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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 15:18
 

[ 9 septembre 2011 ] 

Comment concilier laïcité et liberté religieuse dans l’entreprise ?

Le Haut Conseil à l’intégration a rendu le 1er septembre 2011 un avis visant à encadrer l’expression des pratiques religieuses et des signes religieux en entreprise au nom des principes de laïcité, de neutralité et d’égalité entre salariés.

 

Le Haut Conseil à l’intégration (HCI) est une autorité administrative indépendante créée par le décret n° 89-912 du 19 décembre 1989 et chargée de remettre annuellement au Premier ministre un rapport relatif aux questions d’immigration et d’intégration. C’est à ce titre qu’il a rendu le jeudi 1er septembre 2011 un avis à titre consultatif sur l’expression religieuse et la laïcité dans l’entreprise. Cet avis s’inscrit dans la lignée de la politique gouvernementale menée depuis la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics et la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public.

 

Le HCI propose d’insérer dans le Code du travail un article permettant aux entreprises de définir dans leur règlement intérieur l’exercice des pratiques religieuses et le port des signes religieux dans l’entreprise. Le but recherché est d’encadrer la pratique religieuse au nom de la cohésion sociale sur le lieu de travail afin « de préserver la paix sociale, de continuer à garantir, pour tous, la liberté de conscience, l’égalité de traitement et la non-discrimination dans l’entreprise » pour « privilégier les principes de respect mutuel et de discrétion, de neutralité et d’impartialité ». Le HCI dénonce en effet un risque de communautarisme entraîné par des manifestations trop fortes de l’appartenance religieuse comme les absences et les horaires aménagés pour cause de pratique religieuse, l’exercice du culte dans les locaux de l’entreprise parfois sans autorisation ou, encore, les signes religieux ostentatoires comme le port de la burqua ou de la kippa. Il préconise donc que dans les entreprises privées assurant une mission sociale de service public — c'est-à-dire dans les entreprises dites « non marchandes », dont l’activité réside dans l’aide à la personne, à la petite enfance, le secteur médico-social, ou de manière plus générale, les entreprises sociales de service —, le principe de laïcité s’applique de la même manière que dans les entreprises publiques. On assisterait alors à une extension du principe de laïcité à certaines entreprises privées, toutes les entreprises privées n’étant pas encore concernées.

 

Cet avis n’ayant aucune force juridique contraignante la question qui se pose alors est de savoir s’il donnera lieu à un projet de texte qui devra, le cas échéant, tenir compte des articles L. 1121-1 (droits et libertés dans l’entreprise) et L. 1321-3 (règlement intérieur de l’entreprise) du Code du travail et de l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme relatif à la liberté de pensée, de conscience et de religion.

 

HCI : Avis sur l’expression religieuse et la laicité dans l’entreprise, 1er septembre 2011

Références

http://www.hci.gouv.fr/

Sur la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics : v. Dalloz Actu Étudiant 10 octobre 2009.

Sur la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public : v. Dalloz Actu Étudiant 18 octobre 2010.

 

Autorités administratives indépendantes

[Droit administratif]

« Le plus souvent collégiales (v. pourtant, par ex. : Défenseur des droits, Défenseur des enfants, Médiateur de la République) ces autorités, qui sont des institutions de l’État agissant en son nom mais dont le statut s’efforce de garantir l’indépendance d’action aussi bien vis-à-vis du gouvernement que du Parlement, ont été créées en vue d’assurer dans leur domaine de compétence, sans intervention directe de l’Administration, un certain nombre de garanties telles que la protection des droits et des libertés (Commission nationale de l’informatique et des libertés), la protection de certaines catégories de personnes (Défenseur des enfants), ainsi que le bon fonctionnement de certains secteurs de l’économie (Conseil supérieur de l’audiovisuel). Selon les cas, elles disposent dans leur domaine – parfois cumulativement – d’un pouvoir d’avis, de recommandation, de sanction, de décision individuelle, voire d’un véritable pouvoir réglementaire. Un problème majeur – et non résolu actuellement – posé par ces autorités est de concilier leur indépendance et l’existence d’un contrôle démocratique de leur activité. (…) »

 

Laïcité

[Droit public]

« Principe d’organisation et de fonctionnement des services de l’État et de toutes les autres personnes publiques, selon lequel l’État est non confessionnel. Toute une série de conséquences en sont tirées. Notamment, il ne doit favoriser ou défavoriser la propagation des croyances ou des règles de vie en société d’aucune religion, spécialement, s’accorde-t-on à penser, dans le cadre de l’enseignement primaire et secondaire.

Pour des raisons historiques, ce principe ne s’applique pas dans les départements d’Alsace-Lorraine avec un contenu aussi large qu’ailleurs. »

 

Règlement intérieur

[Droit du travail]

« Document écrit, émanant du chef d’entreprise, qui contient exclusivement les mesures d’application de la réglementation en matière d’hygiène et de sécurité, les règles générales et permanentes relatives à la discipline et notamment la nature et l’échelle des sanctions, les dispositions relatives aux droits de la défense des salariés susceptibles d’être sanctionnés, les dispositions légales du Code du travail relatives au harcèlement sexuel et au harcèlement moral. »

Lexique des termes juridiques 2012, 19e éd., Dalloz, 2011.

 

Service public

[Droit administratif]

« Une des notions clés du droit administratif français, ce concept est largement ignoré ailleurs dans l’Union européenne, où l’idée de reconnaître des « services publics européens » suscite des controverses parfois passionnelles.

1° Au sens matériel, toute activité destinée à satisfaire à un besoin d’intérêt général et qui, en tant que telle, doit être assurée ou contrôlée par l’Administration, parce que la satisfaction continue de ce besoin ne peut être garantie que par elle. Objet de nombreuses controverses doctrinales, cette notion n’en est pas moins pour la jurisprudence, aujourd’hui encore, l’un des éléments servant à définir le champ d’application du droit administratif.

 

2° Au sens formel, ces termes désignent un ensemble organisé de moyens matériels et humains mis en œuvre par l’État ou une autre collectivité publique, en vue de l’exécution de ses tâches. Dans cette acception, les termes de service public sont synonymes d’Administration au sens formel.

 

Mission de service public : notion dégagée par la jurisprudence du Conseil d’État dans la première moitié du siècle, mais d’appellation beaucoup plus récente, et dont on trouve des manifestations aussi bien, par exemple, en matière de travaux publics, de fonction publique, que de contrats administratifs ou d’actes unilatéraux. Cette qualification est décernée de manière prétorienne par le juge à des activités présentant un caractère d’intérêt général, assumées même par des organismes privés ou des particuliers. Le juge veut élargir le champ d’application du droit et du contentieux administratifs à ceux des aspects de l’organisation et du fonctionnement de cette activité qu’il estime techniquement inopportun de soumettre aux règles du droit privé. »

 

Code du travail

Article L. 1121-1

« Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives des restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. »

Article L. 1321-3

« Le règlement intérieur ne peut contenir :

1° Des dispositions contraires aux lois et règlements ainsi qu'aux stipulations des conventions et accords collectifs de travail applicables dans l'entreprise ou l'établissement ;

2° Des dispositions apportant aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives des restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché ;

3° Des dispositions discriminant les salariés dans leur emploi ou leur travail, à capacité professionnelle égale, en raison de leur origine, de leur sexe, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leur situation de famille ou de leur grossesse, de leurs caractéristiques génétiques, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales ou mutualistes, de leurs convictions religieuses, de leur apparence physique, de leur nom de famille ou en raison de leur état de santé ou de leur handicap. »

 

Article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme - Liberté de pensée, de conscience et de religion

« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites.

La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui. »

WWW.dalloz-etudiant.fr

 

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 15:12

 

Le HCI prône une extension du principe de laïcité à toutes les structures privées 

 Publié le mercredi 7 septembre 2011

Dans un avis sur la laïcité, le Haut Conseil à l'intégration aborde la question des signes religieux dans les structures d'accueil de la petite enfance. Selon lui, le principe de laïcité régissant les services publics doit être étendu aux structures privées des secteurs social, médicosocial, ou de la petite enfance.

 

Le Haut Conseil à l'intégration (HCI) a rendu, le 1er septembre, un avis sur l'"Expression religieuse et laïcité dans l'entreprise". Celui-ci fait suite à un avis sur le même sujet, remontant à mars 2010. Depuis lors, le HCI a approfondi sa position dans le cadre des réunions du groupe de réflexion et de propositions sur la laïcité, éclairées par plusieurs auditions de personnalités compétentes, en particulier en droit du travail. L'avis a une portée très large, puisqu'il concerne l'ensemble des entreprises. Mais il aborde aussi un point sensible, surtout après l'affaire de la crèche Baby Loup et les revirements de la défunte Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde, voir notre article ci-contre du 29 mars 2011) : la question des signes religieux dans les structures d'accueil de la petite enfance.


Sur ce point, la position du HCI est nettement plus tranchée que celle de la Halde : "Dans le domaine particulier de la prise en charge de la petite enfance, qu'il s'agisse du secteur associatif ou de l’entreprise, le HCI, soucieux du droit des enfants et de leur liberté de conscience en formation, propose de prévenir les situations où ceux-ci ne seraient pas respectés". Il en appelle pour cela à l'article 141 de la convention internationale des droits de l’enfant, mais aussi, de façon plus surprenante, à l'article 371-1 du Code civil sur l'autorité parentale ("L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l'enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité"). Le HCI en tire, en tout cas, une conclusion très claire : "Les personnels des établissements privés associatifs ou d'entreprises qui prennent en charge des enfants, sur un mode collectif, dans des crèches ou haltes-garderies ou, pour les enfants en situation de handicap, dans des établissements spécialisés du secteur privé - hors les structures présentant un caractère propre d'inspiration confessionnelle - se doivent d'appliquer les règles de neutralité et d'impartialité". Selon l'avis, ces règles sont en effet les seules à même de garantir le respect des convictions différentes des enfants et de leurs parents, "à l'égale considération de tous".

Pour une extension au secteur social privé et associatif

Le Haut Conseil va d'ailleurs plus loin puisqu'il estime, de façon plus large, "que le principe de laïcité régissant les services publics doit être étendu aux structures privées des secteurs social, médicosocial, ou de la petite enfance, chargées d'une mission de service public ou d'intérêt général". Le secteur social se trouverait ainsi entièrement soumis au respect de la laïcité. Une exception toutefois : le cas des aumôneries et des structures présentant un caractère propre d'inspiration confessionnelle.


Soucieux de bien affirmer sa position, le HCI en profite au passage pour "saluer" le jugement du conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie du 13 décembre 2010, dans l'affaire de la crèche Baby Loup (une structure associative, donc de statut privé). Il a particulièrement apprécié le premier attendu de ce jugement favorable à la crèche : "Attendu que la Constitution du 4 octobre 1958 précise en son article premier : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale". 

 

Jean-Noël Escudié / PCA

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 15:10

Claude Guéant récidive

Après avoir stigmatisé les « Roms », déclaré que les enfants d'immigrés
réussissaient moins bien que les autres à l'école, contredisant ainsi le
rapport des chercheurs sur le sujet, le ministre Claude Guéant, qui
voulait expliquer les causes de la violence à Marseille déclare:

« Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de
beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier. »

Le MRAP de Marseille est scandalisé par les propos xénophobes et par les
déclarations infamantes d'un ministre de la République, et dénonce ce
qui s'apparente à de l'incitation à la haine raciale.

Tout cela démontre que la droite classique ne se distingue plus de
l'extrême droite. Les Marseillais dans leur ensemble, toutes populations
confondues, ne se laisseront pas abuser. Tout habitant et  citoyen a
droit au respect et de ne pas être stigmatisé en raison de ses origines.

Le MRAP de Marseille et la fédération MRAP des Bouches du Rhône étudient
d'ores et déjà les suites judiciaires à donner à cette affaire.

Nous savons tous à Marseille que le racisme tue.

Nous n'oublierons jamais Ibrahim Ali.

Marseille, le 12 septembre 2011.

--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr
Aider le MRAP : http://secure.mrap.fr

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 14:18
Le Parlement frappe les mutualistes au porte-monnaie

vendredi 9 septembre 2011, par Frédéric Dayan

 

En dépit des protestations, notamment syndicales et mutualistes, l’alourdissement de la taxation des complémentaires santé, mutuelles ou assureurs privés, a été adopté définitivement jeudi par le parlement après un ultime vote du Sénat. Le matin même, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a tenté de faire croire que la santé financière des mutuelles leur permettait de ne pas répercuter cette hausse.

 

"Dans un modèle économique extrêmement simple où les mutuelles fonctionnent avec une seule source de réserves, à savoir les cotisations, et une seule source de dépenses, qui est leurs prestations, comment peuvent-elles payer 13,27% de taxes sans que celles-ci se répercutent sur les cotisations ?", s’est interrogé le président de la Mutualité française Etienne Caniard assurant qu’Il n’y a "pas de réserves secrètes" dans les caisses des mutuelles. Il assure que "les marges ont déjà diminué, ce qui n’est pas étonnant puisque les mutuelles ont tout fait les années précédentes pour ne pas répercuter en totalité les nouvelles taxations", a argumenté Etienne Caniard.
 

"Aujourd’hui, on a atteint un point de non-retour : nous sommes dans une situation où il n’y a plus aucune marge et où une taxation qui vient s’ajouter va évidemment être répercutée".

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 14:08
À propos d’une déclaration de Claude Guéant : après la dérive néo-laïque, la dérive laïcarde

Nicolas Sarkozy s’était déjà illustré à Ryad et à Saint-Jean de Latran en célébrant le « Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme » et en faisant l’apologie des racines chrétiennes de la France. À l’époque, il voulait faire croire que la laïcité était synonyme d’intolérance et appelait de ses vœux une « laïcité positive » dont on ne voyait pas très bien ce qu’elle pouvait recouvrir, sinon le désir de caresser les religions dans le sens du poil et d’abolir, à travers le « toilettage » de la loi de 1905, le principe de séparation des Églises et de l’État. Considérer que la laïcité est une position dogmatique, crispée et ringarde, l’affubler d’un adjectif, vouloir lui substituer le principe de tolérance : telle est la logique qui, selon la philosophe Catherine Kintzler, caractérise la « dérive néo-laïque ». Celle-ci n’est du reste pas propre à la droite : on se souvient qu’au moment de l’affaire du voile, tout un pan de la gauche était prête, au nom de la tolérance, à laisser entrer les signes religieux à l’école publique.

 

Après avoir donné un coup de volant à gauche, voilà que Nicolas Sarkozy donne un coup de volant à droite. Claude Guéant a fait, ainsi, une étonnante déclaration : « Les agents des services publics évidemment ne doivent pas porter de signes religieux, manifester une quelconque préférence religieuse, mais les usagers du service public ne [le] doivent pas non plus ». Va-t-il exiger que les usagers de la Poste retirent la croix qu’ils ont autour du cou ? Il faut reconnaître que ce n’était pas les chrétiens qui étaient visés à travers cette déclaration. Celle-ci date en effet de jeudi dernier, soit trois jours avant le second tour des élections cantonales. Ce sont derrière les voix du Front National que l’UMP courait alors. Prenons au mot le ministre de l’Intérieur : va-t-il demander aux femmes voilées de retirer leur foulard dans le bus ou dans le métro ? Claude Guéant a beau se justifier en disant qu’il songeait uniquement à l’hôpital public, il n’en demeure pas moins que de tels propos alimentent la confusion, à la fois sur la laïcité et sur la religion musulmane. Considérer que cette dernière est par sa nature même hostile à la laïcité, vouloir étendre le principe de laïcité à l’espace de la société civile : telle est la logique qui, cette fois-ci, sous-tend la dérive « laïcarde ». Le sinistre exemple de « Riposte laïque » montre à quelles extrémités celle-ci peut conduire.

 

Sur la question de la laïcité, le discours de Nicolas Sarkozy est à géométrie variable : pour gagner les voix des électeurs musulmans, le chef de l’État va jusqu’à promettre d’« assouplir » la loi de 1905 afin d’autoriser le financement public des mosquées. Pour gagner celle du Front National, il va jusqu’à suggérer par la bouche de Claude Guéant qu’on interdise aux usagers des services publics de porter le voile. La géométrie variable n’exclut pas la cohérence de fond : chaque fois qu’il prononce le mot de laïcité, Nicolas Sarkozy remet en question ce qui en fait le principe même.

 

Pour sa gouverne, rappelons à Claude Guéant que, dans une République démocratique, l’espace de la société civile doit être régi par le principe de tolérance : les individus ont le droit d’exprimer leurs appartenances ou leurs croyances à condition qu’ils respectent le droit commun. La sphère de la puissance publique doit, en revanche, rester sous l’égide du principe de laïcité. C’est la raison pour laquelle les agents de l’État et, en premier chef, son représentant, sont tenus au devoir de neutralité en matière religieuse. Rappelons, enfin, que l’école publique est un lieu à part puisqu’il met en présence des libertés qui ne sont pas encore constituées. C’est la raison pour laquelle les élèves ne peuvent porter de signes religieux ostensibles, comme la loi du 15 mars 2004 est venue opportunément le rappeler. Mais ce qui vaut pour l’école publique ne saurait valoir pour les services publics : les « usagers » ne sont pas des élèves et on ne voit pas au nom de quoi il faudrait leur interdire d’arborer les signes de leur appartenance religieuse.

 

Cette mise au point étant faite, il faut ajouter que les services publics, et en particulier les hôpitaux, n’ont pas à se plier, ni même à tenir compte, des exigences particulières, notamment quand elles sont formulées au nom de la religion ou d’une coutume misogyne. Donner son consentement à des soins et choisir librement son médecin est un droit pour le patient. Mais il n’autorise en aucun cas le patient à refuser qu’un médecin procède à un acte de diagnostic ou de soin pour des motifs tirés de sa religion ou de celle supposée du soignant. Les mêmes règles doivent s’appliquer à tous les patients, quelle que soit leur origine sociale, quelle que soit leur communauté d’appartenance, quelles que soient leurs croyances religieuses.

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 14:06

Les rencontres de la Fondation

Rencontre avec Francette Lazard et René Piquet, auteurs de "Les vérités du matin"

 

Jeudi 29 septembre 2011 18h 30
Cercle de l’avenir
25 bis, rue Nicot
Nîmes (Gard)

 

En mêlant souvenirs personnels, réflexions et confrontation de leurs points de vue, l’ouvrage de Francette Lazard et René Piquet, Les vérités du matin, soulève bien des questions que tout citoyen « engagé » rencontre. Quel est le sens de l’engagement personnel ? Et celui, particulièrement du communisme...

Les deux auteurs présenteront leur livre et débattront avec le public des questions et des pistes de réflexion qu’il ouvre.

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 13:57

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Fondation Gabriel Peri sera présente au village du livre de la fête de l’Humanité, les 16, 17 et 18 septembre 2011 à La cournauve.

Vous pourrez rencontrer les collaborateurs de la fondation, ainsi que de nombreux auteurs publiés par la fondation.

La fondation organise deux débats (au Village du Livre) :

 

 

  • Samedi 17 à 12h
    Rencontre avec Francette Lazard et René Piquet autour de leur livre Les vérités du matin, animée par Chrystel Le Moing

 

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 13:50

Diffusion nationale aux soutiens à Mumia Abu-Jamal

ENSEMBLE, SAUVONS TROY DAVIS !

Comme vous le savez, la date d'exécution de Troy Davis a été fixée au 21 septembre. Le Comité des grâces de Georgie se réunira deux jours avant (lundi 19 septembre) pour statuer sur l'ultime recours de la défense.

Pour empêcher l'irréparable, il nous reste une semaine jour pour jour !

Signez et faîtes signer la pétition en ligne : www.amnesty.fr/troy-davis


Le vendredi 16 septembre, AMNESTY INTERNATIONAL appelle à une journée mondiale de mobilisation. Un RASSEMBLEMENT aura lieu à PARIS à 19 heures PLACE IGOR STRAVINSKY (proche du centre Beaubourg - métro Hôtel de Ville ou Châtelet). Nous vous invitons à vous y rendre nombreux.

En pièce jointe, le Communiqué de Presse d'Amnesty International France.

Le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal,
rassemblant une centaine d'organisations et de collectivités publiques françaises.




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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 13:47
EXTREME DROITE : POURQUOI JE PORTE PLAINTE

lundi 5 septembre 2011 par Pierre Henry

 

Cette fois c’en était trop. J’ai longtemps supporté d’être maltraité par les sites d’extrême-droite, insulté à cause de l’action articulée autour de valeurs humanistes et universelles que l’organisation que je dirige, France terre d’asile, mène en faveur des migrants. L’immigration est un thème qui déclenche les passions - surtout quand il est délibérément et faussement associé à l’islam et à l’insécurité - et je savais que tenter le dialogue ou la pédagogie avec des individus fermement chevillés à leur xénophobie serait improductif.

 

Alors je laissais passer. Jusqu’à ce que l’audace des extrémistes du net atteigne des sommets d’infamie avec des attaques visant Stéphane Hessel - parrain de l’un de nos centres pour demandeurs mineurs étrangers isolés - et certains de mes collaborateurs aux noms à consonance maghrébine.

 

Jusqu’à ce qu’une déferlante de haine et de violence suive l’une de mes interviews : me voilà, entre autres gracieusetés, "méritant "une balle" ou encore la pendaison "au bout d’une corde de piano accroché à un réverbère". Cette fois la coupe était pleine, suffisamment pour avoir envie de dire stop à la haine.

 

J’ai donc porté plainte. Contre X. Contre la "fachosphère" et son représentant le plus actif, le site François de souche. Ce site est un modèle dans le genre radical avec figurants "courageux" sous plumes anonymes qui écrivent sans tabous et se relayent la haine en cherchant l’escalade. Ces X, hors la loi républicaine, hors la démocratie, répandent en toute impunité sur la toile leurs propos haineux qui finissent par se banaliser. Et ce, dans un contexte politique qui l’autorise.

 

Ces conversations du net ressemblent à celles qui sévissaient dans les "café du commerce" des années soixante-dix, quand une partie de la France s’affichait raciste avec ses "ratonnades" et ses "Dupont Lajoie" capables de "torturer un arabe pour se distraire", de le passer par la fenêtre d’un train, de l’incendier dans son logement, de mener des expéditions punitives en meute contre les immigrés.

 

Nous aimons à penser que cette époque est révolue. Gardons-nous de tout idéalisme. Les défilés racistes, antisémites, se tiennent aujourd’hui sur les forums, bras tendus droits vers la haine et celui qui le tend n’a ni nom ni visage jusqu’au moment ou de virtuel, le crime devient bien réel. Déposée, la plainte doit maintenant être instruite pour que l’on sache vraiment au nom du bien public qui se cache derrière le site François de souche.

L’intérêt général le commande pour tenter de stopper la déferlante xénophobe et raciste qui s’abat sur l’Europe. L’alternative commence d’abord par la maîtrise des mots et des représentations.

 

Pierre Henry est Directeur général de France Terre d’Asile. http://www.france-terre-asile.org


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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 13:44

 

PRESIDENTIELLE : LA POSITION DE RECHAUFFER LA BANQUISE

mardi 6 septembre 2011 par Jean-Luc Gonneau

 

Pour la gauche, une victoire à la prochaine élection présidentielle et aux élections législatives qui la suivront est vitale. Pour la gauche et pour le pays. La Gauche Cactus, qui n’est pas un parti politique mais une association qui se préoccupe de politique s’engagera dans la mesure de ses modestes moyens dans cette bataille : il est urgent de faire cesser la casse sociale, économique, démocratique de la France à laquelle se livre sans discontinuer la droite sarkozyenne depuis plus de quatre ans.

 

La Gauche Cactus est indépendante des partis politiques, ce qui ne veut pas dire que ses adhérents et ses contributeurs se défendent de faire partie d’une organisation politique, ou d’en être sympathisants. Il est ainsi assez notoire que Jacques Franck est membre du PCF, Pierre Henry du PS, Allain Graux du Parti de Gauche, Yann Fiévet proche des écologistes, moi-même du Front de Gauche. Lors des échéances électorales, notre position est constante : votez pour qui vous voulez, mais votez à gauche. Certains d’entre nous se détermineront pour Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche, d’autre pour Eva Joly et les écologistes, d’autres pour la ou le candidat du Parti Socialiste, voire (ce sera moins fréquent) pour un-e candidat « trotskiste ». Mais, toujours, à gauche.

 

Réchauffer la banquise, notre webzine, et la Gauche Cactus, notre site internet, seront, dans cette période, ouverts, comme toujours, à toutes opinions de la gauche. Libre à chacune, à chacun, d’afficher ses préférences tant en matière de propositions, de programmes, de stratégies qu’en soutenant telle ou telle candidature. En espérant que ces échanges pourront être utiles à nos lecteurs

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