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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 21:28

Nouvelles de la rédaction
Retrouvez chaque mois des informations sur les activités et les projets du Monde diplomatiqu
e.


Voici quelques nouvelles de la rédaction qui vient de boucler le numéro de novembre tout en gardant un œil sur les événements de Syrie et la Corne de l'Afrique (Somalie, Kenya). En raison des événements internationaux, nous avons dû reporter le dossier sur l'acquisition de la nationalité prévu pour ce mois. Nous envisageons d'ici début 2014 de traiter des jeux vidéo, comme enjeu économique mais aussi social.
La fin de l'année est par ailleurs marquée par la désormais traditionnelle campagne de dons que Serge Halimi présente dans le numéro d'octobre. Comme vous le savez, les soutiens financiers apportés par nos lecteurs constituent un des outils de notre développement. Ils contribuent à notre indépendance financière et nous permettent de réaliser de coûteux reportages lointains, des enquêtes au long cours et des projets numériques.
Nous préparons pour 2014 un « contre manuel » d'histoire du XXe siècle. En effet, les programmes des classes de Première et de Terminale en France procèdent à une relecture confuse, biaisée et lacunaire du siècle dernier où disparaissent les repères chronologiques et les solidarités sociales. Sous la houlette de Benoît Bréville, qui a élaboré un pré-sommaire, nous nous attelons à la rédaction d'un livre d'une centaine de pages qui devrait paraître en kiosque et en librairie au début de l'été prochain. Une petite équipe d'historiens et de journalistes traitera de manière pédagogique des événements structurants de cette période riche en drames mais aussi en grands mouvements de libération (décolonisation, tiers-mondisme…). Des documents, des cartes et des chronologies mettront les analyses en perspective.
Notre équipe Internet imagine, en lien avec la rédaction, de nouvelles manières de valoriser nos archives en ligne. Le mois dernier, je vous faisais part de notre premier livre électronique (e-book) imaginé par Renaud Lambert pour commémorer le coup d'Etat au Chili en 1973. L'expérience semble concluante et nous allons la poursuivre. Nos archives se distinguent de celles de la plupart des journaux car elles ne sont pas « factuelles ». Elles traitent l'actualité de manière analytique, détaillée et prospective. Elles s'inscrivent dans un univers intellectuel exigeant et organisé autour de valeurs. C'est pourquoi le temps a peu de prise sur elles contrairement à ce qu'il peut infliger à celles d'un quotidien.
Côté éditions internationales, nous avons reçu de bonnes nouvelles de notre publication en Croatie. Son écho dans les milieux universitaires et associatifs se confirme dans l'ex-Yougoslavie. En 2014, l'Institut français de Zagreb accueillera un débat tous les deux mois avec un journaliste du Diplo.

Anne-Cécile Robert, journaliste, responsable des relations entre le mensuel et les Amis du Monde diplomatique

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 21:26

Chères amies, chers amis,

La réforme des retraites avait été adoptée à une courte majorité lors de son premier passage à l’Assemblée nationale. Hier, le Sénat l’a rejetée à l’unanimité. Elle reviendra donc à l’Assemblée les 19 et 20 novembre.

Le rejet de la réforme est possible : il suffirait que ceux qui se sont abstenus en première lecture votent contre cette loi pour qu’elle soit rejetée faute de majorité. Bien sûr le gouvernement pourrait utiliser le 49-3 mais le caractère illégitime de cette contre-réforme en serait renforcé. Ce serait un encouragement à continuer pour le droit à la retraite et la défense de tous les droits sociaux.

Assurons-nous que les députés votent contre cette réforme inique ! Vous pouvez interpeller les députés de votre circonscription à cet effet sur la page qui suit : http://www.france.attac.org/articles/interpellons-les-depute-e-s-pour-quils-votent-non-cette-reforme-des-retraites

A faire circuler largement autour de vous et dans vos réseaux !

Bien à tous,
L’équipe de campagne Retraites d’Attac


--
Le 15 novembre, ne ratez pas la soirée des 15 ans d'Attac au Cabaret sauvage !

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 21:25

Stop au Font national
porteur d'une idéologie qui génère comportements et propos racistes à l'encontre des populations les plus dépréciées


Le MRAP affirme que le FN constitue le terreau majeur sur lequel se greffe le racisme le plus abject qui fait dire aux moins prudents d'entre ses
membres pour reprendre les propos de la ministre « les Noirs dans les
branches des arbres, les Arabes à la mer, les homosexuels dans la Seine, les Juifs au four et ainsi de suite. »

La candidate FN - qui a choisi de comparer Christiane Taubira à un singe - est un produit du FN, cultivé dans les serres idéologiques de ce parti.
Marine Le Pen a beau tenter de le farder d'un semblant de dédiabolisation, à la première occasion le « rimmel » ne peut que couler, laissant apparaître le visage hideux du racisme le plus abject.

Au-delà du message de cette militante du FN, la banalisation des idées racistes se manifeste de façon pathétique quand on a vu une simple fillette brandir une banane en direction de la même Mme Taubira, avec les mots « pour la guenon ». Quelle ambiance sociale ou familiale peut ainsi amener des enfants à s’amuser de telles ignominies ?

On ne peut que rapprocher ces événements des incidents insupportables qui - hélas de longue date - émaillent d’innombrables matchs de football, partout en Europe. Les joueurs à la peau noire n’en peuvent plus de subir l’ignominie des cris de singe et des jets de bananes.

Le MRAP appelle responsables politiques et citoyens à poursuivre sans relâche la double action qu’il a lui-même choisi de mener :
- répression légale impitoyable de celles et ceux qui choisissent de
véhiculer sciemment les idées racistes,
- action infatigable d’éducation citoyenne à l’égard de celles et ceux
qui acceptent de se laisser « décomplexer » pour mieux céder aux réflexes les plus primaires d’un racisme biologique, qu’on croyait relégué au rang de vestige du passé.


Paris, 6 novembre 2013

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 20:18
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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 20:09

L'Humanité de ce mardi 5 novembre 2013

Social-Eco - le 4 Novembre 2013

Dans l'Humanité ce mardi, zoom sur la répression antisyndicale

A partir du cas des "5 de Roanne", ces cinq militants qui comparaissent ce mardi pour refus de prélèvement d’ADN, la CGT mobilise le même jour à Roanne pour la défense des libertés syndicales. À travers la France, une cinquantaine de cas de syndicalistes traînés en justice après un conflit social ont été recensés.

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 20:08

Social-Eco - le 4 Novembre 2013

Syndicalisme

Cinq de Roanne: mobilisation contre la répression syndicale

La CGT organise ce mardi un rassemblement national contre la répression syndicale. Le rendez-vous est prévu de 10 à 16 heures, devant le TGI de Roanne, notamment en présence de Thierry Lepaon et de Pierre Laurent.

«Lorsqu’on touche à un militant de la CGT, on touche à toute la CGT », prévient le syndicat, qui organise demain, dans les rues de Roanne (Loire), un grand rassemblement contre la répression syndicale. À l’origine de cette initiative, l’affaire des «cinq de Roanne», poursuivis pour avoir tagué les murs de la sous-préfecture en septembre 2010, lors du mouvement contre la réforme des retraites. Alors qu’ils doivent comparaître demain pour refus de prélèvements ADN, la Confédération a décidé de saisir leur cas pour mobiliser sur le thème de la criminalisation de l’activité syndicale, dont les cas se multiplient, et de la discrimination subie au quotidien par les militants. L’occasion d’exiger non seulement la relaxe des «cinq», mais aussi, du gouvernement, le vote de la loi d’amnistie, écartée au printemps dernier, et une meilleure protection des syndicalistes agissant dans le cadre de mouvements sociaux. Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, sera présent, ainsi que le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. La journée sera marquée par des témoignages de militants et des concerts.

Les soutiens de la CGT et du PCF

  • "De plus en plus de militants sont frappés par la criminalisation de l’action syndicale. La CGT a décidé de lancer une grande campagne nationale pour les libertés syndicales. Le 5 novembre 2013, un grand rassemblement national aura lieu à Roanne, le jour où les 5 syndicalistes de Roanne, symboles de cette criminalisation, seront convoqués au tribunal pour avoir refusé les prélèvements ADN. Lire la suite"
    Des délégations de militants CGT doivent venir de toute la France, à bord de 250 bus notamment et par le train. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Thierry Lepaon, sera présent au rassemblement organisé de 10H00 à 16H00.
  • "Contre la criminalisation de l'action syndicale, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Eric Corbeaux, responsable aux luttes au PCF et Dider Le Reste, animateur du Front des luttes, participeront, devant le Tribunal de Grande Instance de Roanne, au rassemblement en soutien au "5 de Roanne" et pour les libertés d'actions et d'expressions syndicales."
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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 20:58
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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 20:37

Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des six commissions permanentes du Sénat : Lois, Finances, Affaires économiques, Affaires étrangères et Défense, Affaires culturelles, Affaires sociales. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales, les motions de procédure et les explications de vote des sénateurs du groupe CRC-SPG.


Une autre réforme est possible qui ne pénalise ni les salariés ni les retraités ni, surtout, les jeunes
Avenir du système de retrait
es

Par Dominique Watrin / 28 octobre 2013

Monsieur le président, madame la ministre, madame la rapporteur, mes chers collègues, rappelez-vous : « Nous, socialistes, proposons une réforme globale, reposant à la fois sur des efforts partagés, une contribution de tous les revenus, y compris ceux du capital, une prise en compte de la pénibilité, l’amélioration de l’emploi des seniors et le maintien de l’âge légal à 60 ans ». Ces mots, mes chers collègues, vous l’aurez compris, ne sont pas les miens ; ce sont bien ceux de Pierre Mauroy en 2010.

Bien que n’étant pas parlementaire à cette époque, je garde le souvenir ému de cet homme, dressé devant vous face à la droite, rappelant combien la retraite à 60 ans a été un « immense espoir de toutes les revendications ouvrières », et combien cette loi phare « restera dans l’histoire de la France. »

Cette profession de foi sur la portée historique, émancipatrice du passage à la retraite à 60 ans, je la partage entièrement. Je regrette que le premier gouvernement de gauche après plus d’une décennie de gouvernements de droite assume lui aussi politiquement ce renoncement à une des conquêtes emblématiques du monde du travail. Je ne peux me résoudre à voir des ministres de gauche, des sénatrices et des sénateurs de la majorité gouvernementale, assumer un tel recul de société en s’appuyant sur le même postulat économique et philosophique que celui que défendait hier la droite et que nous combattions ici même ensemble.

Ainsi, votre réforme serait juste du fait de l’allongement de l’espérance de vie, que l’on sait pourtant précaire en ces temps de crise, surtout s’agissant de l’espérance de vie en bonne santé !

Ainsi, beaucoup d’entre vous s’apprêtent à faire travailler les jeunes jusqu’à 66 ans ou 67 ans, voire plus pour ceux qui réussiront des études longues.

Où est la justice à vouloir imposer à des salariés, déjà usés par le travail, qui subissent la dégradation continue de leurs conditions de travail, des mesures d’allongement de la durée de cotisation ?

Où est la justice à vouloir imposer de nouvelles décotes à des salariés âgés de 52 ans ou 53 ans ou plus, évincés de l’entreprise, parfois licenciés parce que trop vieux, trop chers ? Cela revient uniquement, vous le savez, à les contraindre à accepter des pensions fortement diminuées.

Quel avenir préparez-vous aux salariés à temps partiel, essentiellement des femmes, dont la carrière incomplète se traduira par une réduction des pensions ? Ils sont précaires au travail, et vous les contraindrez à être aussi des retraités précaires.

Pourtant, en 2012, le candidat François Hollande affirmait au Bourget vouloir combattre l’ennemi invisible de la finance.

À peine plus d’un an après son élection, le président François Hollande et sa majorité se disputent avec la majorité d’hier pour savoir laquelle, de la réforme Woerth ou de la réforme Touraine, réduit le plus vite la dépense sociale.

Mme Éliane Assassi. Très juste !

M. Dominique Watrin. Vous l’aurez compris, notre opposition à ce projet de loi est aussi fondée sur un constat : l’austérité n’est pas la solution ; c’est le problème ! La réduction à tout prix de la dépense publique et sociale que vous assumez, dans la lignée des gouvernements précédents, ne fait qu’aggraver la crise. En entraînant des destructions massives d’emplois, elle provoque une chute drastique des cotisations sociales perçues, ce qui conduit aux déficits de la branche maladie et de la branche vieillesse, entraînant au final de nouvelles mesures récessives. Tout cela nous précipite dans un cercle vicieux, aux antipodes des aspirations des Français qui ont porté François Hollande au pouvoir.

Il faut dire que, en la matière, le Président de la République a donné le ton : sitôt élu, il a renoncé à renégocier le pacte de stabilité européen, qu’il condamnait la veille. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que M. Barroso ne se gêne pas aujourd’hui pour rappeler à la France l’exigence de mesures d’austérité significatives, notamment en matière de retraites.

Je le sais, madame la ministre, nous divergeons sur ce point, puisque vous considérez que cette réforme ne s’inscrit pas dans une politique d’austérité. Les retraités jugeront d’eux-mêmes. Ils subiront une perte de leur pouvoir d’achat avec l’article 4, qui reporte de six mois la date à laquelle leurs pensions seront réévaluées : 850 millions d’euros en 2014 et 2,4 milliards d’euros en 2015 seront ainsi ponctionnés sur les pensions de retraite, le plus souvent déjà trop maigres.

Par ailleurs, selon vous, l’allongement de l’espérance de vie justifierait un allongement de la durée de cotisation. Mais cette raison n’est, pour nous, qu’un leurre ! Ce n’est pas essentiellement parce que les Français vivent plus longtemps que les comptes sociaux sont dans le rouge ! C’est parce que les politiques successives menées depuis plusieurs décennies contre l’emploi et les salaires, au nom de la liberté d’entreprendre puis de la compétitivité, ont privé la sécurité sociale des financements dont elle a structurellement besoin ! Le déficit de la sécurité sociale est, d’abord, un déficit artificiel et fabriqué.

Et, là encore, malheureusement, votre politique ne rompt pas avec celle qui a été conduite précédemment par la droite. Rappelons-le, chaque année, près de 30 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales, dont une partie n’est pas compensée, sont accordés aux employeurs.

Ce mécanisme, introduit par M. Fillon, est particulièrement pernicieux, car il encourage les patrons à sous-payer leurs salariés. En effet, plus les salaires sont proches du SMIC, plus les réductions de cotisations sont importantes. Ainsi, si l’on ajoute exonérations et exemptions d’assiettes, tous les ans, ce sont plus de 100 milliards d’euros qui échappent au financement de notre système de protection sociale, dont une bonne partie au financement des retraites.

Au contraire, nous proposons – car nous faisons des propositions sur lesquelles je reviendrai – de mettre en place un système intelligent de cotisations sociales qui favorise les entreprises qui agissent pour l’emploi, la formation, les salaires, et qui pénalise les autres.

Il faut rappeler fortement que, contrairement à une idée trop souvent véhiculée aujourd’hui, notre pays n’a jamais été aussi riche. Depuis trente ans, le PIB, a été multiplié par deux. Et grâce à quoi ? Aux gains de productivité, aux sacrifices et à la précarisation du travail subis par les salariés !

En revanche, la répartition des richesses entre capital et travail n’a cessé d’évoluer, toujours au détriment de la rémunération des salariés et, donc, mécaniquement, du financement de notre système de protection sociale. Ainsi, nous le disons souvent, la part de richesses qui a bénéficié au capital sous la forme de versement de dividendes a augmenté par rapport à celle qui a profité aux salaires : 10 % du PIB, soit 200 milliards d’euros, ont été dédiés à la finance. Vous persistez pourtant à épargner ces revenus et à faire porter la totalité des sacrifices sur les salariés actifs et sur les retraités.

C’est donc dans la droite ligne de cette politique que s’inscrit l’engagement, que nous déplorons, pris par le Gouvernement devant les patrons réunis en université d’été de compenser la hausse des cotisations patronales pour la branche vieillesse par une réduction de cotisations sociales pour la branche famille. Ainsi, votre réforme n’est ni juste ni équilibrée !

Pourtant, une autre réforme des retraites est possible, une réforme qui ne pénalise ni les salariés ni les retraités ni, surtout, notre jeunesse. François Hollande affirmait vouloir faire des jeunes sa priorité et demandait à être jugé sur les mesures qu’il prendrait à leur égard.

À ce stade, ce que nous retenons du présent projet de loi, c’est que son adoption aura pour effet de retarder leur entrée dans la vie active, de repousser l’âge auquel ils signeront leur premier contrat à durée indéterminée, de prolonger une précarité qu’ils subissent déjà trop injustement, et de les pénaliser au moment de la retraite, au risque de rompre le contrat de solidarité entre les générations.

Certes, madame la ministre, vous n’introduisez aucune mesure remettant directement en cause le principe de retraite par répartition auquel nous sommes attachés. Pourtant, vous confiez à un comité de suivi le soin de formuler des recommandations, notamment sur la proposition qui consiste à faire varier le montant des pensions en jouant sur le taux de remplacement. Naturellement, le Gouvernement ne sera pas obligé de mettre en œuvre ces simples recommandations.

Toutefois, l’inscription de ce principe dans la loi ne peut que nous conduire à nous interroger. Car certains à gauche, y compris ici même, au Sénat, soutiennent l’idée d’un basculement du régime actuel dans lequel le calcul des pensions s’effectue sur la base des droits individuels cumulés par les salariés, vers un régime dans lequel un gestionnaire pourra ajuster le niveau des pensions en fonction d’un montant prédéfini, jugé « économiquement » souhaitable.

De la même manière, vous rendez possible le déblocage anticipé du Fonds de réserve pour les retraites, ce qui traduit, vous l’avouerez, le peu de confiance en votre réforme pour sortir durablement les comptes sociaux de la situation de crise qu’ils connaissent !

Durant le débat, les sénatrices et les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen n’auront de cesse de porter une autre ambition collective, celle de redonner à la jeune génération confiance en notre système par répartition, tout en refusant le recul de société qui se prépare pour les classes populaires.

Cela nécessite des mesures d’urgence, à commencer par la taxation des revenus financiers des entreprises qui, à ce jour, ne participent pas au financement de notre protection sociale. Les actionnaires, les rentiers, les spéculateurs ont accaparé des milliards d’euros initialement destinés aux travailleurs.

Cette dérive du financement de notre économie contribue à faire pression sur les salaires et entraîne des destructions massives d’emplois. Soumettre ces revenus à cotisations sociales constituerait non seulement une mesure de justice, qui rapporterait entre 20 et 30 milliards d’euros pour la seule branche vieillesse, mais aussi le levier économique le plus efficace en vue de mettre fin à l’hémorragie d’emplois et, donc, de cotisations sociales.

Cela étant, le financement de notre système de sécurité sociale appelle également des mesures à plus long terme. Pour assurer un financement pérenne des retraites et d’un haut niveau, il faut assurer une augmentation significative de la part des salaires dans la valeur ajoutée. Afin d’atteindre cet objectif, nous proposons de moduler le taux des cotisations patronales de telle sorte que la Nation incite les entreprises à préférer la rémunération du travail à celle du capital.

Nous proposons également de mettre fin aux exonérations générales de cotisations sociales et de réduire les aides publiques à destination des entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

Madame la ministre, le 7 septembre 2010, lors de la présentation d’une motion de rejet préalable du projet de loi Woerth-Sarkozy portant réforme des retraites, vous affirmiez, dès le début de votre intervention : « Vous faites des mesures démographiques le socle unique de votre projet ; nous pensons qu’une réforme durable passe aussi par la recherche de nouvelles ressources et la relance de l’emploi. »

C’est parce que nous partageons toujours vos propos de 2010 que nous ne pouvons que refuser le projet de réforme que vous défendez ce jour. En effet, non seulement celui-ci valide les reculs successifs de la droite, mais de surcroît il les aggrave en imposant, notamment, une énième augmentation de la durée de cotisation. Ce faisant, vous jetez encore plus aux oubliettes cette formidable conquête sociale qu’est la retraite à 60 ans à laquelle, pour leur part, les parlementaires communistes restent attachés.

Certes, vous me répondrez que, pour la première fois, un projet de loi portant sur les retraites traite de la question de la pénibilité sous un angle autre que celui de l’invalidité, prévoit des droits nouveaux pour les stagiaires, contient quelques avancées du point de vue des années d’études, de la prise en compte de la précarité extrême, de la maternité.

M. Claude Domeizel. C’est vrai !

M. Dominique Watrin. J’en conviens, mais on ne peut pas en rester aux dispositions contenues dans votre texte, parce qu’elles sont trop limitées et insuffisantes.

C’est pourquoi le groupe CRC ne ménagera pas ses efforts et proposera des améliorations significatives sur ces différents points, même si, nous le savons, toutes les mesures de progrès que nous vous soumettrons sont de nature sinon à changer les grandes lignes de votre projet, au moins à les atténuer.

C’est une tout autre ambition autour de laquelle la gauche a besoin de se rassembler, comme le collectif La retraite : une affaire de jeunes nous y invite.

En conclusion, c’est une faute politique d’imposer à la jeunesse de si sombres perspectives, alors que la richesse financière de notre pays n’a jamais été aussi grande !

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 20:34

Culture - le 22 Avril 2008

"L'adieu au laminaire Césaire" par Fernand Nouvet

Notre collègue et ami Fernand Nouvet vient de nous quitter. À cette occasion, nous republions un de ses derniers reportages en Martinique, sa terre natale, lors des obsèques d'Aimé Césaire en avril 2008.

«Les spécialistes des questions martiniquaises, ce sont des Martiniquais », a dit Pierre Aliker en concluant son adieu à Aimé Césaire. De six ans plus âgé que son grand ami, Pierre Aliker, 100 ans, est un exemple de longévité. Même s'il a, quelquefois sous l'effet de l'émotion, perdu le fil de son discours, s'il a, de temps en temps buté sur des mots, on ne pouvait qu'admirer sa prestation. Et le soutien affectueux, à un certain moment, du maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, n'a fait qu'ajouter un plus à l'actif du prestigieux personnage.

On cherchait à toucher les vitres

Qui aurait pu dire qu'un jour une foule entendrait monter dans l'air la poésie de Césaire ? Les mots, phrases, ou pensées du poète, réputés difficiles, se sont élevés dans les airs du stade Pierre-Aliker. Ils étaient déclamés en hommage au chantre de la négritude, au ciseleur de la Tragédie du roi Christophe, de Et les chiens se taisaient, Une saison au Congo, Une tempête, par Daniel Maximin, Jacques Martial, Aliou Cissé... Les voix montaient. Et la foule, dans les gradins, applaudissait des choses évidentes que le poète, par l'entremise d'autres artistes, disait à la foule. Puis tout s'est terminé. Et soudain le son de la conque de lambi est monté.

« Bélia mi Cézè ! ». Les voix aussi sont montées et dans les gradins la foule était debout. Il était alors près de 16 heures quand commença la levée du corps avant le départ pour le cimetière. Se frayant un chemin dans la foule massée le long des trottoirs, le fourgon mortuaire a pris la route, entraînant derrière lui ce public qui ne voulait pas abandonner son « papa Cézè » et qui pendant deux kilomètres cherchait à toucher les vitres. Petit à petit un imposant cortège s'est formé en direction du cimetière La Joyau de la Maynard où, vers dix-neuf heures, a été inhumé dans le caveau familial Aimé Césaire. Parmi ceux qui accompagnaient, à pied, le cercueil du poète, certains avaient enlevé leurs chaussures pour mieux suivre pendant que d'autres cachaient de vieilles douleurs et se promettaient de tenir, coûte que coûte.

Vivant dans le coeur des Martiniquais

Plus tôt dans la journée, des délégations venues d'Afrique et de plusieurs pays de la Caraïbe étaient arrivées. Et des associations. Telle l'Association des descendants d'esclaves noirs. Et les délégations des différentes communes de la Martinique. Chaque présence annoncée provoquait des réactions du public. À l'applaudimètre, le compagnon de route d'Aimé Césaire, Pierre Aliker récolta le plus d'applaudissements. Suivi par Ségolène Royal, puis par le footballeur Lilian Thuram. Une importante délégation du PS était présente, avec Laurent Fabius, Pierre Mauroy et Lionel Jospin. La délégation du Parti communiste français était conduite par Francis Parny, vice-président du conseil régional d'Île-de-France en charge des questions de culture et membre de l'exécutif du parti, et du député André Chassaigne. On remarquait aussi la présence du président de France Télévisions, Patrick de Carolis, l'ancien ministre Léon Bertrand, Yves Jego, ministre de l'Outre-Mer...

L'arrivée de Nicolas Sarkozy, accompagné de la secrétaire d'État Rama Yade, quelques instants avant le début du discours d'adieu de Pierre Aliker, n'a guère suscité d'enthousiasme. Peut-être est pour cela que le président français semblait tellement agacé et nerveux durant tout le temps que dura la cérémonie. Avoir fait huit mille kilomètres pour rester un petit moment à côté du cercueil d'un homme qui le dépassait, sans autre responsabilité que de présider la minute de silence avant de repartir à l'aéroport, n'a pas dû flatter son ego. Toujours est-il que pas un mot, adressé au public, n'est sorti de la bouche du président français. La mort d'Aimé Césaire semble donner encore plus de force à la puissance autonomiste du Parti progressiste martiniquais (PPM) du disparu. L'après-Césaire a commencé. Mais le souvenir de ce grand homme restera toujours vivant dans le coeur des Martiniquais, et, au-delà, de tous ceux pour qui la barbarie de l'homme sur l'homme doit être combattue.

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 20:30

Fernand Nouvet, aux Francofolies de La Rochelle en 2008

Médias - le 3 Novembre 2013

Le journaliste de l'Humanité, Fernand Nouvet, est mort

Entré au journal dans les années 70, le jeune Antillais qui "s’attachait à exhumer l’horreur de l’esclavage parce qu’il savait que c’était une condition de l’émancipation des Antillais", était devenu un journaliste qui compte à l’Humanité.

Les personnels de l’Humanité redoutaient ce moment. Depuis quelques semaines, Fernand Nouvet sentait qu’il perdait son combat contre ce cancer qu’il affrontait depuis plus de deux ans. Il accueillait la maladie avec un courage qui l’avait rendue supportable à ses collègues, allégeant le malaise qui a tôt fait de se glisser, transformant son combat contre la mort en leçon de vie. Dès que les traitements le lui permettaient, il revenait au clavier de son ordinateur, reprenait sa place au cœur du journal, nous tenait au courant de la bataille dont son corps était devenu le champ. Etait-ce sa pratique des arts martiaux ? Une certaine habitude des douleurs ? Toujours est-il que nous étions tous admiratifs de son stoïcisme, de l’humour avec lequel il nous contait un épisode de sa maladie, ce qu’elle lui avait fait découvrir de lui.

"Eh toi, postérité, accorde une larme à nos malheurs !" En citant cette phrase du colonel Louis Delgrès, le flamboyant colonel anti-esclavagiste, écrite à l’heure où il se faisait sauter pour éviter de retomber aux mains des négriers, Fernand Nouvet résumait l’un de ses combats. Jeune Martiniquais, d’une famille de modestes cultivateurs de banane, très tôt engagé dans les combats progressistes, il s’attachait à exhumer l’horreur de l’esclavage parce qu’il savait que c’était une condition de l’émancipation des Antillais. La figure d’André Aliker, journaliste communiste martiniquais, assassiné en 1934 par une riche famille de békés dont il avait dénoncé les turpitudes, était son point cardinal et son combat sa feuille de route. Il gardait en lui, comme une sorte de ver luisant à protéger, l’espérance d’un retour vers son île, si belle, si chaude, si triste aussi. Il savait que les mots peuvent fouailler le fer dans cette plaie antillaise et aussi porter remède. Il chérissait ceux d’Aimé Césaire, de Jean Métellus ou d’Edouard Glissant avec lequel il avait réalisé un long entretien dans nos colonnes. Mais il vibrait aussi aux formules choc de la révolte contre la « pwofitasyon » en 2009 à la Guadeloupe et à celles d’Elie Domota, insurgé contre la « zombification » de son peuple. Lorsqu’il s’était agi de dépêcher un envoyé spécial pour suivre le conflit naissant, il était allé de soi que Fernand était l’homme de la situation. Ce n’était pas aussi évident pour lui. Il craignait de ne pas être à la hauteur de ce combat. Il s’est trompé. Les lecteurs ont suivi avec passions ses récits, ses enquêtes, ses entretiens, en sentant bien qu’il s’était plongé corps et âme dans cette aventure collective, sautant des repas, se procurant de l’essence par les canaux des syndicalistes solidaires, accueilli en frère qu’il était. Mais ce doute, ce refus du contentement de soi, l’appétit d’apprendre était chez lui une marque de fabrique. Entré à l’Humanité comme coursier à la fin des années 70, il était ensuite devenu secrétaire de rédaction puis rédacteur. Il n’avait pas vécu ce parcours comme un dû, mais comme une ascension de travail et d’apprentissages, acceptant et réclamant les critiques, sachant en tirer le meilleur pour toujours faire mieux.

Pour cela, il avait un atout majeur, une formidable attention à l’autre, une sensibilité aux douleurs et aux insurrections personnelles qui lui avait permis lors de ses premiers reportages sociaux de remédier aux imperfections du débutant. Il vivait son travail à l’Humanité comme un plaidoyer pour l’émancipation et comme un chemin personnel d’émancipation. Cela ne l’empêchait pas de temps en temps de râler contre une inattention ou un dysfonctionnement. Mais il choisissait ses phrases pour qu’elles ne blessent pas, pour qu’elles soient une pierre apportée à une construction commune.

Ces jours derniers, notre journal vivait au rythme des nouvelles de lui que nous nous transmettions au fil des visites que les plus proches lui rendaient, ou des nouvelles que sa femme Jamie nous donnait avec courage. C’est à elle et à sa fille que nous pensons, à sa famille martiniquaise.

En ne sachant leur dire qu’une chose : nous sentons aujourd’hui notre « Humanité » amputée.

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