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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 16:38

GRENOBLE, 30 juil 2010 (AFP)

- Nicolas Sarkozy a sorti vendredi l'artillerie lourde sur la sécurité et l'immigration en promettant à Grenoble un nouveau renforcement de l'arsenal répressif contre les délinquants et en déplorant l'"échec" du modèle d'intégration français depuis cinquante ans.
   Venu installer le nouveau préfet de l'Isère, Eric Le Douaron, choisi parmi les hauts gradés de la police après les graves violences survenues mi-juillet dans la ville, le président a d'abord tenu à voir les policiers locaux, passant près d'une heure et demie avec eux, à l'abri des caméras.
   Dans l'Hôtel de police, il a visionné un film sur les événements qui ont éclaté dans le quartier de la Villeneuve, où des fonctionnaires avaient  essuyé des tirs à balles réelles, puis longuement discuté avec eux.
   A la préfecture ensuite, le chef de l'Etat, entouré notamment de Michèle Alliot-Marie (Justice) et Brice Hortefeux (Intérieur), a repris le discours de fermeté contre les délinquants qui ont fait son succès en 2007.
   Mais cette fois, il l'a accompagné de quelques annonces spectaculaires.
   

Première mesure: le chef de l'Etat a demandé que la nationalité française puisse "être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte" à la vie d'un policier, d'un gendarme, ou de tout autre "dépositaire de l'autorité publique".
   

Ensuite, il a proposé que dès la rentrée parlementaire les peines planchers, qui visent actuellement les seuls récidivistes, puissent désormais s'appliquer "à toutes les formes aggravées c'est-à-dire notamment les violences sur des personnes dépositaires d'une autorité publique".
   "L'instauration d'une peine de prison incompressible de 30 ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes sera discutée au Parlement dès la rentrée", a-t-il aussi annoncé, réclamant aussi une extension de l'usage des bracelets électroniques.
   Martial - il a parlé de "guerre nationale" contre les "voyous" - le chef de l'Etat a aussi clairement établi un parallèle entre la délinquance et les difficultés d'intégration de certains immigrés.
   "Nous subissons les conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulées qui ont abouti à un échec de l'intégration. Nous sommes si  fiers de notre système d'intégration, peut-être faut il se réveiller pour voir ce qu'il a produit. Il a marché, il ne marche plus", a lancé le chef de l'Etat.
   "Il est quand même invraisemblable que des jeunes gens de la troisième et la quatrième génération se sentent moins français que leurs parents ou  grands
parents", a insisté Nicolas Sarkozy.
   Soulignant qu'en 2009 "le taux de chômage des étrangers non communautaires a atteint 24%", soit plus de deux fois la moyenne nationale, il a souhaité "que l'on évalue les droits et les prestations auxquelles ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière". "Une situation  irrégulière ne peut conférer plus de droits qu'une situation régulière et légale!".
   Environ 300 personnes ont manifesté dans le centre de Grenoble contre la venue du chef de l'Etat, soigneusement tenues à distance de la préfecture.
   Le secrétaire national du PS à la Sécurité, Jean-Jacques Urvoas, a estimé que Nicolas Sarkozy avait parlé "pour faire oublier son échec" sur la sécurité.
   L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin a lui ironisé sur l'emploi du mot "guerre" par le président, rappelant que "la guerre contre le  terrorisme, c'est la terminologie des néo-conservateurs américains et de Georges Bush avec le peu de succès que l'on sait".
   rh/mad/phb

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 11:31
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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 11:05
Les plus anciens manuscrits de Tombouctou au Mali en Afrique datent du Xe siecle

 


La numérisation des manuscrits de Tombouctou ou comment les TIC contribuent à la sauvegarde du patrimoine culturel...
• Publié par Destiny le 21 Janvier 2010 à 20 30
• Afficher le blogue de Destiny


Lors d’une mission effectuée au Mali en décembre 2009, nous avons posé nos bagages dans la « cité mystérieuse » de Tombouctou afin de constater l’état d’avancement du projet de numérisation des manuscrits, financé depuis 2007 par la Région Rhône-Alpes dans le cadre de la coopération décentralisée.

Un peu d’histoire….
Encore surnommée la perle du désert ou la ville des 333 Saints, Tombouctou est classée patrimoine de l’Humanité et est bien connue à travers le monde pour ses richesses culturelles, ses traditions intellectuelles, sa dimension religieuse et ses célèbres manuscrits. Ces manuscrits ont en effet contribué à faire de Tombouctou un véritable centre intellectuel de grande envergure, qui a accueilli au Xvème siècle la première université de l'Afrique Subsaharienne, l'Université de Sankoré, ayant regroupé jusqu'à 25 000 étudiants. Aujourd’hui on dénombre au total près de 300 000 milles manuscrits qui sont conservés dans les familles et les bibliothèques de la Région de Tombouctou. Les plus anciens datent même du Xème siècle et constituent des trésors de par leurs contenus religieux et scientifiques (médecine, biologie, mathématiques, astronomie, optique etc.).
Mais compte tenu de leur fragilité face aux termites et à l’épreuve du temps, ces manuscrits sont menacés. Ils ont également besoin d’être préservés des mauvaises intentions de certains pilleurs et voleurs. Face à ces constats, une question principale se pose : Comment redonner à Tombouctou, la « cité de l’écrit et du savoir » ses lettres de noblesse ?

La réponse se trouve dans l’utilisation des TIC pour sauvegarder le patrimoine culturel de Tombouctou. Et c’est grâce au soutien financier apporté par la Région Rhône-Alpes dans le cadre de la coopération décentralisée que le processus de numérisation d’environ 50 000 manuscrits s’est accéléré à partir de 2007.

La coopération décentralisée comme levier d’actions….

En effet en 2009, l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon (Maître d’œuvre de réalisation du projet), a accueilli et formé pendant un mois M. Hamidou Touré, technicien malien en charge de la numérisation des manuscrits à l’Assemblée Régionale de Tombouctou (ART). Ce technicien a appris les nouvelles techniques de numérisation en cours dans les pays du Nord. Il a également été initié à la manipulation et la maintenance d’un scanneur de la gamme Copy-book. Ce scanner offert à l’ART par la Région Rhône-Alpes est un outil idéal qui garantit une préservation optimale des ouvrages rares et fragiles. Il numérise sans émettre de rayons ultraviolets, ni d’infrarouges, et il offre le meilleur compromis entre la résolution (300 dpi), le temps de numérisation et la qualité d’image en haute définition. Très enthousiasmé, Hamidou Touré nous confie : « Grâce à ce Copy-book, je peux scanner jusqu’à 100 fichiers par heure».

L’important rôle des bibliothèques de Tombouctou

Il est à noter que les deux plus grandes bibliothèques de Tombouctou jouent un rôle important pour la valorisation de l’inestimable héritage culturel et littéraire que constituent les Manuscrits de Tombouctou.
En effet, le Centre de Documentation et de Recherche Ahmed Baba (CEDRAB), créé par l’UNESCO en 1970 pour répondre à la nécessité de sauvegarder et de promouvoir les sources écrites de l’histoire africaine, est riche d’une collection d’environ 40 000 manuscrits, (à caractère religieux et à caractère documentaire) renseignant sur l’histoire sociale et économique de Tombouctou, le CEDRAB souhaiterait pouvoir surmonter aujourd’hui le problème de manque d’équipements modernes et la carence de formation des chercheurs et des techniciens du Centre afin que celui-ci continue à faire face aux importants défis de sa mission : restauration, conservation physique, gestion électronique, diffusion touristique et exploitation scientifique des manuscrits de Tombouctou.


Quant à la Bibliothèque Mamma Haïdara, elle est la 1ère des 80 bibliothèques « familiales » privées recensées à Tombouctou. Son originalité est le modèle de coopération que son promoteur, Haïdara, a su tisser avec l'Université de Harvard et le Ministère de la culture du Mali afin que cette bibliothèque s’érige en véritable pôle culturel et intellectuel de Tombouctou. La bibliothèque abrite aujourd’hui environ 5 000 manuscrits (livres d’auteurs locaux et documents historiques datant des XVIIIe, XIXe et XXe siècles), restaurés grâce à des fonds de la Fondation Mellon et publiés dans un catalogue par la Fondation Islamique Al-Furqan.

Les obstacles à surmonter…
D'après notre diagnostic, deux obstacles majeurs freinent aujourd'hui la bonne évolution du projet :

- la négociation difficile avec les familles qui ne coopèrent pas véritablement : En effet, les familles préservent les manuscrits à leur niveau comme des documents sacrés bien qu’elles n’aient pas les moyens de garantir la conservation dans de conditions optimales des manuscrits qui se détériorent progressivement. La pauvreté amène même certains propriétaires de manuscrits à les vendre aux enchères aux premiers touristes qui se présentent.
- Le très faible niveau d’équipement des services de numérisation des manuscrits existant à Tombouctou.

Lire le rapport complet de notre mission à Tombouctou.

Repères : TIC, coopération, décentralisée, fracture, manuscrits, numérique, patrimoine, rh$one-alpes, solidarité, tombouctou
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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 10:55
« Guadeloupe, une colonie française ? » Un film de J. P. Lepers
 
 

 

« Guadeloupe, une colonie française ? »
Un film de John Paul Lepers
Enquête : Jonathan Halimi
Image : Matthieu Martin
Montage : Smaïn Belhadj
Direction de production : Caroline Lançon
Proposé par : ON Y VA ! media
Avec la participation de Francetélévisions Et de Planet No Limit

Un an après les évènements qui ont paralysé la Guadeloupe au début de l’année 2009, où en est-on ?

John Paul Lepers et son équipe (Mattieu Martin et Smaïn Belhadj) sont partis à la rencontre des Guadeloupéens encore traumatisés par les 44 jours de grève. Ils constatent une situation bloquée, mais plus compliquée que prévu. Au delà du système économique de « profitation » et du clivage noirs-blancs dénoncé par Elie Domota, le leader du LKP, les reporters découvrent un malaise général.

Si la Guadeloupe n’est plus une colonie depuis 1946, date où elle devient un département, il apparaît que le processus de décolonisation n’est pas fait dans les mentalités. Noirs, blancs et métis sont héritiers mais aussi victimes du passé et de leurs ancêtres.

Faute de débat, les Guadeloupéens ont refoulé cette période difficile de la colonisation. En témoignent ces cimetières d’esclaves oubliés de tous, sur les plages fréquentées aujourd’hui par les touristes.

Avec des archéologues, nous apprenons avec stupeur que le sable d’une de ces plages a été utilisé pour la construction de l’aéroport de Pointe à Pitre, et ce dans l’indifférence générale. Encore plus choquant, cette piscine d’un célèbre club de vacances, creusée au beau milieu d’un ancien cimetière d’esclaves…

Dans ces conditions d’amnésie collective, comment parvenir à une maturité dans les rapports sociaux ? Avec des historiens, des scientifiques, des enseignants et des politiques, tous conscients de ces blocages, John Paul Lepers cherche à explorer les voies de la résilience, dans ce petit bout de France trop souvent oublié par la Métropole.

 

 

Source : LaTeleLibre.fr

Publié par Redaction le lundi 12 juillet 2010
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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 10:52

 

Sursis pour la fermeture des blocs de moins de 1500 actes par an

mercredi 28 juillet 2010, par Frédéric Dayan

 

Le Ministère de la Santé a annoncé, le 27 juillet, le report de la parution d’un décret qui prévoit la fermeture des blocs opératoires pratiquant moins de 1 500 actes par an. La ministre de la Santé a indiqué vouloir prendre le temps d’expliquer le bien fondé des projets de fermeture. Elle ne renonce donc pas à la logique de réduction de l’offre de soins dans les territoires et bassins de vie.

Néanmoins, la fédération CGT de la Santé et de l’Action sociale "apprécie cette « petite reculade » comme une étape dans la mobilisation qui doit se poursuivre et s’amplifier. La résistance des personnels, de leurs organisations syndicales, avec les usagers, la population et leurs élus, peut contraindre le gouvernement à revoir définitivement sa copie."

La fédération estime que les mesures chiffrées "ne peuvent être le seul guide de l’organisation des soins. Sous prétexte de démographie médicale et de qualité, les restructurations sont menées dans l’objectif de réduire les dépenses publiques de santé et de supprimer des emplois à l’hôpital public. Parallèlement, le secteur privé à but lucratif se trouve souvent renforcé, jusqu’à se retrouver en situation de monopole pour les actes de chirurgie. La question des moyens alloués à l’hôpital demeure la clé de voûte du système." La fédération CGT entend mettre à profit la discussion parlementaire sur le Projet de loi de finances de la Sécurité sociale dans les prochaines semaines, pour "mener le débat, mobiliser pour gagner une autre logique, pour une réponse aux besoins de santé de qualité et de proximité pour tous".

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 10:42

   NOGALES (Mexique), 29 juil 2010 (AFP)

 

- Oscar Duarte, 19 ans, a laissé sa femme et leur fille de neuf mois au Salvador pour tenter de trouver du travail aux Etats-Unis, et attend depuis trois jours à Nogales, du côté mexicain de la frontière, une chance de passer en Arizona, malgré la "loi Brewer".
   

Il a entendu parler de cette loi qui veut restreindre l'immigration illégale et il sait que la justice américaine vient de l'assouplir, mais peu lui importe de toutes façons.
   "J'ai laissé ma fille de neuf mois et ma femme à San Vicente, au Salvador, et je suis venu pour progresser. Dans mon pays, on ne gagne pratiquement  rien, je veux améliorer le sort de ma famille", explique-t-il à l'AFP.
  

 Il attend depuis trois jours, sous une toile de bâche, à quelques mètres de la frontière, avec son copain Roberto Dieguez, 29 ans, arrivé du Guatemala, et une vingtaine d'autres compagnons de galère.
   Oscar et Roberto ont fait ensemble le voyage depuis le Chiapas, l'extrême sud du Mexique. Plus de 5.000 km jusqu'à Nogales, pour l'essentiel en se cachant dans un train de marchandises.
   "Tout va bien, il ne nous est rien arrivé de trop grave", disent-ils. A part les bandits qui les ont dépouillés au passage dans l'Etat de Sinaloa (nord-ouest), concèdent-ils.
   "Je ne crois pas que la nouvelle loi leur importe tant que cela. Ce qui est vital, pour eux, c'est de trouver du travail", commente le père Martin McIntosh. Il gère le centre local d'aide aux émigrants, un grand réfectoire qui nourrit chaque jour 230 d'entre eux.
   A quelques mètres de là, des voitures de la police américaine des frontières patrouillent de l'autre côté d'une clôture de plaques de métal qui serpente à perte de vue dans la montagne.
   Un peu plus loin en territoire américain, des ouvriers érigent en deuxième rideau un mur de ciment et d'acier, haut d'une dizaine mètres à vue de nez.
   Cette frontière entre l'Etat de Sonora et l'Arizona est devenue le principal point de passage des clandestins ces dernières années, depuis la première construction d'un mur de métal à San Diego, à la frontière californienne, en 1994.
   Plus les murs avancent, plus les candidats au passage s'en  éloignent, pour passer par les montagnes, où nombre d'entre eux meurent déshydratés ou au contraire noyés en traversant des torrents.
   Le risque d'être expulsé une fois arrivé aux Etats-Unis?
   "C'est comme ça pour nous les Mexicains, ils nous expulsent et on revient", rigole David Ramirez, 25 ans, de Puebla, dans le centre du pays, expulsé cette semaine.
   Il cite un de ses compagnons: "il dit avoir été expulsé trois fois, et condamné à 140 ans d'interdiction d'entrée aux Etats-Unis, mais il compte essayer de nouveau le week-end prochain".
   lp/gv/gf/fmp

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 10:36

Participation financière pour l'Aide médicale d'Etat: les associations contre

   PARIS, 29 juil 2010 (AFP)

 

- Plusieurs associations d'insertion sociale et de patients ont demandé à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot de renoncer à l'instauration d'une participation financière des  bénéficiaires de l'Aide médicale d'Etat (AME), destinée aux étrangers les plus démunis.

 


   Mme Bachelot avait dit le 16 juin, devant la commission des Finances du Sénat, qu'une "participation financière des bénéficiaires (s'imposait)" et qu'elle comptait "la proposer dans le prochain projet de loi de Finances" pour 2011.

 


   L'aide médicale AME est destinée aux personnes de nationalité étrangère résidant en France depuis plus de 3 mois, sans titre de séjour.
   "Une contribution forfaitaire de 15 euros pour tout bénéficiaire ferait faire 3 millions d'euros d'économies", a estimé Mme Bachelot.
   

Dans une lettre ouverte commune publiée jeudi, le Collectif interassociatif pour la santé (CISS), la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), l'Observatoire du Droit à la santé des étrangers (Odse) et l'Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) ont dénoncé "une regrettable et historique régression".
   

Ils jugent la réforme "discriminatoire et dangereuse". Si elle était adoptée, disent les associations, "les étrangers démunis bénéficiaires de l'AME seraient les premières et les seules personnes en situation de pauvreté à se voir exiger un droit d'entrée à l'aide sociale".
   Ils rappellent enfin qu'elle irait à l'encontre d'une promesse faite le 11 janvier 2007 par le candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy de maintenir la gratuité de l'AME pour "les plus nécessiteux".
   jc-fm/im/DS

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 20:35
Monde 29/07/2010 à 07h41
En Arizona, la loi sur l'immigration radoucie

Une juge fédérale de Phoenix (Arizona) a suspendu les points les plus controversés de la nouvelle loi sur l’immigration de cet état de l’Ouest américain.

55 réactions

Le 28 juillet dans l'Etat de l'Arizona.

Le 28 juillet dans l'Etat de l'Arizona. (REUTERS)

La justice a suspendu mercredi les points les plus controversés de la loi sur l’immigration de l’Arizona, qui banalise selon les critiques le délit de faciès, à la demande de sept plaignants, dont l’administration Obama en première ligne dans ce dossier.

La juge fédérale de Phoenix Susan Bolton a estimé dans une décision rendue publique à la veille de l’entrée en vigueur de la loi que l’Etat fédéral avait «de bonnes chances de l’emporter sur le fond».

Dans un communiqué, la gouverneure républicaine de l’Arizona, Jan Brewer, qui a signé cette loi le 23 avril, a annoncé qu’elle allait faire appel.

«Ce combat est loin d’être terminé. En fait, nous n’en sommes qu’au début d’une longue bataille judiciaire à l’issue de laquelle le droit de l’à protéger ses citoyen l’emportera», a-t-elle affirmé dans un communiqué.

L’administration Obama avait rejoint début juillet six plaignants pour contester en justice cette loi qui a provoqué un tollé en Arizona, Etat américain frontalier du Mexique, comme ailleurs.

Les dispositions supprimées

Une des dispositions bloquées prévoyait qu’un policier puisse vérifier la légalité de la présence aux Etats-Unis d’une personne lorsque celle-ci a été arrêtée pour une infraction.

En vertu de cet article, un policier pouvait demander ses papiers à une personne s’il existait «un soupçon suffisant que cette personne est illégalement présente aux Etats-Unis», une disposition assimilée par ses détracteurs au délit de faciès.

Les autres sections bloquées créaient de nouveaux délits pour n’avoir pas fait de demande de régularisation, n’avoir pas de papiers en règle, ou encore chercher ou exercer un emploi lorsqu’on est en situation illégale.

"Une étape importante"

La juge Bolton a estimé notamment que telle qu’elle était rédigée, la loi comportait «un risque important que les policiers se mettent à arrêter des immigrés en situation régulière».

Sa décision «est une étape majeure qui va épargner aux habitants de l’Arizona les délits de faciès et les discriminations», a déclaré dans un communiqué Anthony Romero, directeur de la puissante association américaine de défense des libertés civiles ACLU.

Après le scandale provoqué par l’adoption de la loi le 23 avril, et les protestations en mai du président mexicain Felipe Calderon, Barack Obama avait décidé de contester la loi en justice.

«Un Etat ne peut pas établir de son propre fait une politique de l’immigration», affirmait le ministre de la Justice dans sa plainte.

Lors d’une audience réunissant les parties le 22 juillet, John Bouma, l’avocat de Jan Brewer, avait rétorqué que la loi migratoire «n’interférait en rien avec (la politique) fédérale».

Il avait nié tout encouragement au délit de faciès. «Si on décidait de contrôler tous les gens qui ont l’air hispaniques, ce serait ingérable», avait-il dit.

«Alors la loi aurait dû le stipuler» dès le départ, avait répondu la juge Bolton, en référence aux modifications que Jan Brewer avait dû faire en urgence sur le texte pour gommer les formulations les plus controversées.

 

 
Manif prévue jeudi

Des milliers de personnes convergeaient mercredi vers Phoenix où une manifestation devait avoir lieu jeudi, jour d’entrée en vigueur de la loi. Un tiers des 6,6 millions d’habitants de l’Arizona ne sont pas nés aux Etats-Unis et environ 460.000, selon des estimations, sont en situation irrégulière.

Les autorités de l’Arizona estiment être dépassées par le nombre d’illégaux qui augmentent, selon elles, le taux de délinquance et grèvent les ressources de l’Etat.

Mais pour Pablo Alvarado, directeur d’une organisation créée contre la loi, celle-ci est «une mesure raciste, discriminatoire et hypocrite qui cible ceux-là mêmes qui travaillent pour les gens qui s’expriment contre les sans papiers».

(Source AFP)

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 20:05

Gens du voyage et Roms : halte à la surenchère sécuritaire et xénophobe


Le MRAP est indigné et dénonce l'annonce faite, jeudi soir 28 juillet, par les pouvoirs publics de nouvelles mesures répressives concernant les Roms et les Gens du voyage. Il s’agit d’un véritable catalogue décidé lors de la réunion qui de l’Elysée qui a été présenté par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.

Censées « ramener l'ordre public et la sécurité », ces décisions expéditives et prises au mépris de tous les appels des associations représentatives et des instances européennes, apparaissent dans le contexte actuel comme une véritable provocation.

Ces décisions entretiennent la confusion et l’amalgame entre des groupes bien distincts : les Roms originaires d’Europe de l’Est d’un côté et les Gens de voyage citoyens français de l’autre.. Ces deux groupes sont avant tout présentés sous l’angle d’une prétendue menace à l’ordre public, de la délinquance et de la criminalité. Bien que Monsieur Hortefeux se défende de tout amalgame, c’est bien de cela qu’il s’agit.

La seule composition de la réunion de l’Elysée est évocatrice. Parmi les participants, on trouve le ministre de l’Intérieur, la ministre de la Justice, le ministre de l’Immigration et de l’identité nationale, le chef de la police nationale, celui de la gendarmerie et le préfet de police de Paris. L’accent est ainsi totalement mis sur le volet répressif. Qu’en est-il alors des problèmes de santé, d’éducation, d’insertion sociale rencontrés par des personnes qui sont soit citoyens français, soit citoyens européens ?

Par ailleurs est annoncée l’évacuation sous trois mois de 150 « campements illégaux », et l’expulsion des Roms ressortissants de pays d’Europe de l’Est dont le droit à la libre circulation au sein de l’Union Européenne ne peut être entravé, quand bien même des mesures "transitoires" les privent du droit de s’installer et de travailler en France . Quel sort attend ces familles si rien n’est prévu pour les accueillir ? Les destructions de camps, déjà amplement pratiquées,  ne font que les condamner à l’errance. Dans certains pays d’Europe de l’Est, la pression sur les Roms et le racisme à leur égard sont tels qu’ils ne pourront pas envisager de s’y réinstaller.

Où devraient aller les "Gens du voyage" qui résideraient dans des camps qualifiés d’ "illégaux" ? On sait que la Loi française ( dite « loi Besson » de 2000) impose aux villes de plus de 5 000 habitants  de prévoir pour eux des aires d’accueil, mais de 50 % à 80 % des municipalités ne respectent pas leurs obligations. Va-t-on alors sanctionner ces municipalités ? Il faudrait commencer par respecter les droits des personnes avant de penser à les incriminer.

Quant à l’annonce d’un « contrôle fiscal » pour les habitants des campements, elle a un air curieux à l’heure où la France entière découvre que les pouvoirs publics n’ont pas la capacité ou  la volonté de contrôler la fiscalité des plus grosses fortunes.

Des préjugés au déni de citoyenneté, du rejet à la rupture d’égalité entre citoyens, l’histoire nous enseigne que ce mécanisme infernal a mené à des catastrophes humaines, dont l’Europe cherche à oublier le souvenir. Ainsi en est-il , tout particulièrement, de la persécution des Tsiganes dont l’histoire officielle a du mal à reconnaître les horreurs.
 Cette catastrophe humaine-là ne doit pas se répéter.

Ainsi le gouvernement ne fait que légitimer et accentuer l’hostilité à l’encontre de ces populations et précariser davantage leurs conditions de vie.

La solidarité et la mobilisation citoyennes aux côtés des victimes de cette nouvelle surenchère xénophobe et autoritaire sont nécessaires et urgentes.

Paris, le 29 juillet 2010

--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr
Aider le MRAP : http://secure.mrap.fr

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 20:02

 

 Aujourd'hui à 17:36
Les gens de couleurs non grata dans les piscines libanaises

Une vidéo tournée en caméra cachée par une association libanaise de lutte contre le racisme montre que les personnes de couleurs ne sont pas autorisées à pénétrer dans plusieurs piscines privées de Beyrouth.

Le 12 juillet, deux militants d'Indy Act accompagnés d’une volontaire malgache se sont présentés à l’entrée d’une piscine privée de la capitale libanaise. À l’accueil, le caissier a demandé aux deux Libanais qui était la personne de couleur qui les accompagnait. Lorsqu’il a appris qu’il s’agissait d’une domestique, il a refusé de la laisser entrer.

Plus de 200 000 travailleurs étrangers, originaires du Sri Lanka pour la plupart, mais aussi des Philippines et d’Éthiopie travaillent comme employés de maison dans des foyers libanais. Selon Human Rights Watch, ils sont régulièrement victimes de comportements racistes et de mauvais traitements.


Caméra cachée dans une piscine privée

Affiche placardée à l'entrée d'une grande piscine de Beyrouth sur laquelle on peut lire : "Radios interdites, Appareils photo non autorisés, Accès interdit aux domestiques ". Photo prise par Ali Fakhri publiée sur la page Facebook d'Anti-racism Movement.

"Selon certains patrons, les clients seraient dégoûtés de nager aux côtés d’un noir"
Ali Latifa Fakhri est militant des droits de l’Homme, à Beyrouth, membre d'Indy Act, la Ligue des militants indépendants.

Nous avons décidé de faire cette caméra cachée parce que nous avions reçu peu de temps auparavant plusieurs plaintes concernant des pratiques racistes à l’entrée de piscines privées.

Ce que vous voyez sur cette vidéo n’est pas un cas isolé. Nous avons contacté les directions de plusieurs piscines privées qui ont clairement dit qu'elles n'acceptaient pas les domestiques et les noirs dans leur enceinte. Selon certains patrons, les clients seraient dégoûtés de nager aux côtés d’un noir. Une grande piscine de la capitale demande même à ses abonnés de signer un contrat en vertu duquel sont interdits 'les radios, les appareils photo et les domestiques'.

En tournant cette vidéo, nous avons voulu montrer ce phénomène de grande envergure. Les réactions ont été très positives. Plus de 15 000 personnes ont déjà vu l’enregistrement. De nombreux médias ont évoqué l’affaire et le ministère du Tourisme a annoncé qu’il allait envoyer une commission d’enquête à la piscine.
"Dans les boîtes de nuit, les personnes de couleurs sont également interdites d’accès"

Mais ces pratiques discriminatoires ne concernent pas uniquement les piscines. Dans les boîtes de nuit, les personnes de couleurs sont également interdites d’accès. Plusieurs incidents se sont produits avec des touristes venus d’Europe, d'Amérique ou d’Asie.

Le Liban a, certes, signé la Déclaration universelle des droits de l’Homme mais, à mon avis, en l’absence d’un changement de mentalité et de lois qui punissent ces pratiques discriminatoires, je crains que des incidents dignes des pires moments de l’apartheid ne se produisent dans le pays."

Le contrat d'abonné d'une grande piscine de Beyrouth en vertu duquel sont interdits les radios, les appareils photo et les domestiques. Photo prise par Ali Fakhri et publiée sur la page Facebook d'Anti-racism Movement.


Lorsqu'elles ont le droit d'entrer dans les piscines mais pas de s'y baigner, les domestiques entrent dans la catégorie "Divers", comme sur cette affiche située à l'entrée d'une grande piscine de Beyrouth, qui mentionne les droits d'entrée par "Adulte" (24 000 livres libanaises, soit 12 euros), par "Enfant" (18 000 L.L., soit 9 euros) et par "Divers" (15 000 L.L., soit 7,5 euros). Photo prise par Wissam publiée sur le blog Ethiopian Suicides.


Auteur: Observateur France 24
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