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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 20:03
 
 
Édité par La Dispute

L’enjeu des retraites


Bernard Friot

Les réformateurs et la plupart des opposants à la réforme actuelle des retraites, malgré leurs divergences, fondent leur diagnostic du prétendu « problème des retraites » sur les mêmes présupposés : nous subirions un choc démographique, il serait impossible d’augmenter les cotisations qui alimentent les retraites, c’est un prélèvement sur la valeur produite par les actifs qui financerait les pensions, la justice voudrait que le montant des pensions soit déterminé par la somme des cotisations versées du temps de son activité, etc.
Cet ouvrage répond à ces arguments et propose une tout autre analyse. Et si le problème démographique était une illusion ? Et si les pensions de retraite n’étaient pas un revenu différé mais un salaire continué, lié à la qualification ?
Et si les retraités n’étaient pas des inactifs, comme le veut la statistique, mais des personnes différemment actives, enfin libres de travailler à l’écart du marché du travail ?
L’enjeu des retraites, c’est d’abord reconnaître et prolonger l’indéniable réussite humaine et politique des retraites.
C’est également mettre en débat le statut du salaire et de la qualification pour tous, ainsi que le rapport au travail que nous voulons promouvoir. C’est seulement en posant de telles questions fondamentales que l’on pourra renouer avec les objectifs progressistes qui ont mené au système actuel et ouvrir une alternative sérieuse à la réforme en cours.


Sur France-Inter

Dans « là-bas si j’y suis »

 

L’enjeu des retraites : Frédéric Lordon avec Bernard Friot 

 Ecouter en ligne :

 Cliquer pour débuter à droite sur « émission du mercredi 23 juin : 2/12 » (il y a quelques infos d'auditeurs avant l'échange)

 http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1965

 

 

Friot
Editions La Dispute
Collection :
Travail et salariat

Parution : 15/3/2010
2e édition
ISBN : 978-2-84303-163-2
  176 pages
12,5 x 20,2
12.00 euros

Disponible en librairie ou commander aux Éditions du Croquant
Broissieux
73340 Bellecombe-en-Bauges

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 11:21

 
L'arrière-cour de la mondialisation
Ethnographie des paupérisés

Patrick Bruneteaux - Daniel Terrolle (dir.)Cet ouvrage explore les mondes de la pauvreté en se proposant de sortir du débat français sur l’exclusion. À partir d’analyses internationales neuves sur les différents visages de la paupérisation et de la survie des surnuméraires dans le cadre actuel de la mondialisation néo-libérale, il questionne la porosité des concepts scientifiques immergés dans la demande sociale et soumis aux catégories de l’action publique. Ce faisant, il contribue au dévoilement des formes de collusion des chercheurs avec le Pouvoir.
Cependant, le parti d’embrasser différentes figures du sous-­prolétariat dans le monde ne s’épuise pas à offrir un large panorama des formes d’exclusion et de survie sur les cinq continents. Outre qu’ils proposent des monographies inédites (Japon, Ukraine, Antilles, Palestine, Brésil, Pérou, USA, Ghana, France) révélant l’homogénéité de l’arrière-cour de la société néo-libérale, les auteurs ont aussi pour ambition de questionner intimement les postures des chercheurs affrontés à des violences sociales souvent extrêmes. En interrogeant leurs adaptations pour mesurer les violences que subissent les plus dominés, ce que d’aucuns appellent les « terrains difficiles », ils explorent de nouveaux outils d’analyse. En osant aussi questionner les mondes dits de la « marginalité » (« jeunes des banlieues, « prostituées, « délinquants », « toxicomanes », « SDF », « sans-papiers »…), ils mettent en évidence autant les violences internes qui les gouvernent que celles de la mondialisation.

Patrick Bruneteaux est chercheur CNRS au Centre de recherches Politiques de la Sorbonne. Il a récemment publié Devenir un dieu. Le nazisme comme religion politique. Eléments pour une théorie du dédoublement, Publibook, collection « Université », Paris, 2004, La rue : des rêves à la réalité, Le Temps des Cerises, Paris, 2004.

Daniel Terrolle est maître de conférences en anthropologie à l’université Paris 8 et membre du Laboratoire d’anthropologie urbaine (LAU-IIAC/Cnrs-Ehess, UMR 8177). Après avoir codirigé avec P. Gaboriau, Ethnologie des sans-logis. Étude d’une forme de domination sociale, L’Harmattan, 2003, il a publié avec P. Gaboriau SDF. Critique du prêt-à-penser, Privat, 2007 (Prix Bigot de Morogues 2008 de l’Académie des sciences morales et politiques).

 

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 18:45
UN ETE ROCK’N ROLL

lundi 26 juillet 2010 par João Silveirinho

L’été avait mal commencé : la mort d’un grand nom de la littérature mondiale, José Saramago, qui revendiquait sans réserves son militantisme au sein du Parti Communiste portugais, mais sans s’embarrasser des consignes de son appareil. Nous l’apprîmes lors du congrès (tristoune) du parti Communiste français lorsqu’un militant, qui avait tout du brave homme, intervint, avec à la main deux ouvrages de Saramago, La Lucidité et L’Aveuglement. Après un hommage vibrant au disparu, notre ami livra au congrès quelques réflexions, concluant par sa proposition de candidature du PCF à la prochaine élection présidentielle : celle d’Alain Bocquet, député du Nord. Sans remettre en cause les qualités d’Alain Bocquet, nous avons pensé sur l’instant que notre militant avait beaucoup plus passé de temps sur L’Aveuglement que sur La Lucidité. Au passage, si ce n’est déjà fait et puisque c’est l’été, lisez Saramago : L’Aveuglement, ou ce qui se passe lorsque toute une ville devient aveugle, La Lucidité, ou ce qui se passe quand tout un peuple vote blanc, le désopilant Les Intermittences de la mort, ou ce qui se passe lorsque plus personne ne meurt dans un pays, l’admirable Le Jour de la mort de Ricardo Reis, magnifique méditation dans l’univers de Fernando Pessoa, « le » grand poète portugais du siècle dernier, L’Evangile selon Jésus-Christ, un temps censuré au Portugal, où les bigots n’apprécièrent guère la description des turlutes entre Jésus et Marie-Madeleine, et d’autres encore, de quoi largement tenir jusqu’en septembre.

 

Après ce décès, reconnaissons que notre été s’est emballé, d’abord avec le foot, ce qui est logique, puis avec les Folies Bettencourt. Deux feuilletons comme on n’en faisait plus depuis longtemps. Argent, pouvoir, sexe, haines, tout y est sauf le sang (espérons, sur ce point, que ça dure). Des stars du ballon qui se traînent sur le terrain, mais apparemment moins dans les bordels, flanqués d’un entraîneur certes beaucoup moins rigolo mais tout aussi foutraque que Groucho Marx, avec des seconds rôles de luxe puisque ministériels, Rama Yade en reine du rétropédalage entre un palace et une quasi auberge de jeunesse, Roselyne Bachelot en grotesque infirmière en chef pour panser les bobos psychologiques de nos stars encalminées avant de se transformer en procureure inflexible de leurs dérives.

 

Et puis la saga Bettencourt, avec des personnages que les plus trash des scénaristes du défunt Dallas auraient eu peine à imaginer. Savions-nous, avant l’affaire, que nous avions en France le comique le plus cher payé au monde ? Maintenant, nous le connaissons, il s’appelle François-Marie Banier. Pas le genre Bigard à remplir le stade de France avec des blagues graveleuses, non. Lui, son public est choisi : distraire de l’ennui des dames du troisième âge. Pas dans les maisons de retraite, il y a des limites, mais dans les hôtels particuliers. Cachet de l’artiste, un milliard d’euros environ, selon les gazettes. Quel talent ! Saviez-vous qu’il est normal qu’un ministre du budget, censé être le chef suprême de la traque aux fraudeurs fiscaux, aille draguer des fonds pour des partis politiques auprès de donateurs établis en Suisse ? Maintenant, nous le savons. Saviez-vous qu’il est normal qu’un ministre du budget ne voie aucun inconvénient à ce que son épouse gère la fortune de la plus grosse contribuable du pays (et par miracle sans doute épargnée par les contrôles fiscaux) ? Maintenant, nous le savons. Saviez-vous que certains citoyens très fortunés distribuent des enveloppes d’argent liquide à des personnalités politiques ? Ah, ça, oui, nous le savions, mais nous manquions de cas concrets. Maintenant, on en a.

 

Auprès de ces feuilletons-là, les cigares de M. Blanc, qui ne l’était donc pas tout à fait, les travaux domestiques et les vols de luxe de M. Joyandet, les occupations excentriques des appartements de fonction de Mme Amara et de M. Estrosi manquent singulièrement d’épices.

D

ans ces rocambolesques affaires, un point est commun : l’argent, le fric, le pognon. Depuis le dîner du Fouquet’s et le yacht de Bolloré, il colle aux basques du sarkozysme comme, pour reprendre l’image d’un confrère, le sparadrap aux semelles du capitaine Haddock. Nicolas Sarkozy et sa clique vivent à des années lumière de leurs administrés ? Pis que cela (ce travers est partagé dans une large partie de la classe politique, à droite comme à gauche) : ils ont la conviction que l’argent, et son usage ostentatoire, sont un signe de réussite qui devrait leur valoir l’admiration ébaubie du bon peuple. Anecdote tout à fait véridique, datant de quelques années : un chef d’entreprise, pas le plus mauvais des bougres, devait partir en Normandie pour annoncer aux salariés d’un de ses établissements des suppressions de postes. Il demanda l’avis d’un consultant : « Dois-je y aller avec ma Ferrari ou avec ma BX ? ». Devant la surprise du consultant, il précisa : « Vous comprenez, les ouvriers, ils aiment bien les belles voitures ». Le consultant, sans doute amateur lui aussi de belles voitures, obtint finalement gain de cause et évita le probable caillassage de la Ferrari.

 

Les liens entre le pouvoir et l’argent sont bien sur anciens. La nouveauté sarkozyenne, c’est qu’ils apparaissent en pleine lumière, sans fards, sans honte, et même en s’en vantant. La phrase de Jacques Séguéla, génie autoproclamé de la publicité est symbolique de cette époque : « les gens qui n’ont pas de Rolex à cinquante ans ont raté leur vie ». Elle contient tout le mépris pour la plèbe, toute la fierté de la richesse, toute la vanité des apparences qui caractérisent nos « élites ». Séguéla dira certes plus tard qu’il avait « fait une connerie » en lâchant cette phrase, mais le plus grave est peut-être qu’il l’a pensée profondément. Des gamins qui ne pensent au sport que comme moyen de faire de la thune aux paroles de certains rappeurs américains ou français qui glorifient le dollar (à condition qu’il y en ait plein), l’argent vérole nos sociétés. Celui de la rente, le plus discret (enfin, avant Bettencourt) et le plus puissant ; celui de la finance, issu du premier et complété par la course à la consommation-apparence orchestrée par les cohortes de séguélas ; celui des trafics, alimentés notamment par le chômage persistant d’une partie de la population.

 

La droite a des obsessions. L’une des plus ancrées (Pompidou la reprit après l’intermède allant du Front Populaire à la présidence de Charles de Gaulle) est de faire de la France « un pays de propriétaires ». Le travail de la gauche est de (re)faire de la France un pays de citoyens. Tout le projet du sarkozysme est de détruire la citoyenneté, en s’attaquant frontalement aux services publics, école et santé en tête, en protégeant les plus riches par des avantages exorbitants, en stigmatisant certaines catégories de populations : les étrangers, les habitants des « quartiers », les jeunes (sauf ceux de l’UMP, ce qui ne fait pas beaucoup), les chômeurs, en gros, tous ces salauds de pauvres. Retisser les liens citoyens après les démolissages en règle perpétrés par Sarkozy et ses séides sera une tâche ardue, qui prendra du temps, qui nécessitera avant tout une redistribution des richesses, qui sont essentiellement le résultat du travail, un immense effort pour permettre à la population, toute la population, de se loger dignement, d’être soignée correctement, d’être éduquée sereinement. Ce ne sont pas les cautères sur jambe de bois des sociaux-libéraux qui apporteront la solution. Ils sont trop convertis aux « bienfaits de la concurrence », à la « culture de performance » et autres billevesées. Nous ne demandons pas à nos universités ou à nos hôpitaux d’être « performants », mais qu’ils soient excellents. Alors que commencent vraiment les cogitations pour proposer au pays une alternative pour 2012, la gauche ne doit pas oublier ces priorités.


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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 11:05
Les plus anciens manuscrits de Tombouctou au Mali en Afrique datent du Xe siecle

 


La numérisation des manuscrits de Tombouctou ou comment les TIC contribuent à la sauvegarde du patrimoine culturel...
• Publié par Destiny le 21 Janvier 2010 à 20 30
• Afficher le blogue de Destiny


Lors d’une mission effectuée au Mali en décembre 2009, nous avons posé nos bagages dans la « cité mystérieuse » de Tombouctou afin de constater l’état d’avancement du projet de numérisation des manuscrits, financé depuis 2007 par la Région Rhône-Alpes dans le cadre de la coopération décentralisée.

Un peu d’histoire….
Encore surnommée la perle du désert ou la ville des 333 Saints, Tombouctou est classée patrimoine de l’Humanité et est bien connue à travers le monde pour ses richesses culturelles, ses traditions intellectuelles, sa dimension religieuse et ses célèbres manuscrits. Ces manuscrits ont en effet contribué à faire de Tombouctou un véritable centre intellectuel de grande envergure, qui a accueilli au Xvème siècle la première université de l'Afrique Subsaharienne, l'Université de Sankoré, ayant regroupé jusqu'à 25 000 étudiants. Aujourd’hui on dénombre au total près de 300 000 milles manuscrits qui sont conservés dans les familles et les bibliothèques de la Région de Tombouctou. Les plus anciens datent même du Xème siècle et constituent des trésors de par leurs contenus religieux et scientifiques (médecine, biologie, mathématiques, astronomie, optique etc.).
Mais compte tenu de leur fragilité face aux termites et à l’épreuve du temps, ces manuscrits sont menacés. Ils ont également besoin d’être préservés des mauvaises intentions de certains pilleurs et voleurs. Face à ces constats, une question principale se pose : Comment redonner à Tombouctou, la « cité de l’écrit et du savoir » ses lettres de noblesse ?

La réponse se trouve dans l’utilisation des TIC pour sauvegarder le patrimoine culturel de Tombouctou. Et c’est grâce au soutien financier apporté par la Région Rhône-Alpes dans le cadre de la coopération décentralisée que le processus de numérisation d’environ 50 000 manuscrits s’est accéléré à partir de 2007.

La coopération décentralisée comme levier d’actions….

En effet en 2009, l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon (Maître d’œuvre de réalisation du projet), a accueilli et formé pendant un mois M. Hamidou Touré, technicien malien en charge de la numérisation des manuscrits à l’Assemblée Régionale de Tombouctou (ART). Ce technicien a appris les nouvelles techniques de numérisation en cours dans les pays du Nord. Il a également été initié à la manipulation et la maintenance d’un scanneur de la gamme Copy-book. Ce scanner offert à l’ART par la Région Rhône-Alpes est un outil idéal qui garantit une préservation optimale des ouvrages rares et fragiles. Il numérise sans émettre de rayons ultraviolets, ni d’infrarouges, et il offre le meilleur compromis entre la résolution (300 dpi), le temps de numérisation et la qualité d’image en haute définition. Très enthousiasmé, Hamidou Touré nous confie : « Grâce à ce Copy-book, je peux scanner jusqu’à 100 fichiers par heure».

L’important rôle des bibliothèques de Tombouctou

Il est à noter que les deux plus grandes bibliothèques de Tombouctou jouent un rôle important pour la valorisation de l’inestimable héritage culturel et littéraire que constituent les Manuscrits de Tombouctou.
En effet, le Centre de Documentation et de Recherche Ahmed Baba (CEDRAB), créé par l’UNESCO en 1970 pour répondre à la nécessité de sauvegarder et de promouvoir les sources écrites de l’histoire africaine, est riche d’une collection d’environ 40 000 manuscrits, (à caractère religieux et à caractère documentaire) renseignant sur l’histoire sociale et économique de Tombouctou, le CEDRAB souhaiterait pouvoir surmonter aujourd’hui le problème de manque d’équipements modernes et la carence de formation des chercheurs et des techniciens du Centre afin que celui-ci continue à faire face aux importants défis de sa mission : restauration, conservation physique, gestion électronique, diffusion touristique et exploitation scientifique des manuscrits de Tombouctou.


Quant à la Bibliothèque Mamma Haïdara, elle est la 1ère des 80 bibliothèques « familiales » privées recensées à Tombouctou. Son originalité est le modèle de coopération que son promoteur, Haïdara, a su tisser avec l'Université de Harvard et le Ministère de la culture du Mali afin que cette bibliothèque s’érige en véritable pôle culturel et intellectuel de Tombouctou. La bibliothèque abrite aujourd’hui environ 5 000 manuscrits (livres d’auteurs locaux et documents historiques datant des XVIIIe, XIXe et XXe siècles), restaurés grâce à des fonds de la Fondation Mellon et publiés dans un catalogue par la Fondation Islamique Al-Furqan.

Les obstacles à surmonter…
D'après notre diagnostic, deux obstacles majeurs freinent aujourd'hui la bonne évolution du projet :

- la négociation difficile avec les familles qui ne coopèrent pas véritablement : En effet, les familles préservent les manuscrits à leur niveau comme des documents sacrés bien qu’elles n’aient pas les moyens de garantir la conservation dans de conditions optimales des manuscrits qui se détériorent progressivement. La pauvreté amène même certains propriétaires de manuscrits à les vendre aux enchères aux premiers touristes qui se présentent.
- Le très faible niveau d’équipement des services de numérisation des manuscrits existant à Tombouctou.

Lire le rapport complet de notre mission à Tombouctou.

Repères : TIC, coopération, décentralisée, fracture, manuscrits, numérique, patrimoine, rh$one-alpes, solidarité, tombouctou
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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 19:35
Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique

Un livre de Nicolas Agbohou

25.00 €

 

Nicolas AGBOHOU a écrit un livre de révolte, intelligent et puissant. Livre d’économiste d’abord. En homme de science, érudit et précis, l’auteur démontre le mécanisme de la répression monétaire des anciennes colonies africaines de la France. Le maintien du Franc CFA, en d’autres termes : la camisole de force des pays africains enserré s dans la zone franc, est pour lui la première cause de la persistante misère, de l’humiliation permanente, du sous-développement devenu réalité des pays d’Afrique francophone...

(JPEG)
 
 

Nicolas AGBOHOU défend sa thèse avec un langage vif, tranché et une foule d’arguments logiques et d’énoncés pertinents. Il est le contraire de ces scientifiques désincarnés et mornes qui, usant de leur érudition, énoncent des évidences, puis éteignent la lumière et sortent du champ de bataille. AGBOHOU est Africain, passionnément. C’est un patriote continental. Un homme en révolte. Bref : un intellectuel engagé au service des luttes populaires et des lumières à venir.. La globalisation des marchés financiers, pour lui, est un fait. Rien ne sert de nier l’esclavage contemporain de l’Afrique. Les oligarchies politiques, raciales, religieuses commerciales, financières et bancaires règnent sur le monde. Elles ont fait un monde à leur image et tant pis pour les victimes. L’oligarchie dispose du destin de la multitude. La masse anonyme des victimes subit, impuissante, sa propre agonie. Rien ne justifie l’inégalité vécue des êtres, sinon la brutale imbécillité d’une stratification sociale préexistant à leur naissance, sinon les idéologies discriminatoires, sinon les privilèges défendus avec violence.

AGBOHOU appelle donc à la renaissance, à la revitalisation des mé moires, à l’insurrection des consciences. Quelles humiliations ne subissent-ils pas, les Africaines et Africains de cette fin de millénaire ! Le beau livre d’AGBOHOU en appelle au règne de la souveraineté populaire, de la loi, du rétablissement de l’homme dans son incompressible dignité de sujet unique de l’histoire. Ce livre est nécessaire. Il faut le diffuser largement et le lire avec attention.

M. AGBOHOU Nicolas, natif du village de Todiognoa dans la région de Gagnoa (Côte d’Ivoire) est titulaire de la Maîtrise d’Economie appliquée, du D.E.S.s. de Gestion de Paris l Sorponne et du Doctorat en Science Politique. Précédemment professeur de gestion à l’Institut National Polytechnique de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), M. AGBOHOU est actuellement professeur associé à l’Institut Cheikh Anta DIOP de l’Université du Gabon. Il enseigne les Sciences et Techniques économiques en France.

 

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 14:31

Édité par La Dispute

L’enjeu des retraites


Bernard Friot

Les réformateurs et la plupart des opposants à la réforme actuelle des retraites, malgré leurs divergences, fondent leur diagnostic du prétendu « problème des retraites » sur les mêmes présupposés : nous subirions un choc démographique, il serait impossible d’augmenter les cotisations qui alimentent les retraites, c’est un prélèvement sur la valeur produite par les actifs qui financerait les pensions, la justice voudrait que le montant des pensions soit déterminé par la somme des cotisations versées du temps de son activité, etc.
Cet ouvrage répond à ces arguments et propose une tout autre analyse. Et si le problème démographique était une illusion ? Et si les pensions de retraite n’étaient pas un revenu différé mais un salaire continué, lié à la qualification ?
Et si les retraités n’étaient pas des inactifs, comme le veut la statistique, mais des personnes différemment actives, enfin libres de travailler à l’écart du marché du travail ?
L’enjeu des retraites, c’est d’abord reconnaître et prolonger l’indéniable réussite humaine et politique des retraites.
C’est également mettre en débat le statut du salaire et de la qualification pour tous, ainsi que le rapport au travail que nous voulons promouvoir. C’est seulement en posant de telles questions fondamentales que l’on pourra renouer avec les objectifs progressistes qui ont mené au système actuel et ouvrir une alternative sérieuse à la réforme en cours.

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Collection :
Altérations

Parution : 01/04/2010
ISBN : 978-2-9149-6873-7
  312 pages
14 x 20,5
22.00 euros

Sur France-Inter

Dans « là-bas si j’y suis »

 

L’enjeu des retraites : Frédéric Lordon avec Bernard Friot 

 Ecouter en ligne :

 Cliquer pour débuter à droite sur « émission du mercredi 23 juin : 2/12 » (il y a quelques infos d'auditeurs avant l'échange)

 http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1965


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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 14:26

Luttes au travail


Revue Savoir/agir
Parution : 01/04/2010
ISBN : 978-2-9149-6874-4
  144 pages
17 x 23
15.00 euros


« Luttes au travail », s’efforce d’apporter un éclairage original sur les conflits salariaux de l’année 2009. Il ne s’agit pas de braquer les projecteurs sur les stratégies nationales des organisations syndicales, mais de rassembler des textes issus d’enquêtes empiriques, menées dans divers univers professionnels, qui se distinguent tant sur le plan des activités de travail qu’au niveau de la structuration syndicale. C’est donc une logique du zoom qui est privilégiée et non une vue d’ensemble des mobilisations au travail. La focale est centrée sur les protestations liées aux conditions de travail, sur les modes d’action, les ressources qui peuvent favoriser l’action collective ou au contraire les contraintes qui pèsent sur les salariés dans leur entreprise de contestation. Des enquêtes de terrain permettent de nourrir la réflexion politique sur les conditions de possibilité de mobilisations sur des bases professionnelles et sur les raisons de leurs relatifs succès ou échecs. Sans prétendre à l’exhaustivité, il s’agit d’éclairer des processus généraux en partant d’exemples locaux et circonstanciés de luttes menées par des salariés certes différents, mais dont les revendications et parfois les modes d’action sont proches.
Un article de Sophie Béroud et Baptiste Giraud sur le mouvement des transports en commun lyonnais analyse les effets de la loi sur le service minimum.  
Corinne Delmas et Jean-Robin Merlin abordent la façon dont SUD-PTT et la CGC ont appréhendé les questions de « souffrance au travail » à France Télécom, en s’appuyant sur une contre-expertise au sein de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées.
Sébastien Chauvin, Nicolas Jounin et Lucie Tourette présentent une partie de l’enquête qu’ils mènent actuellement auprès des travailleurs sans-papiers en lutte.  
Sébastien Grollier éclaire la difficile prise en charge des intérimaires par les syndicats.
Bertrand Geay montre à quel point les conditions de travail étaient au cœur des mobilisations des enseignants-chercheurs de 2009.
Enfin, Eve Meuret-Campfort revient sur la grève des ouvrières de Chantelle à Nantes dans les années 1980 en plaçant les questions de genre au centre de ses analyses.

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 15:38
José Saramago

« Les gens disent de moi : il est bon mais c’est un communiste. Maintenant, ils disent, c’est un communiste, mais il est bon » disait José Saramago qui vient de nous quitter à l’âge de 87 ans.

 
Né dans une famille pauvre en 1922 à Azinhaga dans la région de Ribatejo au Portugal, petit-fils de paysans analphabètes, apprenti serrurier et autodidacte, Saramago a reçu le prix Nobel de littérature en 1998.

 

Contestataire-né, il était de tous les combats. Il a participé activement à la révolution des œillets de 1974 qui a renversé la dictature salazariste. Il criait partout son indignation et son dégoût quant au sort fait aux opprimés de notre monde.

Saramago dérangeait y compris dans son propre pays. En 1992, le gouvernement portugais l’accuse de « porter atteinte au patrimoine religieux des Portugais » et censure son roman « l’Évangile selon Jésus-Christ ». Saramago a quitté son pays pour s’exiler sur l’île de Lanzarote où il est décédé.

 

Défenseur acharné de la cause palestinienne, ses livres sont boycottés par Israël.

Saramago laisse derrière lui une œuvre composée de pièces de théâtre, de poésie, et bien sûr de romans d’une grande originalité.

 

Dans « Le Dieux manchot » ( Albin Michel, 1987) par exemple, ce sont les opprimés qui sont les héros de l’histoire.

Plus qu’un écrivain, Saramago était un militant et une conscience morale.

Mohamed Belaali

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 16:08

Haïti : l’insupportable souffrance – Randall Robinson –

 

Un ouvrage récent (il part de la situation d’Haïti au moment du séisme de janvier 2010) attire notre attention sur le fait colonial ayant invariablement frappé la partie Ouest d’Hispaniola depuis son indépendance en novembre 1803.

Au moment où nous avons à l’esprit la commémoration de l’abolition de l’esclavage, cet ouvrage mérite la lecture.

Une moitié du livre est consacré à l’historique colonial, l’autre au coup d’Etat contre Aristide de 2004 que l’auteur a vécu en direct, étant lié personnellement à « Tide ».

 

Robinson, afro-étasunien solidaire de la lutte des petits pays contre l’impérialisme de son pays, campe rapidement le décor : dès son indépendance, chèrement obtenue sur le plan humain, le petit pays caraïbe est contraint, entre le XIXème et le XXème siècles, de verser l’équivalent (2009) de 21 Milliards de dollars US aux banques US et françaises !), ce qui constitue une violation des Droits de l’Homme (pour perte de la force de travail gratuite !). En 1915, 110 ans après, 80% des ressources de l’Etat haïtien sont consacrées à ce « dédommagement » !

 

Les demandes de remboursement de ces sommes extorquées à Haïti se heurtent jusqu’à présent au refus arrogant de la France et des USA et à des mesures de rétorsion politiques. Ce n’est qu’en 1947 que le dernier « prêt » des USA est soldé : Haïti est ruiné, ce qui n’empêche pas les USA de pratiquer contre elle un embargo dans les années 1990 : élargissement du blocus illégal de Cuba ? Cet ouvrage ne l’explique pas.

 

Sa forêt anéantie par l’exploitation coloniale, il est depuis longtemps une contrée de plantations. Sa perte conduit la France à vendre la Louisiane aux USA de l’époque, gouvernés par Thomas Jefferson, lui-même propriétaire d’esclaves et qui propose son aide à la France tout en défendant les belles valeurs des Ddh à Washington.

 

Rôle des USA : en 1803, Jefferson refuse de reconnaître la jeune république, craignant entre autres la contagion sur le sol étasunien (émancipation de ses esclaves). Avec l’Europe, il se met à pratiquer contre la petite république l’embargo, la quarantaine diplomatique, la diffamation par le biais de la presse, l’aide militaire aux contras. En 1922, Haïti doit supporter sept ans d’occupation US qui se soldent par 15000 morts. A noter l’action discrète de l’IRI (institut républicain International, organisation US) et celle du National Endowment for Democracy contre le régime d’Aristide.

 

La France, donc, n’est pas de reste : frustrée d’avoir été éconduite par les anciens esclaves et non contente d’avoir fait payer en monnaie sonnante et trébuchante les « dommages de fin d’esclavage !!! » à Haïti indépendante, elle refuse en 1904 l’invitation au centenaire de son l’indépendance.

 

Le Vatican, de son côté, intrigue contre le prêtre qui défend la dignité de son pays et le fait expulser de l’ordre salésien au lieu de le soutenir, ce qui contribue à l’action des puissances coloniales.

 

Actions conjointes : entre 2000 et 2004, la Banque Mondiale déstabilise Haïti par l’arrêt des financements). Denis Paradis, secrétaire d’Etat canadien, organise une réunion à Ottawa pour renverser Aristide tandis que Villepin envoie sa sœur, Véronique Albanel, pour menacer Aristide et que Luigi Einaudi, représentant de l’OEA (Organisation des Etats Américains [organisation panaméricaine], soumise au diktat des USA) harcèle Aristide. Menée par les USA, la France et le Canada, une petite expédition enlève le président Aristide en 2004**. Sur place, un homme de main, Guy Philippe, formé par la CIA en Equateur, fait diversion en semant la terreur. Aristide est emmené sous la contrainte puis déporté en Afrique via une république bananière des Caraïbes. Notre chère MAM déclare le 13 mars 2004 que le président Aristide est « gardé à Bangui » par des soldats français. A noter que l’entourage du président, voyant ce qui se préparait dans les jours précédents, avait envisagé d’alerter la force militaire des caraïbes, mais celle-ci était entraînée par les GI’s… Des soldats US, canadiens et français sont présents la veille de l’enlèvement pour « protéger leurs ressortissants » !! Les paramilitaires à la solde des Etats-Unis et consorts sont bien sûr entraînés dans l’Est de l’île, en République dominicaine. Sur les chaînes de télévision étasuniennes, des images d’archives montrent le « départ volontaire », de jour, d’Aristide, alors que celui-ci est enlevé vers 4 H du matin. Les « démocraties occidentales » sont expertes à convaincre par de fausses preuves... Omar Bongo sert d’intermédiaire entre la France et les USA d’une part, la République Centrafricaine d’autre part, où le président Borizé est parvenu par un coup d’Etat. L’auteur du livre, Randall Robinson, notamment accompagné de la journaliste indépendante Amy Goodman (Democracy Now), connue notamment pour ses dénonciations des actions étasuniennes illégales à l’étranger, parvient à se rendre sur place, en RCA. Dominique de Villepin appelle à la formation d’un gouvernement de transition le 26 02 2004.

 

Voila comment a été traitée la petite république d’Haïti émancipée par sa propre révolte il y a deux siècles. L’ampleur du désastre dû au séisme était une fatalité des éléments qui s’acharnent, ont dit certains médias ?

 

Il est important que ces faits percent le mur du silence. Plus que jamais, le combat antiraciste et pour l’amitié entre les peuples passe par l’anticolonialisme.

 

Philippe LE CLERRE

 

Haïti : l’insupportable souffrance – Randall Robinson – Editions Alphée-Jean-Paul Bertrand – préface de Claude Ribbe

 

* l’autre partie étant la République dominicaine

** Les Etats-Unis auraient déjà enlevé précédemment le président Aristide, qui aurait été « travaillé » avec les méthodes des services secrets pour changer d’attitude

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 16:33

INVITATION

 

 

Les éditions l’Harmattan

et l’auteur Jacques LECLERCQ

ont l’honneur de vous inviter à la présentation de l’ouvrage

 

Droites conservatrices, nationales et ultras.

Dictionnaire 2005-2010

 

 

Le vendredi 4 Juin  2010 à 19h

 

A l’espace Harmattan

21 bis rue des Ecoles, 75005 Paris (M° Maubert-Mutualité, ligne 10)

01 43 29 49 42

livre Droites conservatrices, nationales et ultras
Détail de l'ouvrage
DROITES CONSERVATRICES, NATIONALES ET ULTRAS
Dictionnaire 2005-2010
Jacques Leclercq
ACTUALITÉ SOCIALE ET POLITIQUE POLITIQUE


Voici la suite du Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours. Ce document analyse le camp politique allant des souverainistes aux néo-nazis, il recense de nombreux nouveaux groupes, la période étant des plus prolifiques, consécutivement au déclin du Front national et à la guerre de succession autour du départ de Jean-Marie Le Pen. Du mouvement pour la France au Parti de la France, en passant par le Mouvement national-socialiste français, le lecteur voyage dans toutes les organisations, disposant de révélations sur leurs dirigeants, leurs militants, leur localisation et idéologie.

ISBN : 978-2-296-08264-9 • mai 2010 • 228 pages

Prix éditeur : 23 € / 151 FF
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