Deux situations de familles Kosovares, toutes deux dramatiques. Les Mahmuti, en rétention à Lyon avec trois
enfants dont un bébé de dix mois. La quatrième enfant (9 ans) a échappé aux policiers et est en fuite. La seconde famille, les Vrenezi, a été
expulsée il y a 14 mois avec leur fils, Ardi, 15 ans, polyhandicapé sévère condamné à mourir prématurément et dans des conditions indignes par le
préfet de Moselle, le ministre de l’Intérieur et le président de la République.
AIN : Encore un bébé au CRA de Lyon Saint Exupéry : ça devient
une habitude !
Après le petit Ledjon Spanca, retenu puis expulsé avec ses parents le 20 janvier 2011 par le préfet de l’Ain,
c’est au tour de Semia, une fillette de dix mois de goûter au Centre de Rétention Administrative, autrement dit la prison pour étrangers qui jouxte l’aéroport de Lyon Saint Exupéry. Après le
Petit Prince, la petite princesse…
Jeudi 30 juin, un juge de la liberté et de la détention avait décidé que la famille Mahmuti pouvait bien
attendre son expulsion (pardon, sa « réadmission ») chez elle, mais la préfecture de l’Ain a fait appel, jugeant sans doute que la place des bébés est derrière les barbelés. Vendredi, la cour
d’appel a donné raison au Préfet.
Cette famille de quatre enfants originaire du Kosovo était venue en France en Novembre 2010 demander l’asile.
Elle était installée à Hauteville, dans un foyer (« Les Sapins »).
Mais la maman, en route, avait été contrôlée et fichée en Hongrie. La France a donc refusé d’examiner leur
demande d’asile en vertu des fameux accords dits Dublin II qui permettent à un état européen de refiler le demandeur d’asile gênant au premier pays européen où il a mis les pieds. La Hongrie est
donc chargée de refuser l’asile et d’expulser cette famille (ça ne fait aucun doute). La France s’en lave les mains, elle procède juste à une « réadmission », qui a l’avantage de ne laisser aucun
recours, les étrangers « réadmis » n’ayant que le droit de se taire.
Le fils aîné, 16 ans, souffre d’une malformation osseuse qui a été mal soignée au Kosovo et qui nécessite une
intervention chirurgicale. Il n’a pas pu être scolarisé. À Hauteville, un médecin, par ailleurs président de la communauté de communes, était en train de mettre en place cette
intervention.
Le mercredi 22/06, à huit heures du matin, la PAF est venue arrêter la famille. Des amis ont immédiatement
alerté ce médecin et d’autres personnes, qui ont parlementé et obtenu qu’on les laisse tranquilles. Le mardi suivant, 28 juin, deuxième assaut, cette fois avant 7 heures du matin. D’après des
témoins, les agents de la PAF ont plaqué les parents au sol, les ont menottés et insultés. Deux enfants seulement étaient présents. Il manquait le
fils aîné, et la fille de 9 ans scolarisée (qui commence à bien parler français). Les policiers n’ont retrouvé que le garçon. Sa sœur n’a pas pu être emmenée au CRA. C’est peut-être pour cette
raison que l’expulsion n’a pas été exécutée et que la préfecture maintient la famille incomplète au CRA, pour faire pression jusqu’à ce que la fillette réapparaisse…
RESF 01
Pour faire savoir ce que vous pensez aux responsables de telles
situations, coordonnées ci-dessous. Inutile de les injurier ni de les diffamer. Les faits disent ce qu’ils sont.
Monsieur le préfet de l’Ain philippe.galli@ain.gouv.fr et prefecture@ain.gouv.fr
Ministère de l’Intérieur
claude.gueant@interieur.gouv.fr
Directeur de cabinet : stephane.bouillon@interieur.gouv.fr
Dircab-adjoint : georges-francois.leclerc@interieur.gouv.fr
Les membres du cabinet chargés de l’immigration :
pierre.regnault-de-la-mothe@interieur.gouv.fr
henri.zeller@interieur.gouv.fr
christophe.reynaud@interieur.gouv.fr
Secrétariat général à l’Immigration :
Fax: 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00
Secrétariat général secretariat-general@immigration-integration.gouv.fr
Secrétaire général : stephane.fratacci@immigration-integration.gouv.fr 01
77 72 61 65
Directeur de cabinet : gautier.beranger@immigration-integration.gouv .fr 01 77 72 62 66
Chef de cabinet : charlotte.orgebin@immigration-integration.gouv.fr 01 77 72
62 40
Matignon : http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/ecrire
Elysée fax : 01 47 42 24 65
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
NOUS EXIGEONS LE RETOUR D’ARDI VRENEZI
C’est le titre d’un appel signé par environ 200 personnalités pour le retour en France de Ardi, polyhandicapé
de 15 ans expulsé avec sa famille vers le Kosovo, un pays qui ne dispose d’aucune des infrastructures dont il a besoin. Depuis lors son état s’est dramatiquement aggravé. Il va mourir
prématurément, sans les soins adaptés qui permettraient de freiner l’issue et de l’accompagner décemment.
Manon Loizeau, Prix Albert Londres, auteur de nombreux films sur les droits de l’Homme en Russie, en
Tchétchénie, en Afghanistan, en Iran, a tourné un documentaire sur la politique d’immigration en France et ses quotas d’expulsions intitulé L’Immigration aux frontières du droit. Elle y présente
trois portraits de sans-papiers et décrit les actions de solidarité autour d’eux. Parmi eux un épisode particulièrement bouleversant sur l’expulsion d’Ardi Vrenezi et les conditions auxquelles
les autorités françaises l’ont réduit. Le film est passé sur Canal + le 1er juin à 20h50[1]. Nous aurons des DVD pour projections militantes.
Il faut obtenir le retour d’Ardi et de sa famille, le temps est compté. Il faut donc le maximum de signatures
de l’appel (voir ci-dessous). Une conférence de presse a été organisée le 8 mai[2]. D’autres initiatives seront prises dans les prochains jours. Le temps presse.
La décision est en réalité entre les mains du cabinet de Sarkozy. C’est à ce niveau qu’il faut intervenir pour
faire savoir ce qu’on pense de cette histoire honteuse. Avec fermeté mais sans injure ni diffamation.
Elysée fax : 01 47 42 24 65
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
Vidéos
:
http://www.dailymotion.com/video/xfaiyk_ardi-expulsion-handicap-kosovo-19-o_news
http://www.dailymotion.com/video/xdorut_immigration-sandrine-belier-soutien_news
APPEL :
NOUS EXIGEONS LE RETOUR D’ARDI VRENEZI
Le 4 mai 2010, Ardi VRENEZI, 15 ans, polyhandicapé, était expulsé avec sa famille vers le Kosovo.
Ses parents étaient venus avec lui en France en juillet 2008 pour qu’il soit soigné, n’ayant pas eu de
diagnostic pour sa maladie dans leur pays, et aucun traitement efficace de sa pathologie. Ils avaient vendu leur maison pour payer le voyage.
Hospitalisé dès son arrivée en France dans un état préoccupant, l’évolution de la maladie avait été freinée : « un miracle » disaient ses
parents.
Mais le préfet de Moselle a un quota d’expulsion à atteindre.
Le 3 mai 2010, les parents, le frère et la sœur d’Ardi sont interpellés. Ardi est arrêté le soir
même au sein de l’institut d’éducation motrice où il était soigné, par une escouade de policiers. Le directeur de l’institut n’a pas été prévenu, les
infirmières non plus. La plupart des enfants dorment. Ardi est arraché de son lit, transféré sur un brancard, placé dans une ambulance et mis en
centre de rétention pour la nuit. Le lendemain matin il est mis dans un avion avec sa famille à destination de Pristina.
Depuis lors, faute de médicaments et de soins adaptés, son état s’est considérablement dégradé. Il ne se lève
plus, ne sourit plus, ne parle plus. Il a des difficultés de déglutition qui s’aggravent et nécessiteraient une aide alimentaire, impossible au Kosovo. Il maigrit, il a faim. Il reçoit les
médicaments indispensables de France, ceux-ci n’étant pas accessibles ou étant même inexistants au Kosovo. Interpellé sur cette situation inacceptable, l’Etat Français persiste dans sa dramatique
erreur d’appréciation, et accrédite par tous les moyens la thèse qu’il y aurait au Kosovo une prise en charge adaptée à la situation de polyhandicap. Ceci est faux.
La pathologie dont Ardi est atteint ne laisse certes pas espérer de survie à long terme. Ardi va mourir, mais
sans les soins adaptés, il mourra plus vite, et dans des conditions inacceptables de faim et de douleurs.
Ces faits déshonorent ceux qui les ordonnent, ne peuvent que bouleverser ceux qui les exécutent et font honte à
ceux qui les laissent se commettre. Il faut réagir
Nous exigeons le retour immédiat et sans délai de Ardi et de sa famille en France pour qu’il bénéficie des
soins que son état impose.
Signatures à http://www.educationsansfrontieres.org/article36673.html
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