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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 08:25
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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 08:22

Editorial Vendredi13 mai 2011
Par Par Nathalie Versieux, Berlin

 


Cinq ans de prison prononcés contre l’ancien gardien du camp d’extermination de Sobibor: le procès de Demjanjuk devant un tribunal munichois a posé plus de questions qu’il n’a apporté de certitudes et d’apaisement pour les victimes

  


Dix-huit mois de procès qui laissent un goût amer… Le procès Demjanjuk s’est achevé hier à Munich sur un verdict de 5 ans de prison pour l’accusé, un ancien gardien du camp d’extermination de Sobibor, qui a pu quitter libre le tribunal, dans son fauteuil roulant, après avoir fait appel.

 


L’image est insupportable pour les survivants et les descendants des victimes, écoeurés par le silence obstiné de l’accusé – un vieillard apatride et malade – et son ostentation à jouer les victimes. Ils espéraient un geste de repentir, une bribe d’information sur le destin tragique d’un proche. John-Ivan
Demjanjuk et son avocat n’ont fait preuve à leur égard que d’indifférence, voire de mépris.
Le procès Demjanjuk soulève bien des questions: comment juger un accusé, soixante-huit ans après les faits, lorsqu’il n’existe ni témoins directs, ni d’autres pièces à charge qu’un document établi par le régime nazi incriminé et qu’aucun fait concret – la mort d’une victime particulière – ne peut lui être reproché? Et surtout, était-ce bien à l’Allemagne de juger Demjanjuk?

Les juges de la République fédérale se sont à maintes reprises montrés particulièrement cléments, notamment dans les années 60 et 70, envers les criminels nazis allemands. En 1966, lors du procès de Hagen, cinq des onze accusés allemands de Sobibor ont été acquittés. En condamnant Demjanjuk, le prisonnier de guerre ukrainien enrôlé à Sobibor pour échapper à une mort assez certaine dans les camps nazis, le tribunal de Munich ravive bien des plaies chez les voisins ukrainien ou russe et relance
le débat sur la justice à deux vitesses, sévère avec les petits rouages du nazisme, laxiste avec les cadres du régime.
Et pourtant, le procès Demjanjuk était important. Le message en est clair: où qu’ils se cachent, les anciens nazis et leurs complices n’échapperont plus à la justice. Un non-lieu ou une relaxation de l’accusé auraient été fatals, au regard de la vingtaine de criminels nazis qui pourraient encore être traduits en justice dans les années à venir. L’avocat général de Ludwigsburg est sur les traces d’une quinzaine d’anciens nazis qui vivraient une retraite paisible. Une nouvelle génération de juges allemands recourt désormais à de nouvelles méthodes, comme la publication de photos d’époque, à la recherche de témoignages. Comme pour «réparer» l’irréparable. ö Page 5
© 2011 Le Temps SA

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 21:51
La CGT demande la libération d’un syndicaliste
jeudi 12 mai 2011, par Alessandro Vitagliano

 

Fin avril la CGT a appris l’arrestation du Secrétaire Général de DIGNITE, Confédération Syndicale Ivoirienne, proche de Laurent GBAGBO, affiliée à la Confédération Syndicale Internationale.

Bernard THIBAULT a alors envoyé un courrier au Président de la République de Côte d’Ivoire A. OUATTARA, demandant sa libération immédiate.

La CSI, le Bureau International du Travail (BIT) et l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire I sont également intervenus de leur côté.

Aujourd’hui, la CGT, pas plus que la CSI et le BIT n’ont eu de réponse à leur courrier respectif.

Nous ne connaissons pas de manière certaine ni le lieu ni les conditions de détentions de notre camarade Basile MAHAN GAHE.

Depuis des années, la CGT a des relations fraternelles et régulières avec ces deux principales confédérations syndicales ivoiriennes affiliées à la CSI, l’UGTCI et DIGNITE, y compris ces derniers mois et ces dernières semaines où la Côte d’Ivoire connaissait violences et assassinats.

Vous trouverez, ci-joint, la lettre de Bernard THIBAULT adressée au Président OUATARA.

 

 

 

Monsieur Le Président de la République de Côté d’Ivoire
Aux bons soins de Monsieur l’Ambassadeur de Côté d’Ivoire en France 102, avenue Raymond Poincaré 75116 PARIS

 

Montreuil, le 28 avril 2011

Monsieur le Président,
La Confédération Générale du Travail (CGT) de France vient d’apprendre l’arrestation de Basile MAHAN GAHE, Secrétaire Général de DIGNITE.

La réconciliation nationale qui est selon vos dires une de vos principales priorités n’aura de sens et de crédibilité que si elle se traduit par des actes concrets, rapides et incontestables.

L’arrestation du Secrétaire général de DIGNITE ne peut qu’être assimilée à un geste de revanche, à l’opposé d’une volonté de réconciliation nationale. Elle ne peut qu’amener un climat détestable, de fractures et d’éventuelles violences dans les entreprises.

Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a besoin, un impérieux besoin, d’organisations syndicales libres dans leurs déclarations et initiatives, respectées dans leur diversité et écoutées dans leurs revendications et propositions de sorties de crise.

De ce point de vue, la CGT est depuis des années en relation avec les deux organisations syndicales les plus représentatives de Côte d’Ivoire, UGTCI et DIGNITE, organisations affiliées toutes deux à la Confédération Syndicale Internationale (CSI).

Ce lien fraternel et solidaire, nous l’avons maintenu d’une manière régulière, y compris ces derniers mois, ces dernières semaines, pour contribuer à l’indispensable apaisement et à une sortie de crise la moins douloureuse possible pour les travailleuses et travailleurs ivoiriens.

Nous vous demandons, Monsieur le Président, d’intervenir personnellement pour la libération immédiate de notre camarade Basile MAHAN GAHE et pour la libération de tous les prisonniers d’opinions. Quelles que soient les convictions des uns et des autres, rien ne peut justifier que droits et libertés soient ainsi bafoués.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre profond respect.

Bernard THIBAULT
Secrétaire général de la Cgt
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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 20:40

Mondialisation, territoires et citoyenneté

 

Prochaine séance, en partenariat avec le Cidefe :

Décentralisation ou recentralisation :
Quelle réforme de l’organisation territoriale
en France ?

Mercredi 18 mai 2011
9h – 17h
Hémicycle du Conseil régional d’Ile-de-France
57, rue de Babylone, Paris 7e
Métro Saint-François-Xavier.

 
Plan d’accès

Inscription obligatoire par mail à l’adresse inscription@gabrielperi.fr

Les évolutions sociales, économiques, sociétales, culturelles et politiques de la France, la globalisation économique et la mondialisation ont entraîné ces 30 dernières années de profonds bouleversements, de nouveaux comportements, de nouveaux modes de vie, de nouvelles contraintes et besoins pour les populations.

Ces évolutions se sont accompagnées d’importantes modifications institutionnelles : renforcement du poids de l’Union européenne dans les politiques publiques et développement de la décentralisation pour rapprocher les lieux de décisions des citoyens.

Tout cela s’est fait de manière bureaucratique et a généré une architecture institutionnelle complexe, souvent illisible pour les citoyens, ainsi qu’une atomisation et une segmentation des politiques publiques favorisant la concurrence des territoires, renforçant les logiques de fiefs électoraux. La décentralisation s’est aussi faite sans moyens adéquats, avec un désengagement de l’État national pourtant garant de la cohérence des politiques publiques et avec un transfert de charges sur les collectivités entraînant une augmentation inédite de la fiscalité locale.

Depuis 15 ans, de la Commission Mauroy, au rapport Attali, en passant par la commission Balladur, les lois Chevènement et Voynet, ainsi que l’acte 2 de la décentralisation initié par Jean-Pierre Raffarin, les gouvernements successifs ont prétendu simplifier notre organisation institutionnelle complexe. A la demande du Président Sarkozy et de son gouvernement, le parlement a adopté de justesse une nouvelle loi d’organisation des institutions. Votée par les seuls parlementaires de la majorité, cette loi est vécue par l’opposition comme la volonté présidentielle de recentraliser les politiques publiques et de mise sous tutelle par l’État central des collectivités.

Par delà l’appréciation que l’on peut porter sur cette loi et les évolutions de la décentralisation depuis 1982, chacun est conscient que l’on ne peut en rester à une défense du statu quo et qu’il faut donner une nouvelle configuration à l’organisation territoriale et une nouvelle impulsion aux dynamiques territoriales et à la démocratie locale.

Tel est le but que se fixe la rencontre nationale « décentralisation ou recentralisation : quelle réforme de l’organisation territoriale en France » autour de la réflexion de fondations politiques et de « Think Tanks ».

Avec (sous réserve de confirmation) :
- Espaces Marx
- Fondation TERRA NOVA
- Fondation COPERNIC
- Fondation Respublica
- Fondation pour l’innovation politique
- Fondation Jean Jaurès
- Institut Thomas More
- Fondation pour le Progrès de l’Homme
- UNADEL

Programme prévisionnel

9h : Café d’accueil

9h30 : Allocutions d’ouverture :

  • Marie-Pierre de La Gontrie, Première Vice-présidente du Conseil régional d’Île-de-France, chargée des Finances,
  • Robert Hue, sénateur, président de la fondation Gabriel Péri.

9h45 - 10h Cadrage du débat :

  • Romain Pasquier, chargé de recherches CNRS, Centre de recherches sur l’action politique en Europe (CRAPE) de Sciences-Po Rennes.

10h – 11h : Première table-ronde sur l’approche territoriale : existe-il un territoire plus pertinent qu’un autre pour élaborer les politiques publiques ?
Trois interventions d’une quinzaine de minutes exposeront leur vision de l’approche territoriale de la gouvernance locale. A l’heure où la réforme actuelle propose une polarisation région-département et communes-intercommunalité, les politiques publiques pourront-elles relever les défis économiques, sociaux et environnementaux qui se posent à la société française ? L’échelon local qui est celui de la proximité avec les acteurs et les populations, ne doit-il pas être remis au centre des politiques ?

Modérateur : Jean-Claude Mairal, administrateur de la fondation Gabriel Péri, élu, président du CIDEFE,

  • Catherine Bernié-Boissard, maître de conférences en aménagement, université de Nîmes, UMR ART-Dev CNRS/Montpellier III
  • Patrick Quinqueton, conseiller d’État, élu, administrateur et membre du Conseil scientifique de la fondation Res Publica.
  • Un représentant de l’exécutif du Conseil régional d’Ile-de-France.

11h15 – 12h15 Discussion

12h15 – 13h45 Déjeuner

13h45 – 15h15 : Deuxième table-ronde sur l’enjeu démocratique de la réforme territoriale
Trois interventions d’une quinzaine de minutes devront démontrer pourquoi l’enjeu démocratique est au cœur de tout projet de réforme territoriale. La réforme actuelle permet-elle de réduire la distance entre l’élu et le citoyen ? Ce dernier a-t-il davantage de prise sur les décisions ? Quelles propositions pourraient rendre effective une plus grande participation des populations à l’élaboration des politiques ?

Modérateur : Yves Rémy, directeur du CIDEFE,

  • Stéphane Loukianoff, délégué général de l’UNADEL,
  • Bernard Rullier, responsable du groupe de travail sur les collectivités locales, fondation Terra Nova,
  • Patrice Cohen-Seat, président d’Espaces Marx.

Discussion

15h15 – 16h45 : Troisième table-ronde sur le financement des collectivités locales
Trois interventions d’une quinzaine de minutes permettront d’expliquer les liens entre réforme territoriale et réforme des finances locales. La suppression de la taxe professionnelle et la réorganisation territoriale ont de lourdes conséquences sur le financement des collectivités auxquels les citoyens sont amenés à contribuer davantage. Des finances dépendent également les services rendus aux populations. Cette première table-ronde tentera ainsi de répondre à la question suivante : Comment assurer un financement local juste qui permette de répondre aux besoins des citoyens ?

Modérateur : Jean-Claude Mairal, administrateur de la fondation Gabriel Péri, élu, président du CIDEFE,

  • Dominique Adenot, maire de Champigny, président de l’ANECR (Association nationale des élus communistes et républicains)
  • Céline Moyon, consultante, Public Evaluation System, expert associé à l’Institut Thomas More,
  • Dominique Reynié, directeur de la fondation pour l’innovation politique, Fondapol,
  • Jean Le Garrec, ancien ministre, membre du Conseil d’administration de la fondation Jean Jaurès.

Discussion

16h45 : Allocutions de clôture

  • Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France.
  • Michel Maso, directeur de la fondation Gabriel Péri

Avec le soutien du Conseil régional d’Île-de-France


Le séminaire Mondialisation, territoires et citoyenneté : Pour une nouvelle approche de la réalité des territoires, de leur développement et de leur organisation, organisé en partenariat avec le Centre d’information, de documentation, d’étude et de formation des élus (CIDEFE), a pour objectif de présenter des préconisations pour une réforme territoriale axée sur la démocratie, la coopération, la solidarité.

La crise économique, sociale, financière, environnementale, mais aussi de la représentation politique a des conséquences sur les territoires locaux de chaque pays.

En France, les inégalités entre territoires perdurent et les réformes successives de leur gestion et de leur organisation pèsent sur leurs capacités de développement.

Des résistances s’organisent au niveau local pour l’amélioration de la qualité de la vie, les services publics, pour développer des projets alternatifs et des coopérations solidaires. Au niveau universitaire, de nombreux travaux et actions vont aussi dans ce sens.

Mais ces initiatives souffrent d’un manque de transversalité entre les acteurs, et d’une dimension politique indispensable pour que ce bouillonnement de réflexions et d’initiatives soit pris en compte au niveau de la nation.

Avec ce séminaire il s’agira de développer, en lien avec les enjeux politiques nationaux et planétaires, un regard croisé entre tous les acteurs des territoires : élus, administrations, associatifs, chercheurs, syndicats, mouvement social, etc. L’objectif est de promouvoir une citoyenneté politique active ; de travailler l’articulation des différentes échelles territoriales au plan national et mondial ; de mettre en perspective sociétale et politique les enjeux territoriaux, de faire avancer des propositions en faveur d’une révolution territoriale de coopération, de solidarité et de citoyenneté.


Séances :

- 1. « Face aux défis de la globalisation et de la crise de la représentation politique, les enjeux de la décentralisation, de la gouvernance territoriale et de la démocratie locale » avec Jean-Claude Mairal, Martin Vanier et Loïc Blondiaux le 11 janvier 2011.

- 2. « Elus locaux, société civile et populations : ensemble pour une gestion concertée, efficace et durable des politiques territoriales », atelier organisé en partenariat avec le CIDEFE et le PIT du Sénégal au Forum social mondial de Dakar (6-11 février 2011), à Thiès le 9 février.

- 3. « Crise sociale, emploi et territoires : comment relancer une dynamique territoriale ? », au CIDEFE, reporté.

- 4. « Quelles articulations entre les échelles de la gouvernance du local au mondial, en passant par l’Europe », à la fondation Gabriel Péri, le 15 mars 2011.

- 5. « Urbain, périurbain, rural, métropoles : quel dialogue et quelle synergie pour les territoires ? », au CIDEFE, le 13 avril 2011.

- 6. « Décentralisation ou recentralisation : quelle réforme de l’organisation territoriale ? », à la fondation Gabriel Péri, le 18 mai 2011.

- 7. « La culture et l’interculturalité, leviers du développement des territoires », au CIDEFE, le 31 mai 2011.

- 8. « Territoires, démocratie participative et citoyenneté », à la fondation Gabriel Péri, le 15 juin 2011.

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 20:38

 

Comité National CGT des Privés d’Emploi

 

Montreuil le 10 mai 2011

 

Lettre ouverte

 

À Monsieur WAUQUIEZ,

Ministre chargé des affaires Européennes

Monsieur le Ministre,

 

 

Je me permets aujourd’hui  de vous écrire pour m’insurger contre les affirmations mensongères et les propos indécents et irresponsables que vous avez tenus sur les bénéficiaires du RSA.

 

Affirmer que certains bénéficiaires du RSA touchent plus que certaines personnes payées au SMIC est purement fantaisiste et c’est volontairement que vous cherchez à stigmatiser les plus démunis.

 

Vouloir faire effectuer 5 heures de travail d’intérêts général par semaine aux personnes percevant le RSA est une véritable provocation.

 

Vouloir plafonner le cumul de tous les minima sociaux à 75% du Smic est scandaleux et inadmissible.

 

Demander aux salariés « étranger » travaillant en France de cotiser cinq ans avant de bénéficier de la protection sociale est proprement honteux.

 

Aujourd’hui le montant du RSA est d’environ 460 euros pour une personne seule, 700 euros pour un couple et 150 euros de plus par enfant, pensez vous que ces familles arrivent à vivre décemment avec les miettes qu’ils leurs sont attribuées ?

 

Monsieur le Ministre, personne ne se satisfait de devoir faire vivre sa famille avec si peu, ce que veulent les bénéficiaires du RSA, c’est avoir un emploi stable, choisi et correctement rémunéré, avoir un toit, pouvoir se soigner, avoir accès à la culture, ils n’ont pas choisi cette vie, on la leur a imposée.

 

Que propose t’on à toutes ces personnes pour qu’elles s’en sortent ? Quels moyens leurs donne t’on pour qu’ils retrouvent un emploi ? Que fait t’on pour les milliers de jeunes qui rentrent chaque année sur le marché du travail ?

 

Le coût d’une recherche d’emploi est d’environ 450 euros par mois, 3 embauches sur 4 sont des emplois précaires, 1 recrutement sur 2 est un CDD de moins d’un mois.

 

Les politiques de l’emploi que mène votre gouvernement sont catastrophiques pour notre économie. Plus de 70% des fonds disponibles dans les entreprises vont à la finance.

 

Vous supprimez des milliers de postes dans les fonctions publiques, dans l’éducation nationale, alors qu’il faudrait au contraire développer ces services publics pour qu’ils répondent aux besoins de la collectivité.

 

Les entreprises dégagent des profits considérables, refusent d’augmenter les salaires, préconisent les heures supplémentaires comme solution, délocalisent et jettent chaque année des milliers de salariés au chômage.

 

Et vous osez, en parlant du RSA, parler de « cancer » ?

 

Et pourtant, l’argent existe pour impulser un autre type de croissance, un autre mode de développement. Il faut le réorienter vers les salaires, l’emploi qualifié et stable, la formation, la satisfaction des besoins publics, l’investissement productif, (et) la recherche et une véritable indemnisation du chômage permettant de vivre et de rechercher un emploi.

 

On nous dit, Monsieur le Ministre, que les entreprises n’ont pas d’argent ! En vérité vous ne voulez pas toucher aux pompes à frics branchées sur les marchés financiers.

 

Depuis des années vous multipliez les dispositifs, des contrats aidés aux exonérations générales sur les bas salaires, jusqu’à 1,6 fois le SMIC, vous avez crée le bouclier fiscal, vous avez distribué des milliards aux banques et aux entreprises, les patrons du CAC 40 gagnent en une heure ce que gagne un bénéficiaire du RSA en un mois, les parachutes dorés sont une honte, les haut revenus sont très loin de payer ce qu’ils devraient comme impôts, votre gouvernement a reculé l’âge de départ en retraite, supprimé l’allocation équivalent retraite, ce qui aura pour conséquences entre autres, de basculer plus de personnes dans le dispositif des minima sociaux (ASS), supprimé l’allocation de fin de formation qui permettait aux privés d’emploi le maintien de leur allocation chômage le temps d’une formation leur permettant une possible reconversion.

 

Et vous osez en parlant du RSA, parler «  d’assistanat » ?

 

Monsieur Wauquiez, sortez un peu des salons feutrés de la république, allez sur le terrain, allez voir ceux que vous stigmatisez, que vous rendez responsables de tous les maux, ces « profiteurs », ces «  assistés », allez faire un tour devant les CAF, les restos du cœur….Allez voir leurs détresses, allez voir dans quelle misère sociale ils sont.

 

Monsieur Wauquiez, ces « Gueux » ne demandent qu’à travailler, mais il n’y a pas d’emploi pour tous, vous le savez et vous ne faites rien pour faire baisser le chômage et la pauvreté. Ces gens n’ont, ni salaire mirobolant, ni voiture, ni appartement de fonction, ils ne demandent pas la charité, mais un emploi leur permettant de vivre et de faire vivre leurs familles, d’avoir des projets d’avenir, et pour toute réponse vous voulez encore les faire descendre plus bas dans les sous-sol de la république.

 

Malgré la pauvreté dans laquelle ils sont, malgré les difficultés auxquelles ils doivent faire face au quotidien, malgré le peu d’intérêts que vous leur portez, il y a une chose que vous ne pourrez jamais leur enlever, c’est leur dignité : Alors, Monsieur le Ministre, ayez un peu de respect et de décence pour ces gens.

 

 

 Jean François KIEFER

Secrétaire Général CNPE

06.80.66.55.98

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 20:32
Retrouvez ici l’ensemble des communiqués de presse publiés par les élus du groupe CRC-SPG.

EMPLOI, SALAIRES ET RETRAITES

Prime de 1 000 euros

Par Bernard Vera / 10 mai 2011

 

Le gouvernement, en lançant son projet de prime à 1 000 euros, tente de faire croire qu’il a trouvé la solution au problème du pouvoir d’achat des français. En réalité, cette prime, qui sera réservée aux salariés des seules entreprises de plus de 50 personnes dont les dividendes ont augmenté, ne peut faire oublier que l’urgence réside dans l’augmentation des salaires et une réelle revalorisation du SMIC, celle prévue couvrant à peine l’inflation.

Au moment où le gouvernement s’apprête à diminuer encore davantage le poids de l’impôt sur les plus riches en réformant l’ISF, il refuse d’engager une politique économique basée sur une plus juste répartition des richesses et une meilleure rémunération du travail, seules susceptibles de bénéficier à l’ensemble des salariés.

A un an de l’élection présidentielle, le gouvernement tente -sans succès- d’apaiser l’inquiétude des français à propos de leur pouvoir d’achat, principale source de leurs préoccupations avec l’emploi. La prime de 1 000 euros constitue une bien maigre compensation pour des salariés qui contribuent tous les jours à l’accroissement de la productivité française, dont profitent largement les actionnaires. De surcroît, elle concernera une part infime de salariés alors que c’est l’ensemble des salariés qui attend une réelle amélioration du pouvoir d’achat.

En alternative à cette mesure, nous présenterons, mes collègues du groupe CRC-SPG et moi-même, des propositions concrètes et crédibles en faveur d’une augmentation générale des salaires.


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 20:29

FINANCES, IMPOTS ET BUDGET

Réforme de l’ISF

Par le groupe CRC-SPG / 11 mai 2011

 

Le projet de loi de finances rectificative pour 2011 cache, comme prévu, une réforme allant à l’encontre de la plus élémentaire justice fiscale. Baisse de la TVA sur les produits de première nécessité ? Tarif social pour l’électricité ? Coup de pouce pour le SMIC ? C’est tout le contraire !

Comme le Gouvernement a été contraint de supprimer le bouclier fiscal, il ne profite pour réaliser un allégement conséquent de l’impôt de solidarité sur la fortune réduit à une taxe marginale de 0,5 % pour les patrimoines les plus importants, le tout pour un coût d’1,8 milliard d’euros !

Pour un bouclier fiscal devenu impopulaire grâce à Madame Bettencourt, entre autres, le Gouvernement imprime à l’impôt de solidarité sur la fortune une nouvelle évolution, destinée à justifier, à compter de 2012, si la situation des comptes publics le permet, sa disparition définitive, réclamée depuis longtemps par nombre d’élus de la majorité !

Le Ministre du Budget l’avoue d’ailleurs, en affirmant « avoir été aussi loin que possible « cette année en la matière, ce qui montre clairement l’intention ultérieure !

Comment peut-on, pourtant, se permettre de se priver d’un impôt efficace, rentable (malgré toutes les attaques dont il a déjà été l’objet) rapportant 4 milliards d’euros au budget de l’Etat, devant la situation des comptes publics que nous connaissons ?

Cette priorité accordée à la baisse de l’ISF, au moment où certains pointent du doigt les allocataires du RSA, montre encore une fois l’ordre des priorités du pouvoir sarkozyste : tout pour les riches, tout de suite et sans attendre !


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 20:24
AFFAIRES SOCIALES
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des six commissions permanentes du Sénat : Lois, Finances, Affaires économiques, Affaires étrangères et Défense, Affaires culturelles, Affaires sociales. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales, les motions de procédure et les explications de vote des sénateurs du groupe CRC-SPG.

SANTE ET PROTECTION SOCIALE

Soins psychiatriques

Par Guy Fischer / 10 mai 2011

 

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, il y a tout juste un an, notre groupe organisait au Sénat un colloque sur le thème : « Psychiatrie : entre pressions sécuritaires et contraintes économiques, quelle place pour le patient ? »

La richesse des débats que nous avions eus alors m’autorise à affirmer ceci : le texte que nous examinons aujourd’hui n’est pas le texte qu’attendaient les malades et leurs familles, le texte qu’attendaient les médecins, le texte qu’attendaient les magistrats, le texte que nous attendions.

Lancé en novembre 2008 à la suite d’un fait divers, certes tragique, survenu à Saint-Égrève, dans l’Isère, selon la méthode habituelle de l’actuel Président de la République qui consiste à jouer sur l’émotion et les peurs, ce texte possède tous les attributs des lois « émotionnelles », des lois « d’affichage ». Il laisse de côté toutes les questions qu’un vrai projet de loi sur la psychiatrie et la santé mentale aurait dû aborder, pour ne conserver qu’une vision limitée, étriquée, bornée, de l’accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiatriques.

Il occulte en effet plusieurs faits essentiels. Si les questions liées aux troubles mentaux sont complexes, si nous ne pouvons taire les difficultés que rencontrent soignants, magistrats, proches, malades, et si les pouvoirs publics, particulièrement les maires, peuvent parfois se sentir démunis, il convient de rappeler quelques évidences.

Selon un rapport de l’IGAS de 2005, seuls 2,7 % des actes violents sont commis par des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Notre collègue Guy Lefrand, député UMP, le dit lui-même dans le préambule de son rapport : « Les personnes atteintes de troubles psychiatriques sont douze fois plus victimes d’agressions physiques, cent trente fois plus victimes de vols et ont vingt-cinq ans d’espérance de vie en moins que nos concitoyens. »

La brutalité de ces chiffres, qui démontrent que ces personnes sont bien souvent d’abord des victimes, se double d’une autre réalité : celle de la mise à mal de la psychiatrie publique, qui a notamment enregistré, en vingt ans, la suppression 40 000 lits ! Si l’on y ajoute les suppressions de postes, le recul de la sectorisation, l’abandon de la prévention, on comprend que les personnes les plus malades échappent aux soins. Comme me le disait un président de commission médicale d’établissement, dans l’hôpital psychiatrique public, c’est désormais la « lutte des places » !

Ce texte est-il à la hauteur de ce que nous devons aux personnes atteintes de troubles psychiatriques ?

M. Jean Desessard. Non !

M. Guy Fischer. Évidemment non, mes chers collègues ! Vous l’avez compris, nous pensons que ce texte sécuritaire va totalement à l’encontre de ce que nous sommes en droit d’attendre.

Manquant d’ambition, il est également flou, imprécis, opportuniste... Pour notre part, ce sont les raisons de fond qui nous avaient conduits, malgré certaines avancées réelles introduites par notre rapporteur Muguette Dini, à rejeter ce texte en commission.

Le Gouvernement avait pourtant annoncé la couleur. On nous parlait d’un triple objectif : un objectif de santé, un objectif de défense des libertés individuelles et un objectif de sécurité.

Disons-le clairement : en ce qui concerne l’objectif de santé, nous ne voyons rien. Rien en faveur d’une meilleure prise en charge des malades, rien sur l’ambition de redonner à tous les acteurs du monde psychiatrique – soignants, malades, familles, magistrats – les moyens de soigner et d’accompagner. L’étude d’impact reste, sinon très optimiste, à tout le moins parfaitement irréaliste, surtout dans le contexte de la « révision générale des politiques publiques », qui se traduit par leur réduction tous azimuts. Ce qu’elle préconise en termes de moyens, ce n’est ni plus ni moins qu’un pansement sur une jambe de bois !

C’est pourtant d’une politique cohérente et même d’un sauvetage massif qu’a besoin la médecine psychiatrique française. Le comble, c’est que nous savons tous ce qui est nécessaire : plus de postes, plus de lits, pour un meilleur suivi à l’hôpital ou en dehors. La médecine psychiatrique française mériterait certainement autre chose qu’un jugement à courte vue, motivé par une politique opportuniste.

L’objectif de santé n’est à l’évidence pas satisfait, je le répète. J’en veux pour preuve supplémentaire le titre II, intitulé « suivi des patients ». Dans toutes ses dispositions, il n’est question que de l’encadrement des soins sans consentement, sans que les objectifs de traitement soient abordés.

Par ailleurs, nous nous interrogeons sur la pertinence même de l’expression « soins sans consentement », d’autant que, nous le savons, l’absence de consentement du malade est souvent, en particulier en matière psychiatrique, une des causes de l’échec du traitement. Écoutez l’avis du docteur Roger Ferreri, chef de service dans l’Essonne : « On mélange tout, la contrainte n’est pas du soin, c’est une décision de la société. La société a le droit de se protéger, mais lorsque vous mettez quelqu’un dans une chambre d’isolement, vous n’avez pas le droit de penser que c’est pour son bien. »

Mais ce texte vise-t-il véritablement le traitement des malades ? C’est bien ce qui nous conduit à douter de l’objectif « sanitaire » du texte.

En effet, le cœur du projet de loi est à l’évidence l’objectif sécuritaire. L’ordre public serait menacé par ces personnes en souffrance ! Quelle curieuse conception de la maladie psychiatrique que celle qui consiste à considérer les patients comme des fauteurs de troubles en puissance plutôt que comme des malades ! La logique sécuritaire du texte, facilitant l’internement ou la contrainte tout en limitant les droits des personnes souffrant de troubles mentaux, découle pourtant de cette conception de la maladie mentale comme facteur d’atteinte à l’ordre public.

De notre point de vue, l’appréhension de la prise en charge des personnes présentant des troubles psychiatriques sous le seul angle sécuritaire est, vous l’avez compris, non seulement réductrice, mais également inacceptable. L’intervention du préfet se situe dans la droite ligne de cette conception. Sous prétexte de maintien de l’ordre public, nombre de principes gouvernant le régime des libertés des personnes, de nos libertés individuelles, sont battus en brèche.

Je pense, par exemple, à la création d’une période d’observation de 72 heures en hospitalisation complète. S’apparentant à une véritable garde à vue psychiatrique, cette mesure est à la fois inapplicable par son immense flou et, plus encore, profondément contraire à nos principes au regard des libertés individuelles.

On peut s’interroger quant à l’opportunité d’une telle mesure alors que le régime de la garde à vue vient d’être réformé pour en atténuer les abus. De fait, cette mesure ne présente aucune différence de forme avec la garde à vue : elle est aussi arbitraire et, par définition, aussi privative de liberté. Les garanties qui entourent cette période d’observation sont, selon nous, bien trop faibles pour constituer une véritable atténuation du pouvoir du préfet.

Comment imaginer que cette période d’observation de 72 heures puisse être décidée par le préfet sur le fondement d’un motif aussi flou que le « péril imminent » ? Comment accepter que le préfet puisse être quasiment le seul à en juger, le médecin ne servant là que d’auxiliaire de police ?

Votre texte n’est pas assez clair sur les garanties qui entourent cette notion, et nous avons les plus grandes craintes concernant son application concrète. En effet, il prévoit de conférer une autorité exorbitante – peut-être peut-on parler de tous les pouvoirs – au représentant de l’État, et non à un médecin ou à un juge. Sous le couvert de la nécessité de protéger la société, la loi tend à créer un régime d’exception, une situation dans laquelle nos concitoyens atteints de troubles psychiatriques pourraient être internés sans avoir véritablement leur mot à dire.

Dans cette optique, l’intervention du juge des libertés et de la détention semblait positive, même si cet élan de respect des droits fondamentaux n’est évidemment pas sans rapport avec la décision du Conseil constitutionnel. Bien sûr, il faut se satisfaire du fait que l’hospitalisation sans consentement puisse être contestée par la voie judiciaire, même si nous estimons que l’intervention du juge devrait être possible dans un délai plus court.

Toutefois, lorsque nous lisons le projet de loi, nous avons une curieuse impression : celle que votre cabinet, madame la secrétaire d’État, pour ne pas déroger pas au caractère globalement liberticide de ce texte, a encadré cette disposition de sorte que son effet positif soit très limité.

Ainsi, le délai annoncé est bien trop long : deux semaines, c’est inadmissible s’agissant d’une mesure privative de liberté. En matière de droit des étrangers maintenus en rétention, par exemple, et pour évoquer une situation comparable, l’intervention du juge des libertés est obligatoire après quatre jours, puis le président du tribunal de grande instance peut se prononcer après douze jours ; autrement dit, la mesure de rétention est examinée deux fois.

Dans ces conditions, comment imaginer que, lorsqu’il s’agit de cas psychiatriques, le JLD puisse être totalement absent au cours des douze premiers jours d’hospitalisation ?

Le rôle de ce magistrat suscite une deuxième interrogation.

Selon nous, votre texte, madame la secrétaire d’État, ne fait que donner l’illusion que le juge décide. En effet, compte tenu du manque de moyens criant du système judiciaire, qui ne permet pas d’examiner les cas de façon approfondie, il y a fort à parier que la décision du juge reposera sur un consentement présumé en faveur de l’hospitalisation, d’autant que rien ne vient renforcer concrètement les droits des personnes hospitalisées.

De fait, alors que nous aurions pu imaginer que ces « prisonniers psychiatriques » bénéficieraient des avancées récentes de la procédure de garde à vue, rien ne le laisse prévoir ici. À la lecture des dispositions de ce projet de loi qui sont censées garantir la défense des libertés individuelles, nous craignons que cet objectif ne soit hors de portée.

Autre mesure que nous ne pouvons que combattre : la création d’un véritable « casier psychiatrique ». Comment admettre qu’une décision d’hospitalisation puisse être prise sur la base d’antécédents psychiatriques datant de plus de vingt ans ? N’y a-t-il pas là un non-respect flagrant du « droit à l’oubli » ?

Oui, mes chers collègues, là encore, le droit des malades est abandonné et sacrifié à l’objectif sécuritaire. Ces personnes atteintes de troubles psychiatriques, il faut les repérer, les ficher, les suivre, les pister, parce qu’elles sont supposées inguérissables ! Comme le sont sans doute les jeunes un peu agités de nos quartiers, ces jeunes dont certains se proposent de repérer les comportements déviants dès le berceau.

Ce traitement sécuritaire de la maladie psychiatrique le prouve : vous avez imaginé un texte qui enferme, non qui guérit.

Enfin, comment ne pas évoquer votre définition des « soins sans consentement », qui englobent les anciennes hospitalisations d’office et sur demande d’un tiers. Le texte prévoit, et c’est une nouveauté, que ces soins pourront être délivrés à l’hôpital et en ambulatoire. C’est le cœur de votre réforme.

Selon nous, il convient d’être très prudent s’agissant de cette fausse bonne idée qu’est la délivrance des soins à domicile. Certes, le patient quitte un environnement hospitalier et les familles peuvent se sentir rassurées. Néanmoins, une telle solution soulève plusieurs questions : qui assume la responsabilité du malade ? Est-ce la famille ? Qu’en est-il du secret médical ? Comment interviennent les soignants dans ce contexte ? Il n’y a aucune réponse à ces interrogations dans le projet de loi !

Derrière cette mesure, se trouve simplement le problème fondamental que nous avons déjà évoqué : notre médecine psychiatrique, après quarante années d’une remarquable évolution, se délite, se meurt. Nos hôpitaux voient leurs moyens se réduire drastiquement de PLFSS en PLFSS, avec des personnels moins nombreux, plus sollicités, en souffrance eux aussi.

La VAP, la valorisation de l’activité en psychiatrie, le pendant dans ce secteur de la tarification à l’activité, n’a d’autre but que de contraindre à sélectionner les patients. Demain, l’hôpital public choisira-t-il les moins malades, les moins vieux, les moins fous ? Telle est, en tout cas, une fois encore, la réflexion qui m’a été faite à Lyon par un psychiatre.

En clair, cette mesure nous donne l’impression que l’on cherche à se débarrasser à moindre frais d’une population et à en transférer la charge à des familles complètement démunies.

Parce que ce texte ne pose aucunement la question du traitement, cette disposition est très cohérente avec sa logique d’ensemble, celle de la prise en charge du trouble psychiatrique dans sa seule dimension sécuritaire, en oubliant ses aspects thérapeutiques.

Enfin, ce texte nous interpelle par son esprit général, notamment parce qu’on offre au préfet un rôle prépondérant dans le choix de l’encadrement, voire un pouvoir véritablement discrétionnaire puisqu’il peut imposer une réadmission du patient en hôpital psychiatrique en cas de problème lors du parcours de soins.

Oui, madame la secrétaire d’État, même si vous vous en défendez, vous ne considérez la psychiatrie que sous l’angle de l’ordre public. Votre texte condamne et stigmatise les personnes atteintes de troubles mentaux, sous couvert d’en protéger la société. Il banalise un régime d’exception, et c’est très grave !

Nous ne pourrons que citer l’opinion des soignants, par exemple le docteur Hervé Boukobza, porte-parole du Collectif des 39, qui constate avec nous le recul fondamental marqué par ce texte puisqu’il affirme : « La psychiatrie a besoin de soins, de se montrer hospitalière, et non pas d’endosser les habits du carcéral et du tout médicament, comme le sous-tend ce texte de loi. »

C’est non pas de répression, d’enfermement et de contrainte qu’ont besoin d’abord ces personnes, mais d’un accompagnement fondé sur la confiance, de soins et de moyens offerts à leurs soignants.

La psychiatrie mérite une véritable loi-cadre qui définisse ses missions et ses moyens, ces derniers devant être pérennes. En conséquence, nous ne pourrons que voter contre ce texte.


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 20:22

Le MRAP salue les décisions de Justice qui blanchissent d’accusations de terrorisme les 24 opposants iraniens arrêtés le 17 Juin 2003 à
Auvers-sur-Oise

Cent soixante-quatre militants du Conseil National de la Résistance
Iranienne, fondé en 1965 avec notamment l’objectif de renverser le
régime du Shah d’Iran, avaient en effet  été interpellés à
Auvers-sur-Oise, sur instruction de l'ancien juge antiterroriste
Jean-Louis Bruguière pour présomption de terrorisme. La plupart des
interpellés avaient été rapidement relâchés et la présidente Maryam
Radjavi était restée onze jours en détention.

Le dossier du 17 juin, ouvert il y a dix ans en 2001 – alors que le CNRI
avait affirmé avoir renoncé à la violence - est désormais officiellement
clos concernant le terrorisme.

Le CNRI qui représente la principale force d'opposition extérieure au
régime de la République Islamique d'Iran, avait été retiré le 26 janvier
2009 de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
Désormais, seul les Etats-Unis d’Amérique gardent le CNRI sur la liste
des organisations terroristes, bien qu’ils aient bénéficié de leurs
informations concernant le programme nucléaire de la République
Islamique d’Iran.

Me Wiliam Bourdon, l'avocat des opposants, a souligné qu’une telle «  
ordonnance (de non lieu) est sans précédent" et qu’elle « se fonde
notamment sur le droit légitime de résister à l'oppression », objectif
légitime d’un mouvement d’opposition  « comme cela a été consacré par
toutes les juridictions européennes depuis des années ».

Le MRAP salue cette  décision de justice, réaffirme sa solidarité avec
le peuple Iranien et l’ensemble des Peuples en lutte et en résistance
pour la reconnaissance de leurs droits fondamentaux civils et
politiques, aussi bien que économiques, sociaux et culturels.

Paris, 13 mai 2011

--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 16:46

Faudra-t-il bientôt travailler pour toucher son RSA ?

On reparle d'assistanat, mais cette fois-ci pas à l'Ile Maurice, mais en France avec la dernière annonce de Laurent Wauqiez, ministre des Affaires européennes, qui a dénoncé les dérives de l'assistanat en France et propose que les bénéficiaires des minima sociaux, c'est à dire le RSA, assurrent cinq heures par semaine de service social. Une proposition de loi va être déposée en ce sens à l'Assemblée Nationale.
Faudra-t-il bientôt travailler pour toucher son RSA ?
 
Laurent Wauquiez a annoncé sur BFM que son groupe "La Droite Sociale" allait déposer une proposition de loi pour contraindre les bénéficiaires du RSA (Revenu de Solidarité Active) à travailler cinq heures par semaine au service du social, une proposition qui doit être déposée dans les 10 jours à l'Assemblée Nationale.

Pour le ministre des Affaires européennes, la France est victime des "dérives de l'assistanat" qu'il considère comme "un cancer". Les "cinq heures de service social" seront une obligation, des heures qui pourront servir pour l'accueil dans les services publics, le nettoyage ou les sorties d'écoles… Tout un programme .

Le ministre a également présenté trois propositions différentes qu'il voudrait mettre en place "avant les élections présidentielles de 2012, pour qu'elles puissent alimenter le débat de la campagne". La première idée avancée est de "plafonner le cumul de tous les minima sociaux à 75% du Smic, pas plus", explique Laurent Wauquiez. Pour cela, le ministre s'appuie sur un exemple : "Aujourd'hui, un couple qui est au RSA, en cumulant les différents systèmes de minima sociaux, peut gagner plus qu'un couple dans lequel il y a une personne qui travaille au Smic, a-t-il avancé. Ça c'est la société française qui tourne à l'envers", lâche-t-il.

Deuxième proposition, revoir le système de protection sociale, "le plus généreux en Europe", qui permet aux étrangers d'en bénéficier "très facilement", il souhaite que les étrangers travaillent au minimum cinq ans sur notre territoire pour pouvoir y prétendre.

Enfin, Laurent Wauquiez propose que toute personne "étrangère" vivant plus de trois mois en France soit assujetti à l'impôt sur le revenu, contre six actuellement, "pour promouvoir le sens de l'équilibre".

Lundi 9 Mai 2011 - 07:31
Julien Delarue
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