homme concret, le travailleur de l’âme, le producteur des savoirs et des valeurs de vie, cet homme en fait c’est nous, sans que d’aucuns le sachent, faisons de chaque parole portée un coup porté à l’inhumain. L’humain c’est la valeur-travail réalisée en le sujet.

 

Laisser dire et bien faire

Bien dire et laisser faire (la polémique), doit être une ligne de conduite politique. L’analyse est juste, les propositions audacieuses, la volonté réelle, ne nous laissons pas piéger par la perversité médiatique, elle personnalise le débat à outrance. Dire ’nous’ au lieu de ’je’. Un ’nous’ formel : il réalise dans son pronom le nom propre de tous les lutteurs, guerriers anonymes de la valeur, émergent comme force de parole collective. Ce ’Nous’, n’est pas le vernis dissolvant des singularités, au contraire il est lieu d’émergence. D’une manière ou d’une autre, les ’petites mains’ de la politique doivent être citées.

 

Sensibles à la vie nous le sommes, sensibles aux mots qui disent la vie en notre espoir, en notre projet partagé par trop peu, nous devons dans les mois qui viennent réinventer, la vraie parole de lutte. Elle prolonge le poème d’Ingeborg Bachman, adressé aux communistes italiens (début des années soixante) : "Ils n’oublient pas , quand / il s’agit de changement, qu’il y a / encore des choses qu’il ne rendra pas / plus faciles, il n’oublie pas ce qui existe et / souffre parmi nous, Amour, Beauté / Pureté, ils ne sont pas meilleurs / que d’autres seulement / ils pensent aussi que / tout cela existe et pour nous / et que cela ne doit pas être / oublié..." (3)

(1) Sachs, N ; " Brasiers d’énigmes", Ed Denoël, Paris, 1967

(2) Lévinas, E ; " Paroles et silences", Ed Grasset, Paris, 2009

(3) Bachman, I ; " Les communistes itals", Europe, n° 892-893, 2003


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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 21:55
Aidez le Mouvement de la Paix à être visible
dans la campagne électorale

D'ici quelques semaines auront lieu les élections présidentielles et législatives, deux rendez-vous majeurs pour l'avenir de notre pays.

En ces temps de crise, où l’argent semble si difficile à trouver, il est bon de rappeler que près de 20 % du budget de la France est consacré à la Défense nationale et notamment à la modernisation des armes nucléaires. Est-ce vraiment la priorité du moment ?

Les comités du Mouvement de la Paix agissent pour une réduction significative du budget militaire et ainsi permettre l’utilisation de cet argent pour les besoins humains et sociaux de nos concitoyens. Ils entendent être actifs sur ces sujets dans les campagnes électorales à venir.

Pour cela, nous avons notamment prévu :

  • l'organisation de deux journées nationales d'actions les 24 et 25 mars dans tous les départements
    - pour la réduction des dépenses militaires
    - pour l'abolition de l'arme nucléaire
  • une campagne de Rencontres citoyennes pour la Culture de Paix dans les départements en présence des candidats aux législatives

Pour faire connaître ces événements et nous faire entendre dans les médias, nous envisageons :

  • l'édition d'un sondage à paraître vers le 20 mars
  • l'impression d'affiches pour les 24 et 25 mars
  • l'impression d'autocollants d'interpellation des candidats "Otez-vous la bombe du crâne"
  • la réalisation de mini courts métrages web
  • la publication d'un dépliant argumenté
  • la fabrication d'une exposition
  • l'édition des "Urgences, objectifs et exigences citoyennes pour cultiver la paix du quartier à la planète"

Nous avons besoin de rendre lisibles et visibles les objectifs des pacifistes. Votre soutien nous est essentiel pour y parvenir.

Si, comme nous, vous pensez qu'on ne peut pas changer le monde sans s'en prendre aux dépenses militaires et aux politiques de dominations induites par la possession de l'arme nucléaire, faites un don pour la Paix.

Merci de ce que vous pourrez faire.

 

Les équipes nationales et départementales
des comités du Mouvement de la Paix

 
De nombreux projets
dans la perspective
des élections 2012

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Plusieurs projets, dont
une exposition contre l'arme nucléaire


66% de votre don est déductible des impôts. Un don de 100€ vous revient après déduction à 34€ !


Signez la CYBER-LETTRE pour une Convention d'élimination des armes nucléaires

LE MOUVEMENT DE LA PAIX - 9 rue Dulcie September - 93400 Saint-Ouen
Tél. 01 40 12 09 12 - Fax : 01 40 11 57 87 - Site : www.mvtpaix.org - national
@mvtpaix.org
Agréé Association Nationale de Jeunesse et d’Éducation Populaire

Ce message est en html. S'il ne s'affiche pas correctement, cliquez ici

 

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 19:38

Le Comité Vérité et justice pour Charonne appelle à un rassemblement
pour commémorer le ciquantième anniversaire des crimes commis au métro
Charonne par la police aux ordres du préfet Maurice Papon et du ministre
de l’Intérieur Frey.

La répression sauvage de la manifestation pacifique qui protestait
contre les attentats de l’OAS en France et en Algérie a entrainé la mort
de neuf syndicalistes : Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne
Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand,
Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens.

On se rassemblera ce 8 février 2012 à 11h30 à la sation Charonne puis
une manifestation se rendra jusqu’au Père Lachaise.

Déroulement
- 11H30 : Prise de parole de la CGT RATP dans le métro et dépôt de gerbes.
- 12h00 Précises : Sous la Présidence du Comité Vérité et justice pour
Charonne. Interventions de :
- Pierre Laurent, Secrétaire National du PCF ;
- Bernard Thibault, Secrétaire Général de la CGT ;
- Bertrand Delanoë, Maire de Paris.

– 12h30 Départ en manifestation vers le cimetière du Père Lachaise où
sont enterrées les victimes de la répression policière.


Metro Charonne 8 fevrier 1962
http://www.editoweb.eu/Metro-Charonne-8-fevrier-1962_a1962.html

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Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 19:45
| Par Stéphane Alliès et Marine Turchi
Dans Médiapart

Zéro réaction. Cette semaine, le PS et l’UMP n’ont pas jugé nécessaire de dénoncer la participation de Marine Le Pen à un bal d’extrême droite en Autriche, ni les propos polémiques de son père dans la foulée (lire notre article). SOS Racisme y a pourtant vu un «bal immonde pour nostalgiques du IIIe Reich», le Front de gauche une «VRP de la haine en week-end» et le MoDem un «bal tragique» qui fait «tomber le masque» de la candidate frontiste. L’équipe de Bayrou a aussi dénoncé «l’allusion antisémite» de Jean-Marie Le Pen. Et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est «s'inquiétée du silence de la société civile et de la classe politique».

Le PS et l’UMP nous avaient pourtant habitués à plus de réactivité, diffusant des dizaines de communiqués à l’occasion du discours du Bourget de François Hollande ou de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy (25 côté UMP sur la seule émission de dimanche, quasiment autant côté socialiste). Sur le terrain, dans les marchés, il est pourtant beaucoup question de Marine Le Pen. Mais l’UMP et le PS s’enferment dans un duel. Qui riposte aujourd’hui au Front national ? Et comment ? Mediapart a fait le tour des partis. (lire notre onglet «Prolonger»)

C’est un cadre de l’UMP qui le confie, sous couvert d’anonymat (lire notre “Boîte noire”) : «Si le PS et l’UMP ne tapent pas suffisamment sur le Front national, c’est parce qu’il y a une part de calcul électoral.» Il va même plus loin. «A l’UMP, on n’a pas intérêt à donner l’impression que notre adversaire c’est le FN, ni à lui donner de l’importance. Son électorat est volatil, on en aura besoin au second tour, il ne faut pas le braquer.» La stratégie serait donc la suivante : «En parler, mais pas trop abondamment. On tape fréquemment sur son projet, mais en restant sur l’économie et le social. On n’a pas intérêt à parler des autres thématiques (immigration, peine de mort, etc.), on a peur d’être moins audible.»

En d’autres termes, si l'UMP veut continuer à séduire l’électorat droitier avec le thème de l’immigration par exemple, difficile de dénoncer le discours de Marine Le Pen. Dans ses interventions d’ailleurs, Nicolas Sarkozy ne cite jamais la présidente du FN, mais accumule clins d’œil et appels du pied à ses électeurs.

Quand il célèbre les 600 ans de la naissance de Jeanne d’Arc. Ou lors de ses vœux aux forces économiques, le 19 janvier, lorsqu’il évoque «ceux qui souffrent» et se «tourn(ent) vers celui qui crie le plus fort, non pas parce qu'il a la solution, mais parce que, au moins, il exprime une colère». «Dans un pays en difficultés, celui qui crie le plus fort est souvent le plus entendu», a-t-il redit sur huit chaînes, le 29 janvier. Ou encore quand, ce même 29 janvier, il envoie Gérard Longuet à Perpignan inaugurer hier matin le centre de documentation des Français d'Algérie à Perpignan (lire ici), où ce dernier chantera à plein poumons «Le chant des Africains» (devenu le chant de l'OAS).

Le député du Nord et secrétaire national Sébastien Huyghe est l’un des “riposteurs” de l’UMP. Lundi, il affirme à Mediapart qu’il n’était «pas au courant» de l’épisode viennois de Le Pen. Trop rivé sur l’agenda du PS ? «C’est un non-événement, ça ne mérite pas de réponse, ça mettrait en valeur le FN, ça leur permettrait de se victimiser», répond-il. Pour lui, «la diabolisation ne fonctionne pas. A partir du moment où vous jetez de l'opprobre les gens vous répondent “on est des adultes, on choisit seuls”. On préfère une stratégie de pédagogie.»

L’UMP n’a pourtant livré ni argumentaire ni tract à ses militants. Il explique : «On est monté au créneau sur les éléments économiques du projet de Marine Le Pen (retour au franc, repli sur soi) en expliquant, avec des chiffres, que ce serait une catastrophe. On ne va pas réagir à la moindre phrase, surtout qu’elle tourne autour de trois ou quatre thèmes.»

«On préfère être sur le terrain des idées, de la promotion de notre propre projet», précise-t-il. Même argument avancé par une autre “riposteuse” de l’UMP, la copéiste Valérie Rosso-Debord : «La campagne, on la fait surtout sur nos propositions, on a sorti des tracts sur notre bilan.» La députée de Meurthe-et-Moselle oublie de dire que, outre ce tract pour défendre le bilan de Sarkozy, l’UMP a tiré un tract anti-PS à trois millions d’exemplaires après la primaire, et un autre à six millions sur le «programme caché de Hollande». Surtout, le parti présidentiel a mis sur pied deux cellules ripostes pour répliquer au PS et a consacré une convention entière au démontage de son projet. Deux poids, deux mesures ? «L’adversaire, c’est d’abord le PS, c’est très clair», dit le cadre de l’UMP.

Pour Valérie Rosso-Debord, des tracts ou des communiqués contre le FN seraient «contre-productifs». «Parler de Marine Le Pen, n’est-ce pas la valoriser ou la normaliser ?», interroge-t-elle. Elle cite les trois pages d’interview de la présidente du FN dans Elle, qui l’ont «choquée». Mais aussi la biographie de Caroline Fourest, «un livre tellement engagé que certains peuvent en sortir convaincus du contraire».

Elle ajoute : «Les gens ne lisent pas, le jeune tenté par le FN encore moins, c’est extrêmement compliqué. Face à un discours populiste, c’est difficile d’avoir un discours intelligent. Il faut du temps. Notre angle d’attaque, ce sont les jeunes, via l’action des Jeunes Pop. Beaucoup sont attirés par le FN et ont un discours inquiétant, notamment sur l’immigration. Et ils sont un vrai réservoir de voix pour Marine Le Pen.» Sur le site des Jeunes Populaires, on trouve un article dénonçant le programme économique du FN, mais l'adversaire semble clairement être le PS.

« Pas grand-monde à l’UMP et au PS imagine Le Pen au second tour »

Auteure du Front-antinational (éd. du Moment, 2011), qui rappelle que le parti de Le Pen n’a rien d’un «nouveau FN», la ministre de l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet semble quelque peu à contre-courant de son parti : «Je suis de ceux qui pensent qu’il faut accepter le débat avec le FN, la stratégie “faisons comme si de rien n’était et il finira par disparaître” ne marche pas. Il faut purger ce débat, rappeler l’héritage de Le Pen, d’où mon livre.» Elle a d’ailleurs affronté Marine Le Pen lors d’un débat sur i-télé / Europe-1 en septembre dernier :

«Il faut répondre sur le fond. Surtout en ce moment où Marine Le Pen joue sur tous les tableaux, allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, dans un grand mélange idéologique.» Mais pour elle, «la réponse rationnelle est insuffisante, elle ne touche qu’une frange politisée». «Faire un tract sur le FN, ça ne marche pas. Il faut parler. La riposte, elle est sur le terrain, dans l’action.» Et pas dans la rafale de communiqués, dit-elle en se distançant de la «cellule riposte» de l’UMP : «Je ne m’occupe pas du tout de cela, et je n’en suis pas une fana, il y a un côté stalinien.»

Elle pense en revanche qu’il faut «être présent sur Internet où l’extrême droite fait beaucoup de "buzz"». Pourquoi, dans ce cas, ne pas fournir des argumentaires aux militants UMP ? «On le fait, j’en ai vu un sur l’intranet de l’UMP», jure-t-elle.

Pour expliquer la faiblesse de la riposte à droite, ce cadre UMP avance une autre raison : «Il n’y a pas grand-monde à l’UMP et au PS qui imagine Le Pen au second tour. L’expérience de 2002 fait penser que l’électorat aura un réflexe de vote utile au dernier moment, veut-il croire. Si elle est si haute dans le sondages, c’est parce que Sarkozy est bas.» «Beaucoup de gens (à l’UMP) considèrent que ce n’est pas la priorité», reconnaît NKM, qui pense que cela diffère selon les circonscriptions.

Dans certaines «circo», des élus UMP (notamment de la Droite populaire) ont au contraire préparé le terrain aux frontistes en s’emparant de leurs thèses. Au lieu d’être une digue, ils ont joué les passerelles. Embarras d’un permanent du parti : «Vous remarquerez qu’il n’y a pas une proposition du projet 2012 qui vienne de la Droite populaire (ce qui est faux NDLR), il y a un vrai cordon sanitaire.» Valérie Rosso-Debord, elle, renvoie la balle aux socialistes : «Le problème du PS, c’est qu’il a intérêt à ce que le FN monte, à provoquer des triangulaires, c’est un jeu pervers.»

Au MoDem, en revanche, on aurait tout intérêt à combattre Marine Le Pen, qui dispute à François Bayrou le titre de candidat «hors système» (elle l'a accusé de plagiat sur l'une de ses formules). Le candidat centriste, tout en dénonçant la montée des extrêmes, disserte peu sur le Front national, parlant plus volontiers de ses adversaires du PS et de l’UMP. Contactée par texto et coup de fil, la numéro deux du MoDem, Marielle de Sarnez, n’a pas répondu à nos demandes sur le sujet. «Il n’y a pas de feuille de route, ni d’argumentaires nationaux, explique Jean-François Martins, directeur de communication du mouvement. C’est à l’initiative des fédérations locales», dit-il en citant le blog du militant Yves Delahaye, dans le Nord. Le blogueur signe très régulièrement des billets sur la candidate du FN, mais souvent aussi pour dénoncer la comparaison... avec Bayrou (exemples ici et ).

Quant aux écolos, confrontés à d’autres problèmes en ce moment avec la candidature d’Eva Joly qui patine, la préoccupation n’est pas franchement à la concurrence avec le FN, plutôt à la remobilisation de son propre électorat. Dans les discours, les figures d’Europe Ecologie-Les Verts demeurent donc dans le registre classique de la dénonciation sans concessions d’un parti d’extrême droite.

Ainsi Eva Joly, lors d’un récent entretien à Mediapart, déclarait : «Marine Le Pen n’a aucune légitimité pour s’arroger le monopole de la morale publique, bien au contraire (…) Elle s’est donné la peine de naître avec une cuiller en argent dans la bouche, et va hériter de la fortune d’un ancien tortionnaire d’extrême droite, qui en a lui-même hérité dans des conditions sordides.» Ce mardi, Daniel Cohn-Bendit s’exclamait, après l’affaire du «bal de Vienne» : «Si Mme Le Pen va voir des déglingués fascistes du FPOE à Vienne, ça m'est égal, ça lui correspond. Elle a le droit d'aller voir les débiles mentaux qui sont de droite et d'extrême droite en Autriche. Je ne vois pas pourquoi on perd son temps avec ça.»

«Sur les marchés, l’adversaire, ce n’est plus Sarkozy, mais Le Pen»

Côté PS, pour l’heure, la dénonciation du Front national ne figure pas comme une priorité du candidat Hollande. Après un court passage lors du discours du Bourget, il a consacré une partie de son intervention lors de son meeting de Brest, ce lundi, à la montée en puissance de Marine Le Pen. Toujours selon le même axe de contestation : l’extrême droite et le vote utile.

«Je vous préviens sur l’extrême droite. Elle est là, partout, à un niveau que nous n’avions jamais connu, même le 21 avril 2002, dit Hollande. Elle fait semblant d’avoir changé : c’est la même. Même nom, mêmes idées, mêmes mauvaises pensées, même rendez-vous avec l’extrême droite européenne (…) Ne laissez pas les ouvriers voter pour un parti qui dessert leur intérêt ! Ne laissez pas des jeunes faire un vote qui est finalement le retour au pire du passé de notre Histoire !» Et de marteler le même message : «Ecartez le risque de la dispersion, le risque de l’avertissement, du vote de colère, de tous ceux qui disent : "Je vous retrouverai au second tour." Mais au second tour, je ne serai peut-être plus là !»

Sur le terrain, les alertes se multiplient. Lors du rassemblement des secrétaires de section au Bourget, le matin du discours de lancement de campagne de Hollande, ils furent nombreux à faire le même constat (lire notre reportage), ainsi résumé par un cadre de l’Hérault : «Sur les marchés, l’adversaire, ce n’est plus Sarkozy, mais Le Pen. Non seulement les gens ne se cachent plus, mais ils hurlent désormais leur envie de voter FN, et on voit d’autres gens les rejoindre pour leur dire leur accord ! C’est bien plus fort qu’en 2002…»

Pour Nelly Morisot, proche d’Arnaud Montebourg en Savoie et Haute-Savoie, «le FN a de réelles chances d’être en tête au premier tour. Or il y a un vrai mépris pour les électeurs, comme si la seule façon de répondre c'est d'expliquer que le FN c'est mal». Selon elle, «il n’y a pas de réelle prise de conscience au PS selon laquelle beaucoup de gens, y compris de gauche, envisagent de voter Le Pen, en voulant exprimer un ras-le-bol».

Face aux avertissements de la base, le PS s’est malgré tout décidé à se mettre en branle, lors d’un bureau national fin décembre, installant une cellule riposte spécifique, où l’on retrouve Najat Vallaud-Belkacem et Guillaume Bachelay, secrétaires nationaux et récents auteurs d’un abécédaire anti-FN (Réagissez, éditions Jean-Claude Gawsevitch), et coordonnée par Alain Bergounioux. Ce dernier, intellectuel organique du PS, met la touche finale à un argumentaire d’une cinquantaine de pages, «à usage interne», qui sera envoyé la semaine prochaine dans les fédérations.

«Ça pourra éventuellement nourrir des tracts, nous confie-t-il, mais l’idée est plutôt de nourrir la réflexion pour les débats que peuvent avoir les militants quand ils font campagne.» Il dit avoir privilégié «un usage local», en détaillant les votes dans les conseils régionaux ou au Parlement européen. D’après lui, «l’expérience montre qu’une simple dénonciation du nationalisme du FN ne marche plus, car il a lissé son programme au fil du temps, et des passages entiers sont désormais la reprise de mesures de gauche».

Pour Najat Vallaud-Belkacem, l’objectif de la riposte socialiste «est double : il s’agit à la fois d’élaborer une contre-argumentation aux promesses vides de sens du FN et de démystifier l’extrême droite». Elle souhaite mettre l’accent sur les «conséquences pratiques des mesures préconisées, en particulier en matière économique et sociale, puisque ce sont ces dernières qui font le surcroît d'adhésion dont bénéficie actuellement le FN».

Et de prendre l’exemple du chiffrage du projet frontiste. «En apparence il est équilibré. En réalité c’est une mystification, totalement fantaisiste, avec 150 à 200 milliards de dépenses supplémentaires d’ici à 2017 et des recettes totalement fictives – notamment les 88 milliards d’euros provenant d’une sortie de l’Euro. S’il était mis en œuvre, le programme de Marine Le Pen entraînerait un emballement de la dette et la faillite du pays à l’instar de la Grèce. Et les premiers qui paieraient la facture seraient évidemment les plus modestes, dont Marine le Pen se prétend le défenseur.»

Autre versant de l’argumentation, pour Vallaud-Belkacem, la réaffirmation d’«un parti xénophobe et populiste qui renie les valeurs de la République». Elle assène même : «Sous son apparence de fréquentabilité et sous couvert de défense des classes populaires, le FN propose en réalité un programme national-socialiste.» Autre élément de langage, selon elle, le FN au pouvoir s’apparenterait à la Hongrie de Viktor Orban (lire notre série de reportages).

Pour Alain Bergounioux en revanche, et même si «cela peut apparaître comme une petite contradiction avec les valeurs socialistes», réagir aux faits et gestes de Marine Le Pen et critiquer ses paroles serait «en faire un objet de publicité et détournerait l’actualité vers elle et l’aiderait plus qu’autre chose». Le message est clair : «L’adversaire principal, c’est Nicolas Sarkozy. Mais ça évoluera peut-être d’ici la fin de la campagne…»

« Heureusement qu’il y a Mélenchon pour faire le taf »

Ainsi que le note un secrétaire de section socialiste, «heureusement qu’il y a Mélenchon pour faire le taf en ce moment, lui au moins il la cogne, la Le Pen !». Pour Alain Bergounioux, l’ancien sénateur PS et désormais héraut du Front de gauche «est dans son rôle : il est en compétition électorale avec Marine Le Pen et s’attaquer frontalement à Le Pen lui donne de la visibilité et de la légitimité». Jean-Luc Mélenchon et les siens sont effectivement les seuls à prendre la mesure de la percée frontiste et à ne pas regarder ailleurs.

Celui qui fonda le courant Gauche socialiste avec Julien Dray et les militants de SOS-Racisme à la fin des années 1980 n’a rien perdu de sa «sincérité combattante» contre le FN, selon les termes de Bergounioux. Mais si, à l’époque, il militait pour l’interdiction du Front national, il a désormais décidé de «prendre au sérieux» l’héritière de Jean-Marie Le Pen.

Via deux petits ouvrages écrits par ses proches, Laurent Mafféis (Les Cinq Mensonges du Front national, éd. Bruno Leprince) et Alexis Corbière (Le Parti de l’étrangère, éd. Tribord), Mélenchon offre aux militants et aux électeurs un appareillage théorique solide, tant sur les fondements historiques que sur les propositions programmatiques. Le premier s’attelle à démonter le programme frontiste en matière de laïcité, immigration et social, ainsi que sur la sortie de l’euro. Le second revient sur l’héritage idéologique du FN et défend la thèse d’un fascisme à l’italienne, «ni droite ni gauche» et décrypte méthodiquement les tentatives de référencement à l’histoire de la gauche (Salengro, Jaurès, Schœlcher, Marchais) ou à de Gaulle, récemment déployées par Marine Le Pen.

Les deux lieutenants de Mélenchon multiplient les réunions d’éducation populaire sur le sujet (la prochaine en date ce vendredi, au siège du Front de gauche), tandis que le candidat à la présidentielle martèle dans les meetings et les passages médiatiques son aversion de Marine Le Pen, quitte à la traiter de «semi-démente» ou de chauve-souris («les ailes du changement, mais les pattes d’un rat»).

En outre, 8,5 millions de tracts anti-FN ont été tirés, et des fiches argumentaires sont d'ores et déjà consultables sur le site internet «Place au peuple». «On met en scène le conflit, car on veut que la bagarre avec elle ait lieu, assume Corbière. Alors on lui dit: “Viens te battre !” Idéologiquement bien sûr, on n’est plus dans les bastons de fac…»

Pour cet élu parisien du XIIe arrondissement, il faut face au FN «rester solide sur l’argument moral, mais aussi aller au-delà et mobiliser la méthode Dracula : si on met en lumière son programme et qu’on démontre combien est grande son imposture de candidate des classes populaires, alors il vole en éclats !». Selon lui, refuser la confrontation frontale, comme il en accuse le PS et l’UMP, s’apparente à «un mépris de classe, sous-entendant que l’électorat populaire est forcément xénophobe».

D’après Corbière, le problème serait qu’«il est impossible de faire barrage au FN avec un programme libéral, même mâtiné de social. Dans nos argumentaires, nous disons toujours aux militants de commencer le débat d’abord en parlant de notre programme, car il est une vraie alternative au capitalisme, et qu’il ne lâche rien sur l’immigration…» Exemple concret avec Vincent Adami, jeune élu local communiste de Montbéliard, qui s’est affronté à Marine Le Pen devant l’usine PSA de Sochaux…


Pour le rassemblement de la gauche radicale, s’attaquer au Front national n’est pas qu’un moyen de sortir d’une critique anti-PS, qui lui est parfois reprochée.

et médiatiques, selon laquelle le FN serait le parti des classes populaires»

, râle Corbière. Et de souligner que «dans les enquêtes d’opinion, il n’y a rien de plus difficile que d’obtenir des panels d’ouvriers», tandis que si on s’attarde sur les «sondages sortis des urnes», réputés plus fiables, lors des dernières cantonales et régionales, «il y a 70 % d’abstention chez les ouvriers, et sur ceux qui votent, la majorité choisit la gauche et les 22-24 % qui votent FN ne représentent, sur le total, que 6 à 8 %… Comment peut-on après dire qu’elle est la seule à leur parler !».

 

Pour Alexis Corbière, «engager la bataille frontale avec le FN, c’est faire œuvre utile pour toute la gauche. Si on se contente d’une alternance molle, on ne règle pas le problème et Marine Le Pen continuera sa marche en avant. Nous, au Front de gauche, on veut passer devant eux, et arrêter avec le pari indicible de s’arranger de son éventuelle présence au second tour».

Cette volonté de «tenir la tranchée» n’est pas seulement un moyen de «conquérir un électorat encore indécis», aux dires de Corbière, mais aussi «de reconstruire une conscience de classe, qui ne considère pas le peuple comme bourrin et raciste, qui ne transige pas sur les principes et qui s’appuie sur le talent oratoire de Mélenchon pour faire de la pédagogie anti-raciste».

 

Cet article fait suite à notre enquête sur le prétendu virage social de Marine Le Pen et la réponse apportée par la gauche.

Contactée sur le sujet le 30 janvier, Marielle de Sarnez n’a pas répondu à nos coup de fil et texto. Valérie Rosso-Debord, Sébastien Huyghe et les cadres de l’UMP cités en «off» ont été joints le 30 janvier par téléphone, Nathalie Kosciusko-Morizet le 31 janvier. Alexis Corbière a été vu en face-à-face le 31 janvier. Alain Bergounioux a été contacté par téléphone le 30 janvier. Najat Vallaud-Belkacem ne nous a répondu que par mail, malgré nos relances téléphoniques. Les autres socialistes cités ont été rencontrés lors du rassemblement des secrétaires de section au Bourget, le 22 janvier dernier.
Contacté le 30 janvier, le secrétaire général du FN, Steeve Briois, a refusé de nous répondre, expliquant : « Puisque Mediapart ferme sa porte au FN (pour ses entretiens 2012 - NDLR), nous la fermons à Mediapart et nous ne répondrons plus à aucune question désormais. »
Ce mercredi 1er février en milieu d'après-midi, Delphine Batho, porte-parole de François Hollande, a finalement envoyé un communiqué pour dénoncer la participation de Marine Le Pen au bal viennois.

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 22:13

 

 

Mouvement contre le Racisme et pour

l’Amitié entre les Peuples

43 boulevard Magenta - 75010 Paris

accueil@mrap.fr

Annie Bouhours

 

 

Les mensonges du FN

 

Diabolisation et dramatisation du Front National donnent bonne conscience à ceux qui les pratiquent mais ne le font malheureusement pas reculer.

Voici des chiffres pour décrypter le discours du FN, répliquer à ses mensonges et démonter le fonds de commerce lepéniste qui utilise l’ignorance et la peur.

 

IMMIGRATION

 

Le FN présente l’immigration comme le mal fondamental en s’appuyant sur des chiffres inventés et des constats erronés.

 

Réalité fantasmée

 

400 à 500 000 immigrés par an. Faux ! :

En fait, le flux est stable depuis 30 ans et le solde migratoire (solde entre entrées et sorties du territoire) est quasi nul. Si la hausse du nombre de titres de séjour a augmenté, c’est que beaucoup de gens accédaient à un titre de séjour pour dix ans et que maintenant ils n’ont des titres que pour un an et sont renouvelés ce qui gonfle considérablement les chiffres. Le nombre d’étrangers est constant depuis 30 ans mais c’est le nombre de titres accordés qui augmente mathématiquement pour cette simple raison.

La France a en Europe le triste record du nombre d’entrées sur son territoire ». Faux !

Il est entré 2 fois plus d’étrangers en Italie et 3 fois plus en Espagne qu’en France.

 

« Coût » de l’immigration

 

L’immigration coûte entre 30 à 60 milliards d’euros par an à la France. Faux !

En comptant les allocations et services reçus par les immigrés d’une part et versements en impôts et cotisations versés par eux d’autre part, c’est 12 milliards d’euros qui sont rapportés par les immigrés chaque année à la France. (étude économique réalisée pour le compte du Ministère des Affaires Sociales).

 

Insécurité

 

L’immigration est cause d’insécuritéFaux !

Les immigrés habitent en majorité dans des quartiers où la délinquance est forte mais cela ne démontre pas qu’ils en sont responsables. Ils en sont surtout les premières victimes.

Statistiques judiciaires du Ministère de la justice : 81 % des condamnations concernent les français, 12,5 % des étrangers et 6,5 % des personnes de nationalité inconnue.

9,3 % des infractions relatives à la drogue concernent les étrangers.

Il n’y a par ailleurs aucun laxisme envers les délinquants étrangers car, à infraction égale, ils sont plus lourdement condamnés. Par ailleurs, leur récidive est moins importante.

 

Marine Le Pen et le FN manipulent.

Alors que la France ne compte que 5 % d’étrangers, ils qualifient l’immigration d’ « invasion » pour suggérer qu’elle est violente. C’est encore la stratégie du bouc émissaire qui cherche à rendre l’immigration responsable de tous les maux.

Quand un militant d’extrême-droite tue des dizaines de personnes en Norvège, Le Pen dit que c’est l’immigration qui est la cause de cet acte. C’est comme dire que la présence d’enfants est la cause de pédophilie et la présence de femmes la cause de viols !

L’attention des français est ainsi détournée des vrais responsables dans l’appauvrissement du grand nombre d’entre eux.


Les « solutions » proposées par le FN ?

·             Les 400 000 expulsions : 

Sans parler du drame humain, cela coûterait à la France 10 milliards d’euros et il faudrait 15 ans à raison de 25 000 expulsions par an.

·             Supprimer l’accès des immigrés au système social français :

Il s’agit d’une erreur de diagnostic sur la réalité des causes de l’immigration. Le pays de destination est lié à la langue et à l’offre de travail supposée et non aux prestations sociales (voir USA !). Le FN aimerait en fait changer notre système de protection sociale afin de le rogner pour tous.

Le retrait de tout droit à la protection sociale pour les immigrés serait une aberration économique et sanitaire. Ce serait aussi injuste car les immigrés cotisent. Et s’ils représentent 5 % de la population, ils ne consomment que 3 % de dépenses de santé. Par ailleurs, il vaut mieux soigner régulièrement une personne diabétique, par exemple, que de devoir la traiter aux urgences.

 

Avec sa « préférence nationale », le FN est étranger à l’histoire de France et au droit français. La plus haute juridiction française, la Cour de Cassation en a rappelé à plusieurs reprises le caractère illicite. La déchéance de nationalité a été imaginée et appliquée par Vichy seulement.

La « préférence nationale » diviserait aussi les nationaux entre « vrais français » d’origine et « français de papiers ». Bon nombre de français ont un (arrière) arrière grand parent ou un grand parent d’origine étrangère !

 

En divisant violemment la société, Le FN entraînerait une communautarisation de la société, des tensions et l’éclatement de la république. Cette préférence serait aussi un désastre pour l’économie avec une baisse de la consommation.

Les emplois occupés par les sans-papiers le sont dans des secteurs manquant de main d’œuvre (BTP/restauration/service à la personne) où le travail est pénible et mal rémunéré et ces travailleurs ne sont en concurrence qu’avec d’autres immigrés.

 

Remarque

Régulariser les sans papiers éviterait une pression à la baisse  sur les salaires, pression dont sont responsables les employeurs. Par ailleurs, régulariser 100 000 salariés sans papiers et les payer au SMIC apporterait 280 millions d’euros de cotisations supplémentaires à la sécurité sociale.

 

 

SOCIAL

 

Le discours de Marine Le Pen veut se montrer opposé à l’ « ultralibéralisme » qu’elle semble condamner mais elle va en fait dans le même sens et plus loin encore.

 

Coût du travail : Le FN a les mêmes positions que N. Sarkozy et la droite libérale sur la question du coût du travail. Il envisage la suppression des cotisations sociales et la mise en place de la TVA dite « sociale ».

Marine le Pen refuse d’augmenter le SMIC et de taxer les plus riches.

 

Retraite : Le FN a abandonné toute référence à l’âge de la retraite ! Il a défendu pendant 25 ans la retraite à 65 ans mais parle maintenant de manière insidieuse de « retraite à la carte », formule qui a les faveurs du MEDEF, limitant les garanties collectives comme l’âge légal.

Le FN défend la retraite par capitalisation. La retraite des salariés dépendrait donc des fluctuations des marchés financiers et non de leurs cotisations.

 

Salaires et Fausse hausse du SMIC : Le FN se refuse à tout engagement précis pour augmenter bas salaires et SMIC. Le FN parle d’alléger de 200 € les cotisations salariales pour les smicards Mais elles seraient alors financées par la TVA et l’impôt  sur le revenu et cette mesure serait donc sans effet pour les salariés.

Le FN ne met pas à contribution le capital. Il refuse aussi le plafonnement des plus hauts salaires.

 

Droits des salariés : Le FN veut limiter la représentation du personnel dans les entreprises. Dans l’actionnariat salarié, qui existe déjà, il ne donnerait plus accès aux droits de vote actuels.

Par ailleurs il veut supprimer les « effets de seuils pervers » or les seuils (nombre de salariés) déclenchent des droits pour ces travailleurs : délégués, comités d’entreprise, transports …

Aucun mot sur la précarité, aucune mesure pour la combattre.

 

Travail des jeunes à 14 ans : le FN veut faire travailler les jeunes à partir de 14 ans. Cette mesure est un non-sens éducatif, une mise en danger social des jeunes et une aberration économique.

Le progrès technique et l’innovation nécessitent au contraire une élévation du niveau de qualification.

 

Fraude : « Le cœur du problème » se trouve dans les « 10 millions de fausses cartes vitales » !  Chiffre fantaisiste pour le moins !

Les bénéficiaires des aides sociales ne sont pas les principaux responsables des fraudes.

Selon les calculs de la Cour des comptes et de la mission parlementaire d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale, la fraude aux prestations sociales ne représente que 3 à 4 milliards d’euros sur un total de 20 milliards d’euros de fraudes.

Cette fraude aux prestations sociales est estimée à 1% des prestations versées contre 2 à 3 % pour les fraudes des entreprises.

M. Le Pen oublie de dire que 87% des contrôles fiscaux et sociaux des grandes entreprises entraînent au moins un redressement.

 

FN, bon élève du capitalisme : Il n’est nullement question de rompre avec les modes d’échange, de production et de consommation actuels, ni de re-localiser.

 

Les services publics : le FN défend le service public. Faux ! Il est pour l’école privée, les cliniques privées et les assurances privées.

Quand elle était présidente du groupe FN au Conseil régional d’Ile de France, Marine Le Pen a demandé la division par 100 du budget « réussite  des enfants », la fin du soutien aux centres IVG et la réduction de 50 % des constructions de logements sociaux.

 

EURO

 

Pour appuyer le choix de capituler devant la banque centrale en abandonnant l’euro, le FN donne l’exemple du Royaume Uni et de « son redressement économique important dès 2010».  Faux ! La croissance du Royaume Uni qui est hors de l’euro a été plus faible que celle de la France qui est dans l’euro. Ce pays a aussi connu  une récession deux fois supérieure à celle de la France, son déficit commercial a doublé, son industrie est sinistrée, le niveau de vie de la population est au plus bas d’où les émeutes de l’été 2011.

Ce n’est pas le choix de la monnaie mais l’usage qui en est fait qui est déterminante.

« La crise financière en Europe est l’effet d’un système économique et de politiques gouvernementales qui produisent les mêmes effets avec ou sans euro» dit Jacques Généreux, économiste.

Le FN ne remet pas en cause la libre circulation des capitaux et l’indépendance de la banque centrale. Il propose de laisser indépendante la Banque de France. Le modèle qui prévaut et cause la crise serait simplement ramené à l’échelle nationale avec les mêmes difficultés pour les Français !

 

Remboursement de la dette : Marine Le Pen propose de verser entre 100 et 170 milliards par an pendant 13 ans. Cela représente entre 30 et 60% du budget annuel de l’état sans augmenter les impôts des plus riches. Cela impliquerait une véritable guerre à la dépense publique et aux services publics au détriment des plus modestes qui sont ceux qui en ont le plus besoin. Le FN ne propose pas de restructurer la dette ou de l’annuler partiellement, il ne remet pas en cause son principe.

 

La sortie de l’euro résoudrait le problème de la dette. Faux ! Cela entraînerait la dévaluation du franc et comme la dette est libellée en euros et possédée à 70 % par des non résidents français, il faudrait plus de francs pour rembourser, ce qui revient à une augmentation de la dette.

Cela entraînerait entre autres l’envolée des prix du fuel et de l’essence et annulerait la baisse de 20 % de la taxe intérieure sur les produits pétroliers présentée par le FN comme une mesure phare.

 

LAICITE

 

Le FN défend la laïcité: Faux ! Les prières de rues, ce phénomène que le FN compare à l’occupation est très marginal. Cette dénonciation n’a rien à voir avec la défense de la laïcité. Elle vise à combattre une religion en particulier. Le FN ne voit rien à redire quand les catholiques intégristes, qu’il soutient, occupent la rue. Le FN (Conseil Régional de Rhônes-Alpes) a aussi proposé  le financement d’une basilique chrétienne en Algérie.

Marine le Pen vante les racines chrétiennes supposées de la France. Elle va  jusqu’à dire que le « Liberté-Egalité-Fraternité » de la Révolution Française vient de l’Eglise. Et elle s s’inscrit dans un projet de re-christianisation du pays complètement opposé à la laïcité. Carl Lang a dénoncé d’ailleurs la loi de 1905. Des croix ostensibles figurent sur des affiches de campagne. Les élus FN multiplient les aides aux écoles privées.

 

- - - - - - - -

 

La nouveauté supposée du personnage de Marine Le Pen et de son projet est juste une ruse médiatique. Elle veut prouver par des soi-disant succès aux élections ce prétendu changement. Mais ces succès sont le fruit d’une surexposition médiatique et, là où ils existent, le résultat d’une forte abstention et d’un effondrement de la droite.

 

Ce parti est un parti ouvrier et populaire. Faux ! C’est un parti de droite bourgeois et sa stratégie est de détourner les ouvriers de la lutte de classe et d’éviter la prise de conscience de ce qui cause leurs difficultés en désignant comme toujours des boucs émissaires. Contrairement aux idées reçues, seulement 6 à 8 % des ouvriers votent FN. En effet, 60 à 70 % d’entre eux s’abstiennent ! De même, les syndicalistes votent moins pour le FN que le reste de la population.

 

Une femme présidente du FN : signe de changement ? Non ! La féminisation s’est cantonnée à sa personne. Le FN  tend à enfermer les femmes dans le rôle maternel, ne dénonce pas les inégalités de salaires hommes-femmes et il est contre la parité. Il défend une conception unique et étroite de la famille et veut discriminer les homosexuels. Il veut également dé-rembourser l’IVG.

 

Le FN est un parti démocratique: Faux ! Ce parti entretient toujours des liens étroits avec les autres partis d’extrême-droite. L’actualité l’a encore montré le 27 janvier 2012. Invitée d'honneur du FPÖ, principale organisation d'extrême-droite autrichienne, Marine le Pen a été reçue par Martin Graf, troisième vice-président du parlement autrichien et idéologue pangermaniste. Puis, elle  l’a suivi au bal des sociétés secrètes des burschenschafften qui cultivent une germanité mythique et dont l’une d’entre elles, Olympia, de tradition néonazie, antisémite et négationniste est proche du FPÖ. Elle prétend que ce bal était un « bal traditionnel » alors que  8000 personnes manifestaient à l’extérieur du bal aux cris de « Nazis raus (nazis dehors) ! ». Symbole de la compromission de Marine Le Pen avec cette  extrême-droite la plus odieuse, ce bal s'est déroulé le jour même de la  commémoration de la libération du camp d'Auschwitz.

 

- - - - - - - -

 

Contrairement à ce qu’il déclare, le FN profite à ceux qui ne veulent pas changer la société ou/et qui veulent maintenir un système de société injuste et qui pénalise encore davantage les moins favorisés.

 

Il faut mener une bataille républicaine et culturelle qui interpelle la raison et la conscience de tous !

 

Mrap de Tarbes

BP 1329

65013 TARBES Cédex

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 20:32
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Fondation Gabriel Péri

Attention, changement d’horaire :
Mardi 31 janvier 2012, 18h30

Fondation Gabriel Péri
11, rue Étienne Marcel à Pantin (93)
métro Hoche.
 

Entrée libre. Le nombre de places étant limité, il est recommandé de s’inscrire par mail à l’adresse : inscription@gabrielperi.fr

A New York, le 17 septembre 2011, plusieurs centaines d’Américains ont investi Liberty square dans le quartier de la finance de Manhattan pour mettre en cause les pouvoirs démesurés des banques et des multinationales. Le 15 novembre, après deux mois d’occupation, les militants ont affronté la répression policière faisant plusieurs centaines d’arrestations lors de la brutale éviction de Zuccotti Park, où s’était organisé un village de tentes, accueillant conférences d’éducation populaire et assemblées générales.

Plus d’un millier de villes ont été gagnés par les mobilisations : Los Angeles, Chicago, Oakland, Saint-Louis, Milwaukee, Portland, etc. A l’initiative de jeunes, ce mouvement décentralisé a rassemblé des chômeurs, des retraités, des syndicalistes, des enseignants, les classes populaires et la classe moyenne.

Le mouvement Occupy Wall Street (OWS) s’inscrit dans le droit fil des indignés d’Espagne, de Grèce et d’Italie. Inspiré des révolutions égyptiennes et tunisiennes, il trouve aussi ses racines dans le mécontentement social exprimé aux États-Unis depuis la crise de 2008 contre les banques, les expulsions, et les coupes budgétaires dans les dépenses publiques, dont l’État du Wisconsin fut dès le début 2011 l’épicentre.

Avec le slogan « ils sont les 1% » - les plus riches dictant les règles de l’économie mondiale-, « nous sommes les 99% », OWS replace les inégalités, la concentration des richesses, la responsabilité du système financier, la corruption des politiques, au cœur du débat public.

Mais le mouvement OWS est aussi né dans une Amérique traversée depuis 2008 par la percée des ultra-conservateurs du Tea Party, devenu le mouvement le plus influent au sein du parti républicain. Les primaires républicaines sont toutefois un puissant révélateur de leur diversité, de leur manque d’unité et de l’incompétence de leurs représentants qui ont multiplié les contre-performances dans les débats. Reste en lice les candidats d’une droite néoconservatrice aux valeurs religieuses évangéliques très affirmées.

Dans ce contexte, comment envisager les mois qui viennent et les élections présidentielles de novembre prochain ? Quelles sont les chances pour B. Obama d’être réélu et les nouveaux défis posés à la gauche américaine ? Mark Kesselman et Philip Golub proposeront leur analyse de la situation.

 

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 18:44

Le chômage dans les régions et les départements français

 
le 24 janvier 2012

 

 


4,9 % de chômeurs en Lozère, 13,5 % dans l’Hérault, le chômage ne frappe pas tous les territoires avec la même ampleur. Les départements d’Outre-Mer atteignent, quant à eux, des taux supérieurs à 20 % et même 28,9 % pour la Réunion.

On comptait 4,9 % de chômeurs en Lozère contre 13,5 % dans l’Hérault au 2e trimestre 2011. Des territoires de l’hexagone se trouvent à un niveau proche du plein emploi malgré l’envolée du chômage (Lozère, Cantal, Ain avec des taux respectifs de 4,9, 6,0 et 6,5 %), alors que d’autres sont en situation bien plus difficile que ne l’indique la moyenne nationale (9,1 %). L’Hérault affiche par exemple le taux maximal en France métropolitaine de 13,5 % de chômeurs. On retrouve le même phénomène au niveau régional. Le taux de chômage régional oscille entre 7,8 % en Bretagne et 12,7 % dans le Languedoc-Roussillon.

De très nombreux facteurs influent sur le niveau du chômage : l’état de l’activité économique, les restructurations en cours et la composition de la population. Certaines zones comptent en effet moins de personnes en âge de travailler que d’autres. Les chiffres peuvent donc être trompeurs. Des départements ont un bas niveau de chômage parce que les créations de postes y sont très faibles, comme la Lozère : les jeunes ont peu de chances d’y trouver des emplois et vont chercher du travailleur ailleurs, notamment dans les départements limitrophes comme l’Hérault où le taux de chômage est de 13,5 %. Mais des départements comme les Yvelines (6,7 %) ou la Haute-Savoie (6,9 %) comptent relativement peu de chômeurs du fait de leur dynamisme propre.

Taux de chômage par département
Unité : %
   
Lozère 4,9
Cantal 6,0
Ain 6,5
Yvelines 6,7
Essonne 6,8
Haute-Savoie 6,9
Seine-et-Marne 7,3
Val-de-Marne 8,1
Rhône 8,5
Alpes-Maritimes 9,1
...
Creuse 9,4
Vosges 10,4
Seine-Saint-Denis 11,6
Bouches-du-Rhône 12,0
Aude 12,5
Pas-de-Calais 12,5
Nord 12,6
Pyrénées-Orientales 13,0
Aisne 13,2
Hérault 13,5
 
France métropolitaine 9,1
 
Source : Insee- données du 2e trimestre 2011
Taux de chômage par région
Unité : %
   
Bretagne 7,8
Pays de la Loire 7,8
Ile-de-France 8,1
Rhône-Alpes 8,1
Alsace 8,2
Auvergne 8,3
Franche-Comté 8,3
Limousin 8,3
Centre 8,4
Bourgogne 8,5
Poitou-Charentes 8,7
Basse-Normandie 8,8
Aquitaine 9,1
Midi-Pyrénées 9,2
Champagne-Ardenne 9,4
Corse 9,4
Lorraine 9,4
Haute-Normandie 10,3
Picardie 10,8
Provence-Alpes-Côte d'Azur 10,9
Nord-Pas-de-Calais 12,6
Languedoc-Roussillon 12,7
France métropolitaine 9,1
Source : Insee- données du 2e trimestre 2011

Le chômage dans les départements d’Outre-Mer

Près d’un actif sur quatre était au chômage dans les DOM, selon l’enquête emploi 2009 de l’Insee. Au 2e trimestre 2010, le taux de chômage dans chaque Dom a augmenté par rapport à l’année 2009, sauf en Martinique avec une diminution de 0,8 point. Alors que le taux moyen est de 9,1 % en métropole, les Dom affichent des taux extrêmes qui varient de 21 % pour la Martinique et la Guyane à 28,9 % pour la Réunion, département le plus touché par le manque d’emplois. Ces niveaux sont liés à la situation économique de ces territoires, à leur relatif isolement et à la sur-représentation des jeunes, peu qualifiés, dans la population. La crise a fortement frappé des secteurs masculinisés comme le bâtiment ou l’industrie. Par ailleurs, en dépit de la "manne" touristique, ces départements peinent à se développer.

Taux de chômage dans les Dom
Unité : %
 
Guyane 21,0
Martinique 21,0
Guadeloupe 23,8
Réunion 28,9
Source : Eurostat. Année des données : 2010

Voir les chiffres de l’Insee :

Pour les départements

Pour les régions

Photo / © Olivier Tuffé - Fotolia.com



 




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