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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 19:51

Buvez du Café Rebelle et Zapatiste !

N'achetez plus le café des multinatonales de l'agro-business !
Il existe un café bio, rebelle, zapatiste... et bon !

Comme nous le précisons dans notre article, Atanka ne fait aucune marge sur ce produit : la totalité du prix de vente est reversée au comité de solidarité français (le CSPCL), qui remet l'intégralité de la marge de distribution aux zapatistes pour financer le développement des services publics dans les "Caracoles" (préfectures des insurgés du Chiapas).

Café Rebelle et Zapatiste : 100% Arabica, 3,20 € le paquet (en grains ou moulu), en stock chez Atanka, livraison dans toute la France.

A commander sur la page des produits en stock (le café est tout en bas de page !).

Atanka est une SCOP !

A très bientôt !

La classe politique ne sert plus les intérêts du peuple. La façon dont le pouvoir est exercé constitue une question centrale pour éviter cette dérive. Depuis 20 ans, les zapatistes expérimentent avec succès des solutions innovantes. Comment s'en inspirer ? Comment les soutenir ?"

Coopérative Atanka

Retrouvez cet article sur notre blog Mediapart, avec notamment une description du système de rotation rapide des charges de responsabilité qui concrétise la maxime "commander en obéissant" des zapatistes.



© Atanka Conditions Générales de Vente Mentions légales Conception graphique : Laurent Leca
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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 19:43



Impressionnant! En seulement quelques jours presque 10000 d'entre nous ont fait un don pour s'attaquer à l'immense empire médiatique mondial de Murdoch! Utilisons le scandale pour obtenir une profonde réforme de nos médias. Voici l'email --

Chers amis,

 

Pendant des décennies, Murdoch a régné en toute impunité, faisant et défaisant des gouvernements en mobilisant son immense empire médiatique. Mais nous ripostons, et nous gagnons ! Nous avons joué un rôle clé pour stopper la tentative de Murdoch de prendre le contrôle des médias au Royaume-Uni. A présent, nous étendons au monde entier notre toute dernière campagne menée au Royaume-Uni, afin de faire reculer partout la menace Murdoch à l'aide de campagnes, d'enquêtes et d'actions en justice. Cliquez ici pour faire un don:

Faites un don

La mise sur écoute des téléphones d'enfants assassinés, les pots-de-vin à la police, la destruction de preuves de crimes, des menaces adressées aux responsables politiques -- pour toutes ces raisons les dirigeants britanniques affirment que l'empire de Rupert Murdoch a "fait son entrée dans la pègre". Pendant des décennies, Murdoch a régné en toute impunité, faisant et défaisant des gouvernements grâce à ses grands groupes médias et terrorisant ses adversaires pour qu'ils gardent le silence. Mais nous ripostons, et nous gagnons!

Grâce à près d'1 million d'actions, 7 campagnes, 30000 appels téléphoniques, des enquêtes et d'innombrables actions publiques et tactiques juridiques, nous avons joué un rôle moteur et avons empêché Murdoch d'acheter plus de 50% des médias commerciaux britanniques! A présent, nous étendons au monde entier notre toute dernière campagne menée au Royaume-Uni, afin de faire reculer partout la menace Murdoch.

Voici notre plan d'action: ensemble, nous pouvons a) engager des enquêteurs pour dévoiler les manœuvres de corruption de Murdoch au-delà du Royaume-Uni, b) coordonner les voix de personnalités de premier plan pour briser le cercle de la peur en s'exprimant sur cette question et c) mobiliser les citoyens dans des pays clés autour de nouvelles lois et mesures juridiques permettant de stopper Murdoch et de faire le ménage dans nos médias pour de bon.

Les membres d'Avaaz vivent dans tous les pays où Murdoch est actif, faisant ainsi de notre mouvement le seul capable de véritablement mener une campagne contre son empire planétaire et de la gagner. Le moment est venu: si seuls 20 000 d'entre nous donnent chacun une petite somme, nous pouvons saisir cette opportunité unique. Cliquez ci-dessous pour faire un don:

https://secure.avaaz.org/fr/stop_rupert_murdoch_donate/?vl

Pendant des semaines, des révélations quasi-quotidiennes ont mis à jour l'étendue de la corruption des médias de Murdoch au Royaume-Uni. Ses employés ont mis sur écoute les téléphones de milliers de personnes, dont des veuves en deuil et des soldats morts en Irak, ont subtilisé les informations bancaires d'un Premier Ministre et l'ont harcelé pendant 10 ans, ont versé d'énormes sommes à des officiers de police. Le fils de Rupert, James Murdoch, a lui-même autorisé des pots-de-vins pour des victimes.

Mais c'est la partie visible de l'iceberg -- Murdoch est un problème mondial. Il est connu pour imposer les lignes éditoriales à ses journaux. Il corrompt et contrôle les démocraties en poussant les responsables politiques à soutenir ses idées extrémistes sur la guerre, la torture, et sur une foule d'autres maux planétaires, et en détruisant les carrières d'élus à grand renfort de campagnes de diffamation à moins qu'ils ne fassent ce qu'il leur dit de faire. Aux Etats-Unis, il a contribué à l'élection de George W. Bush et emploie de fait la plupart des candidats aux primaires républicaines (voir les sources ci-dessous). Sa chaîne télévisée Fox News a répandu des mensonges pour promouvoir la guerre en Irak, a encouragé la rancœur envers les musulmans et les immigrés et a fait émerger le parti de droite baptisé "tea party". Peut-être pire que tout, il a contribué à faire obstacle à une action planétaire nécessaire pour enrayer le changement climatique.

Le règne de la diffamation et de la peur entretenues par Murdoch se désagrège, et de nombreuses personnes sont prêtes à dénoncer ses manœuvres. Le barrage est sur le point de céder aux États-Unis, en Australie et ailleurs, mais nous devons donner un coup d'accélérateur en enquêtant davantage sur Murdoch, en organisant une opposition de haut niveau contre ses méfaits, en veillant à ce que nos dirigeants politiques votent les lois qui feront le ménage dans nos médias pour de bon. Rendons cela possible:

https://secure.avaaz.org/fr/stop_rupert_murdoch_donate/?vl

Notre communauté n'a eu de cesse de mener campagne sur cette question quand presque tout le monde au Royaume-Uni avait abandonné tout espoir. Parce que notre mouvement prend sa force dans l'action citoyenne, nous ne craignons pas Murdoch comme la plupart des autres le font. C'est cette particularité que le pouvoir citoyen apporte au monde pour le faire changer. Aujourd'hui, l'espoir revient avec force au Royaume-Uni -- étendons-le au monde entier.

Avec détermination,

Ricken, Emma, Maria Paz, Giulia, Luis, Alice, Brianna et toute l'équipe d'Avaaz

SOURCES :

Rupert Murdoch, un magnat sous pression, Le Nouvel Observateur:
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110714.OBS7066/rupert-murdoch-un-magnat-sous-pression.html

Gordon Brown accuse Murdoch de méthodes criminelles, Le Figaro:
http://www.lefigaro.fr/international/2011/07/12/01003-20110712ARTFIG00529-les-deputes-britanniques-veulent-auditionner-murdoch.php

Scandale des écoutes: Murdoch capitule, AFP/Charente Libre:
http://www.charentelibre.fr/2011/07/14/scandale-des-ecoutes-murdoch-capitule,1045743.php

Murdoch renonce à BSkyB mais l'enquête demeure, Euronews:
http://fr.euronews.net/2011/07/14/murdoch-renonce-a-bskyb-mais-l-enquete-demeure/

Des internautes britanniques appellent au boycott des médias détenus par Rupert Murdoch, France 24:
http://www.france24.com/fr/20110713-2011-07-13-0122-wb-fr-le-net

Il est temps d'agir contre Rupert Murdoch, Courrier international:
http://www.courrierinternational.com/article/2011/07/13/il-est-temps-d-agir-contre-rupert-murdoch

Comprendre le scandale News of the World, L'Express:
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/comprendre-le-scandale-news-of-the-world_1011584.html

Fox News a mis son poids au service des républicains, La Tribune:
http://www.latribune.fr/journal/edition-du-0211/l-evenement/1064902/fox-news-a-mis-son-poids-au-service-des-republicains.html

"Nous aimons notre Fox News", Le Temps:
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/764a690e-e6c8-11df-b91b-a75d996b69fb/Nous_aimons_notre_Fox_News

Le scandale qui déstabilise l'empire Murdoch, Le Monde:
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/07/07/le-scandale-qui-destabilise-l-empire-murdoch_1545896_3232.html

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 19:27

Le bateau français Dignité Al Karama a été capturé dans les eaux internationales par l'armée israélienne et amené dans le port d'Ashdod, Ses passagers ont été transférés sur un bateau militaire. Cet abordage est un acte de violence et un acte illégal.

Les commandos armés de l'armée israélienne ont abordé le bateau français à 40 miles des côtes de Gaza dans les eaux internationales, comme en mai 2010 quand l'armée israélienne avait attaqué la première flottille de la liberté. C'est un nouvel acte de piraterie, contre un « Petit poucet citoyen ».

Nous ne sommes pas pour le moment certains qu'il n'y a pas eu de violence, comme le prétend l'armée israélienne, car aucun contact avec les passagers n'est possible. La censure militaire est toujours appliquée. Dans tous les cas amener de force un bateau et ses passagers dans le port d'Ashdod sous la menace d'armes, avec des bateaux
militaires, est un acte de violence qui doit être condamné, comme doit l'être le blocus de Gaza,

Contact presse

Julien Rivoire : 06 09 62 05 44
Maxime Guimberteau : 06 98 90 18 87

--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 19:20

19 juillet 2011

Gaza n’a pas vu le Dignité Al-Karama

L'épopée de la Flottille pour Gaza 2011, réduite à un seul bateau, le Dignité Al-Karama, du fait de l'hostilité des autorités grecques qui avaient consigné dans les ports du pays les autres bâtiments, s'est achevée manifestement mardi matin 19 juillet avec l'arraissonnement de cette grosse vedette par la marine israélienne.

Le site de l'opération indique que le contact a été perdu avec les militants pro-palestiniens peu après 9 heures du matin. Toujours selon ce site, le bateau se trouvait alors à 40 miles nautiques (environ 74 kilomètres) de Gaza.

Compte tenu du fait que l'accès à la mer, pour les pêcheurs de Gaza, est limité par Israël à 3 miles nautiques à partir de la côte, le Dignité Al-Karama, mot d'ordre des "printemps arabe, était encore très loin du compte. Au début du processus de paix israélo-palestinien, en 1993, l'accès était autorisé sur 20 miles nautiques. Il n'a cessé de se réduire au fil des années comme le montre la carte ci-dessous:

 

La réduction de la zone de pêche de Gaza

 
LeMonde.fr
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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 19:18

A envoyer à christophe.bigot@diplomatie.gouv.fr

 

A son Excellence Monsieur l'Ambassadeur de France en Israël

 

Monsieur l'Ambassadeur,

 

Nos amies et amis militants pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, engagés dans l'action pacifique pour la levée du blocus de Gaza, seront dans quelques heures au large des côtes de cette bande de terre isolée du reste du monde par la volonté de l'Etat israélien.

 

Je vous demande de prendre toutes les dispositions utiles afin que leur arrivée au port de Gaza s'effectue dans les meilleurs conditions de sécurité. Qu'ils puissent en mon nom apporter au peuple de Gaza mon témoignage de solidarité face aux difficultés subies du fait de ce blocus illégal et inhumain, qui constitue une punition collective en violation du droit humanitaire international.

 

Je m'en remets à votre diligence pour prendre toutes les mesures facilitant l'arrivée des passagers du « Dignité-Al Karama » à Gaza. La France, qui a appelé à plusieurs reprises à la levée du blocus de Gaza, s'honorerait d'un tel geste.

 

Veuillez agréer, Monsieur l'Ambassadeur, mes salutations les plus respectueuses.

 

Nom,

Prénom,

Contact,

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 10:00
Dans les camps des îles grecques, les drames de l’humanité…

"EVERY ONE NEEDS FUTURE !"

 

 

Soudanais, Somaliens, Mauritaniens, Palestiniens, Bengalis, Pakistanais, Afghans, Iraniens... Des jeunes hommes pour la plupart. Je n'ai rencontré qu'une poignée de femmes, palestiniennes, à Chios.

C'était en avril 2006. J'avais pu visiter les camps de réfugiés - interdits aux journalistes -, de Chios et Mythilène, ces deux îles grecques proches des côtes turques.

Déjà la Grèce supportait seule, sans l'aide de l'Europe, le poids de ces milliers de destins à la dérive, chassés de chez eux par les guerres et la misère, arrivés (quand ils réussissaient) en petits bateaux gonflables, après de longs périples.

J'ai visité aussi les cimetières sur les îles grecques, où certains destins se sont arrêtés à jamais. Quelques tombes anonymes repérées par quelques briques.

A Mythilène et Chios, j'ai pu admirer la chaleur des îliens aussi, très impliqués pour aider ces désespérés. Admirable fraternité grecque ! Je me souviens d'une soirée merveilleuse et presque magique à Athènes, entre Grecs des associations et réfugiés (Syriens - torturés - Somaliens, Ethiopiens, Soudanais...).

Cinq ans après, rien n'a changé, les drames humains s'étendent sur la planète.

Il faut savoir que Chios et Mythilène ne sont pas la fin d'un voyage mais le début d'un long long périple pour se trouver une place quelque part sur cette terre.

A Mythilène, j'avais rencontré Arif, un jeune Hazara d'Afghanistan, pays qu'il n'a jamais connu, ses parents ayant fui en Iran, son père, un mujahhidin, disparu, prisonnier quelque part des talibans.

J'ai suivi pendant quelques années son périple. La sortie du camp, Athènes, l'installation, les espoirs, les désillusions... Après la Grèce, l'Italie, puis Paris, où il resta quelques mois. L'Angleterre ensuite. Paris de nouveau. La Norvège enfin, mais là j'ai perdu sa trace. Coups de fils manqués etc.

Je pense souvent à lui.  Le travail au noir. Harassant. Plus de seize heures par jour... Et toujours le sourire, ne jamais montrer que c'est dur... Cinq ans d'essais de vivre. J'espère qu'Arif aujourd'hui a pu s'établir quelque part, et obtenir des papiers enfin.

A Paris en revenant d'Angleterre, il m'a confié un DVD qu'il avait fait graver pour la fête des mères. Il lui envoyait des photos de lui heureux, devant la Tour Eiffel, devant Big ben etc... pour lui faire croire que sa vie était belle, qu'il avait réussi... Et puis à la fin, je suis tombée sur un extrait de reportage qu'un journaliste hollandais faisait à Calais sur les migrants et il avait suivi... Arif ! Arif expliquait qu'il était à Calais depuis un mois, que c'était dur... A moi il avait dit trois jours, il ne s'était jamais plaint...

 

Le camp de Mythilène est ouvert à tous vents. Sept grands hangars séparent les différentes nationalités (autrement ils se battent) : Afghans et Iraniens ensemble, Ivoiriens, Somaliens et Mauritaniens ensemble. Vastes dortoirs où chacun attend de sortir pour commencer - enfin ! croient-ils - une nouvelle vie.

Quelques récits recueillis avec un simple dictaphone à travers les barreaux (avec les gardes derrière moi qui surveillaient ce que nous disions et l'interdiction de prendre des photos) :

Ici le récit d'Abu Bakar, Mauritanien : 9 Abu Bakar Mauritanie

Là celui d'Issiaka, Ivoirien, 29 ans : 3 Issiaka Ivoirien

et ici celui d'Hassan, Somalie, 26 ans, qui a perdu ses frères et soeurs : 7 Hasan Somalia :

"EVERY ONE NEEDS FUTURE ! EVERYBODY KNOWS EUROPE IS GOOD !"

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 09:57

 

Depuis le Dignité al Karama en route vers Gaza : Salut au peuple égyptien (traduction en arabe à la suite)

Depuis le Dignité al Karama en route vers Gaza : Salut au peuple égyptien (traduction en arabe à la suite)
Le navire Dignité al Karama est l’un des bateaux de la Flottille de la Liberté II qui s’est donné pour mission de briser le blocus illégal imposé par Israël au peuple palestinien de Gaza. Malgré ce qu’a subi la Flottille, malgré les encerclements et les agressions entreprises par les grandes puissances soutenant les politiques israéliennes. Le Dignité al Karama a réussi à se frayer un chemin vers les eaux de la Méditerranée orientale.
Il se dirige en ce moment vers Gaza, sa destination, pour y représenter symboliquement l’ensemble de la Flottille de la Liberté. Le navire Dignité al Karama, ses passagers et son équipage adressent un salut empreint de respect et de fraternité à la terre d’Égypte, à son peuple et à ses institutions révolutionnaires. Nous suivons aujourd’hui notre route vers la Palestine par la mer, et nous espérons vous voir et vous saluer à notre retour de Gaza.
Nous tenons à vous informer que nous refusons tous les discours qui essayent de nous mettre dans une position qui serait contraire à vos intérêts et à ceux de votre révolution, notre révolution.
Nous renions également tous ceux qui essayent de nous pousser à porter atteinte à la souveraineté du peuple égyptien.
Nous sommes aujourd’hui en train de remplir notre rôle dans ce que nous estimons être une continuité nécessaire à tous les mouvements de libération, aux mouvements défendant la justice, tant dans ses fins que dans ses moyens. C’est aussi une continuité indispensable à cette révolution qui annonce le retour des peuples de la région au sein de l’Histoire.
Nous ne faisons donc que notre modeste devoir, gardant à l’esprit la conviction inébranlable que le temps du rôle éminent de l’Égypte viendra, et que le peuple égyptien ainsi que ses institutions sauront en déterminer la forme et le moment.
À vous donc un salut d’affection et de respect. Vous nous manquez…
Depuis le navire al-Karama qui se dirige vers Gaza,
à quelques encablures des eaux égyptiennes
Stéphane Corriveau (coordinateur du  « Tahrir », bateau canadien pour Gaza, Dror Feiler (Campagne Ship to Gaza-Sweden et président des Juifs européens pour la Paix, musicien), Hilaire Folacci (Marin), Jérôme Gleizes (Membre du bureau exécutif d’Europe Ecologie Les Verts, professeur), Jacqueline Le Corre (Collectif 14 de soutien au peuple palestinien et Parti communiste français, médecin), Jean Claude Lefort (Député honoraire), Jo Leguen (Navigateur), Claude Léostic (Porte-parole de la campagne Un bateau français pour Gaza et vice-présidente de l’Association France Palestine Solidarité), Yamin Makri (Collectif 69 de soutien au peuple palestinien, éditeur), Oumayya Naoufel Seddik (Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, politologue), Vangelis Pissias (Campagne Ship to Gaza-Greece, professeur), Thomas Sommer –Houdeville (Porte-parole de la campagne Un bateau français pour Gaza et membre de la Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient),  et Yannick Voisin (Capitaine).
تحية من سفينة الكرامة /اسطول الحرية الثاني الى الشعب المصري العظيم
 "الكرامة" هي إحدى السفن المكونة لأسطول الحرية الثاني الدولي لكسر الحصار الاسرائيلي غير القانوني المسلط على الشعب الفلسطيني في غزة. ورغم ما تعرض له الأسطول من محاصرة واعتداءات، تضافرت فيها جهود القوى العظمى المساندة للسياسات الاسرائيلية، والأطراف المضغوط عليها من هذه الأخيرة، فإن الكرامة تمكنت من التسرب لمياه شرق المتوسط وهي الاَن متوجهة إلى غزة على مقربة من الهدف.
إن سفينة الكرامة، ركابا وطاقما، وهي في المياه الدولية أمام مصر الثورة والكرامة، توجه تحية إكبار وأخوّة لمصر شعبا وأرضا ومؤسسات ثورية. نحن متوجهون اليوم إلى فلسطين بحرا، ونتمنى رؤيتكم ومصافحتكم عند الرجوع من عزة. ونحن حريصون على إعلامكم برفضنا لكل خطاب يحاول الزج بنا في موقع يتعارض مع مصالحكم ومصالح ثورتكم (ثورتنا) أو أن يحشرنا في المساس بسيادة الشعب المصري.
 نحن نقوم اليوم بدورنا فيما نعتبره التواصل اللازم لحركات التحرر ونصرة الحق بالحق عامة، وتواصل لا مناص منه لثورة عودة شعوب المنطقة لصلب التاريخ. نقوم إذن بواجبنا المتواضع ونحن مطمئنون بأن دور مصر العظيم سيأتي، وبأن مصر الشعب والمؤسسات سوف تحدد شكله وتوقيته على أفضل وجه.
 لكم منا تحية شوق ومحبة وإكبار
 من على متن سفينة الكرامة المتوجهة نحو غزة، على بعد أميال من المياه الإقليمية المصرية.
Stéphane Corriveau الحملة الكندية والسفينة "تحرير"
Dror Feiler الحملة السويدية ورئيس اتحاد اليهود الاوروبي للسلام 
Hilaire Folacci بحار
Jérôme Gleizes عضو المكتب التنفيذي لحزب الخضر فرنسا
Jacqueline Le Corre طبيبة وممثلة تجمع كلفادوس لنصرة الشعب الفلسطيني وقيادية في الحزب الشيوعي الفرنسي
Jean Claude Lefort نائب فرنسي سابق وعضو شرف في البرلمان
Jo Leguen  عابر محيطات
Claude Léostic جمعية التضامن الفرنسي مع فلسطين وناطقة باسم الحملة
Yamin Makri  ممثل تجمع منطقة ليون لنصرة الشعب الفلسطيني
Oumayya Naoufel Seddik ممثل اتحاد التونسيين مواطني الضفتين
Vangelis Pissias الحملة اليونانية والسفينة "جوليانو"  
Thomas Sommer –Houdeville البعثات المدنية لحماية الشعب الفلسطيني وناطق باسم الحملة  
Yannick Voisin القبطان
للاتصال: الناطقة بأسم الحملة الفرنسية
نهلة الشهال: 0033675796487
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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 19:48
Un "congrès imposture" sur le terrorisme

samedi 16 juillet 2011, par Alain Gresh

 

Du 15 au 17 septembre à Paris, se déroulera le VIIe congrès international des victimes du terrorisme, sous le haut patronage de Nicolas Sarkozy. Qui pourrait y trouver à redire ? Des victimes ou des proches des victimes, en provenance de 35 pays, qui témoignent de leur douleur, quoi de plus émouvant ?

 

La liste des attentats s’étale sur plus de cinquante ans et commence avec l’attentat contre le Milk Bar à Alger en 1956. On y trouve ceux des Brigades rouges en Italie (mais pas ceux commis à la même époque par les groupes d’extrême droite, notamment celui de la piazza Fontana, attribué à l’extrême gauche et dont on sait qu’il fut commis par l’extrême droite et marqua le début des années de plomb) ; celui contre l’avion de Habyarimana en 1994 (mais pas un mot sur le génocide du Rwanda qui a suivi), deux attentats en Israël durant la seconde Intifada, mais rien sur les milliers de Palestiniens tués par des tirs et des bombardements israéliens... Et tout est à l’avenant.

 

La mention de l’attentat du Milkbar à Alger le 30 septembre 1956 est intéressante. Là aussi, voici un attentat qui ne peut que susciter l’indignation. Une bombe dans un bar, qui fait 11 morts : qui pourrait approuver cette « lâche action » du Front le libération nationale (FLN) ? Pourtant, il suffit d’ouvrir un livre d’histoire ou de consulter Wikipédia (ce que je fais régulièrement, n’ayant pas les préventions de beaucoup, mais il faut vérifier) pour établir le contexte. La guerre a commencé le 1er novembre 1954, les combats se sont intensifiés, des négociations secrètes entre Paris et le FLN se déroulent durant l’été. C’est le moment, selon Wikipédia, que choisit André Achiary, ex-officier du SDECE qui fut sous-préfet dans le Constantinois au moment du massacre de Sétif (1945), pour monter l’attentat de la rue de Thèbes, dans la Casbah d’Alger, dans la nuit du 10 août 1956, qui fait 16 morts et 57 blessés, et marque un tournant dans la guerre d’Algérie. « Patrick Rotman souligne ainsi, dans L’Ennemi intime (2002), qu’à Alger, le contre-terrorisme a précédé le terrorisme », mais la guerre d’Algérie a commencé depuis plus de deux ans. Yacef Saâdi, qui était alors le chef militaire FLN de la Zone autonome d’Alger, déclarera ensuite à la journaliste Marie-Monique Robin : « Jusqu’au massacre de la rue de Thèbes, nous ne faisions des attentats à Alger qu’en réponse à des arrestations massives ou à des exécutions. Mais là, nous n’avions plus le choix : fous de rage, les habitants de la Casbah ont commencé à marcher sur la ville européenne pour venger leurs morts. J’ai eu beaucoup de mal à les arrêter, en les haranguant depuis les terrasses, pour éviter un bain de sang. Je leur ai promis que le FLN les vengerait. » Pourquoi les organisateurs n’ont-ils pas invité les familles des victimes de l’attentat de la rue de Thèbes ?

 

C’est que le parti pris est clair : les coupables ce ne sont jamais les Etats (ni les colons), ce sont toujours les peuples qui luttent contre l’oppression. Qui se soucie des centaines de milliers de victimes de l’agent orange, ce défoliant utilisé par les Etats-Unis au Vietnam et qui continue jusqu’à aujourd’hui à faire naître des enfants sans bras, sans jambes ? Qui se soucie des victimes du terrorisme d’Etat français en Algérie ou israélien en Palestine ? Qui se soucie des morts tchétchènes tombés sous les balles russes ?

Seule « anomalie » dans la liste des invités à la réunion de Paris, celle faite aux victimes des attentats des Moudajhidin du peuple en août 1982. Une occasion de faire venir à Paris des représentants du régime de Téhéran ?

Les amalgames et les oublis de l’Association française des victimes du terrorisme ne peuvent surprendre quand on connaît les activités de ce groupe et ses liens avec Jean-Louis Bruguière, l’ancien magistrat anti-terroriste, qui est « membre solidaire de l’AfVT.org ». De plus en plus contesté par ses anciens collègues, responsable de nombreuses fautes professionnelles dans ses enquêtes, il a surtout eu les faveurs de l’administration Bush dans sa guerre contre le terrorisme, guerre qui a fait bien plus de victimes que Ben Laden et Al-Qaida. Il a tenté de se reconvertir au Parlement sous la bannière de l’UMP et de M. Sarkozy en 2007, mais a été heureusement battu.

Pour y voir un peu plus clair, je donne ci-dessous, un extrait de la nouvelle édition des Cent clefs du Proche-Orient (Fayard, 2010), rédigée avec Dominique Vidal et Emmanuelle Pauly.

Terrorisme

(...) À la simple question : « Qu’est-ce que le terrorisme ? », il est bien difficile de trouver, dans les déclarations des responsables politiques ou dans la littérature spécialisée, une réponse univoque. Le terrorisme ne peut être confondu avec l’utilisation de la violence. Un des premiers droits « naturels et imprescriptibles » proclamés par la Révolution française et la Déclaration des droits de l’homme ne fut-il pas « la résistance à l’oppression » ? De ce point de vue, qui oserait — sans une considérable mauvaise foi — qualifier par exemple de terroriste, comme le faisaient l’occupant allemand et ses complices français, le combat armé de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale ?

 

Le droit international n’a jamais réussi à définir le terrorisme : il se contente de dénoncer des crimes précis comme le détournement ou l’attaque d’avions. Plus récemment, des conventions internationales répriment les attentats à l’explosif (1997) et le financement du terrorisme (1999). Cette dernière vise « tout [...] acte destiné à causer la mort ou des dommages corporels graves à toute personne civile, ou à toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte est destiné à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque ».

Par ailleurs, les actes qualifiés de terroristes relèvent souvent du crime de guerre et, à ce titre, des principes élaborés par le Tribunal de Nuremberg qui concernent « les violations des lois et coutumes de la guerre, qui comprennent, sans y être limitées, les assassinats, les mauvais traitements ou la déportation pour les travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l’assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction perverse des villes ou villages ou la dévastation que ne justifient pas les exigences militaires ».

 

Les tentatives de définition juridiques du terrorisme, notamment depuis le 11 septembre 2001, comportent des risques d’atteinte aux libertés civiles, en Europe et aux États-Unis, comme elles servent à justifier des politiques répressives de l’Algérie à l’Indonésie, en passant par la Russie et la Chine. C’est ce que soulignait, en avril 2002, l’Irlandais John Fish, le président du Conseil des barreaux de l’Union européenne, à la suite de la décision-cadre adoptée par le Conseil européen du 6 décembre 2001. « La liste des délits terroristes, expliquait-il, est établie de manière trop large, et comprend des actes qui ne devraient pas du tout être considérés comme terroristes. » D’autant, précisait-il, que « la décision-cadre prévoit des responsabilités et impose des sanctions pour des “personnes morales” ». Par ailleurs, « il n’est nulle part fait référence au droit à un procès équitable pour un terroriste accusé ». Or l’expérience a montré que « l’introduction d’une législation sur le terrorisme dans les États membres avait conduit à une diminution substantielle des droits des accusés ». Bref, « la lutte contre la criminalité ne devrait pas être menée à n’importe quel prix ». Le cas américain offre, avec l’invention du concept de « combattant ennemi » non protégé par les conventions de Genève ou le bagne de Guantanamo, un précédent inquiétant...

 

Revenons à la définition du terrorisme. On pourrait qualifier ainsi les actes de violence qui touchent des populations civiles innocentes dans le but de créer un climat d’insécurité et d’atteindre certains objectifs politiques. Mais comment ranger dans la même catégorie analytique l’empoisonnement au gaz perpétré par la secte Aum dans le métro de Tokyo et les voitures piégées des dissidents de l’Armée républicaine irlandaise ? Les milices d’extrême droite américaines responsables de la tuerie d’Oklahoma relèvent-elles de la même logique que l’ETA basque ? Et qu’ont ces actions en commun avec l’attaque contre le World Trade Center et le Pentagone ? À force d’« être appliqué à des types bien différents de violence, dont certains, notamment sur le plan intérieur, n’ont pas de but politique », le concept de terrorisme a perdu de sa signification, note Adrian Guelke, un expert sud-africain (The Age of Terrorism) — il affirme même qu’il s’est « désintégré ». Enfin, il ne faut pas oublier que le terme même est né pour qualifier une politique d’État, celle de la Révolution française. Or ce terrorisme d’État, fréquemment utilisé au Proche-Orient, est largement ignoré : bombardements indiscriminés, déportations de population, voitures piégées ont été utilisés par les pouvoirs israélien, syrien, irakien, iranien, etc.

 

« Un gouvernement sincère doit admettre, notait un éditorialiste de l’hebdomadaire britannique The Economist, que le terrorisme met au jour souvent un grief légitime. » L’histoire l’a amplement prouvé, les anciens “terroristes” sont devenus des dirigeants respectés. Menahem Begin et Itzhak Shamir furent impliqués, dans les années 1940, dans des attentats meurtriers contre des civils arabes (et juifs, comme lors de l’attentat contre l’hôtel King David), avant d’accéder aux plus hautes charges en Israël. Les “tueurs du FLN” dénoncés, jour après jour, par les autorités françaises et par la majorité des journaux ont contribué à conduire l’Algérie à l’indépendance — quelle qu’ait été l’horreur de certaines de leurs méthodes. Plus récemment, d’autres exemples le confirment : ceux-là mêmes qui agitèrent longtemps l’épouvantail de la violence pour refuser tout compromis durent renoncer à leur intransigeance. Itzhak Rabin a serré la main de Yasser Arafat, « un homme aux mains couvertes de sang juif », et négocié avec l’OLP pour tenter d’arracher le Proche-Orient à l’engrenage des haines.

 

Historiquement, c’est le caractère spectaculaire de ses méthodes qui marque l’action terroriste. Le détournement d’avion est l’une d’elles. Inaugurée par le gouvernement Guy Mollet le 22 octobre 1956 — avec l’atterrissage forcé de l’avion qui transportait, entre Rabat et Tunis, Ben Bella et plusieurs dirigeants du FLN —, cette pratique fut relancée après la guerre israélo-arabe de 1967. Le 23 juillet 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) détourne le vol El Al entre Rome et Tel-Aviv. Le Fatah ne se ralliera à ce type d’action qu’après le Septembre noir jordanien. En 1973, l’OLP et ses principales composantes y renoncent ; seuls des petits groupes dissidents, dont celui d’Abou Nidal, continuent à y avoir recours. Les mesures de sécurité prises dans les aéroports et la condamnation par l’OLP de ce type d’activité ont réduit considérablement les détournements d’avion.

 

L’enlèvement d’otages constitue sans doute une pratique aussi vieille que la guerre. Il est fréquent dans les zones de conflits ou d’affrontements. Ainsi au Kurdistan d’Irak, où les groupes de peshmerga ont enlevé à plusieurs reprises dans les années 1980 des techniciens étrangers. Pays de toutes les discordes, le Liban a représenté, dans les années 1980, le terrain d’élection de cette catégorie d’actes, facilités par la disparition de l’État. D’abord utilisés dans la guerre civile, les enlèvements se sont étendus — surtout après 1982 — aux communautés étrangères, impulsés notamment par des groupes radicaux chiites, dont certaines allaient donner naissance au Hezbollah. Sans avoir disparu, la prise d’otages s’est raréfiée au Proche-Orient dans les années 1990 et 2000 – mais elle a fait son apparition dans la région sahélienne. (…)

 

Pour autant, la simple condamnation « morale » des crimes commis par les deux parties ne suffit pas. On ne peut simplement renvoyer dos-à-dos les deux protagonistes parce que tous deux violent le droit humanitaire. Pour deux raisons. D’abord parce que les violations commises par un État — un État qui se réclame des principes démocratiques — sont toujours plus graves que celles commises par des groupes non étatiques, d’autant que certains d’entre eux agissent contre l’orientation explicite de l’Autorité palestinienne. Ensuite pour des raisons politiques : la bataille que mènent les Palestiniens est une résistance légitime à une occupation illégitime, alors que le gouvernement israélien développe une stratégie de maintien d’une occupation et d’une colonisation illégales. Comparaison n’est certes pas raison, et Israël n’est évidemment ni le IIIe Reich, ni la France coloniale. Mais, pour prendre un exemple, durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont sûrement commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité — notamment lors des bombardements de Dresde ou a fortiori d’Hiroshima et de Nagasaki. La lutte contre le nazisme n’en était pas moins une guerre juste, et nul ne peut renvoyer les Alliés et l’Axe dos-à-dos. De même, durant la guerre de libération algérienne, le FLN a commis — comme l’armée française — des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. Pourtant, sa revendication d’indépendance était tout à fait légitime. Enfin, même de manière limitée, le Congrès national africain (ANC) a eu aussi recours au terrorisme. Lors de ses négociations avec le pouvoir blanc, Nelson Mandela écrivait : « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. »

...).

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 19:41

Le 24 juillet manifestation à Montréal

 

Le 24 Juillet 2011 , les mauritaniens manifesteront à Montréal contre l'enrôlement en cours en Mauritanie.

Cet enrôlement racial qui nie la mauritanité des noirs sera denoncé dans les places publiques du Quebec et du Canada.

Ce moment sera une grande premiére pour les mauritaniens vivant au Canada de manifester leur ras le bol. Venez donc nombreux vous qui croyez aux droits humains , vous qui defendez la justice , vous qui aimez une autre Mauritanie libérée de ses tares .

Même vos enfants 2 semaines doivent marquer cet évenement .
A dimanche le 24 juillet à la station de metro MC GILL A coin Sainte Catherine/ Union. En face la BAIE (THE BAY).

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 19:08

Ce livre est sorti en édition de poche l'an dernier. C'est un ouvrage très dense, bourré de notes, mais à mon avis indispensable pour comprendre les idéologies extrémistes, qui vont au-delà de la seule extrême-droite institutionnelle.
Je cite intégralement cette note de lecture :

  

J’ai souvent entendu dire sur le ton de l’évidence, que les tragédies du XXe siècle ont marqué l’échec de la Raison et de la modernité. Certains ont même voulu rendre la philosophie des Lumières responsable du fascisme, du nazisme et du stalinisme.  Je me suis toujours demandé quel raisonnement aberrant pouvait conduire à une telle conclusion alors que la négation des droits humains universels fut le dénominateur commun des régimes inspirés par ces trois doctrines et leur succédanées. Une erreur de même nature est commise par ceux, si nombreux de nos jours, qui croient pouvoir identifier toute proclamation des valeurs universelles avec une forme de colonialisme.

 

Le livre de Zeev Sternhell, qui me semble très important, m’apporte enfin une réponse claire et précise en retraçant l’histoire de la critique des Lumières. Les penseurs, philosophes et historiens étrangers qui sont étudiés dans ce livre sont parfois peu connus du grand public français, mais l’influence de leurs idées fut considérable. Principalement, il s’agit de Herder, Vico, Burke, Carlyle, Meinecke, Spengler, Croce et Berlin. Les français Taine, Renan, Barrès et Maurras nous sont plus connus. Sternhell démontre de façon convaincante, au moins pour le profane que je suis, l’existence d’une filiation entre les critiques précoces des Lumières et les penseurs nationalistes et autres idéologues racistes qui ont directement inspiré le fascisme et le nazisme. Pour résumer de façon drastique un ouvrage savant de plus 500 pages (mais qui n’en est pas moins passionnant), ceux que Sternhell surnomme les anti-Lumières attaquent d’abord les philosophes français du XVIIIe siècle,  auxquels il faut ajouter Locke et Kant, pour leur confiance dans la Raison humaine. La Raison, universellement partagée, permet la critique des traditions et des religions et rend ainsi  possible la découverte de droits naturels communs, et l’idée d’un progrès vers une société où le bonheur sur Terre soit possible. Les anti-Lumières, Herder et Burke en tête, ont tout ceci en horreur. Pour ces derniers la confiance en la Raison est une erreur : la Raison est sèche et mécanique, trop simpliste, elle ne peut distinguer la providence divine derrière le chaos apparent. Elle veut tout uniformiser et ne peut comprendre que l’accumulation de traditions diverses soit un bien. Là où elle voit de la superstition il faudrait voir la sagesse des siècles passés. Les critiques précoces des Lumières voient dans l’histoire et dans la société un organisme complexe qui échappe à toute investigation rationnelle et qu’il ne faut surtout pas chercher à réformer. Cet angle de critique est celui du traditionalisme. Burke s’efforce par exemple de démontrer que ni la glorieuse révolution anglaise ni la révolution américaine ne sont comparables à la révolution française, qui seule est abominable.

Cette interprétation prévaut aujourd’hui dans les cercles néo-conservateurs : la révolution française en faisant naître l’utopie d’un monde meilleur est la source du mal qui devait plus tard prendre la forme du stalinisme et du fascisme, tandis que la révolution anglaise ne fut que l’occasion de revenir à d’anciennes traditions et l’américaine ne fut qu’une guerre d’indépendance. Extirper les idées abstraites, utopiques et universelles de l’histoire nationale est d’importance, car la seconde composante de la critique des anti-Lumières est le nationalisme. Herder tente ainsi de montrer que les différentes cultures sont incommensurables. Il se fait le chantre de la diversité culturelle, il célèbre les caractères propres à chaque peuple, qu’il admire... surtout celles du peuple allemand car tout ce qui est français porte le masque hideux de l’universalisme.

 

 Sternhell insiste ici sur la naissance à côté de la modernité rationaliste, d’une autre modernité, relativiste et nationaliste, qui part immédiatement en guerre contre la première. La place me manque pour décrire ici comment cette autre modernité débouche rapidement non pas sur le pluralisme et la tolérance, mais sur une hiérarchie des peuples et des cultures, et comment ces idées, passant d’un auteur à l’autre, revenant en France après l’humiliation de Sedan, n’ayant jamais quitté l’Allemagne, évoluent en se radicalisant, jusqu’à l’affrontement durant la seconde guerre mondiale. Enfin, et c’est sûrement la partie la plus passionnante de l’ouvrage, Sternhell montre que pendant la guerre froide, on observe un retour au relativisme Herdérien, qui irriguera via Isaiah Berlin toute une partie de l’intelligentsia de l’après-guerre. On comprend alors que le post-modernisme ne fait que reprendre le flambeau de cette autre modernité dont Sternhell a dressé le portrait, et qui est souvent anti-scientifique. J’en veux pour preuve ces quelques lignes citées par Sternhell où Berlin reprend un auteur anti-rationaliste allemand du XVIIIe siècle. Elles sont très éloquentes sur le ressort psychologique du rejet de la science et du rationalisme :

  

« toutes les tentatives de généralisation entraînent la création d’abstractions anonymes. Comme Burke quelques années plus tard, il pense qu’appliquer des normes scientifiques aux êtres humains conduit à une vision erronée et finalement profondément avilissante de ce qu’ils sont.» 

  

Le livre de Sternhell permet aussi de comprendre pourquoi une certaine gauche communautariste se retrouve idéologiquement plus proche de la droite néo-conservatrice que de la gauche républicaine : c’est parce qu’on a fait de Herder le découvreur de la diversité des cultures, alors que cette idée était aussi présente chez Montesquieu et Voltaire, mais avec une différence de taille, et je cite ici Sternhell :

 

« Cependant, si les hommes des Lumières avaient ce sens du pluralisme des cultures, ils préservaient l’unité du genre humain. Les hommes devaient être saisis dans leur contexte historique, mais l’humanité était une, l’homme un individu rationnel et ses faiblesses un produit de l’environnement et non pas de sa nature. Ce n’est pas dans la seconde moitié du XXe siècle que l’on a inventé l’idée selon laquelle il n’existe pas de hiérarchie entre les sociétés, et que l’Européen n’a pas de raison valable de se considérer comme supérieur aux autres habitants de la planète. Le XVIIIe siècle français connaît l’existence d’individualités culturelles distinctes, mais un Voltaire et un Montesquieu pensent qu’une hiérarchie existe, et que cette hiérarchie est une hiérarchie de valeurs : une société où sévit l’absolutisme est inférieure à une société où est assurée la liberté individuelle. Un Rousseau et un Helvétius voient dans une inégalité démesurée de fortunes un mal auquel il convient de remédier, et non pas un état social parmi d’autres. »

En faisant des penseurs des Lumières des représentants de l’impérialisme culturel occidental (impérialisme français à l’époque), et de Herder un défenseur des peuples opprimés, une certaine gauche s’est ainsi curieusement retrouvée du côté de ceux (Herder, Burke) qui ont défendu ou au moins justifié l’esclavage, contre ceux qui ont inspiré son abolition ainsi que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

 

J’espère vous avoir donné envie de lire ce livre, qui montre bien l’importance et le retentissement immense que peuvent avoir des idées. Plus que jamais le combat des Lumières et des anti-Lumières se poursuit. Je cite Sternhell :

 

« L’antirationalisme, le relativisme et le communautarisme nationaliste, ces trois piliers immuables de la guerre aux Lumières et aux principes de 89, remplissent toujours la même fonction : ils mènent campagne contre l’humanisme, les valeurs universelles tant moquées et finalement la démocratie. »

Par Fabien Besnard envoyé par le MRAP...


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