Anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz Plus jamais ça !
Lors de la conférence des ministres européens de l’Éducation à Cracovie en octobre 2000, l'engagement avait été pris de créer une « journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité » dans chacun des États membres, à partir de 2003.
L'Assemblée générale des Nations Unies a décidé unanimement de proclamer le 27 janvier, jour anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz par les soldats soviétiques, Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste et a exhorté les États Membres à élaborer des programmes éducatifs pour inculquer la mémoire de la tragédie dans les générations futures afin de prévenir les actes de génocide.
La libération d'Auschwitz puis des autres camps de concentration révélait au monde entier les indicibles souffrances endurées par des millions d'enfants, de femmes, d'hommes, que le régime nazi et ses sbires de la Gestapo et leurs complices avaient recensés, pourchassés, arrêtés, raflés, marqués, dépouillés de tous leurs biens, d'abord en Allemagne puis dans tous les pays de l'Europe occupée.
Juifs, Tsiganes, handicapés, malades mentaux, syndicalistes, militants politiques opposés au régime, communistes, socialistes, chrétiens, protestants, catholiques, témoins de Jéhova, homosexuels, tous ont été livrés à l'esclavage et à la mort, broyés par la gigantesque machine à exploiter et à exterminer, mise au point par les hitlériens.
Auschwitz était devenu le plus grand complexe construit par les nazis, à la fois camp de travail, de concentration, camp d'extermination.
Toutes les méthodes étaient bonnes pour tuer: la faim, la maladie, les expériences médicales, le travail forcé qui alimentait la machine de guerre nazie, (une trentaine de firmes privées ou contrôlées par les SS s'y installèrent, attirées par le coût dérisoire de cette main d’œuvre captive) jusqu'à l'extermination « scientifique » qui tua le plus. Les déportés étaient gazés, leurs corps brûlés ou enterrés dans des fosses
communes. Les valeurs, l'or, les bijoux, les lunettes, les vêtements, les dents, les cheveux...étaient récupérés, réutilisés pour des profits gigantesques.
Notre propos serait-il alors de banaliser l'horreur ?
Nous voulons comprendre, analyser, démonter les mécanismes de mort de l'ensemble du complexe d'Auschwitz, symbole d'une épouvantable machine d'avilissement, monstrueuse machine à tuer.
Nous voulons comprendre pourquoi cette machine à tuer n'a pu être stoppée, alors que le monde savait que le régime nazi, dès son arrivée au pouvoir, avait ouvert des camps pour y interner des opposants réels ou potentiels. Le monde connaissait les camps de concentration, les camps d'extermination.
« Plus jamais ça » .
Bien connaître le nazisme et ses conséquences relève de la formation historique mais aussi, pour une grande part du civisme. La victoire de l'humanité sur le dédale d'un monde infernal organisé par des hommes, reste précaire, jamais acquise. S'il est un enseignement à tirer des crématoires et du génocide c'est qu'il faut combattre sans concession le racisme sous quelque forme qu'il se manifeste.
Car les tentations subsistent, hélas! dans nos sociétés , de recourir aux mêmes méthodes pour faire face aux mêmes difficultés économiques et sociales. En dehors des nostalgiques obtus, il est primordial de savoir déceler les moyens plus subtils, utilisés pour parvenir à des fins semblables.
La mythologie politique, le bouc émissaire peuvent changer ; il reste alors l'entreprise visant à diviser pour régner, en alimentant les préjugés, en suscitant l'intolérance et la haine, pour masquer les vrais problèmes et leurs causes réelles, à promouvoir des « chefs » qui pensent, parlent et décident pour vous, à entraîner enfin dans des mouvements irrationnels et inhumains des foules en désarroi. Tout fait, tout événement qui va dans ce sens risque d'être l'une des dents de l'engrenage terrible, dont l'expérience démontre à quelle vitesse surprenante il est capable de broyer la démocratie et les valeurs qui s'y rattachent .
« Plus jamais ça ! »...
Tel était le serment des déportés survivants, libérés des camps d'extermination. Leur volonté, leur avertissement exigent de nous une mémoire agissante qui se manifeste par une vigilance de tous les instants pour mettre à jour, comprendre, s'indigner, dénoncer, combattre toutes les paroles, tous les actes, toutes les décisions qui ouvrent la
voie au mépris de tout ce qui est humain.
A l'heure où la « bête immonde » refait surface dans un certain nombre de pays européens, il y a urgence à réveiller les consciences et à se mobiliser contre le vent mauvais qui souffle sur l'Europe.
« Résister se conjugue toujours au présent » (Lucie Aubrac)
Paris, le 26 janvier 2011.
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Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
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Mondialisation, territoires et citoyenneté
Prochaine séance :
Animé par Jean-Claude Mairal, président du CIDEFE, élu, administrateur de la fondation Gabriel Péri, avec :
- Bernard Vasseur, professeur de philosophie, directeur de la maison Elsa Triolet-Aragon, auteur de « La Démocratie anesthésiée » (Éditions de l’Atelier, 2011).
- Pierre Zarka, Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), auteur de « Oser la vraie rupture », (Éditions L’Archipel, 2011).
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Mardi 17 janvier de 18h30 à 20h30
Fondation Gabriel Péri
11 rue Etienne Marcel à Pantin (93)
métro Hoche.
Plan
d’accès>>
Entrée libre. Le nombre de place étant limité, il est recommandé de s’inscrire par mail à l’adresse : inscription@gabrielperi.fr
Il n’y a pas un seul territoire, même le plus petit qui ne soit pas confronté aux enjeux et défis planétaires, aux effets de la globalisation économique, de la crise systémique du capitalisme et des politiques libérales avec leurs conséquences sur la vie des populations.
Dans un tel contexte, les territoires sont des lieux de résistance, de luttes sociales et syndicales pour la défense de l’emploi, des services publics, du droit au logement, à la santé, à l’éducation, à l’alimentation et à un environnement de qualité. Ils sont le lieu d’actions de solidarité en faveur des sans-papiers, des sans domicile et des plus démunis, d’actions de proximité autour de projets alternatifs d’économie sociale et solidaire. Une vie associative et culturelle se déploie dans les quartiers et les territoires ruraux permettant de lutter contre la désintégration du lien social et la désertification territoriale.
C’est dans l’ensemble de ces initiatives grandes ou petites, du local au mondial, que se trouvent les ferments du changement et de la construction d’une nouvelle société plus juste, plus solidaire et plus fraternelle. Mais se pose souvent la question du lien entre les unes et les autres, ainsi qu’avec les élus et les collectivités, de la place du mouvement social et de ses liens avec le territoire de proximité.
NB : Tony Andréani, initialement annoncé, ne pourra pas participer à cette séance.
Le séminaire Mondialisation, territoires et citoyenneté : Pour une nouvelle approche de la réalité des territoires, de leur développement et de leur organisation, organisé en partenariat avec le Centre d’information, de documentation, d’étude et de formation des élus (CIDEFE), a pour objectif de présenter des préconisations pour une réforme territoriale axée sur la démocratie, la coopération, la solidarité.
La crise économique, sociale, financière, environnementale, mais aussi de la représentation politique a des conséquences sur les territoires locaux de chaque pays.
En France, les inégalités entre territoires perdurent et les réformes successives de leur gestion et de leur organisation pèsent sur leurs capacités de développement.
Des résistances s’organisent au niveau local pour l’amélioration de la qualité de la vie, les services publics, pour développer des projets alternatifs et des coopérations solidaires. Au niveau universitaire, de nombreux travaux et actions vont aussi dans ce sens.
Mais ces initiatives souffrent d’un manque de transversalité entre les acteurs, et d’une dimension politique indispensable pour que ce bouillonnement de réflexions et d’initiatives soit pris en compte au niveau de la nation.
Avec ce séminaire il s’agira de développer, en lien avec les enjeux politiques nationaux et planétaires, un regard croisé entre tous les acteurs des territoires : élus, administrations, associatifs, chercheurs, syndicats, mouvement social, etc. L’objectif est de promouvoir une citoyenneté politique active ; de travailler l’articulation des différentes échelles territoriales au plan national et mondial ; de mettre en perspective sociétale et politique les enjeux territoriaux, de faire avancer des propositions en faveur d’une révolution territoriale de coopération, de solidarité et de citoyenneté.
Séances :
- « Face aux défis de la globalisation et de la crise de la représentation politique, les enjeux de la décentralisation, de la gouvernance territoriale et de la démocratie locale » avec Jean-Claude Mairal, Martin Vanier et Loïc Blondiaux.
- « Elus locaux, société civile, mouvements sociaux et populations : Ensemble pour une gestion concertée, efficace et durable des territoires », atelier organisé en partenariat avec le CIDEFE et le PIT du Sénégal au Forum social mondial de Dakar (6-11 février 2011), à Thiès.
- « Crise sociale, emploi et territoires : comment relancer une dynamique territoriale ? », au CIDEFE, reporté.
- « Quelles articulations entre les échelles de la gouvernance du local au mondial en passant par l’Europe », à la fondation Gabriel Péri.
- « Urbain, périurbain, rural, métropoles : quel dialogue et quelle synergie pour les territoires ? », au CIDEFE, le 13 avril 2011.
- « Décentralisation ou recentralisation : Quelle réforme de l’organisation territoriale en France ? », à la fondation Gabriel Péri.
- « La culture et l’interculturalité, leviers du développement des territoires », au CIDEFE, le 31 mai 2011.
- « Territoires, démocratie participative et citoyenneté », à la fondation Gabriel Péri.