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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 08:33
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Jeûne de protestation contre le projet de loi immigration


Du 8 au 18 septembre, 9 personnes mèneront un jeûne citoyen devant l’Assemblée nationale, pendant les travaux de la Commission des lois sur le projet de loi immigration. Ils entendent ainsi exprimer leur indignation et leur protestation contre les graves dispositions inscrites dans le projet de loi. Ils occuperont la place Édouard Hérriot chaque jour de 12h à 21h et seront hébergés à proximité.

Un rassemblement est prévu pour le lancement du jeûne
mercredi 8 septembre à 13h30
place Edouard Hériot, Paris 7ème
 

 


 

Parce que ce projet de loi heurte profondément les consciences, chacun est aujourd'hui appelé à se mobiliser :

 - Pour les franciliens, en participant à des jeûnes de 2 à 5 jours aux côtés des premiers jeûneurs. Ou encore en renforçant la mobilisation par votre présence lors du rassemblement du 8 septembre et au cours de veillées thématiques tous les soirs de 19h à 21h.

- En région, en organisant et en participant à une déclinaison locale de cette initiative : par la mise en place d'un jeûne de 2 jours et/ou de veillées devant les permanences locales des députés membres de la commission des lois ou dans tout autre lieu symbolique.

- En soutenant financièrement cette initiative. Utilisez le formulaire de la Cimade qui soutient d'ores et déjà cette action ou envoyez un chèque à La Cimade, 64 rue Clisson, 75013 Paris (à l'ordre de "La Cimade / jeûne"). Vous recevrez un reçu fiscal.

 


 

Les Jeûneurs
Alain BOSC, François GAUDARD, Jean-Pierre GARITSU, Jean-Baptiste LIBOUBAN, Jean-Paul
NUNEZ, Alain J. RICHARD, Pierre ROSENZWEIG, Françoise ROSSETTI-HERBELIN, Jean-Claude VIGOUR.

contact : contreunehaineiemeloi@gmail.com

Pour suivre rapidement l'évolution de l'action et recevoir la lettre quotidienne d'information, inscrivez votre adresse mail sur cette page ou connectez vous sur facebook

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 08:29
Marchands d'anthrax

Documentaire (Sciences et technique)

 

 MARDI 7 SEPTEMBRE 2010 / 22H35     

 

Documentaire de Bob Coen (Anthrax War, France/Canada, 2008). 85 mn. Inédit.

Si vous avez bouquiné du John Le Carré pendant vos vacances, vous risquez de ne pas être dépaysé par cette plongée en eaux très troubles. Pendant six ans, avec une patience de laborantin, le journaliste Bob Coen a enquêté sur les armes biologiques et sur leur prolifération. Son point de départ : les lettres piégées à l'anthrax qui sèment la panique aux Etats-Unis quelques jours après le 11 Septembre. Dossier hâtivement bouclé par le FBI, estime le reporter. Le voilà lancé sur la piste du bacille du charbon et des labos qui produisent cette bactérie létale. Commence un sinueux jeu de piste qui l'entraîne de Fort Detrick, immense usine à microbes de l'armée américaine, à Porton Down, haut lieu de l'armement britannique, en passant par Ekaterinenburg, en Russie, qui fut un centre secret de la recherche soviétique, mais aussi par l'Afrique du Sud.

 

Sur cette enquête aux ramifications arachnéennes plane une ambiance funeste : autour des éprouvettes, beaucoup de morts suspectes, de chercheurs étrangement « suicidés », à l'instar de l'Anglais David Kelly. Et une rencontre sidérante, celle du cynique Wouter Basson, alias « Docteur la Mort », médecin sud-africain qui travailla à la mise au point d'armes biologiques « ethniques » pour le régime d'apartheid.

 

Ouvrant tiroirs après tiroirs, l'enquête tend à montrer qu'en dépit de la convention internationale de 1972, qui interdit le développement et la production des armes biologiques, les investissements dans ce secteur n'ont jamais cessé. Ils sont même devenus un « big business » : depuis le 11 Septembre, l'Administration américaine a investi 70 milliards de dollars dans la recherche sur la biosécurité, y associant largement les labos privés. Un enjeu militaire devenu économique sur lequel ce documentaire, malgré des effets parfois un peu spectaculaires et une tendance à vous rendre parano, apporte un éclairage assez instructif.

Virginie Félix

Télérama, Samedi 4 septembre 2010

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 19:47
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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 16:03

Bernard Thibault. "Le président de la République est en grande difficulté"

 

Le secrétaire général de la CGT espère que l'ampleur des manifestations amènera la majorité actuelle à mesurer la situation.


A la veille de la journée d'action, vous dites que rien n'est joué, qu'espérez-vous gagner ?

Bernard Thibault. Un changement du cadre global dans lequel on s'apprête à faire une réforme sur l'avenir des retraites. Et si j'en crois les bons indicateurs dont nous disposons à la veille de notre journée d'action, ça me semble tout à fait jouable. Tout nous indique que la mobilisation aura franchi un pas supplémentaire par rapport à ce qui s'est passé le 24 juin.

 

Est-ce uniquement la mobilisation des salariés qui peut faire reculer le gouvernement ?

Bernard Thibault. Pour nous, c'est évident. Il n'y a pas d'autre élément pour faire changer d'avis le président de la République et le gouvernement sur ce projet. Nous entrons dans la phase parlementaire, nous ne méconnaissons pas le travail que peuvent faire les élus de l'opposition, mais nous savons que la droite est majoritaire. Si le projet est maintenu par le gouvernement, il y a de fortes chances qu'il soit adopté.

 

Le contexte est difficile pour le gouvernement et particulièrement pour éric Woerth, le ministre chargé de défendre la réforme. Est-ce pour vous un atout ?

Bernard Thibault. Le président de la République est en grande difficulté. Il est d'abord critiqué sur l'orientation de sa politique économique et sociale. Dans la période la plus aiguë de la crise, les mobilisations ont été importantes en France, plus que dans les autres pays européens. Et l'annonce, le 20 juin, de son projet pour les retraites a provoqué, quatre jours plus tard, des manifestations de 2 millions de personnes. Il a donc choisi d'ouvrir un autre type de front avec son discours à Grenoble. Mais cela a entraîné une difficulté politique dans son propre camp. Pour autant, il maintient le calendrier d'une réforme qui va structurer les droits des salariés pendant des décennies. Pour couronner le tout, le ministre du Travail est au cœur de multiples polémiques sur la proximité de responsables politiques avec le monde de l'argent. Sa situation sert maintenant d'écran de fumée pour ne plus parler des retraites. J'ajoute qu'on est le seul pays européen où le Parlement va légiférer sur un projet très structurant avec un gouvernement sur le départ. C'est inimaginable ailleurs. Cela étant, pour nous, c'est bien sur le fond de la réforme que la mobilisation est organisée.

 

Qu'est-ce qui pourrait changer votre appréciation sur la réforme ?

Bernard Thibault. S'il n'y a pas d'approche nouvelle de la philosophie de cette réforme, qui se caractérise avant tout par l'objectif de faire des économies sur les retraites à verser à l'avenir, nous ne changerons pas notre appréciation. Plutôt que de discuter des conditions qui permettraient à notre pays d'assurer une retraite décente à une population de plus de soixante ans qui va augmenter numériquement, le gouvernement, inspiré par le Medef et sous injonction des marchés et des agences de notation à leur service, choisit de diminuer les moyens financiers pour les retraites. C'est un recul social. Et ça ouvre les vannes à des mécanismes de capitalisation. La retraite est un pan essentiel du contrat social. C'est aussi structurant que le temps de travail, la protection sociale contre la maladie, les droits syndicaux dans les entreprises On ne peut pas accepter que les conditions d'un vrai débat soient refusées.

 

Les syndicats sont en première ligne mais des associations, des formations politiques se mêlent aussi de ce débat. Qu'en pensez-vous ? Souhaiteriez-vous des convergences ?

Bernard Thibault. Nous sommes les premiers à dire que ce dossier des retraites recouvre un choix de société. Si c'est aux syndicats de défendre les droits des salariés, pour les choix d'avenir de la société, les partis politiques sont des acteurs qui comptent. Chacun doit défendre sa vision des choses. Il est tout à fait souhaitable que des partis politiques, des mouvements associatifs soient partie prenante de ces débats. Le calendrier et la démarche du gouvernement visent à l'empêcher. Nos campagnes l'ont imposé dans le pays.

 

Grosse mobilisation mardi, l'intersyndicale se réunit mercredi, que va proposer la CGT ?

Bernard Thibault. Nous espérons que l'ampleur de la mobilisation amènera la majorité actuelle à mesurer la situation. Si ce n'est pas le cas, je sens la détermination de tous les syndicats à poursuivre et à prendre leurs responsabilités. Je n'ai aucun doute là-dessus. La CGT souhaite que les débats sur les suites se multiplient dans les entreprises, avec deux soucis : élargir encore la mobilisation et maintenir cette dynamique unitaire. C'est ce qui donnera confiance aux salariés et créera les meilleures conditions pour qu'ils soient entendus. Il n'y a rien d'écrit d'avance.

 


 

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 15:59
Edition de LE FIGARO

 

Samedi  4 Septembre 2010

 

Débats et Opinions 

 

Les nouveaux défis du syndicalisme

 

Avant la journée de mobilisation de mardi prochain, l'expert en relations sociales, directeur général de l'association Dialogues, analyse les enjeux de la recomposition syndicale dans notre pays.

 


 La journée de mobilisation et d'actions contre la réforme des retraites du 7 septembre 2010 va sans doute rencontrer un large écho parmi de très nombreux salariés du secteur public, mais aussi du secteur privé. Cette mobilisation est à mettre à l'actif de l'ensemble des organisations syndicales et confirmation sera sans doute faite que l'unité syndicale est déterminante dans la réussite de ces manifestations. Mais cette unité, si importante soit-elle, ne peut masquer un autre enjeu tout aussi décisif pour le syndicalisme français : celui de son avenir. La loi du 20 août 2008, qui s'inspire fortement de la position commune voulue par la CGT, la CFDT, le Medef et la CGPME, porte en germe la recomposition du syndicalisme. C'est dorénavant par le vote des salariés que la représentativité syndicale s'établit. Du côté syndical, la CGT et la CFDT en ont été à l'initiative, les autres centrales syndicales, par leur refus de soutenir la position commune, ont exprimé leur désaccord devant ce qu'elles considèrent être un recul de la démocratie et du pluralisme syndical. Et c'est un des paradoxes de cette rentrée sociale. Derrière l'unité affichée contre les mesures du gouvernement se joue une partie tout aussi essentielle et qui touche à la reconfiguration du paysage syndical de demain. Le rapprochement entre la CGT et la CFDT, engagé depuis quelques années, peut être assurément un facteur de développement du syndicalisme en France et de son rayonnement e n Europe. L'une et l'autre de ces organisations incarnent des comportements, des sensibilités, des formes d'actions différentes, présentes dans le monde du travail. Pour l'une, sa capacité à contester le mode de développement économique dominant, à mobiliser de larges secteurs de l'économie (transport, énergie...) tout en avançant de véritables propositions alternatives, pour autant qu'elle s'écarte de ceux, en interne, qui n'aspirent qu'à un retour aux « fondamentaux du passé », est indispensable pour établir un rapport de forces. Pour l'autre, sa démarche plus pragmatique, sa recherche de pistes de réformes ambitieuses, sa capacité d'innovation rencontrent un écho auprès des salariés qualifiés, mieux formés, sensibilisés aux thèses de développement durable et de solidarité. Cette alliance permet à ces deux sensibilités présentes dans le salariat d'occuper l'ensemble du champ social et laisse peu d'espace aux autres organisations syndicales, d'où l'opposition de ces dernières à la loi du 20 août et leur volonté de la combattre, en particulier sur le terrain juridique. Au regard des récentes élections professionnelles, on voit bien les difficultés rencontrées par certaines organisations, comme la CFTC, qui risque de disparaître dans de nombreuses professions. Pour sa part, la CGC envisage son avenir dans la constitution d'une nouvelle confédération généraliste et FO entend conserver son influence d'autant que son apport peut être nécessaire dans nombre d'entreprises pour atteindre ou dépasser le seuil de validité d'un accord collectif. Le paysage syndical va profondément évoluer sous la contrainte de la loi et de par la volonté des organisations elles-mêmes mais avec de nombreuses incertitudes sur le résultat final. La première touche à l'acceptation ou non, pour les syndicats, de projets de regroupement envisagés par certaines confédérations. Le paysage syndical se redessinera autant par des rapprochements de sommets que par des regroupements à la seule initiative des organisations locales. Les éléments déterminants seront alors la qualité et la nature des relations entre des dirigeants locaux, quelle que soit leur appartenance syndicale d'origine. Les rapports ou les inimitiés ainsi que la nécessité de dépasser ici et là la barre fatidique des 10 % des suffrages exprimés pourront amener les acteurs à nouer des alliances en dehors des consignes fédérales ou confédérales. C'est dire à quel point il est difficile de déterminer les contours futurs du syndicalisme français. Il serait souhaitable, pour son efficacité même, que des regroupements d'organisations s'opèrent et que la France ne soit plus, paradoxalement, le pays d'Europe le moins syndiqué et comprenant le plus d'organisations syndicales. Dans le même temps, le syndicalisme doit se pencher sur l'état de ses forces et réfléchir à sa relation avec les salariés. De nombreux dirigeants syndicaux se plaignent, à juste titre, des méfaits de l'institutionnalisation du syndicalisme. Réunions locales, nationales, multiples négociations dans l'entreprise, les branches, avec des collectifs de militants qui ont du mal à se renouveler. Tout cela crée une distance entre le salarié à son poste de travail et le représentant syndical, l'élu du personnel, qui croule sous les dossiers à étudier, qui bute trop souvent sur la multitude et la complexité des sujets à traiter dans les négociations et qui n'est pas nécessairement formé pour y faire face. Réduire ce fossé, aider les militants syndicaux d'entreprises à se « professionnaliser », est indispensable. C'est de la responsabilité en premier lieu des syndicats eux-mêmes que de parvenir à former leurs responsables, mais les directions d'entreprises ont, elles aussi, un devoir. Celui de former leur management et de permettre au syndicalisme d'exister en cessant de stigmatiser, comme c'est encore trop souvent le cas, celles et ceux qui prennent un mandat, élus par leurs collègues de travail. Cette loi portant rénovation de la démocratie sociale a jeté les bases d'un renouveau du syndicalisme français. À quoi ressemblera-t-il ? Nul ne le sait, mais son dynamisme dépendra, d'une part, de sa capacité à se regrouper, à nouer des relations nouvelles avec la jeunesse et à influer sur les mutations de l'entreprise, et, d'autre part, de la volonté des directions d'entreprise de ne plus considérer le parcours syndical comme un handicap dans une vie professionnelle.

 

Jean-Dominique Simonpoli


 

 

Tous droits réservés : Le Figaro

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 15:56

Lundi  6 Septembre 2010

 

 

 

Bernadette Groison. "Les fonctionnaires paient le prix fort, c'est inacceptable"

 

La secrétaire générale de la FSU dénonce une harmonisation qui fait perdre aux salariés du public sans faire gagner à ceux du privé. Pour elle, l'unité syndicale est un atout majeur de la mobilisation.


En cette rentrée, il semble que les agents de la fonction publique sont une cible particulière de Nicolas Sarkozy.

Bernadette Groison. L'objectif de supprimer 100 000 fonctionnaires en trois ans est déjà un indicateur de ce que le gouvernement veut faire de la fonction publique. Il fait le choix d'avoir moins d'écoles, de services administratifs bref, moins de services publics. Ainsi, les 16 000 postes en moins dans l'éducation nationale ont déjà des incidences : non-remplacement des enseignants absents, baisse de la scolarisation des enfants de deux ans, suppression des dispositifs d'aide aux élèves en difficulté, augmentation des effectifs par classe Le service public, dont on a dit il y a quelques mois qu'il servait d'amortisseur social à la crise, est mis à mal. Et la réforme des retraites maltraite aussi particulièrement les fonctionnaires. Comme tous les salariés, ils subiraient un report de l'âge de départ il est difficile d'imaginer d'être encore en exercice à 65 ou 67 ans , mesure à laquelle s'ajouteraient l'alignement du taux de cotisation représentant, à terme, la perte d'une journée par mois de salaire, la suppression du dispositif de départ anticipé pour les mères de trois enfants, la restriction de l'accès au minimum garanti Et on annonce aussi le gel des salaires. Les fonctionnaires paient donc le prix fort. C'est inacceptable.

L'éducation nationale est-elle en danger ?

Bernadette Groison. On a atteint le bout du bout. Quand le ministre sort les plus « méritants » des établissements sensibles, envoie les « perturbateurs » dans d'autres établissements, il avoue, de fait, qu'il a renoncé à la réussite de tous les jeunes. Il n'y a plus aucune ambition pour les 700 000 jeunes qui sont en ZEP. Face à la violence à l'école, j'entends Luc Chatel dire : « On va sanctionner. » Mais j'aimerais l'entendre dire avec autant d'ardeur qu'il va mettre du personnel, en nombre et formé, dans ces écoles et ces établissements, qu'il prend les choses aussi en amont en faisant de l'éducation une priorité.

Le dossier des retraites va-t-il cristalliser tout ce mécontentement ?

Bernadette Groison. Oui, parce qu'il percute le déroulement de carrière et les choix personnels de chaque salarié. C'est pourquoi nous pouvons créer un réel rapport de forces qui fasse reculer le gouvernement sur ce projet. Et nous tenons à l'articuler avec l'emploi et le pouvoir d'achat, parce que c'est lié. On nous dit qu'il va falloir travailler plus longtemps mais les jeunes n'arrivent pas à entrer sur le marché du travail et les seniors en sont expulsés ! 85 % de l'effort financier est demandé aux salariés mais on se prive de cotisations sociales en se privant d'emplois. Les gens comprennent ces contradictions. C'est pourquoi il faut pouvoir rediscuter de tout et notamment du financement des retraites.

Les fonctionnaires ne sont-ils pas sur la défensive devant une campagne qui les désigne comme des privilégiés ?

Bernadette Groison. Je crois que c'était vrai il y a quelques années mais que cela change. Harmoniser ne signifie pas faire pareil avec les uns et les autres. Les structures d'emploi sont différentes et l'harmonisation proposée fait perdre aux salariés du public sans faire gagner ceux du privé !

Sur quoi comptez-vous pour faire reculer le gouvernement ?

Bernadette Groison. On ne fera rien reculer sans la mobilisation des salariés et l'unité syndicale, qui est un atout majeur. Je pense qu'il y a, chez les parlementaires de la majorité, des hésitations et des fissures. Les élus n'ont pas le même rapport avec les citoyens. Le débat peut changer de nature.

Si le gouvernement, comme c'est possible, ne vous entend pas mardi, il va falloir faire vite

Bernadette Groison. Oui, c'est pourquoi l'intersyndicale se réunit dès le lendemain. Le fait que les organisations syndicales soient toutes déterminées à ne pas laisser passer cette réforme est une preuve de sa gravité. C'est une détermination qui doit nous permettre de trouver ensemble les moyens d'élargir encore et d'amplifier la mobilisation.

L'intersyndicale est en place depuis deux ans maintenant. Est-ce un réel changement dans le paysage ?

Bernadette Groison. C'est le signe d'une maturité. On entre dans une nouvelle ère du syndicalisme où les divergences et les nuances sont assumées pour dégager des objectifs communs et faire avancer les choses. C'est essentiel pour les salariés, pour redonner confiance en l'action collective. Au-delà des conséquences de la loi sur la représentativité qui vont certainement modifier le paysage syndical, toutes les organisations réfléchissent sur le rôle du syndicalisme en France aujourd'hui.

 

 


 

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 14:06

 

sur les chiffres du chômage

 

Non, le discours triomphaliste du gouvernement à la suite de la publication par pôle emploi des chiffres du chômage en juillet n’est pas de mise. Si le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A baisse légèrement ( - 14 000 ), le nombre total des chômeurs,toutes catégories confondues, augmente bel et bien ( + 5300 ). Le chômage de longue durée est en hausse de 0,8% en juillet et de 27,6% en l’espace d’un an. Celui des plus de 50 ans augmente de 1,1 % et de 17% en un an. Selon Eurostat, le taux de chômage en France est passé de 9,5% à 10% de juin 2009 à juin 2010. Pas de quoi pavoiser, d’autant que le chômage chez nos voisins allemands a connu une trajectoire inverse, passant de 7,7% à 7% durant la même période.

En réalité, le chômage de masse persiste en France et les prévisions du taux de croissance n’autorisent malheureusement pas l’optimisme du gouvernement, qui tente de faire oublier ses échecs sur le terrain économique et social. Mme Lagarde en son temps expliquait qu’une croissance de 2,5% était nécessaire pour que notre économie créée à nouveau de l’emploi. Que l’on sache, nous en sommes loin ! Et nombre d’économistes élèvent la voix pour dire, à l’instar de la CGT, que la politique de rigueur qui se profile risque de tuer la croissance dans l’œuf. Seule une véritable politique industrielle et de revalorisation du travail serait de nature à relancer l’emploi.

Sans attendre, il est nécessaire de supprimer la disposition relative aux heures supplémentaires défiscalisées (en forte hausse en septembre ), inscrite dans la loi Tepa, qui joue objectivement contre l’emploi. Et de réorienter les nombreuses aides publiques versées aux entreprises, qui ne constituent aujourd’hui qu’un effet d’aubaine. Seule la mobilisation permettra de peser sur les choix du gouvernement. La CGT appelle donc l’ensemble des demandeurs d’emploi, des salariés et des retraités à manifester le 7 septembre pour qu’enfin ce gouvernement se décide à faire de l’emploi une véritable priorité.

Montreuil, le 27 août 2010

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 19:52

Liberté !

De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ?

De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?
De quel droit volez-vous la vie à ces vivants ?
Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?
Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?
Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle ?
Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,
Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux
Et si la servitude inutile des bêtes
Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes ?
Qui sait si le carcan ne sort pas des licous ?
Oh! de nos actions qui sait les contre-coups,
Et quels noirs croisements ont au fond du mystère
Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre ?
Quand vous cadenassez sous un réseau de fer
Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,
Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,
Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,
Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux
Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux ?

Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde !
Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde.
Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants ?
À tous ces enfermés donnez la clef des champs !
Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles ;
Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.
La balance invisible a deux plateaux obscurs.
Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs !
Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles ;
La volière sinistre est mère des bastilles.
Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux !
Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux
Le destin juste et dur la reprend à des hommes.
Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.
Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant
Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?
Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
Toute l'immensité sur ce pauvre oiseau sombre
Se penche, et te dévoue à l'expiation.
Je t'admire, oppresseur, criant: oppression !
Le sort te tient pendant que ta démence brave
Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave
Et la cage qui pend au seuil de ta maison
Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.

 

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 19:36
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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 21:17
  
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