Le blog de Martine valla
DECLARATION DU LKP RELATIVE A LA HAUSSE DES CARBURANTS
La sollicitation de l’ANACT par le Ministère des DOM relève de la démagogie.
Depuis Décembre 2008, les Guadeloupéens, rassemblés autour du LKP, n’ont cessé de dénoncer la pwofitasyon en cours dans notre pays et notamment autour de la question des prix des carburants.
Pendant longtemps, les compagnies pétrolières, la Raffinerie des Antilles, l’Etat, ont laissé entendre que l’approvisionnement de la Guadeloupe en carburants provenait d’Europe (Brent) ; documents douaniers à l’appui, il n’en est rien. Et bien évidemment, les mêmes nous disent que ce scénario ne peut pas nous garantir un approvisionnement permanent en carburant.
La Raffinerie des Antilles fournit à la Guadeloupe 30% de sa consommation en carburant. Mais alors d’où provient les 70% directement achetés en produits finis déjà raffinés ?
Tout simplement du Venezuela, de Trinidad et Tobago, et des Iles Vierges Américaines alors que les mêmes prétendent qu’il n’y a pas dans la Caraïbe de carburants aux normes européennes.
Alors, d’où provient le carburant que nous utilisons aujourd’hui dans nos véhicules ? Ola yo ka pan-y ?
Différents rapports et non des moindres (Autorité de la Concurrence, Rapport OLLIER, CESR…) mettent en exergue l’opacité qui existe tant en matière de fixation des prix et d’approvisionnement du marché Guadeloupéen que dans le monopole de Total.
Et pourtant, rien n’a été fait, les pwofitan sévissent toujours malgré leurs soi-disant états généraux et comité interministériel pour l’outre-mer.
Aussi, malgré les rapports d’experts et de parlementaires, malgré le protocole du 04 mars, ils veulent nous ramener au point de départ. C’est là l’objectif poursuivi par Mme PENCHARD dont l’ANACT est le bras armé. Yo péké kouyonné nou.
M. Sarkozy a annoncé une réforme de l’observatoire des prix le 06 novembre 2009, rien n’a changé, le Préfet fixe les prix décidés par les compagnies pétrolières et les Guadeloupéens paient.
Désormais, nous le savons tous :
Des autorisations ont été données par l’Etat français aux compagnies pétrolières pour stocker des carburants
dans les îles anglophones de la Caraïbe, au mépris de dispositions commerciales et douanières.
Le Ministère du Budget garantit à la SARA une marge bénéficiaire annuelle alors que c’est une entreprise privée, et cela en vertu d’un accord secret.
La Guadeloupe exporte même du carburant vers l’Europe.
Aucune sanction n’ait été prise à l’encontre des pwofitan par l’Autorité de la Concurrence malgré les dérives et escroqueries.
Total a investi pour plus de 20 milliards d’euros dans des installations pétrolières au Venezuela.
Une nouvelle raffinerie flambant neuve est en construction en Guyane Hollandaise.
La Raffinerie des Antilles nous vend depuis tantôt les 70% de notre consommation achetée en produits finis aux prix le plus bas, dans la Caraïbe même, aux coûts de production de la Raffinerie.
LKP DENONCE UN SYSTEME MAFIEUX SAVAMMENT ORGANISE PAR LES COMPAGNIES PETROLIERES AVEC LA COMPLICITE DE L’ETAT, ET CELA AU DETRIMENT DES GUADELOUPEENS.
LKP DENONCE CETTE MASCARADE QUE CONSTITUE LA REUNION DE L’OBSERVATOIRE DES PRIX LAISSANT CROIRE A UNE QUELCONQUE CONSULTATION ALORS QUE LES DECISIONS SONT DEJA PRISES.
LKP DENONCE CETTE REUNION EN CATIMINI CONVOQUEE « AUJOURD’HUI POUR DEMAIN »
LKP CONTINUE LA LUTTE ET REAFFIRME SES EXIGENCES, NOTAMMENT :
le reversement de toutes les sommes abusivement perçues par la Raffinerie des Antilles et les Collectivités dans un fonds destiné à la Formation et à l’Emploi des Jeunes et à l’organisation d’un véritable service public des transports de passagers ;
la création d’un véritable service public d’approvisionnement et de distribution des carburants, garantissant la transparence dans la formation des prix et le circuit d’approvisionnement, la qualité et l’accès à un carburant au meilleur coût ;
l’annulation des augmentations des prix du carburant ;
la restitution des 94 millions versés par le Ministère des DOM à la Raffinerie des Antilles, sous prétexte d’un manque à gagner ;
la collecte des taxes sur le volume réel de carburants livrés aux distributeurs (prise en compte de l’effet température dans la structure des prix du carburant) ;
La réunion de la Commission de suivi prévue à l’article 165 de l’accord du 04 mars 2009 afin de faire le point sur les dossiers en cours et examiner les autres chantiers à traiter.
Wi, les problématiques du prix des carburants relèvent d’une escroquerie dont les acteurs bénéficient du soutien de l’Etat en personne, et nous LKP ne saurons servir de caution ou d’alibi pour quelque décision que ce soit, à qui que ce soit.
KONBA LA KA KONTINYÉ – ANNOU SANBLÉ.
LKP
Lapwent, 13/07/10
CRETEIL, 29 juil 2010 (AFP)
- Un collectif de sans-papiers
de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne),
dont une délégation a été reçue jeudi à la préfecture, entrevoit un "petit dégel" sur la question de la
régularisation par
le travail, a dit à l'AFP un de ses porte-parole.
"C'est la première fois que la préfecture sollicite elle-même un rendez-vous (...). Il y a une possibilité qu'il y ait un petit dégel" sur la régularisation par le travail, a déclaré Christian
Schweyer (CGT) devant les grilles de la
préfecture de Créteil où s'étaient rassemblés une soixantaine de sans-papiers.
"Ils veulent peut-être faire des ouvertures", a-t-il ajouté. Il a précisé que le collectif avait déposé depuis février quelque
130 dossiers en Ile-de-France.
Confronté depuis l'automne à une mobilisation des travailleurs sans-papiers, le gouvernement a édicté fin juin de nouvelles règles afin d'homogénéiser la régularisation par le travail et limiter l'arbitraire préfectoral.
Un des conflits emblématiques des sans-papiers en région parisienne, celui de l'entreprise de nettoyage Seni au Kremlin-Bicêtre
(Val-de-Marne), a par ailleurs récemment pris fin avec l'engagement de la direction de fournir les certificats Cerfa, sésames indispensables pour une
éventuelle régularisation.
En dépit de ces avancées, le collectif de Vitry, qui avait légèrement perturbé la visite du ministre de l'Immigration Eric Besson le 19 juillet à Créteil, reste toutefois prudent.
"Tout ça est très fragile. Ils continuent de demander des Cerfa alors que ceux qui travaillent au noir ne peuvent pas
l'obtenir", dit ainsi Bakary
Doucouré, un des membres du collectif, en France depuis plus de vingt ans.
"Ils ont lâché du lest mais on est loin d'une vraie victoire", ajoute M. Schweyer.
jt/mm/DS
PARIS, 30 juil 2010 (AFP)
- L'évaluation du coût de l'immigration clandestine, annoncée vendredi à Grenoble par le président Nicolas Sarkozy, fait déjà l'objet d'une étude commandée par Eric Besson qui en publiera les premiers résultats en septembre.
Des associations et des parlementaires de tous bords ont par ailleurs entamé en juin un audit de la politique d'immigration dans son ensemble, avec l'idée de l'achever avant la fin de l'année.
"Je souhaite que l'on évalue les droits et les prestations auxquelles ont aujourd'hui accès les étrangers en situation
irrégulière", a déclaré M. Sarkozy à Grenoble en soulignant qu'"une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu'une situation régulière et légale!".
Ces annonces de M. Sarkozy "ne seront pas suivies d'effet puisque les droits des sans-papiers ont été déjà rabotés" plusieurs fois, a jugé la Cimade, une association d'aide aux immigrés.
Quoi qu'il en soit, le ministère de l'Immigration a déjà commandé une étude sur le coût de l'immigration irrégulière, confiée
à un "cabinet indépendant" selon M.
Besson qui estime que "chiffrer l'impact de l'immigration illégale ne
doit pas être un sujet tabou".
Le Cabinet "est chargé d'évaluer dans un premier temps les grandes masses financières", a récemment expliqué le ministre,
indiquant que les premiers résultats seraient livrés en septembre et donneraient un cadre pour le rapport
définitif qui sera rendu fin 2010.
L'étude, a encore dit le ministre, portera sur "le coût du maintien sur le territoire des étrangers en situation irrégulière,
c'est-à-dire le coût pour les
collectivités publiques de leur hébergement, soins médicaux, scolarité, le manque à gagner pour les services sociaux et fiscaux, puisque le travail des étrangers en situation irrégulière est non déclaré,
ainsi que le coût de leur placement en
rétention lorsqu'ils sont interpellés, et de l'assistance juridique et sociale qui leur est alors fournie".
Citant la Cour des comptes et l'Inspection Générale de l'Administration, M. Besson évalue la politique du
gouvernement de lutte contre l'immigration irrégulière entre 200 et 300 millions d'euros. "Ce coût est élevé,
parce que la France traite dignement les
étrangers en situation irrégulière", a-t-il affirmé.
M. Besson avait décidé d'évaluer le coût de l'immigration irrégulière deux jours après l'annonce de leur projet par
une vingtaine de parlementaires de tous bords qui souhaitent auditionner des démographes, des économistes, des
chercheurs, des hauts fonctionnaires, des politiques, des commissaires européens et des associations dans le cadre d'un audit informel sur le coût des reconduites à la frontière.
L'éloignement des étrangers en situation irrégulière coûte à l'Etat environ 232 millions d'euros par an, soit 12.000 euros par
reconduite, selon des chiffres communiqués il y a quelques mois par le ministère. Des associations citent le chiffre de 27.000 euros.
Le nombre d'immigrés clandestins en France est évalué entre 200.000 et 400.000 personnes. 29.288 ont été expulsés en 2009.
ao/ed/ct
July 30, 2010 |
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Nicolas Sarkozy : des annonces démagogiques, contraires aux
droits de l'homme, et inefficaces
Le Chef de l'Etat a demandé que la nationalité française puisse "être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte" à la vie d'un policier, d'un gendarme, ou de tout autre "dépositaire de l'autorité publique". Dans le même esprit il veut que l'acquisition de la nationalité à l'âge de 18 ans pour un mineur
délinquant né en France de deux parents étrangers ne soit plus un droit, ce qui passe nécessairement par la modification des articles pertinents du code civil sur la nationalité, ce qui serait une nouvelle forme de "double peine". Ce faisant, Nicolas Sarkozy vient de mettre un peu plus à mal le principe fondamental d'égalité entre les citoyens.
En voulant créer cette nouvelle forme de bannissement, une fois de plus Nicolas Sarkozy s'aligne sur les thèses du Front national au risque de les légitimer. Cette attaque sans précédent est un affront grave à une tradition française et met la France en dehors du droit international. Elle complète un arsenal qui, par touches successives, compose un tableau qui participe à créer un climat xénophobe des plus inquiétants.
Ces annonces sont pour le MRAP non seulement démagogiques et contraires aux droits de l'homme, mais inefficaces, car ce n'est pas ainsi que l'on apporte les réponses appropriées aux maux et aux souffrances des populations des quartiers populaires.
Paris, le 30 juillet 2010.
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Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
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jeudi 16 juillet 2009 par Jean-Luc Gonneau
Daniel Gilles, Thierry Goyet, Corinne Le Gall et leurs amis, en bons bretons, sont têtus et pour le coup ont bien raison. Pour la troisième année consécutive, leur association, Vents d’Ouest organise une rencontre politique et conviviale à Lorient, les 26 et 27 août.
Comme l’an dernier, un panel de témoins sera soumis à la question – amicalement – par Daniel et Thierry, dialoguera avec la salle, pendant les séances, bien sur, mais pendant le agapes aussi, tant qu’a faire. Les questions sont encore secrètes, mais on ne s’avancera pas excessivement en subodorant que les valeurs, les projets, les défis de la gauche seront à l’ordre du jour… et que l’enjeu des prochaines élections régionales, qui ne constituera pas, chacun le souhaite, l’essentiel des débats, ne pourra sans doute pas passer complètement à la trappe. Ce n’est d’ailleurs pas à Daniel Gilles, Vice-Président du Conseil Régional de Bretagne qu’on pourrait faire croire le contraire. D’autant que de élus régionaux, il y en aura d’autres, puisque Marylise Lebranchu, l’une des trois intervenants qui participèrent aux deux premières éditions et Jean-Yves Le Drian, Président du Conseil Régional local, tous deux PS, seront de la partie. Pour le PCF, Marie-George Buffet, en plus voisine de vacances est annoncée, ainsi que les députés André Chassaigne et Jean-Claude Sandrier. Pour le Parti de Gauche, et lui aussi pour sa troisième participation, François Delapierre, « le » bras droit de Jean-Luc Mélenchon, apportera ses convictions avec la distanciation élégante qu’on lui connaît ( si vous la connaissez pas, ce serait un bon moyen de faire connaissance. Il y aura Stéphane Bigata, secrétaire régional des Verts, et Jean-Christophe Le Duigou (CGT). Christian Picquet (NPA, courant Unir, membre du Front de Gauche) devrait apporter sa véhémence communicative. Et last but least, Jean-Luc Gonneau lui-même et en personne, troisième larron des habitués de l’évènement, apportera probablement la rasade de piment de la Gauche Cactus.
Least, d’ailleurs, pas sur, car il est possible qu’un-e ou deux autres convives se joignent au débat. En plus, à Lorient, il y a la mer (et ses fruits), il y aura le soleil (si, si) et les charmes du Morbihan aux alentours. Sans compter à boire et à manger, bien sur.
Pour tout renseignement sur le lieu, les horaires, le programme, les inscriptions : http://ventdouest.unblog.fr/
mercredi 14 juillet 2010 par Jacques-Robert Simon
J’aurais aimé t’embrasser sur le front puis te murmurer à l’oreille : « Merci petit garçon…si je pouvais avoir ton courage… » Sur la place de la Concorde, dans ton fauteuil roulant, une minerve autour du cou, tu as regardé ces soldats défiler devant toi. Tu étais droit, ton regard affrontait la réalité, tu ne distrayais aucun instant pour toi, avide de tout voir… un peu désorienté cependant.
Tous ces hommes entraînés aux plus dures épreuves, tu leur donnais un exemple. Eux aussi ont pensé comme moi, « aurons-nous son courage ? » Aucun n’a la réponse, mais tous essaieront, tu peux en être certain. Merci encore, donc… mais essaie d’être indulgent avec nous.
lundi 26 juillet 2010 par João Silveirinho
L’été avait mal commencé : la mort d’un grand nom de la littérature mondiale, José Saramago, qui revendiquait sans réserves son militantisme au sein du Parti Communiste portugais, mais sans s’embarrasser des consignes de son appareil. Nous l’apprîmes lors du congrès (tristoune) du parti Communiste français lorsqu’un militant, qui avait tout du brave homme, intervint, avec à la main deux ouvrages de Saramago, La Lucidité et L’Aveuglement. Après un hommage vibrant au disparu, notre ami livra au congrès quelques réflexions, concluant par sa proposition de candidature du PCF à la prochaine élection présidentielle : celle d’Alain Bocquet, député du Nord. Sans remettre en cause les qualités d’Alain Bocquet, nous avons pensé sur l’instant que notre militant avait beaucoup plus passé de temps sur L’Aveuglement que sur La Lucidité. Au passage, si ce n’est déjà fait et puisque c’est l’été, lisez Saramago : L’Aveuglement, ou ce qui se passe lorsque toute une ville devient aveugle, La Lucidité, ou ce qui se passe quand tout un peuple vote blanc, le désopilant Les Intermittences de la mort, ou ce qui se passe lorsque plus personne ne meurt dans un pays, l’admirable Le Jour de la mort de Ricardo Reis, magnifique méditation dans l’univers de Fernando Pessoa, « le » grand poète portugais du siècle dernier, L’Evangile selon Jésus-Christ, un temps censuré au Portugal, où les bigots n’apprécièrent guère la description des turlutes entre Jésus et Marie-Madeleine, et d’autres encore, de quoi largement tenir jusqu’en septembre.
Après ce décès, reconnaissons que notre été s’est emballé, d’abord avec le foot, ce qui est logique, puis avec les Folies Bettencourt. Deux feuilletons comme on n’en faisait plus depuis longtemps. Argent, pouvoir, sexe, haines, tout y est sauf le sang (espérons, sur ce point, que ça dure). Des stars du ballon qui se traînent sur le terrain, mais apparemment moins dans les bordels, flanqués d’un entraîneur certes beaucoup moins rigolo mais tout aussi foutraque que Groucho Marx, avec des seconds rôles de luxe puisque ministériels, Rama Yade en reine du rétropédalage entre un palace et une quasi auberge de jeunesse, Roselyne Bachelot en grotesque infirmière en chef pour panser les bobos psychologiques de nos stars encalminées avant de se transformer en procureure inflexible de leurs dérives.
Et puis la saga Bettencourt, avec des personnages que les plus trash des scénaristes du défunt Dallas auraient eu peine à imaginer. Savions-nous, avant l’affaire, que nous avions en France le comique le plus cher payé au monde ? Maintenant, nous le connaissons, il s’appelle François-Marie Banier. Pas le genre Bigard à remplir le stade de France avec des blagues graveleuses, non. Lui, son public est choisi : distraire de l’ennui des dames du troisième âge. Pas dans les maisons de retraite, il y a des limites, mais dans les hôtels particuliers. Cachet de l’artiste, un milliard d’euros environ, selon les gazettes. Quel talent ! Saviez-vous qu’il est normal qu’un ministre du budget, censé être le chef suprême de la traque aux fraudeurs fiscaux, aille draguer des fonds pour des partis politiques auprès de donateurs établis en Suisse ? Maintenant, nous le savons. Saviez-vous qu’il est normal qu’un ministre du budget ne voie aucun inconvénient à ce que son épouse gère la fortune de la plus grosse contribuable du pays (et par miracle sans doute épargnée par les contrôles fiscaux) ? Maintenant, nous le savons. Saviez-vous que certains citoyens très fortunés distribuent des enveloppes d’argent liquide à des personnalités politiques ? Ah, ça, oui, nous le savions, mais nous manquions de cas concrets. Maintenant, on en a.
Auprès de ces feuilletons-là, les cigares de M. Blanc, qui ne l’était donc pas tout à fait, les travaux domestiques et les vols de luxe de M. Joyandet, les occupations excentriques des appartements de fonction de Mme Amara et de M. Estrosi manquent singulièrement d’épices.
D
ans ces rocambolesques affaires, un point est commun : l’argent, le fric, le pognon. Depuis le dîner du Fouquet’s et le yacht de Bolloré, il colle aux basques du sarkozysme comme, pour reprendre l’image d’un confrère, le sparadrap aux semelles du capitaine Haddock. Nicolas Sarkozy et sa clique vivent à des années lumière de leurs administrés ? Pis que cela (ce travers est partagé dans une large partie de la classe politique, à droite comme à gauche) : ils ont la conviction que l’argent, et son usage ostentatoire, sont un signe de réussite qui devrait leur valoir l’admiration ébaubie du bon peuple. Anecdote tout à fait véridique, datant de quelques années : un chef d’entreprise, pas le plus mauvais des bougres, devait partir en Normandie pour annoncer aux salariés d’un de ses établissements des suppressions de postes. Il demanda l’avis d’un consultant : « Dois-je y aller avec ma Ferrari ou avec ma BX ? ». Devant la surprise du consultant, il précisa : « Vous comprenez, les ouvriers, ils aiment bien les belles voitures ». Le consultant, sans doute amateur lui aussi de belles voitures, obtint finalement gain de cause et évita le probable caillassage de la Ferrari.
Les liens entre le pouvoir et l’argent sont bien sur anciens. La nouveauté sarkozyenne, c’est qu’ils apparaissent en pleine lumière, sans fards, sans honte, et même en s’en vantant. La phrase de Jacques Séguéla, génie autoproclamé de la publicité est symbolique de cette époque : « les gens qui n’ont pas de Rolex à cinquante ans ont raté leur vie ». Elle contient tout le mépris pour la plèbe, toute la fierté de la richesse, toute la vanité des apparences qui caractérisent nos « élites ». Séguéla dira certes plus tard qu’il avait « fait une connerie » en lâchant cette phrase, mais le plus grave est peut-être qu’il l’a pensée profondément. Des gamins qui ne pensent au sport que comme moyen de faire de la thune aux paroles de certains rappeurs américains ou français qui glorifient le dollar (à condition qu’il y en ait plein), l’argent vérole nos sociétés. Celui de la rente, le plus discret (enfin, avant Bettencourt) et le plus puissant ; celui de la finance, issu du premier et complété par la course à la consommation-apparence orchestrée par les cohortes de séguélas ; celui des trafics, alimentés notamment par le chômage persistant d’une partie de la population.
La droite a des obsessions. L’une des plus ancrées (Pompidou la reprit après l’intermède allant du Front Populaire à la présidence de Charles de Gaulle) est de faire de la France « un pays de propriétaires ». Le travail de la gauche est de (re)faire de la France un pays de citoyens. Tout le projet du sarkozysme est de détruire la citoyenneté, en s’attaquant frontalement aux services publics, école et santé en tête, en protégeant les plus riches par des avantages exorbitants, en stigmatisant certaines catégories de populations : les étrangers, les habitants des « quartiers », les jeunes (sauf ceux de l’UMP, ce qui ne fait pas beaucoup), les chômeurs, en gros, tous ces salauds de pauvres. Retisser les liens citoyens après les démolissages en règle perpétrés par Sarkozy et ses séides sera une tâche ardue, qui prendra du temps, qui nécessitera avant tout une redistribution des richesses, qui sont essentiellement le résultat du travail, un immense effort pour permettre à la population, toute la population, de se loger dignement, d’être soignée correctement, d’être éduquée sereinement. Ce ne sont pas les cautères sur jambe de bois des sociaux-libéraux qui apporteront la solution. Ils sont trop convertis aux « bienfaits de la concurrence », à la « culture de performance » et autres billevesées. Nous ne demandons pas à nos universités ou à nos hôpitaux d’être « performants », mais qu’ils soient excellents. Alors que commencent vraiment les cogitations pour proposer au pays une alternative pour 2012, la gauche ne doit pas oublier ces priorités.