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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 18:48

QUELLE LIBERTÉ POUR LE SUJET À L'ÉPOQUE DE LA FOLIE QUANTITATIVE ? (vient de paraître)

A. Aflalo, H. Castanet, S. Goumet, N. Guey et autres
Présentation

Nous vivons sous le règne de la règle. Celle-ci ne s'encombre ni de principes ni de généralités. Elle accumule les chiffres, fait série, prétend répondre à chaque cas. Sa logique est de tout intégrer partie après partie. Elle est métonymique et inductive. Prise concrètement, cette règle semble toujours ouverte, illimitée. Elle est souvent illogique (les chiffres ne sont que listes et ne renvoient à aucune réalité). Elle se proclame faussement règle qualitative tout en confondant la partie de la totalité avec la singularité qui y objecte. Un terme classique la désigne : folie totalitaire - folie quantitative. Utopie insidieuse, elle est principe de mort et asservit les peuples. Comment la contrer ? Une direction est posée par Jacques-Alain Miller : " C'est une erreur, disait Lacan, que de faire de l'inconscient un dedans. Oui, parfaitement, l'inconscient est au-dehors, il est à penser en extériorité. C'est pourquoi, oui, "l'inconscient, c'est la politique". Laissée à sa pente naturelle, la politique, nous le voyons tous les jours, est fantasmatique, mégalomaniaque, délirante. Bref : elle a besoin de psychanalystes, et de ceux, cliniciens et intellectuels, que la lecture de Lacan a formés " (Jacques-Alain Miller, Le Nouvel Ane, n° 8, février 2008, p. 3). Notre arme a un nom : c'est " le fer de lance, la pointe avancée de l'enseignement de Lacan appliqué à la guerre de civilisation en cours " (ibid.). Pour cette guerre, il s'agit pour chacun de se réinventer. Car, bien sûr, " tout est pour le mieux dans le pire des mondes possibles " (Philippe Sollers) ! Hervé Castanet.
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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 16:21
Samedi 27 février 2010 6 27 /02 /2010 12:21

Thomas Hélène, Les vulnérables : la démocratie contre les pauvres, Le Croquant, coll. Terra, 2010, 254 p. 20 euros.

 

 

lesvulnerables.jpgDepuis le début des années 1980, les démocraties et les organisations internationales ont modifié leur approche des populations défavorisées, revenant sur plus de deux siècles de développement et de mise en ouvre des idées progressistes de promotion sociale et d'accès à la citoyenneté. La notion de vulnérabilité est la pierre angulaire de ce changement. Désormais la guerre est déclarée non plus à la pauvreté mais aux pauvres, enrôlés dans ce combat contre eux-mêmes. Ils font l'objet de la vigilance des savants, de la sollicitude des experts et d'une surveillance continue des acteurs publics et ne sont plus traités comme des citoyens malheureux ou mal intégrés mais comme des incapables. Cet ouvrage revient d'abord sur les fondements de cette révolution conceptuelle. Une archéologie des termes permet de comprendre comment ils se sont généralisés dans les discours publics depuis la fin du dernier millénaire. Puis il étudie les instruments de ce nouveau gouvernement des pauvres qui les coupe de l'exercice de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales. Comment ce remplacement de l'égalité par l'équité, de la liberté par la dignité, de la fraternité par la responsabilité s'est-il opéré ? Sur quels principes juridiques fondamentaux et politiques contradictoires, néanmoins conciliés dans une nouvelle théorie sociale, s'appuie-t-il ? Enfin le livre met en lumière les effets de ces dispositifs d'urgence permanente sur l'existence des vulnérables assignés au rôle de victimes. Leur traitement qui combine protection rapprochée et contrôle à distance repose sur l'individualisation et la psychologisation de leur condition et en fait tantôt des martyrs médiatisés tantôt des cibles discrètes d'interventions bienfaisantes condamnées à la désubjectivation et au silence.

(Notice d'éditeur)
Différences. La revue

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 00:05
Vendredi 26 février 2010 5 26 /02 /2010 11:39

Rappel :

liauzu.jpgLiauzu Claude, Colonisations, migrations, racismes : histoires d'un passeur de civilisations, Syllepse, coll. Histoire : enjeux et débats, 2009, 541 p. 27 euro Cet recueil posthume d'écrits du grand historien engagé décédé en 2007 vient d'obtenir le 4e Prix du livre anticolonial, décerné par les librairies Envie de lire, Ishtar et Le Point du Jour.

 

 

 

Ce livre rassemble des textes, souvent introuvables ou inédits, qui témoignent de ses différents intérêts ou engagements, mais dont les traits d’union restent la Méditerranée et la découverte de l’Autre.

 

Au moment où la France dispose d’un ministère de l’identité nationale et où Nicolas Sarkozy réécrit l’histoire coloniale en des termes eux-mêmes coloniaux, des voix comme celles de Claude Liauzu sont indispensables. Il règle leurs comptes à des idées comme celles du « choc des civilisations » et à l’intrusion de la politique dans la fabrique de l’histoire. Ainsi, il a toujours voulu réconcilier « Clio, Marianne et l’Autre », c’est-à-dire le travail de l’historien, la République, les civilisations, les peuples et les cultures.

 

Articles de recherche et tribunes engagées se côtoient, traitant de thèmes aussi divers que la presse politique tunisienne au début du 20e siècle, les bagnes coloniaux de l’armée française (Biribis), le tiermondisme, les phénomènes migratoires et le métissage, les rapports des sciences sociales au racisme, l’enseignement de l’histoire de la colonisation.

 

Le livre comporte 50 articles, allant des années 1970 à 2007, et six parties : Les années tunisiennes ; Tiers-monde et tiersmondisme ; Islam et Occident ; Migrations et racisme ; Clio et Marianne ; Un historien engagé.

(notice d'éditeur)
Différences.La revue
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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 16:39

Livres

Comment des milliers d'hommes ont-ils vécu cet enfer ?
Hanté par cette interrogation, Jacques Tardi prolonge, creuse, approfondit sa quête qu'il avait commencé avec un chef d'oeuvre : C'était la guerre des tranchées.

Son héros (malgré lui) est un bidasse parisien qui monologue et que le dessinateur accompagne dans un voyage au bout d'une nuit interminable. En trois dessins panoramiques par page, il cadre l'horreur au plus près des terreurs individuelles et des carnages collectifs avec une puissance évocatrice hors du commun : personne mieux que lui n'a su montrer la "boucherie" que provoque l'explosion d'un obus dans les tranchées...

Un coffret exceptionnel réunissant les deux tomes de Putain de guerre ! et un film en DVD sur le travail de recherche et de documentation de Jacques Tardi et de son conseiller, l'historien Jean-Pierre Verney.

Tags : Livres, Bande dessinée, Histoire

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 23:15

L'Ombre de Banda Paris: Editions C.B.E., 1990. Poésie. 
                    








Paix sur la terre

Paix aux hommes de bonne volonté
Pour faire cette paix, inutile de
Prendre les armes.
Apprenons à aimer autrui,
De tout notre cœur.
Pour aimer autrui,
Apprenons à le comprendre.
Pour comprendre autrui,
Apprenons à le connaître.
Connaître, comprendre et aimer autrui
Sont les seules armes à utiliser
Pour conduire à la paix.
Une paix comme celle-là
N'a qu'un seul prix :
L'équilibre du monde. (L'ombre de Banda, p.46.)
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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 22:59
                                                                              
jtd
Parution : 02/12/2009
DVD
90 minutes
10.00 euros
Metis Films

Jean-Toussaint Desanti
Le désir de philosopher

Marcel Rodriguez (Metis Films)

Jean-Toussaint Desanti (1914-2002) a été une des grandes figures de la philosophie du XXe siècle. Témoin des bouleversements sociaux, culturels et politiques, il en a aussi été parfois acteur. C’est une histoire singulière qu’il nous transmet. Le retour sur des lieux qui ont compté dans sa vie, le rappel des souvenirs, les rencontres et les confrontations, invitent la mémoire à se reconstruire et le film, monté comme un récit, soumet ce passé recomposé au regard du présent. Cette parole témoigne aussi du plaisir intense du travail d’un chercheur, bien ancré dans le monde et fort loin de l’idée rébarbative que l’on se fait communément.
Philosophe puissant autant que déroutant, Jean-Toussaint Desanti a marqué profondément la philosophie de la seconde moitié du XXe siècle. Il a été le témoin et surtout l’acteur des bouleversements sociaux, culturels et politiques de cette période.
Ce film tente de faire apparaître ces différents moments. Le retour sur des lieux qui ont compté dans sa vie, le rappel des souvenirs, les rencontres et les confrontations invitent la mémoire à se reconstruire et le film, monté comme un récit, soumet ce passé recomposé au regard du présent.
Jean-Toussaint Desanti est né à Vico en Corse en 1914, il est mort à Paris en janvier 2002. Jusqu’au baccalauréat, il est élève au Lycée d’Ajaccio, puis il suit les classes préparatoires du lycée Thiers à Marseille et du lycée Lakanal à Sceaux. Il y fait ses premières rencontres, notamment celle de François Cuzin, qui vont dans un premier temps décider de son engagement politique. C’est l’époque de la montée des fascismes, du Front populaire et de la guerre d’Espagne : « il fallait choisir » dira-t-il. Après la débâcle, il entre rapidement dans la résistance et adhère en 1943, avec son épouse Dominique, au Parti communiste français clandestin. Tous les deux le quitteront après les « événements » de Hongrie en 1956.
Il aura, dans son ouvrage Un destin philosophique, réfléchi très profondément aux destinées politiques d’une génération d’intellectuels qui flottaient, mais c’est ce point aveugle qu’analyse ce livre, entre l’adhésion et la croyance aux valeurs et aux analyses du Parti communiste. Entré à l’école normale supérieure en 1936, il y fera une double rencontre qui va marquer son œuvre : celle de Jean Cavaillès qui l’orientera vers la logique et les mathématiques. De là, sortira un ouvrage important : Les Idéalités mathématiques, mathématiques qui ne sont, dira-t-il, « ni de la terre, ni du ciel ».
L’autre rencontre aura pour nom Merleau Ponty qui le conduira vers la phénoménologie et l’étude de Husserl.
Jean-Toussaint Desanti aura aussi marqué la pensée contemporaine par son enseignement. Ses livres mêmes, pour la plupart, sont des dialogues denses et rigoureux. Nul plus que lui ne mérite ce jugement de Serge Moscovici : « on apprend plus à écouter les philosophes qu’à les lire ». C’est en cela qu’il est l’une des personnalités les plus marquantes de l’université française.
L’aspect déroutant de la philosophie chez Desanti tient aux visages multiples qu’il a su donner à la pensée, aux champs d’analyse qu’il déploie devant nous, pour nous. Jean-Toussaint Desanti est, selon la belle expression de Roger Pol Droit, « un expérimentateur d’existence ». Le film essaie de tirer ces fils, qui nouent les projets théoriques aux histoires de vies.

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 21:35

Savoir/agir n°10
Figures patronales
ISBN : 978-2-91496867-6
Éditions du Croquant

Présentation de l'éditeur


Le « patronat » n’est souvent connu qu’à travers quelques noms et quelques sigles. Ce qui masque les réalités contrastées d’un groupe social très hétérogène. Quoi de commun entre le patron autodidacte d’une PME, le PDG d’une multinationale sorti d’une grande école, l’agriculteur d’une petite exploitation, ou encore le directeur militant d’un établissement médicosocial ? Ni leurs formations ni leurs revenus ne sont comparables. Leurs carrières professionnelles sont disparates. Pourtant, ils sont des « employeurs » pour le code du travail. Ils se définissent comme « patrons » et s’identifient à l’entreprise et à « l’esprit d’entreprise » qui l’accompagne, même si tous n’en ont pas la même conception.
Ce numéro de Savoir/Agir se propose de revenir en détail sur les figures multiformes des patrons. Premier pas vers une actualisation de la critique politique ou militante, les contributions de ce dossier entendent faciliter la connaissance de ce monde patronal et des organisations à travers lesquelles se structure une représentation des intérêts financiers, industriels mais aussi des employeurs agricoles ou des entrepreneurs artisans. Elles montrent non seulement comment sont produits des collectifs et des positions politiques homogènes et cohérentes, mais aussi de quelle manière ces productions acquièrent une force sociale et politique.

Migrations transsahariennes - Vers un désert cosmopolite et morcelé (Niger)

Novembre 2009 - Éditeur : Le Croquant, Paris - Collection : Terra - Reliure : Broché - Description : 324 pages - Dimensions : 140 x 205 mm - ISBN : 978-2-91496865-2 - Prix : 22 €.



Depuis le début des années 2000, les flux migratoires qui traversent le Sahara central focalisent l’attention des médias et des pouvoirs publics, tant en Afrique qu’en Europe. En dépit des obstacles qui entravent la circulation dans cette région, reflets des dysfonctionnements de l’État nigérien et du durcissement des politiques migratoires des États maghrébins, des migrants origi­naires de toute une partie du continent se rendent via le Niger en Afrique du Nord, d’où la plupart reviennent après quelques mois ou quelques années. Ces migrations entre les deux rives du Sahara constituent le principal facteur de dynamisme et de transformation de la région d’Agadez, dans le Nord du Niger, et tendent plus largement à redéfinir une nouvelle géographie saha­rienne en mettant en contact des lieux et des acteurs de façon inédite.

En analysant ces mouvements migratoires tant du point de vue de leur organisation propre, des logiques et des structures qui les sous-tendent, que de leurs incidences sur les sociétés et les espaces traversés, le présent ouvrage déconstruit nombre des discours médiatiques et politiques qui entretiennent la peur d’un péril migratoire illusoire, en montrant que la grande majorité des migrants qui traversent aujourd’hui le Sahara ne sont pas des indi­vidus fuyants des situations de misère extrême ou de conflit, et n’ont pas pour objectif de se rendre en Europe. Dans un contexte global de crispation identitaire et de durcissement des politiques migratoires, l’analyse des effets et des enjeux du contrôle crois­sant de ces circulations dans les espaces de transit soulève en défi­nitive la question du droit à la mobilité, tant au niveau local qu’à l’échelle internationale.

 

 

 

 

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 17:37
Le festival d'Angoulême est porté par la vitalité du secteur de la bande dessinée.
AFP/Patrick Bernard
Par RFI


Le 37ème festival de bande dessinée d'Angoulême débute ce jeudi 28 janvier 2010. Parmi les événements attendus : la performance graphique en direct du Français d'origine yougoslave Enki Bilal, ou la présence de Zep, le papa de Titeuf, l'un des héros préféré des enfants. Comme chaque année, il y aura beaucoup de monde jusqu'à dimanche dans cette petite cité du sud-ouest de la France. Le festival de la BD est porté par la vitalité de ce secteur de l'édition.


L'an dernier se sont vendus plus de 40 millions d'albums en France pour près de 400 millions d'euros. Et ce sont encore les traditionnels Astérix, Tintin et Blake et Mortimer qui s'écoulent le mieux.


Le dynamisme du secteur peut compter néanmoins sur les nouveautés : plus de 3 500 publiées l'an passé. Même si les grands groupes éditoriaux tentent de maîtriser une production en surchauffe, multipliée par trois en dix ans. Une production qui aborde tous les sujets, dans tous les formats, y compris numérique.


Comme chaque année, les rues d’Angoulême devraient être bondées : on attend plus de 200 000 personnes, attirées par les dédicaces de leurs auteurs préférés, mais aussi les conférences et les spectacles divers et variés. Et pourtant le festival a bouclé son budget avec difficulté, après la suppression d'une partie de la subvention municipale. Mais bon gré mal gré, Angoulême reste à la bande dessinée ce que Cannes est au cinéma : une ville de référence pour les auteurs du monde entier.

Sur France 24: La plus grande librairie de BD au monde ouvre ses portes.

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 18:09

Présentation du Roman de Cuba :

Dans l’imaginaire occidental, Cuba reste cette terre de plaisir, où des plages de carte postale le disputent à la beauté insolente des femmes, où les meilleurs cigares du monde, s’accompagnent de la dégustation d’un rhum vieux. La sensualité n’est pas un vain mot. Les amateurs y verront là un avant-goût du paradis terrestre, que Christophe Colomb situe à quelques milles marins des côtes cubaines. D’autres y ajouteront les nombreux rythmes semés le long de son histoire : habanera, son, danzon, boléro, rumba, cha-cha-cha, mambo, salsa.
Les grosses américaines des années 1940 et 1950 qui continuent de rouler, le million de kilomètres au compteur, leur carcasse rutilante sur les routes cabossées de l’île charrient leur part de stéréotypes. Le cinéma hollywoodien aussi, avec des films comme Cuba de Richard Lester, Havana de Sydney Pollack ou The Lost City d’Andy Garcia. Même la révolution castriste, et ses cinquante ans de pouvoir absolu, aura contribué à façonner l’image d’un pays suspendu dans le temps. Les amoureux de Cuba savent que l’identité de l’île ne s’arrête pas à ces regards nostalgiques, ni à un régime à bout de souffle dont les slogans éculés cachent une réalité plus profonde.
De Colomb à Castro, Le Roman de Cuba nous plonge dans les méandres de cinq siècles d’histoire d’une terre mystérieuse et envoûtante.

Présentation de Histoires d’amour impossibles... ou presque :

Histoires d’amour impossibles... ou presque esquisse des portraits d’hommes et de femmes qui se sont parfois aimés puis séparés. Parfois se sont frôlés sans jamais se toucher. Et qui traversent la vie avec, dans le regard, la mélancolie de cette rencontre manquée. Ces histoires disent aussi des amours interdites, que trahissent par moments des fantasmes... ou des désirs confondus avec la réalité. Toutes le font avec légèreté et humour, comme celle de L’homme qui attendait d’être aimé, ou encore ce Dialogue par-dessus l’Atlantique aux voix brouillées par les incompréhensions et les décalages horaires. Histoires impossibles, peut-être, mais aussi d’impossible amour. Dans ce jeu de dupes que le "presque" du titre atténue néanmoins, il reviendra au lecteur de trancher...

débats audios
                                                                   Louis Philippe Dalembert

Par Grégoire Leménager

Le jury Médicis vient de décerner son prix 2009 à Dany Laferrière, pour le livre magnifique qu'il a publié chez Grasset : «l'Enigme du retour», dont vous pouvez lire ici la critique parue dans l'Obs, et là, les premières pages.

 

 

 

Il a été récompensé au premier tour de scrutin, par quatre voix contre une à l'assez insipide « Mauvaise fille » de Justine Lévy (Stock), et une autre au « Tombeau de Tommy » d'Alain Blottière (Gallimard), dont l'éditeur n'a pas tout perdu pour autant : le prix du roman étranger, lui, est en effet allé au « Grand quoi » de Dave Eggers (Gallimard), au premier tour à l'unanimité, tandis que le Médicis essai va aux  « Mémoires d'un fou d'Emma » d'Alain Ferry (Seuil), par quatre voix contre deux  à Orlando Figes pour « les Chuchoteurs: Vivre et survivre sous Staline » (Denoël).

 Ce choix de Laferrière est d'autant plus remarquable qu'il ne manquait pas de bons livres dans la dernière sélection du prix Médicis 2009. On y trouvait même quelques-uns des plus beaux publiés cet automne, comme celui d'Alain Blottière, probablement, ou celui de Gwenaëlle Aubry - à qui l'on souhaite d'être consolée lundi prochain par le Femina. Il y avait même un premier roman audacieux de Vincent Message, un voyage dans l'enfer tchétchène signé Thierry Hesse, et un volumineux pavé où, pour nous entraîner au coeur des ténèbres africaines, ce vieux routier de Patrick Besson a donné le meilleur de lui-même, ce qui n'est pas rien.

 

Mais il faut se réjouir de ce que le jury ait été sensible à la poésie à la fois limpide, sensuelle et pleine d'intelligence qui irrigue ce cahier d'un retour au pays natal, dans lequel l'auteur de « Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer » raconte avoir remis les pieds en Haïti, pour la première fois depuis une trentaine d'années, juste après avoir appris la mort de son père. Dany Laferrière voulait, dit-on, cesser d'écrire pour se consacrer au cinéma (où son «Vers le Sud» a déjà été adapté par Laurent Cantet). Il a bien fait de revenir sur sa décision, et son éditeur de l'y encourager.

 

G.L

laferriere.jpg
(c)Baltel/Sipa
Né en 1953 à Port-au-Prince, Dany Laferrière vit à Montréal. Il est l'auteur de "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer" et de "Je suis un écrivain japonais".
 Livre : "Black Bazar" d'Alain Mabanckou
 

 

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 17:20

Philosophie de la relation d’  Edouard Glissant

EE Glissant

Editeur : Gallimard
Publication : 9/4/2009
Résumé du livre

Parmi les échanges incessants qui se nouent sur le plan culturel, le Tout-Monde tient une place essentielle. Hier, cinq continents, quatre races, plusieurs grandes civilisations reliées par des périples et des découvertes nombreux, des conquêtes étendues... Aujourd' hui, qu'en est-il de cette totalité ? Des archipels à la place des continents, une floraison de cultures au sein desquelles chaque détail compte. Plus de race mais 'des rencontres multiples qui ouvrent au grand large'. La poésie seule peut rendre compte des emmêlements humains et culturels, aussi inattendus qu'inextricables. Dans ce contexte nouveau comment envisager le rapport à l'autre ?

Edouard Glissant en appelle dans le présent essai à une 'philosophie de la relation' qui se fonde sur la différence. Il y expose le refus de l'identique et de l'universel qui ont provoqué tant de dominations et de crimes coloniaux. Il y défend une diversité consentie, une créolisation du langage, la mondialité comme face vivante d'une culture mondiale partagée, le tremblement du monde comme annonce d'un 'nouvel imaginaire', en d'autres termes de nouvelles littératures. Dans ce livre, l'auteur propose la poésie comme pensée archipélique, pensée de l'errance, du tremblement, de l'imprévisible essentiellement non-agressive, mais toujours corrosive.

 

"Une autre mesure du monde

Ce livre relève autant de la médiation  poétique que du traité philosophique. Un livre à déclamer à haute voix, où les mots s'entrechoquent dans un phrasé luxuriant, où le verbe poétique se moque de la raison systémique. Une pensée du tremblement et de l'errance qui bouscule les mots sur la page, qui renverse notre manière d'être au monde pour nous embarquer, nouveau Christophe Colomb, ni dominant ni dominé, à la découverte de ce Tout-monde où les cultures et les identités s'entremêlent au gré de l'inattendu et de l'imprévisible. Une lecture à poursuivre avec "l'intraitable beauté du monde" (Galaade, 57p), un sublime texte coécrit avec Patrick Chamoiseau qui a signé récemment  "Les neuf consciences du Malfini" (Galimard, 241 p) une merveilleuse fable à savourer presque comme une mise en œuvre romanesque de la pensée de son compère Glissant lorsque rapace et colibri apprennent à se connaître et à se reconnaître."

(article de  Yonnel Liegeois paru dans la NVO "nouvelle vie ouvrière" du 11 septembre 2009) La NVO est un journal de la CGT

                                                                    

                                                                   Bug-Jargal 
                                                       Victor Hugo

Éditeur : Bleu autour
Prix : 9 euros

Bug-Jargal--Victor Hugo Publié ici dans sa version originelle, Bug-Jargal est le premier roman de Victor Hugo, qu’il a écrit à l’âge de seize ans. Il y relate la révolte, en 1791, des noirs de Saint-Domingue et y dénonce l’esclavage. Ce texte contient en germe l’œuvre future d’Hugo. Il constitue aussi un précieux témoignage sur la vie et les préoccupations d’un adolescent de génie.

C’est ce que souligne François Graveline dans la présentation de cet ouvrage.

 

 

 

 

 

 

 Contre-feux 2
Pour un mouvement social européen
Janvier 2001


 AU LECTEUR
Si j'ai pu me résoudre à rassembler pour la publication ces textes en grande partie inédits, c'est que j'ai le sentiment que les dangers contre lesquels ont été allumés les contre-feux dont ils voudraient perpétuer les effets ne sont ni ponctuels, ni occasionnels et que ces propos, s'ils sont plus exposés que les écrits méthodiquement contrôlés aux discordances liées à la diversité des circonstances, pourront encore fournir des armes utiles à tous ceux qui s'efforcent de résister au fléau néo-libéral (*)
Je n'ai pas beaucoup d'inclination pour les interventions prophétiques et je me suis toujours défié des occasions où je pouvais être entraîné par la situation ou les solidarités à aller au-delà des limites de ma compétence. Je ne me serais donc pas engagé dans des prises de position publiques si je n'avais pas eu, chaque fois, le sentiment, peut-être illusoire, d'y être contraint par une sorte de fureur légitime, proche parfois de quelque chose comme un sentiment du devoir.
L'idéal de l'intellectuel collectif, auquel j'ai essayé de me conformer toutes les fois que je pouvais me rencontrer avec d'autres sur tel ou tel point particulier, n'est pas
toujours facile à réaliser (1). Et si j'ai dû, pour être efficace, m'engager parfois en personne et en nom propres, je l'ai toujours fait avec l'espoir, sinon de déclencher une
mobilisation, ou même un de ces débats sans objet ni sujet qui surgissent périodiquement dans l'univers médiatique, du moins de rompre l'apparence d'unanimité qui fait l'essentiel de la force symbolique du discours dominant.

Ce livre datant de 2001, est plus que jamais d’actualité, comme Pierre Bourdieu j’ai l’intime conviction que nous avons besoin d’une Europe sociale…..mais je vous laisse lire !

 

 

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